Publié par Gilles William Goldnadel le 24 avril 2018

Violence. Violences à Notre-Dame-des-Landes. Violences dans les universités. Violences à Toulouse Mirail, pour une sombre affaire de niqab.

Une fois encore, l’impression est donnée que l’État démocratique occidental, colosse aux pieds d’argile, se sent peu assuré de sa légitimité. Raison pourquoi il atermoie et tergiverse. Cette situation n’a rien de très nouveau, mais ce qui la rend incompréhensible dans les cas précités, c’est qu’aucune de ces violences ne trouve d’excuses au sein de l’opinion.

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À Notre-Dame-des-Landes, les zadistes ont théoriquement remporté une victoire politique au mépris d’une consultation populaire locale. Leur extrême violence (jets d’acide sur les gendarmes, tirs de fusées artisanales sur un hélicoptère) y trouve encore moins de justifications. Dans les universités, la situation donnerait à rire si elle ne pénalisait la majorité non gréviste. Les revendications des étudiants authentiques ou putatifs virent à la farce lorsqu’ils exigent la moyenne ou 20 sur 20, en fonction de leur degré de radicalité. Sans faire montre d’une admiration nostalgique pour leurs devanciers de 68, ces derniers inspiraient à M. Tout-le-Monde une estime qui n’est plus. Car aujourd’hui tout le monde s’estime plus lettré que le premier des étudiants en lettres venu.

Sans parler de leurs représentants syndicaux. L’Unef d’aujourd’hui n’a pas le niveau de celle de Jacques Sauvageot. Elle tolère des camps racisés interdits aux Blancs et a toléré longtemps le harcèlement sexuel de ses cadres sur ses militantes, et ce y compris sous le magistère de sa secrétaire générale Caroline De Haas, au discours pourtant intransigeant.
Des présidents d’universités dépassés

Quant aux violences des militants bloqueurs, elles prennent chaque jour un tour plus antipathique. Au-delà de l’atteinte insupportable à la liberté du travail, les violences commises à Tolbiac sur des étudiants non grévistes ayant eu l’audace de distribuer des tracts, les dégâts laissés par les bloqueurs (estimés entre 600.000 et 800.000 euros par le directeur du site) laissent un goût amer d’impunité.

Le président de l’université de Nanterre faisait peine à voir, ou plutôt à entendre, au micro de France Inter le 18 avril. Chaque mot lui coûtait. Il refusait de recourir à la police tout en disant que la situation était insupportable. Lorsqu’on lui demandait s’il lui arrivait de se montrer encore parmi les étudiants, il répondait sans rire qu’il se refusait à une telle provocation.

On souffrait pour lui

À Montpellier, le président confiait au Figaro du 6 avril qu’il ne pouvait se rendre dans son bureau sans être accompagné d’une escouade de cerbères épiant avec méfiance ses faits et gestes.

Mais c’est peut-être à l’université de Vincennes Paris-VIII que l’on quitte l’opéra-bouffe pour la tragédie. Depuis plusieurs semaines, un «collectif d’extrême gauche» occupe, en compagnie de migrants illégaux, des locaux avec l’assentiment au moins implicite de la direction. Des étudiants interrogés reconnaissent avoir la peur au ventre. Sur les murs sont tagués des slogans assez éloignés de l’esprit fleuri du mois du muguet 68: «France = pédé», «femmes, voilez-vous», «mort aux Blancs». Certaines injures antisémites laissent à penser qu’on est assez loin du «Nous sommes tous des juifs allemands!» lancé pour soutenir Cohn-Bendit. En revanche, ce «Beau comme une voiture de flics qui brûle» montre que le bon vieux «CRS=SS» a encore de très vilains jours devant lui.

Reste, après le consternant constat, l’analyse. Une fois de plus, une fois de trop, il nous faut déplorer l’incroyable impunité médiatique et judiciaire de l’extrême gauche en apesanteur. Seule l’éviction violente de grévistes bloqueurs à l’université de Montpellier par un commando associé à l’extrême droite a vraiment donné lieu à un traitement médiatique et judiciaire approfondi. À Paris, l’UNI a échoué à obtenir du tribunal administratif une ordonnance d’expulsion des occupants sans droit.

On doit donc se donner la peine de contempler de haut l’esprit public – ou ce qui en tient lieu – si l’on veut comprendre l’incompréhensible. Au bout de cinquante ans d’un endoctrinement médiatique gauchisant qui confine au dressage, l’inconscient collectif est atteint. Le réflexe pavlovien l’emporte sur la réflexion: la violence légale de l’État perd sa légitimité lorsqu’on diabolise à loisir sa police, en la taxant sans preuves de brutale, voire de raciste. L’affaire Théo en est l’incarnation la plus récente.

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La violence d’extrême droite fait également l’objet de dénonciations largement fantasmées, alors même que celle d’extrême gauche, infiniment plus importante, est euphémisée. Osons encore une audace: dernier siège en date de la violence réprouvée massivement? Celle de l’homme occidental.

De là à penser que dans l’impensé idéologique encore en activité la violence étatique occidentale est rédhibitoire, il n’y a qu’un pas, que l’auteur de ces lignes iconoclastes n’hésite pas à franchir.

Contre le dressage, il n’est peut-être pas encore trop tard pour vouloir se dresser.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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