Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 avril 2018
Base aérienne T-4 – Syrie

Hier, je présentais aux lecteurs de Dreuz des éléments de compréhension de la situation présente en Syrie. (Voir mon article ici). Je ne donnais pas mon point de vue. Le voici.

Essentiellement, j’expliquais hier que la situation syrienne est complexe et changeante. Je démontrais que rien ne peut convaincre ceux qui pensent qu’Assad n’a pas d’armes chimiques. Ou s’il en a, c’est bien entendu pour ne pas les utiliser, cela va sans dire.

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il va sans dire également que si Assad a acheté des armes chimiques à la firme allemande Krempel – de leur propre aveu – c’est uniquement pour encourager l’économique Allemande, et que si lors des accords négociés avec Obama et la Russie, Assad s’est débarrassé des stocks d’armes chimiques qu’il a déclarés, c’est évidemment parce qu’il n’en a jamais eu. Evidemment.

Mais tout cela n’est qu’une distraction. Comme l’explique John Bolton, le nouveau conseiller à la sécurité intérieure du président Trump, Assad et la Syrie, ce sont des petits poissons. Les vrais problèmes sont ailleurs.

Et c’est pourquoi Trump doit encore frapper Assad, puisque les frappes de l’an dernier n’ont pas suffi. Car les gros poissons regardent, et comme au billard, si on frappe une boule, c’est pour en faire tomber une autre dans le trou.

Et Trump doit frapper la petite boule Assad pour faire tomber Kim Jong-un dans le trou, puis, plus tard, le premier sponsor du terrorisme dans le monde : l’Iran.

Kim Jong-un, en ce moment, a les yeux rivés sur sa télévision. Il étudie chaque réaction, chaque commentaire, chaque tweet du président américain et de son administration afin d’évaluer la réalité des menaces proférées par Trump contre lui. Ah vous n’y aviez pas pensé ? Et bien je suis là pour ça.

Les pays arabes, en ce moment, ont aussi les yeux rivés sur leurs télévisions. Ils étudient aussi chaque réaction, chaque commentaire, chaque tweet du président américain et de son administration, et ils évaluent aussi le soutien qu’ils lui ont apporté dans la lutte contre le terrorisme qu’il a promis de mener. Ils veulent savoir s’ils ont misé sur un cheval assez fort, ou sur un loser comme Obama.

Les actions du président Trump vis-à-vis de la Syrie seront un élément clef dans la décision du dictateur coréen de céder aux demandes et de renoncer à poursuivre l’armement nucléaire.

Pareillement, la Chine observe aussi : les sanctions économiques imposées par Trump pour rétablir un équilibre des tarifs douaniers avec la Chine commencent à faire leur effet, parce que le président chinois à vie sent la pression monter (la Chine taxe les voitures américaines importées à 25%, les Etats-Unis taxent les voitures chinoises à 2,5%…). En perspective des pressions économiques contre la Chine, Trump augmente la pression pour que Xi cesse de faire le malin avec Kim Jong-un, en promettant d’une main et en trahissant de l’autre.

Aussi, je vous le dis tout net : peu importe qu’Assad ait ou pas utilisé l’arme chimique cette fois-ci, car le dictateur nord-coréen ne s’embarrasse pas de ces nuances. Ce qui compte est qu’il fasse dans son froc en observant les actions du président américain se dérouler sous ses yeux. Et croyez-moi, les conseillers de Trump ont les yeux sur Pyongyang en frappant Damas.

En ligne de mire de Kim Jong-un se trouve l’Iran, dont les accords sur le nucléaire – sans doute le plus dangereux héritage de la catastrophique présidence Obama – leur permettent de se nucléariser dans 7 ou 8 ans, à l’expiration des accords. Et qui fournira le nucléaire à l’Iran ? La Corée du Nord, si Trump ne la force pas à y renoncer.

Donc Trump doit frapper Assad. Que le criminel contre l’humanité ait ou pas utilisé l’arme chimique cette fois-ci importe relativement peu dans le contexte actuel. Et contrairement à l’année passée, il doit frapper Assad de telle sorte que son régime ne puisse plus, ou très difficilement, utiliser d’armes chimiques à l’avenir.

Plusieurs sources indiquent que les Etats-Unis ont promis de donner une fenêtre de 90 minutes à la Russie pour lui laisser le temps de retirer son personnel des cibles visées : le but n’est pas de tuer des Russes, ni d’ailleurs des Syriens, ni de renverser Assad, ceci a été, je pense, clairement établi. Cela montre que les Russes savent où est leur intérêt : ne pas défier les Etats-Unis de Trump, qui dispose de tous les moyens nécessaires pour faire baisser le prix du pétrole à un niveau ruineux pour la Russie, laquelle ne peut s’en prendre qu’à elle-même puisque Poutine n’a pas eu la sagesse de sortir de cette fragile dépendance, qu’il n’a pas été capable de développer son économie, et qu’il n’a rien à vendre d’autre que du gaz pour survivre.

Une autre source proche de la Maison-Blanche laisse entendre que 8 cibles pourraient être visées : des bases aériennes, des installations d’armes chimiques, et un centre de recherche militaro-scientifique.

Et cela servira d’exemples aux autres dictateurs qui seraient tentés, eux aussi, de gazer leurs citoyens.

Je me souviens des cris d’orfraie de mes lecteurs, l’an dernier, lorsque Trump a bombardé un aéroport syrien ! C’était presque un crime de lèse-majesté ! Un aéroport bombardé ! Scandale ! (les mêmes ne se privent jamais d’exprimer leur souhait qu’une bombe tombe sur la Grande mosquée de La Mecque et pulvérise la Pierre noire de la Kaaba !)

Boum !

Il est vrai que 192 pays ont signé une convention contre l’usage des armes chimiques (CIAC), à Paris en 1993, et il est encore plus vrai que personne ne s’attend à ce qu’un président demande son application. Trump l’a fait. C’est pour cela que je lui fais confiance, moi qui n’ait confiance en aucun politicien.

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