Publié par Ftouh Souhail le 10 mai 2018

La Tunisie continue de tromper les occidentaux sur sa soi-disant modernité qui n’est qu’une duperie des lobbyistes pour solliciter le maximum d’aides étrangères et des dons européens. Les “progressistes” laïques au pouvoir refusent la nomination d’une femme comme première maire de la capitale Tunis. Ils exigent un candidat mâle et surtout un musulman. 

Ce pays qui est cité souvent comme une exception dans le monde arabo-musulman n’est que la façade trompeuse d’un État profond aussi rétrograde que la Lybie ou la Mauritanie.

Depuis l’avènement des révoltes arabes de 2010, les pseudos forces laïques essayent de vendre ce pays comme un exemple de transition démocratique, alors qu’il est encore dirigé par une mafia politico-financière très habile à embellir le visage arabo- archaïque de ce pays dans le but d’aveugler les donateurs européens.

L’exception tunisienne envers les femmes n’est qu’une imposture alimentée et servie par des cercles sans scrupule dans les bazars des médias pro-arabes.

Dernière illustration de l’aberrant statut des femmes dans ce pays musulman : le plus grand parti laïc au pouvoir Nidaa Tounes refuse qu’une femme siège comme maire de la capitale Tunis.

Se décrivant depuis sa naissance comme un parti « défenseur des droits des femmes », les laïcs de Nidaa Tounes semblent avoir dévoilé leur partie arabo-misogyne.

Invité dans une émission sur la chaine locale MTunisia, dans la soirée du mardi 8 mai 2018, le chargé de communication de ce parti qui se veut progressiste, Fouad Bouslama, a affiché clairement son opposition à la nomination d’une femme à la tête de la municipalité de Tunis.

« On est un pays musulman après tout », s’est il expliqué.

Selon lui, la nature de la tâche du maire de Tunis ne peut pas être assurée par une femme, surtout lors des cérémonies officielles.

« Comment une femme peut-elle être une « cheikh de la Ville » ? Vous imaginez une femme la nuit du 27 du Ramadan (une nuit sacrée dans le Coran ) dans une mosquée ? On a des traditions religieuses, malheureusement ! […] Moi je ne vois pas la femme dans des positions aussi importantes que celle d’une « cheikh » de la Médina », a déclaré Bouslama, « On ne peut quand même imposer aux gens qu’une femme soit leur imam, ce n’est pas possible ! ».

Anne Hidalgo, maire de Paris, qui avait décrit Tunis comme « une ville moderne, engagée dans les défis de son siècle » n’a pas encore réagit à cet mépris envers les femmes. La République française est engagée dans des dizaines projets de plus de 135 millions d’euros en faveur de la capitale tunisienne. 

Faut-il rappeler aux occidentaux qui croient naïvement que la Tunisie est un pays moderne et fréquentable qu’un million de Tunisiennes ont choisi le parti réformiste Nidaa Tounes lors des élections législatives, et que c’est grâce à ces femmes, auxquelles les traditions arabes ne rendent pas justice, que ce parti moderniste est au pouvoir et qu’un barbon de 94 ans, Béji Caid Essebsi, est président de la République !

Rappelons-le, Souad Abderrahim, candidate non voilée du parti islamiste d’Ennahdha aux Municipales à Tunis, est parmi les favoris pour occuper le poste de maire ou « cheikh ».

Les laïcs tunisiens de ce parti, vainqueur grâce à 1 million de femmes, insistent qu’un homme musulman doit être un magistrat de la capitale et ils proposent un ancien informateur du régime policier de Ben Ali, un certain Kamel Idir, tête de liste de Nidaa Tounes à Tunis 1, qui sera le maire de la capitale à l’issue de ces coalitions.

Les laïcs du parti au pouvoir  Nidaa Tounes seraient en train de former une coalition masculine avec L’Union Civile et le Front Populaire – qui veut interdire les échanges avec les israéliens en Tunisie– à la circonscription de Tunis 1, suite aux derniers résultats des Municipales du 6 mai dernier, pour contrer l’arrivé d’une candidate femme qui est en tête de liste du parti Ennahdha à Tunis pour les municipales, Souad Abderrahim.

Le parti au pouvoir avec ses 17 conseillers élus projette en effet de former une coalition avec des entités laïques antisémites de gauche comme le Front Populaire pour contrer la majorité islamiste d’Ennahdha.

Les islamistes modérés ont même été avant-gardistes dans le pays lorsqu’ils ont encouragé la candidature de Simon Slama, un juif local de la ville touristique de Monastir, sur une liste pour les élections municipales du 6 mai.

Les forces laïques et “progressistes”, elles, refusent par contre l’intégration des juifs dans leurs formations politiques pour ne pas trahir les Palestiniens.

Coup de «com» pour les uns, preuve d’ouverture du mouvement islamiste pour d’autres : même s’il n’est pas arrivé qu’en septième position, cette candidature avait fait couler beaucoup d’encre. Le symbole est fort, venant d’un parti islamiste alors que les forces laïques continuent à faire croire qu’elles sont plus crédibles et ouverts vers la modernité.

 

Des pseudo-progressistes pour éblouir les occidentaux 

Les pseudo-progressistes et féministes de ce pays, qui ne sont qu’un gang d’affairistes qui commercent avec les valeurs chères aux occidentaux, tentent depuis des années de convaincre l’Occident que les islamistes ont l’apanage de l’obscurantiste envers les femmes en Tunisie alors que eux mêmes ne croient pas dans cette égalité homme-femme.

En réalité les “progressistes laïcs arabes” et les “conservateurs arabes islamistes ” qui portent tous des cravates partagent la même mentalité arabe misogynie qui vient directement du désert.

Et comme les arabes sont maîtres dans les arts des tromperies, leurs élites essayent de jouer ponctuellement la carte de la modernité une fois sous forme de féminisme arabe laïque et une autre fois sous forme de féminisme arabe islamique. Les deux tendances s’inscrivent dans la même logique et vise le même objectif : induire en erreur les occidentaux pour solliciter leur grâce.

Les arabes, qui portent la culture du désert, n’ont jamais promut le rôle des femmes surtout depuis l’avènement tragique des arabes et de l’Islam dans ces pays maghrébins autrefois des terres berbères (1).

Dans le passé par exemple, l’histoire de la Tunisie était marquée par de nombreuses figures féminines berbères ancrées dans la mémoire collective pour leur rôle politique important, à l’instar d’Elyssa – ou Didon, fondatrice de Carthage (IXe siècle avant J-C) ou de la Kahena-ou Dihya, figure emblématique de la résistance berbère contre l’expansion arabe en Afrique du Nord (VIIe siècle).

En Algérie aussi de nombreuses figures féminines amazighs ont été illustres, telles la princesse berbère Ania ou Kella et Tinhinan, les Reines touareg.

 

Le féminisme arabe laïc engagé dans la lutte contre la France.

Même ceux qui ont épousé la cause des femmes au début du XXe siècle dans les pays du Maghreb ne l’ont pas fait par conviction mais uniquement comme tactique politique lors de la vague des mouvements de lutte pour l’indépendance contre la France.

L’émancipation de la femme, qui était une revendication dans de nombreux pays musulmans, a été conçue dans une logique spécifique de lutte contre la présence française (et britannique).

Le cas de la Tunisie s’inscrit donc dans cette mouvance portée à la fois pour la lutte contre la France et l’installation d’entités politiques qui se définissent dans le modèle arabe.

En Algérie aussi, avant l’indépendance, le féminisme laïc de gauche a développé un vocabulaire marxiste de lutte des classes. Dans les années 1960, des groupes de femmes se sont organisés dans des mouvements trotskistes empruntant un discours anticolonialiste. Ils étaient convaincus que pour vendre le projet de l’indépendance, il fallait répéter que les femmes avaient droit à la liberté et à l’égalité.

Les féministes marxistes algériennes sont mêmes responsables des pires crimes contre les Français à l’instar de Lamri Malika, née en 1933, qui s’engagea comme poseuse de bombes dans la casbah d’Alger. Les féministes arabes laïques en Algérie ont gagné leur statut grâce aux massacres contre les citoyens français.

Le féminisme laïque arabe de gauche était un outil de séduction pour les femmes lors de la vague des mouvements de lutte pour l’indépendance. Il permettait aux femmes arabes de sortir pour lutter contre l’institution coloniale. Ainsi les femmes algériennes avaient l’illusion que lorsqu’elles tuaient les Français dans la casbah, elles avaient, par la guerre, une valeur sociale aussi élevée que les hommes.

Comme les hommes arabes religieux conservateurs qui interprètent les textes islamiques à leur manière pour crée le faux féminisme islamique, ces mêmes arabes ont interprété le nationalisme à leur manière pour créer ce féminisme laïc arabe anti-français.

Les combattantes nationalistes algériennes partaient faire la guerre et laissaient derrière elles leurs enfants orphelins.

A l’image du pouvoir religieux islamique qui avait cristallisé le concept de “Tâ-Hâ” – d’obéissance – les mouvements de lutte pour l’indépendance avaient aussi cristallisé le concept des moudjahidates, ces femmes combattantes de la guerre d’Algérie.

Ainsi les féministes laïques arabes de gauche – comme celle du parti communiste algérien- étaient aussi plus dangereuses que les féministes islamiques poseuses de bombes aujourd’hui en Irak ou en Syrie.

Après ce féminisme laïc arabe de gauche des années 1950-60 militant hors du cadre religieux, les pays arabes adoptent aujourd’hui le féministe islamique qui se bat par l’intermédiaire de la religion. De toute façon, tous les deux ne croient pas dans l’égalité des sexes dans le contexte arabe.

Si les féministes islamiques gagnent aujourd’hui leur statut grâce à la lutte contre la culture occidentale dans les pays maghrébins, les résidus des féministes laïques arabes- qui restent encore dans ces pays- ont transformé la lutte contre la France en une lutte idéologique et symbolique contre Israël.

Plutôt que d’émanciper les femmes dans cette partie malheureuse du monde, ces deux tendances féministes laïque ou religieuse agissent hors de la sphère normale de la liberté des femmes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

(1) La conquête arabe débute en 670. Ils fondent Kairouan (Tunisie) et 40 ans après, ils conquièrent l’Afrique du Nord.

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