Publié par Magali Marc le 1 mai 2018

La stratégie mise de l’avant depuis la conférence de Paris sur les GES, constitue pour le gouvernement Trudeau un défi de taille.

Trudeau, qui prétend lutter contre les changements climatiques, a décidé d’imposer une taxe carbone aux Canadiens. Mais il doit aussi tenter de se faire réélire en octobre 2019. Or, il se prépare à affronter, non seulement les gouvernements provinciaux de l’Ontario et de l’Alberta concernant cette «fameuse» taxe carbone, mais aussi la Colombie Britannique qui ne veut pas du pipeline Kinder Morgan.

Certes, la province de l’Alberta, actuellement dirigée par la gauchiste Rachel Notley (Parti néo-démocrate provincial) a accepté d’imposer la taxe sur le carbone, mais c’était à condition que le gouvernement fédéral autorise le projet de pipeline Kinder Morgan ( aussi connu sous le nom de «Pipeline Trans Mountain») vers la Colombie-Britannique.

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Manque de pot, ce projet se heurte à une opposition très ferme du gouvernement de la Colombie-Britannique (dirigé par un autre gauchiste, John Horgan, lui aussi du Parti NPD provincial) et des autochtones.

La différence entre John Horgan et Rachel Notley, c’est que Horgan qui entend se tourner vers les tribunaux à propos de la question de l’expansion de l’oléoduc de Kinder Morgan, n’a pas à satisfaire les compagnies qui exploitent les sables bitumineux de l’Alberta à des fins électorales.

Rachel Notley, par contre, fera face au leader conservateur albertain, Jason Kenney, qui a le vent dans les voiles et pourrait bien devenir premier ministre de l’Alberta lors des élections de 2019. Or Kenney a promis d’abolir la taxe sur le carbone.

Ce qui veut dire que le gouvernement Trudeau, qui refuse de taxer Netflix sous prétexte qu’il a promis de ne pas imposer de nouvelles taxes, pourrait bien devoir en imposer une sur le carbone et affronter à la fois l’Ontario et l’Alberta en pleine année électorale ( juin 2018 pour l’Ontario, mai 2019 pour l’Alberta) !

En Ontario, le Conservateur, Doug Ford est pratiquement sûr de battre la Libérale Kathleen Wynn et il a, lui aussi, promis de retirer sa province de la bourse du carbone s’il est élu !

C’est au point que Catherine McKenna, la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a lancé un sévère avertissement au chef conservateur ontarien Doug Ford: s’il devient premier ministre aux élections du 7 juin et qu’il retire sa province de la bourse du carbone, non seulement le gouvernement canadien lui imposera sa propre taxe sur le carbone, mais, en plus, Ottawa redistribuera les revenus de cette taxe aux Ontariens, au lieu d’envoyer un chèque à la province.

 

C’est une énorme querelle fédérale-provinciale.

Doug Ford a réagi en menaçant de porter le dossier jusqu’en Cour suprême.

Cela démontre à quel point le torchon brûle entre le gouvernement Trudeau et l’Ontario qu’il ne peut pas se permettre de perdre lors des prochaines élections fédérales.

On peut imaginer que les Libéraux feront tout ce qu’ils peuvent afin de battre Doug Ford, mais même s’ils y réussissaient, cela laisserait un goût amer pour les Ontariens qui se considèrent sur-taxés par les Libéraux provinciaux de Mme Wynn.

Au Québec, le gouvernement Couillard a accepté de participer à la Bourse du carbone, la jugeant préférable à une taxe sur le carbone.

Selon un éditorial du Toronto Sun: « il est de plus en plus clair que la taxe nationale sur le carbone de Justin Trudeau est un désastre qui nous pend au nez.

Cette taxe augmentera pour les Canadiens, les coûts, de l’essence, du chauffage ou de l’épicerie, ainsi que les coûts des patinoires de hockey. Elle aura une incidence disproportionnée sur les familles à faible revenu.

Un récent article publié par Postmedia estime que les recettes générées par la taxe carbone nationale pourraient atteindre 35 milliards de dollars par an. Cette somme énorme est basée sur une taxe de 50 $ par tonne que le premier ministre Justin Trudeau veut imposer aux provinces d’ici 2022.

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Pourtant, certains universitaires et militants font pression pour que le prix soit de 100 $ la tonne et même plus.

La taxe sur le carbone découragera les investissements dans le secteur pétrolier et compromettra la croissance économique, d’autant plus que les États-Unis, notre principal partenaire commercial, n’envisagent pas d’imposer une taxe sur le carbone.

Certains prétendent que la taxe pourrait être neutre sur le plan des recettes car elles pourraient être remboursées aux contribuables mais il y a de bonnes raisons d’être sceptique.

Les taxes sur le carbone «neutres en revenus» du Manitoba font en sorte que les ménages contribuent, en moyenne, quelques centaines de dollars par année et que les entreprises font déjà pression pour obtenir une part des revenus en échange d’un bon comportement.

Il est plus probable, qu’en réalité le coût de la vie augmentera au Canada et que les revenus du carbone alimenteront les programmes «verts» qui aident politiquement le gouvernement davantage qu’ils n’aident l’environnement.

Il ne s’agit pas de débattre du bien-fondé de la panique concernant le changement climatique. Il s’agit de prendre des mesures mesurées, rationnelles et responsables pour limiter les émissions sans pénaliser les familles.

L’indignation suscitée par la montée de l’énergie en Australie a forcé les politiciens à abolir leur taxe sur le carbone.

Imaginons la réaction, dans un climat froid comme le Canada, une fois que les prix du gaz, de l’épicerie et du chauffage domestique commenceront inévitablement à grimper.»

Selon Lorrie Goldstein (Toronto Sun 29 avril): « le premier ministre Justin Trudeau trompe les Canadiens en prétendant que nous pouvons respecter nos engagements internationaux en matière de réduction des émissions industrielles de gaz à effet de serre liées aux changements climatiques grâce à son plan national de tarification du carbone.

La seule façon de parvenir à un prix du carbone efficace sans détruire notre économie serait de le rendre neutre sur le plan des recettes, en remettant tout l’argent aux consommateurs et aux entreprises dans le cadre de réductions d’impôt sur le revenu ou de subventions directes.

Mais aucun gouvernement ne le fera parce que l’objectif de la tarification du carbone n’est pas de réduire les émissions, mais d’augmenter les recettes publiques sous prétexte de sauver la planète.

Toujours selon Lorrie Goldstein, Nous pouvons faire beaucoup de choses pour améliorer l’environnement, y compris, mais sans s’y limiter, en nous attaquant au changement climatique.

Mais cela ne commencera que lorsque les politiciens nous diront la vérité.

C’est-à-dire que l’accord de Paris sur le climat est une fraude et que même si chaque nation sur Terre atteignait ses objectifs d’émissions – disproportionnellement punitifs pour le Canada – elle échouerait quand même à faire ce que l’ONU prétend faire. »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources :

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