Publié par Ftouh Souhail le 11 mai 2018

Les Irakiens se préparent à voter pour les premières élections législatives depuis la conquête d’une partie de leur territoire par l’Etat islamique en 2014. Les forces de sécurité et les ressortissants irakiens à l’étranger sont allés en premier, ce jeudi 10 mai 2018, aux urnes pour choisir leurs députés. Pour les civils à l’intérieur du pays, les législatives commenceront samedi 12 mai. Des terroristes sunnites veulent défier le scrutin. 

Plus de 24 millions d’Irakiens prendront part  aux législatives pour choisir 329 députés parmi 7000 candidats. C’est le quatrième scrutin depuis 2003. Selon les termes de la Constitution irakienne, le parlement est chargé de nommer le Premier ministre et le président irakiens.

Pour le poste de Premier ministre, qui est selon la Constitution réservé à un chiite, courant majoritaire dans le pays, trois candidats s’affrontent. Parmi eux, l’actuel Premier ministre Haïdar al-Abadi est donné favori, fort de sa victoire militaire contre l’Etat islamique.

Considéré comme le candidat le moins influencé par l’Iran, il bénéficie également des faveurs des pays occidentaux qui craignent une influence grandissante de Téhéran dans le pays.

Après Daech, la crise kurde et une quasi-guerre civile, le pays semble avec ces élections se diriger vers une période de stabilisation grâce aux sacrifices énormes des membres des troupes gouvernementales et leurs supplétifs du Hachd al-Chaabi tombés au combat.

Ces élections se feront toutefois sans une grande partie de la population irakienne sunnite et kurde puisque plus de 1,6 million d’Irakiens en âge de voter et qui ont fui leurs villages ces dernières années se trouvent toujours dans des camps et ne sont pas inscrits sur les listes électorales.

Des députés sunnites et kurdes ont tenté d’obtenir le report du scrutin jusqu’au retour des trois millions de déplacés par la guerre civile, mais ce report a été jugé contraire à la Constitution par la Cour suprême irakienne à Bagdad.

Pour la première fois, le vote électronique est introduit dans les élections irakiennes pour garantir leur intégrité. Jusqu’ici  aucune violation ou ingérence dans le fonctionnement des appareils électroniques n’a été enregistrée selon la haute commission indépendante des élections.

Le premier  ministre irakien Haidar al-Abadi et le président américain Donald Trump, lors d’une conversation téléphonique, ont souligné l’importance du succès de ces élections.

 

La diaspora et les forces de sécurité commencent déjà de se rendre aux urnes

Le jeudi 10 mai, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes pour les électeurs aux USA, en Australie, en Europe et les forces de sécurité et les policiers en Irak qui participent aux premières élections législatives de l’après-Daech.

Selon Al-Sumaria News, citant la haute commission indépendante des élections, plus de 850 mille ressortissants irakiens votent le vendredi 11 mai à l’étranger.

Selon les medias locaux, au moins cinq listes chiites sont ainsi en compétition, dont celles du Premier ministre sortant Haïder al-Abadi, de son prédécesseur Nouri al-Maliki (qui n’a pas digéré d’avoir été écarté en 2014) et de Hadi al-Ameri, regroupant les anciens des Hachd al-Chaabi.

Selon les derniers sondages, la liste présentée par Hadi al-Ameri, commandant en chef de l’armée chiite de Badr- la lune- (composante des Hachd al-Chabbi qui fut engagée dans la lutte armée), est favorite et elle dépasserait la liste chiite Nasr- la victoire- du Premier ministre Haïdar al-Abadi.

Selon la décision des organisateurs des élections, toutes les forces armées, gouvernementales et populaires, votent en avance et sous des mesures de sécurité strictes. Le premier bureau de vote a été ouvert ce jeudi à Bagdad et quelque 935 mille policiers, soldats, Peshmergas et forces de sécurité ont déjà été allés aux urnes pour opter pour leur candidat favori.

Des terroristes sunnites veulent défier le scrutin

En Irak, les résidus du groupe terroriste Daech ont  multiplié leurs agissements dans les différentes régions à l’occasion des élections législatives.

Ayant pour but de déstabiliser les différentes régions de l’Irak, juste à l’approche des élections législatives, les résidus du groupe sunnite sont récemment passés à l’acte afin de défier le scrutin.

Dans cette conjoncture, les militaires de l’armée irakienne ainsi que les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) sont mobilisés contre  tous les agissements de Daech qui prépare apparemment des attaques terroristes, des affrontements et des attentats-suicides dans diverses régions de l’Irak.

Dans le nord-est de la province sunnite de Salaheddine, les forces spéciales irakiennes ont réussi à repérer des terroristes de Daech à Touz Khormatou et elles en ont fourni les informations nécessaires à la 52e brigade des Hachd al-Chaabi qui les ont rapidement neutralisés. Cette embuscade a permis aux forces irakiennes de surprendre les terroristes de Daech et de leur infliger une sérieuse débâcle. Une quinzaine de terroristes ont été abattus et un grand nombre ont pris la fuite.

Dans le nord-ouest de la province de Ninive, un groupe de terroristes sunnite entendaient s’infiltrer en Irak via le point de passage de Tall Safouk mais ils ont été repoussés par les forces chiites du Hachd al-Chaabi.

À l’approche des élections législatives, le gouvernement irakien a conclu un accord avec le gouvernement syrien qui permet à l’armée irakienne de prendre pour cible les positions des terroristes de Daech dans l’est de la province de Deir ez-Zor.

Dans le cadre dudit accord, les avions de combat irakiens sont capables de frapper les fiefs des terroristes sunnites dans l’est de la province de Deir ez-Zor, sur la rive orientale de l’Euphrate afin d’empêcher les miliciens de s’infiltrer à l’intérieur de l’Irak.

Lors d’un récent raid aérien des avions de chasse F-16 visant la rive orientale de l’Euphrate, lundi 7 mai, au moins 57 terroristes de Daech ont été abattus, dont plusieurs commandants : Abou Islam, Abou Tariq al-Hamadani, Abou Maryam al-Akavi, Abou Hossein, Abou Yasser et Abou Jaafar.

Capture des principaux chefs sunnites de Daech à Mossoul

Le président américain Donald Trump a annoncé, ce jeudi 10 mai sur sa page Twitter, l’arrestation de cinq dirigeants de Daech qui étaient poursuivi à travers le monde. Il n’a pas précisé dans quel pays.

Toutefois,  le ministère irakien de l’Intérieur a fait part, le même jour, de la capture de dix daechistes dans la ville de Mossoul. Disposant d’informations précises sur ces chefs daechistes poursuivis, la police de la province de Ninive a réussi à piéger dix d’entre eux à Mossoul.

Selon Saad Maan, porte-parole du ministère irakien de l’Intérieur, des responsables du bataillon « al-Hasba », des bourreaux, des concepteurs de bombes et de voitures piégées se trouvent parmi les individus capturés. La plupart des dirigeants terroristes de Mossoul sont des arabes venant des pays européens.

En août 2017, les forces irakiennes ont réussi à reprendre à Daech la province de Ninive et la ville de Mossoul.

 

Al-Baghdadi toujours vivant selon les renseignements irakiens

Une haute autorité sécuritaire irakienne a déclaré le 7 mai dernier que le chef du groupe terroriste Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, était toujours vivant et qui vivait dans un village près de la frontière syro-irakienne.

Abou Ali Al-Basri, directeur général du département du renseignement et du contre-terrorisme, cité par Fox News a déclaré : ” La dernière information que nous avons c’est qu’al-Baghdadi se trouve à al-Hajin, village à 30 kilomètres de la frontière syrienne avec l’Irak dans la province de Deir ez-Zor.”

Al-Basri a également déclaré que Bagdad utilisera cette information pour lancer une frappe aérienne avec l’aide des forces iraniennes, russes et syriennes, en allusion aux renseignements obtenus par les forces de sécurité irakiennes sur la résidence d’al-Baghdadi, il y a quelques jours.

Par ailleurs, le général Yahya Rassoul, porte-parole officiel du ministère irakien de la Défense, a déclaré qu’al-Baghdadi vivait dans une zone frontalière à l’est de l’Euphrate et probablement dans le village d’al-Shadaddah dans la province syrienne sunnite de Hassaké.

Mostafa Bali, un porte-parole des Forces démocratiques kurdes syriennes (FDS), a également annoncé à une chaîne américaine que le chef du groupe terroriste Daech était présent dans l’un des villages frontaliers syro-irakiens.

Abou Bakr al-Baghdadi, de son vrai nom Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Badri, est apparu publiquement pour la première fois à Mossoul le 3 juillet 2014. Il a proclamé la création d’un «califat islamique» au Moyen-Orient et appelé les musulmans à lui «obéir», depuis une mosquée de Mossoul occupée par Daech.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading