L’administration Trump négocie avec des pays arabes afin de remplacer la présence militaire américaine en Syrie.
Début avril, le président Trump avait réitéré son désir de mettre fin rapidement à l’engagement des États-Unis en Syrie.
“Je veux sortir. Je veux ramener nos troupes à la maison”, avait déclaré le président, ce qui, selon plusieurs analystes, a encouragé Assad dans l’idée qu’il ne risquait rien à lancer une attaque chimique pour vider la difficile poche de résistance depuis 2013 à Douma.
Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.
Le Wall Street Journal a rapporté lundi que les responsables américains ont fait appel à l’Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, leur ont demandé de contribuer à la hauteur de plusieurs milliards de dollars à la reconstruction de la Syrie, et de fournir des ressources militaires afin d’aider à sécuriser la Syrie après la défaite d’ISIS.
Le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, a également pris contact avec les autorités égyptiennes au sujet de cette initiative, qui est un des arguments souvent répétés par Trump durant sa campagne que les pays arabes devraient commencer à se prendre en charge s’il est élu président. Bolton a contacté le conseiller à la sécurité nationale égyptien Abbas Kamel, qui agi au titre de directeur du renseignement, pour savoir si le Caire accepterait de contribuer à cet effort. L’Egypte reçoit une aide militaire et financière très importante des Etats-Unis.
Des responsables militaires ont cependant déclaré au WSJ qu’il serait difficile de convaincre les pays arabes d’envoyer des troupes si les États-Unis retiraient totalement leurs forces.
Cet effort vient quelques jours après que le Président Macron se soit vanté d’avoir convaincu Trump de rester en Syrie, ce qui a immédiatement été démenti par la Maison-Blanche.
Ce retrait renforce l’argument que les frappes de missiles ordonnées par Trump en Syrie ne concernaient que l’arsenal chimique d’Assad, avec pour but d’entraver de plusieurs années sa capacité à le reconstituer suite à une attaque à l’arme chimique contre des civils dans la ville de Douma.
- Ces dernières semaines, Trump a créé l’incertitude, voulue selon certains, quant à l’avenir du rôle des États-Unis en Syrie. Bien qu’il se soit engagé à vaincre ISIS, ce qu’il est parvenu à faire en Irak en quelques mois alors qu’Obama disait que cela prendrait des années, il a indiqué à plusieurs reprises – y compris vendredi dernier – qu’il aimerait bientôt retirer des troupes américaines de Syrie.
“L’Amérique ne cherche pas une présence indéfinie en Syrie”, a-il dit lors d’une allocution pour annoncer les frappes de missiles, se démarquant définitivement des néo-conservateurs et des va-t-en-guerre. “C’est un endroit troublé. Nous allons essayer de l’améliorer. Mais c’est un endroit troublé.”
- Puis, lors d’une conférence de presse avec les dirigeants baltes, M. Trump a suggéré que les États-Unis pourraient étendre leur présence militaire en Syrie si d’autres États arabes, comme l’Arabie saoudite, en payaient le prix.
De nombreux conseillers militaires et législateurs, tant Démocrates que Républicains, ont critiqué les commentaires de Trump, avertissant que le retrait des troupes de Syrie serait une erreur qui pourrait déstabiliser toute la région.
Selon nos sources, l’ampleur des frappes en Syrie a fait l’objet d’un débat serré à la Maison-Blanche, un camp souhaitant des frappes très limitées, l’autre une démonstration de force importante. Le secrétaire à la Défense James Mattis était partisan d’une frappe limitée afin de ne pas entraîner le pays dans un affrontement indirect mais inévitable avec la Russie, tandis que plusieurs conseillers étaient partisans d’une démonstration de force importante afin de réduire fortement les capacités militaires du président Assad.
Trump était lui aussi partisan d’une frappe réduite, et c’est la proposition Mattis qui a finalement été retenue.
Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.
Le tournant décisif ?
En novembre 2016, le Wall Street Journal avait rapporté que le fils du président Trump, Donald Trump Jr, en visite à Paris, avait rencontré une opposante syrienne laïque, Randa Kassis, afin de discuter une alternance possible à Bashar al Assad qui ait l’assentiment des Alaouites. La partie la plus intéressante de cette information est que Kassis, qui dirige un mouvement d’opposition qui se dit prêt à coopérer avec Assad et est dans les petits papiers de Poutine, et que Randa Kassis elle-même a le soutien du président Poutine.
“Nous devons être réalistes. Qui est sur le terrain en Syrie ? Pas les États-Unis, pas la France”, avait déclaré Madame Kassis au WSJ depuis Moscou. “Sans la Russie, nous ne pouvons pas avoir de solution en Syrie.”
“Je pense qu’il est très pragmatique et flexible”, avait déclaré Kassis au sujet de Trump Jr.
Puis, selon ses déclarations, Kassis a discuté de la réunion avec de hauts fonctionnaires russes, y compris le chef adjoint du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.
Pendant sa campagne électorale, Donald Trump a promis des relations plus chaudes avec la Russie, expliquant qu’il aimerait s’associer au Kremlin pour assurer la paix en Syrie et combattre l’État islamique en Irak et en Syrie (ISIS). Il avait également critiqué les efforts de l’administration Obama pour destituer Assad, arguant que cela ouvrirait la porte aux groupes terroristes d’entrer dans la région. Les deux frappes militaires conduites par Trump en 2017 et en 2018 confirment son intention de ne pas renverser Assad. Mais un accord avec Poutine sur un remplacement d’Assad serait un tournant décisif à l’incapacité d’Assad d’assurer la protection de son peuple, puisqu’un demi-million sont morts, et 10 millions ont été déplacés.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Sources :
https://www.wsj.com/articles/u-s-seeks-arab-force-and-funding-for-syria-1523927888?mod=e2tw
http://thehill.com/policy/defense/383462-trump-administration-asking-arab-nations-to-replace-us-military-in-syria-after
https://www.marketwatch.com/story/trump-administration-wants-arab-allies-to-send-troops-to-syria-to-replace-us-forces-2018-04-16
http://thehill.com/policy/national-security/307393-trump-jr-holds-private-talks-on-syria-with-pro-russia-figure-report
Cela va ne va pas aider les derniers chretiens du coin…
voilà bien longtemps que les chrétiens du M O sont abandonnés et en priorité par le gauchiste du vatican ..finalement Assad est un moindre mal pour eux
des saoudiens en syrie …. pourquoi pas au lieu de nos soldats … qu’ils ce tuent entre eux et pour les chrétiens il est trop tard car Obama et soros ont bien planifié leurs coups
Pourquoi ne pas laisser les Syriens entre eux? Et quels pays arabes? Ils ne s’entendent pas entre eux! Les Arabes ne se regroupent que pas tribu, pas pas États ou par nations! Et puis qelle armée arabe? L’irakienne chiite? La saoudienne barbare? L’égyptienne plétorique composée de gueux? Une armée maghrébine qui n’a d’arabe que le nom? Et financée par qui? Par les mêmes Saoudiens infâmes qui sont en train de pourrir la France avec leurs mosquées et qui soudoient des milliers d’imams bêtes et méchants pour islamiser l’Europe? Et une armée armée par qui? Par les Russes et les Chinois? Non? Par les Américains? Par les Turcs perfides et expansionistes?
Le bordel syrien deviendra un énorme merdier s’il est occupé par des tribus arabes autres que les tribus syriennes. Qu’il fasse ses valises, Trump. Il a fini son boulot en Syrie. Il a corrigé les erreurs d’Obama. Et qu’il se limite à surveiller le merdier de loin. Ce sera mieux pour tout le monde et tout d’abord pour l’Amérique.
Refaire les mêmes erreurs qu’Obama en Irak a permis l’émergence d’ISIS. Le retrait des Etats-Unis de Syrie porte le même risque, que Trump veut minimiser.
On aurait pu parler d’erreur si le résultat obtenu par obamerde avait été contraire à #SON objectif.
l’Amérique a-t-elle vocation à être le gendarme du monde ? je crois que le Pdt Roosevelt avait répondu oui ( Théodore Roosevelt)
Il y a une super-puissance dans le monde, (par chance pour les êtres humains, elle appartient au monde libre), cela lui donne une obligation de se conduire en policier pour le monde libre.
+ 1
“(…) risque, que Trump veut minimiser -”
il ferait mieux de complètement l’éliminer. La source du mal étant ce jihâd concocté sous al-Mamoûn & Cie (p. ex. 4:95), rien de plus facile pour Trump qui en effet, est en position d’IMPOSER dans les écoles US l’enseignement de l’histoire REELLE du mamoûnisme (“islam” en langue courante): pas de “Muhammad” pour commencer – donc pas de “quatre femmes permises”, pas de “hala” et surtout pas de “commandement du jihâd” pour terminer.
Comme je l’ai dit ailleurs (7/4/2018–10:58, sous https://www.dreuz.info/2018/04/06/les-femmes-du-prophete-ou-la-misogynie-celeste/comment-page-1/#comment-595971 ),
“il est impossible d’à la fois utiliser une TV, un ordinateur, une voiture, les services d’une clinique etc, et de soutenir que ‘Mahomet’ a existé et que le qor’ân fut de lui. De deux choses l’une.”
Excellent article et la stratégie de Trump me paraît fort intéressante et intelligente. Elle comporte aussi une part importante de risque. Mais y en a-t-il une autre valable ?
Le rapprochement d’avec la Russie pour un dialogue constructif est la clef sans aucun doute.
Trump en est capable. Poutine est un pragmatique et si il y trouve son compte, ça devrait pouvoir fonctionner.
Il est clair que le pays va devoir être “régionalisé” si on veut un semblant de paix. Mais sur cette ligne de fracture du Dar al Islam – avec toutes ces minorités prises en étau entre les deux poids lourds de l’Islam, Perse chiite et Arabie sunnite – il y aura toujours des séismes et des tsunamis (de sable…) !
Que les musulmans se gèrent eux-mêmes est une bonne idée car cela leur mettra du plomb dans la cervelle et surtout cela nous évitera des investissements à fonds perdus et des efforts et ressources jetées aux cochons (une expression pas très appropriées au contexte, j’en conviens !).
Cette fonction va les occuper pour un bon moment et de devoir sortir des ronds va les rendre un peu plus responsables…. Et finalement que cela se passe plus ou moins bien ou plus ou moins mal… on s’en fou ! Si Russie et USA s’entendent, les musulmans devront jouer le jeu et n’auront guère d’échappatoires à leurs responsabilités et ils devront se plier aux attentes des deux puissances militaires majeures.
Note : la catastrophe en Irak est d’avoir laissé (Obama, certes, mais aussi la situation laissée par les erreurs initiales commises par George W. Bush) le pays dans les mains d’une seule faction de l’Islam. Il n’y avait plus de contrepoids sunnite aux ambitions de Téhéran.
En Syrie le problème était différent et c’est Obama qui y a mis le bordel en laissant croire aux islamistes sunnites qu’ils pouvaient obtenir en Syrie leur “printemps arabes” et renverser les Alaouites. Un héritage du grand prix Nobel de la Paix de 2009 le bien prénommé Barack Hussein !
Personnellement, dans cette situation extrêmement compliquée, j’ai tendance à croire que le régime d’Assad était le moins mauvais pour la région – à trois conditions :
1- qu’il soit effectivement capable de maintenir son pays en ordre, (il a échoué)
2- qu’il n’utilise pas d’armes chimiques qui tuent beaucoup d’innocents et constitueraient un dangereux précédent, (en espérant qu’il ne recommence pas)
3- qu’il ne menace pas directement Israël, en facilitant par exemple la présence du Hezbollah en Syrie.
Ce sont des conditions loin d’être évidentes : sans un soutien extérieur (Russie ? autre ?) la première condition semble être difficile à tenir, même avec un nouveau gouvernement.
Pareil pour la troisième condition : si le nouveau régime s’acoquine avec les mollahs davantage qu’Assad ne l’a fait, la menace pour Israël, donc la sécurité de la région et du monde, grandira.
Les pays arabes ? J’y crois peu, ils ne cessent de se battre entre eux.
Une présence américaine serait la quasi-assurance d’un bourbier. Ou alors (comme le suggérait un commentateur), un redécoupage de la Syrie, avec un Kurdistan syrien libre, une région pour les Alaouites, une autre pour les sunnites ?… pas sûr du tout que ça marche sans une présence militaire internationale pour l’imposer, au moins au début.
Peut-être une aide accrue de la Russie au régime, mais sous conditions, notamment qu’elle tienne le régime des mollahs et ses satellites à distance. Sur le papier, cela pourrait être la moins mauvaise solution, mais les Russes l’accepteraient-ils ? Le pourraient-ils ?
Pas évident, dans un tel bazar (pour rester poli) ; d’autant que je comprends que les Américains en aient parfois marre d’être en première ligne et de perdre des boys quand il s’agit de défendre le monde libre, alors que les autres ne font rien ou presque, quand ils ne se contentent pas de critiquer ou ne prennent pas carrément le parti des dictatures.
Attention, le petit Cron à sa mémère ne va pas être content…
il semblerait que cet article soit devenu obsolète avant même sa publication en raison des frappes Américaines , Britanniques et Françaises qui ont eu lieu récemment contre les armes chimiques de la Syrie au grand dam de Moscou; la coopération entre Russes et Américains risque donc d’être compromise pour longtemps parce que le maître du Kremlin n’est pas prêt d’oublier la sévère humiliation qu’il vient de subir de la part de la coalition de l’OTAN !