Publié par Jean-Patrick Grumberg le 23 avril 2018

Cette semaine le Président Trump reçoit deux leaders européens : le président français Emmanuel Macron et son épouse, qui seront honorés du premier dîner d’État de la présidence de Trump à la Maison-Blanche, mardi soir – puis, vendredi, Trump accueillera la chancelière allemande Angela Merkel.

Lors de sa visite, Macron espère persuader Trump de travailler avec les Européens pour “réparer” l’accord nucléaire iranien, et le convaincre de cesser d’écouter son bon sens et ses conseillers qu’il s’agit d’un accord catastrophique pour la sécurité non seulement du Moyen-Orient mais du monde. Bon courage !

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Dimanche soir sur Fox News, Emmanuel Macron a déclaré qu’il serait préférable de protéger l’accord avec l’Iran plutôt que de s’en débarrasser, disant qu’il n’y a pas de “plan B” pour prendre sa place.

Répondant aux questions de Chris Wallace, Macron a ainsi résumé sa position :

“Cet accord est-il parfait pour nos relations avec l’Iran ? Non. Mais pour le nucléaire – qu’est-ce que vous avez, comme meilleure option ? Je ne vois pas”.

Et là est bien le gros problème : Macron ne voit pas. La France de Macron n’a pas de pétrole, mais n’a pas non plus d’idées. Macron n’a pas de vision, et la direction qu’il fait prendre la France le montre clairement. On pourrait avancer qu’il est entouré de conseillers médiocres qui pensent plus à leurs carrières personnelles, à leurs guerres de couloirs, et sont écrasés par la hiérarchie et le protocole, que Macron a été formé dans le moule de la pensée unique et du politiquement correct et qu’à ménager la chèvre et le chou, la France se fait botter le cul par la chèvre et n’aura bientôt plus que le chou à manger, et que la France a une politique étrangère à la dérive qui fait échec sur tous les fronts depuis 50 ans, et regardez les relations avec l’Afrique si vous doutez.

Macron donc, veut tenter de convaincre Trump de ne pas détruire les accords sur le nucléaire le mois prochain, en réimposant des sanctions américaines contre l’Iran. Un tel retournement mettrait les Européens en porte-à-faux, car leurs économies sont mal en point, et elles ont besoin de toutes les poches d’oxygènes qu’elles peuvent trouver, quel que soit le prix à payer.

D’un point de vue existentiel, et contrairement à Trump, Macron et Merkel n’ont pas d’enfants, ils n’ont aucune préoccupation d’assurer l’avenir des futures générations. L’avenir, pour eux, se résume strictement à leur réélection.

Macron, la fourmi qui chante et gaspille ; Trump la cigale qui innove et économise

La situation de Macron est profondément différente de celle de Trump. Hélas, les grands médias ne sont pas une source fiable d’information et ils n’apportent pas les éléments qui permettent de comprendre et analyser la situation respective des deux dirigeants. Déconnectés du réel, les journalistes sont en décalage complet avec l’opinion des gens et ce qu’ils vivent au quotidien. Ils insultent Trump parce que les résultats de sa politique sont exemplaires et produisent des résultats formidables pour les citoyens, et ils couvrent Macron de fleurs parce qu’ils ne voient pas que ses échecs se déclinent par un appauvrissement et un mécontentement croissants de la population française.

Pour résumé, la cote de popularité de Macron chute régulièrement malgré la flagornerie médiatique, celle de Trump progresse malgré 90 % (vous avez bien lu, 90% !) de couverture négative de sa présidence par les médias.

  • D’un côté, le Président Trump a redressé son économie, résorbé le chômage, relancé la consommation, amélioré la confiance des ménages et des entreprises, rapatrié des entreprises qui s’étaient installées à l’étranger, attiré des entreprises étrangères qui ont commencé à investir des milliards, et fortement baissé les impôts, ce qui donnera un nouveau coup de fouet à notre économie lorsque tous les effets entreront en vigueur le 15 avril 2019, date où nous payons nos impôts.
  • De l’autre, le Président Macron pratique ce que j’appelle la politique des doigts croisés. Sa présidence est marquée par une absence de compréhension et de vision chronique, mais hélas difficile à percevoir depuis la France, car l’environnement politique n’a pas produit et appliqué une seule idée brillante en 40 ans – à part évidemment l’autorisation du mariage homosexuel (je plaisante : je suis très mollement opposé au mariage homosexuel, et très hostile à l’adoption par les couples homosexuels).

Macron ne parvient pas à redresser l’économie de la France, le chômage progresse encore, alors qu’il a déjà atteint des sommets dramatiques.

Au lieu de diminuer les dépenses de l’Etat, et de libérer les forces de création de richesse en baissant les pénalités fiscales sur l’emploi et l’investissement des entreprises, au lieu de réduire la forte nuisance des syndicats – dont on jurerait qu’ils travaillent pour saper l’économie du pays – et la coûteuse boulimie des réglementations de la bureaucratie, Macron croise les doigts.

Il augmente les impôts des Français, réduit la redistribution de richesse que l’Etat a ponctionnée, et croise les doigts pour que cette méthode, adoptée par ses prédécesseurs et qui s’est toujours soldée par un échec total, produise miraculeusement cette fois des résultats positifs.

Macron veut aussi persuader Trump d’exempter les pays européens des droits de douane sur l’acier, qui font partie du plan du président américain visant à réduire les déficits commerciaux chroniques avec des pays du monde entier, principalement la Chine.

Les deux dirigeants devraient également discuter de la Syrie, moins de deux semaines après que les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne aient lancé des frappes aériennes en Syrie en représailles à une attaque présumée d’armes chimiques qui a tué des douzaines de personnes à Douma, en Syrie.

Macron a dit la semaine dernière qu’il croyait avoir persuadé Trump de garder les troupes américaines en Syrie, mais la Maison-Blanche a immédiatement contredit Macron : Trump a insisté pour ramener ses troupes aux Etats-Unis, bien qu’il n’ait pas fourni publiquement un calendrier précis, car il a toujours promis d’être imprévisible.

Macron rêve de relancer les Accords de Paris sur le réchauffement climatique

Macron a travaillé en coulisse pour tenter de persuader Trump de renouer le dialogue avec la communauté internationale sur les changements climatiques, après qu’il ait annoncé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat l’an dernier, après avoir pris connaissance des aspects les plus – comment dirais-je – stupides et débiles de ces accords, à savoir :

  • Les deux principaux pollueurs de la planète, la Chine et l’Inde, avaient le droit de continuer à polluer pendant de 13 ans sans rien faire pour réduire leur pollution.
  • Pour les récompenser de ne rien faire, les Etats-Unis et les pays industrialisés devaient leur verser 100 milliards de dollars par an, et que ce montant devait être réévalué à 450 milliards de dollars par an à partir de 2020 !
  • Les Etats-Unis devaient fortement réduire leur production de papier et de charbon, et se fournir ailleurs, ce qui ne réduirait pas la pollution de la planète mais mettrait des entreprises américaines sur la paille,
  • 14 jours de pollution par la Chine annulaient les efforts demandés aux Etats-Unis jusqu’en 2030 !
  • Et tout ça pour un objectif de réduction des CO2 de 0,2% dans 10 ans !

Le président Trump avait résumé ces Accords dont il s’est retiré il y a un an par cette formule, factuellement exacte (lire mon article : “Le retrait de Trump des Accords de Paris expliqué aux nuls“) :

« les Accords de Paris ne protégeaient pas le climat, mais distribuaient notre richesse à d’autres pays »

Macron n’a pas grand-chose à offrir à Trump en échange des concessions qu’il va lui demander, et il le sait. Il n’a aucun moyen de pression. La presse française ne l’écrira pas. Elle transformera la visite en une grande victoire pour Macron. Vous avez le droit de sourire.

Merkel

Ric Grenell, l’ambassadeur de Trump en Allemagne en attente de confirmation, a été vu à Mar-a-Lago samedi soir en train de parler à Trump.

Selon une source qui a vu le président faire le tour de la salle à Mar-a-Lago, Trump a passé beaucoup de temps à parler à Grenell.

Le président a fait savoir qu’il est impatient que les Démocrates du Sénat cessent de faire obstruction à la confirmation de Grenell, et il a dit qu’il voulait qu’il soit confirmé avant la visite de Merkel cette semaine.

Conclusion

Toutes les sources que nous avons consultées, et ceux qui ont travaillé en étroite collaboration avec Trump doutent fortement – c’est le moins qu’on puisse dire – que les efforts assidus de Macron pour développer une alchimie personnelle avec Trump soient payants, et influencent Trump sur l’Iran ou le changement climatique.

Ce n’est pas parce que les médias disent que le président Trump est un abruti qu’il faut les croire ! Il a vu venir Macron de très loin, avec son sourire Colgate et ses poignées de main d’homme…

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