Publié par Guy Millière le 19 mai 2018

Eté 2017. Las Vegas. Une rencontre que j’ai souhaitée.

Un cinéaste courageux. Il revient de Los Angeles où il a présenté un film au Simon Wiesenthal Center. Le film a été commandé par la chaine de télévision franco-allemande Arte. Ceux qui ont passé commande voulaient que ce soit un film sur l’antisémitisme en Europe. Ils s’attendaient à ce que le film montre des nostalgiques d’Adolf Hitler, des gens au crâne rasé, des fascistes.

Le film en montre quelques-uns.

Le film montre surtout des gens de gauche et d’extrême gauche qui vomissent leur haine d’Israël. Et, au détour des questions que leur pose le cinéaste, il est clair que ces gens sont résolument “antisionistes”, comme on dit en Europe ces dernières années. Il est clair aussi qu’ils portent sur Israël un regard teinté d’une hostilité envers les Juifs, et que la “cause palestinienne” pour eux n’est qu’un prétexte leur permettant de légitimer des assassinats de Juifs et un projet exterminationniste anti-juif. Il est évident que le regard qu’ils portent sur Israël va bien au-delà de la simple critique de la politique du gouvernement israélien, et qu’ils traitent l’Etat juif, comme l’a écrit Alan Dershowitz il y a quelques années, comme le “Juif parmi les Etats”, autrement dit comme les antisémites traitent les Juifs.

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Le film montre aussi des Musulmans vivant en Europe, et montre que les discours “antisionistes” que ces Musulmans tiennent sont des discours imprégnés de haine, de soutien au terrorisme “palestinien” et à l’assassinat de Juifs qui en résulte.

Le film souligne sans insister, mais les images et le son sont éloquents, que les “antisionistes” musulmans ne sont pas tant pour la naissance d’un Etat “palestinien” et pour la reconnaissance des “droits à un Etat” qu’aurait un peuple “palestinien” que pour la destruction totale d’Israël et pour la mise à mort génocidaire de ses habitants juifs. Il souligne que, quels que soient les efforts des Musulmans qu’on voit parler pour le cacher, ces derniers sont imprégnés d’une haine envers les Juifs qui imprègne leur haine de l’Etat juif.

Le film montre enfin la synergie vénéneuse qui fait converger “l’antisionisme” de gauche et d’extrême gauche et “l’antisionisme” musulman, et que cette synergie est au cœur de la diabolisation d’Israël en Europe et de l’antisémitisme qui déferle sur l’Europe, et qui est, donc, un antisémitisme de gauche et musulman, caché sous le masque de l’antisionisme.

C’est un film salubre, lucide, indispensable.

C’est un film qu’Arte a voulu mettre à la poubelle, ne pas diffuser du tout, et réduire à néant en interdisant même à son auteur de le diffuser par ses propres moyens ailleurs qu’à la télévision.

Dès lors que des journalistes se sont saisis de l’affaire, à commencer par Luc Rosenzweig, dans Causeur, et dès lors que l’affaire a commencé à devenir un scandale, le film a été diffusé, très tard le soir, à une heure où très peu de spectateurs ont eu la possibilité de le voir. Le magazine allemand Bild l’a mis en accès libre sur son site, bravant les menaces de procès de la part d’Arte. Le titre original du film est Auserwählt und Ausgegrenzt – der Hass auf Juden in Europa (Elus et exclus – la haine des Juifs en Europe).

La direction d’Arte à l’époque a tenté de justifier ses décisions en disant d’abord que le contenu du film n’était “pas en adéquation avec la ligne éditoriale de la chaîne sur la question de l’antisémitisme”. C’était tout à fait exact. Un autre communiqué d’Arte a stipulé ensuite que “la déprogrammation n’avait rien à voir avec le sujet de l’antisémitisme, mais avec le respect des procédures internes dans la programmation des émissions au sein de la structure de la chaîne”. C’était tout à fait hypocrite.

Les défenseurs du politiquement correct et de “l’antisionisme” en vigueur en Europe ont tenu sur le film les propos répugnants qu’on pouvait attendre : “grossièreté intellectuelle et morale intenable”, a dit l’un, “un grand gâchis confus et biaisé”, a jeté un autre. Un troisième a écrit que “le spectateur de vidéos conspirationnistes se retrouvera avec plaisir”. Ceux qui ont utilisé ces mots se prétendent historiens et universitaires. C’est inquiétant. Cela a montré l’état de délabrement moral et mental des universités européennes (je ne suis pas surpris : j’ai enseigné dans les universités françaises pendant quatre décennies).

Le cinéaste, Joachim Schröder, n’est pas seulement un homme courageux. C’est un homme imprégné de droiture et de valeurs éthiques, et c’est un homme profondément inquiet de l’évolution actuelle de l’Europe et de ce que devient son pays, l’Allemagne.

 

Il m’a décrit l’inculture crasse de ceux à qui il a affaire pour obtenir que son travail trouve preneur.

Ceux à qui il a affaire ont droit de vie et de mort sur de multiples projets. Ils définissent ce que les spectateurs des chaines de télévision peuvent voir ou ne pas voir. Ils fixent les orientations des programmes et, comme ils disent, la “ligne éditoriale” des chaines. Ils modèlent donc les esprits conformément à leur inculture crasse.

Ce que m’a dit Joachim Schroder n’a fait que confirmer un peu davantage ce que je sais en réalité depuis longtemps.

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Il a reçu au Simon Wiesenthal Center à Los Angeles l’accueil qu’il mérite.

J’entends le faire revenir à Los Angeles pour un colloque consacré à l’antisémitisme islamo-gauchiste. Le film sera projeté à nouveau lors du colloque.

Le colloque sera organisé par l’American Freedom Alliance, l’un des deux think tanks pour lesquels je travaille aux Etats Unis (l’autre étant le Gatestone Institute que présidait John Bolton avant qu’il ne devienne Conseiller National à la Sécurité de Donald Trump).

J’aimerais faire intervenir lors du colloque deux hommes courageux à qui me lie une amitié de longue date, Meyer Habib et Gilles-William Goldnadel. J’aimerais que mon ami Jean-Patrick Grumberg y apporte sa contribution.

Nombre d’Américains n’imaginent pas à quel degré la situation des Juifs est préoccupante en Europe et à quel degré l’antisémitisme islamo-gauchiste empuantit l’atmosphère.

L’attitude de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni depuis la décision prise par Donald Trump d’abolir l’accord sur le nucléaire passé avec le régime des mollahs montre que l’atmosphère en Europe est décidément très puante.

L’attitude anti-israélienne et, si on regarde bien, anti-juive, des médias français, allemands et, très largement, britanniques, lors des récentes attaques menées par le Hamas à Gaza contre Israël montre que l’atmosphère en Europe est sans doute en train de basculer au-delà de la puanteur.

J’informerai ceux qui me lisent de la tenue de ce colloque.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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