Hassan, 13 ans, a vu beaucoup et peut-être commis des atrocités pour le groupe Etat islamique. Mais plutôt qu’en prison, les Kurdes du nord syrien l’ont placé avec d’autres “lionceaux du califat” dans un centre expérimental pour le “redresser”, entre discipline, écoute et “morale”.
Avec sa petite taille, ses yeux clairs, son visage mat et doux, Hassan n’est qu’un adolescent parmi les quelque 80 en sweat-shirt, pantalon de jogging et baskets qui hument l’air matinal sur la pelouse du centre Hori.
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Agés de 12 à 17 ans, ces jihadistes présumés ont tous été arrêtés par les Kurdes, alliées des Occidentaux, au fil de la débâcle du groupe Etat islamique (EI).
Ils ont été sélectionnés pour être “redressés” dans ce centre expérimental fermé, au nom de la philosophie du Parti de l’Union démocratique kurde (PYD), qui domine cette région autonome, de donner une “deuxième chance” à tous.
Mais aussi, de l’aveu de plusieurs dirigeants, de la nécessité de vider les prisons et ménager par une certaine clémence les tribus locales autrefois séduites par l’EI.
Hassan est arrivé en début d’année dans le centre, sorte de caravansérail en brique rouge d’un étage alignant dortoirs, salles de cours et d’ateliers autour de la pelouse rectangulaire, ouvert il y a près d’un an dans la ville kurde de Tal Maarouf.
Il était le fils d’un commandant jihadiste de Raqa, ancienne capitale de facto de l’EI, qui lui faisait assister régulièrement à des décapitations.
On ne sait pas s’il a lui-même tué. Mais une photo retrouvée par les Kurdes le montre en train de tenir fièrement la tête tranchée d’un prisonnier.
Formateurs à disposition
A son arrivée, comme beaucoup de “lionceaux”, “il ne nous a pas dit bonjour, pas serré la main, il ne nous regardait pas dans les yeux”, raconte une des deux directrices du centre, Roken Khalil.
Un établissement géré par des femmes, où on ne parle guère de religion et où tous les pensionnaires doivent se raser, avoir les cheveux courts et s’habiller à l’occidentale: l’arrivée est un choc culturel pour ces adolescents ayant baigné dans le fondamentalisme.
Un adolescent exhibe un chapelet qu’il a confectionné au centre “Hori” pour d’anciens enfants jihadistes géré par les forces kurdes à Tal Maarouf, dans le nord-est de la Syrie, le 11 février 2018 (AFP – Delil souleiman)
Installés dans des dortoirs, ils n’ont ni accès à internet ni téléphone portable, mais “des formateurs sont à leur disposition jour et nuit”, explique Abir Khaled. “On est à leur écoute, on les considère comme des humains, des victimes”.
Leurs journées s’égrènent de manière stricte entre sport, volley-ball notamment, tâches diverses, cours de langue (kurde et arabe), d’histoire, de géographie et de “morale”, et ateliers de formation à divers métiers, couturier et barbier notamment.
Ils ont souvent connu la pauvreté, peu d’éducation ou une situation familiale difficile. Quatre d’entre eux, envoyés par l’EI commettre des attentats suicide, “ont eu peur et se sont rendus”.
“Leur idéologie n’est donc pas si profonde, et peut être facilement réparée”, estime Mme Khalil.
Un tiers a déjà été condamné à des peines allant de six mois à sept ans de prison, qui seront réduites en cas de bonne conduite au centre.
Et s’il est encore trop tôt pour parler de réussite, “nous n’avons eu aucun problème et ils changent: aujourd’hui, beaucoup viennent d’eux-mêmes nous parler”, se félicite la directrice.
Y compris Hassan, qui “n’insulte plus ses camarades, ne croît plus au paradis et à ses vierges (promises au kamikaze dans la rhétorique jihadiste), et écoute même de la musique”.
L’ombre d’Öcalan
Un adolescent assis sur une chaise devant un miroir où il apprend des techniques de coiffure au centre “Hori” pour anciens enfants jihadistes géré par les forces kurdes à Tal Maarouf, dans le nord-est de la Syrie, le 11 février 2018 (AFP – Delil souleiman)
Mais difficile de savoir où il en est vraiment dans sa tête. Il attend son procès. Selon Mme Khalil, “il pourrait écoper de trois ans de prison, mais il est jeune, et sa peine pourra être réduite”.
La philosophie volontariste, égalitariste et sociale du centre Hori, s’inspire de celle du leader nationaliste kurde Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis 1999 et maître à penser des cadres du PYD et de leur bras armé, les soldats des YPG.
Ses portraits tapissent les villes kurdes du nord syrien, où ses partisans célèbrent un démocrate visionnaire, quand ses opposants dénoncent un marxiste rétrograde totalitaire, voire un “terroriste”.
Les Kurdes, régulièrement accusés d’enrôler des adolescents de force dans les YPG, se défendent de vouloir remplacer l’idéologie des jeunes détenus jihadistes par celle d’Öcalan.
Mais à la prison Alaya de Qamishli, que l’AFP a pu visiter et d’où viennent certains pensionnaires du centre Hori, les maquettes et sculptures réalisées par les prisonniers sont souvent ornées de l’image du leader kurde.
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Au centre Hori, Yilmaz, un pensionnaire turc de 16 ans, peste contre son père, qui a amené toute sa famille de Turquie en 2014 pour rejoindre l’EI. “Tout est de sa faute”, martèle l’adolescent.
Les soldats des YPG, en revanche, il “les aime bien”: “Ce sont comme des oncles pour moi!”, dit-il en servant le thé dans le bureau des directrices, où trône un large portrait d’Öcalan.
Source : Challenges
Ils ont au moins le merite d’essayer. Ils auront sans doute 20 % de reussites. Le reste viendra en europe….
Il me semble qu’il s’agit d’une bonne initiative dans la mesure ou l’on parvient à éradiquer l’Islam de leur vie. La véritable victoire ne consiste pas à tuer son ennemi mais à tuer le mal dans son cerveau. Ils ont vu des horreurs certes, mais, dans leur cas, il faut leur laisser une chance. Ce sont des enfants au regard de nos lois.
Ils feraient mieux de les convertir au christianisme.
un lionceau devient un beau lion que l’on peut caresser puis un jour on lui tourne le dos par excès de confiance et le prédateur refait surface et vous tue ; tous les dompteurs savent qu’un fauve sera toujours un fauve même celui que vous avez élevé au biberon.
Il est évident que les concepts gauchistes, adoptés par nombre de gouvernants de droite, vise à nous faire accepter : Un grand remplacement, dans le futur de notre Société.
Des mutations tout azimut…
Pour le sujet présent il s’agit de nous imposer une nouvelle vision par la « théorie du genre », voulant astreindre à penser que les stéréotypes garçons-filles s’imposent dès la crèche…
Comment alors se contredire, quand on prétend pouvoir réparer les dommages de cerveaux de jeunes de 13 ans ?
Pensent t’on réellement que les assurances d’un esprit manipulé et influencé, durant les 13 premières années de ces enfants peuvent être modifiées ?
Alors, tout ce qui nous a été seriné durant des années sur le conditionnement du bébé, voire déjà, dans le ventre de sa mère, serait donc totalement faux ?
Oui ! Ceci pour complaire à l’idéologie gauchiste, qui dit tout et son contraire, sans la moindre pudeur.
Comme il leur a été facile de nous mener par le bout du nez. Ils ont réussi à nous faire avaler sur tant de sujets, n’importe quoi et son opposé, pour que cela serve les intérêts politiques, économiques, idéologiques, etc.
La gauche est vraiment forte. Même si elle n’arrive pas au Pouvoir dans certains Pays, ce n’est pas grave pour elle. Ses forces sont d’autant plus redoutables qu’elles sont souterraines, infiltrées partout et mondiales.
La droite a beaucoup de défaut, mais à présent même si elle voulait s’aligner sur les méthodes autant perfides… Elle aurait trop de retard.
Espérons que le serpent avec ses manœuvres sinueuses, finisse par se mordre la queue et en perde la tête.
merci aux kurdes d’avoir libéré leur peuple de ses sanguinaires, honneur aux femmes kurdes qui ont participé à cette libération!
svp, gardez les chez vous! ne nous les renvoyez pas!
L’initiative est louable. Il est cependant important qu il n y ait pas d annulation totale des peines de prison en même temps qu on leur enseigne un métier et rien moins que la civilisation. Car c est ce que l on ne comprend plus aujourd’hui :le châtiment fait partie et de la thérapie et de l éducation
Et le châtiment est aussi et avant tout le paiement de la dette morale dont doit s’acquitter l’assassin envers sa victime et sa famille ainsi que face à la société