Publié par Jean-Patrick Grumberg le 22 mai 2018

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a présenté les 12 demandes de l’administration Trump pour un nouvel accord nucléaire avec l’Iran. Un bon accord.

Les conditions, énumérées par Mike Pomepo lors d’un discours prononcé lundi à la Heritage Foundation à Washington, DC, proposent à l’Iran :

Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

  1. De déclarer à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) un compte rendu complet des dimensions militaires antérieures de son programme nucléaire et abandonner définitivement et de manière vérifiable ces travaux à perpétuité. (L’accord Obama prévoit que l’Iran peut obtenir l’arme nucléaire dans 7 ans)
  2. D’arrêter l’enrichissement du plutonium, et ne jamais poursuivre son retraitement, et de fermer son réacteur à eau lourde.
  3. De donner à l’AIEA un accès sans réserve à tous les sites, dans l’ensemble du pays.
  4. De mettre fin à la prolifération des missiles balistiques et d’arrêter le lancement ou la mise au point de systèmes de missiles à capacité nucléaire.
  5. De libérer tous les citoyens américains ainsi que les citoyens des partenaires et alliés américains.
  6. De mettre fin au soutien aux groupes terroristes du Moyen-Orient, y compris le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique.
  7. De respecter la souveraineté du gouvernement irakien et permettre le désarmement, la démobilisation et la réintégration des milices chiites.
  8. De mettre fin à son soutien militaire aux rebelles Houthi et œuvrer en faveur d’un règlement politique pacifique au Yémen.
  9. De retirer toutes les forces sous le commandement de l’Iran sur l’ensemble du territoire syrien.
  10. De mettre fin au soutien aux talibans et autres groupes terroristes en Afghanistan et dans la région, et cesser d’héberger les hauts responsables d’Al-Qaïda.
  11. De mettre fin au soutien de la Force par force Quds des Gardiens de la Révolution islamique aux terroristes et ses partenaires “militants” dans le monde entier.
  12. De mettre fin à son comportement menaçant à l’égard de ses voisins, dont beaucoup sont des alliés des États-Unis, y compris ses menaces de détruire Israël, et ses tirs de missiles sur l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, ainsi que les menaces contre la navigation internationale et ses opérations de cyberattaque.

En réponse, l’Iran a réagi de deux façons :

Si les Européens cessent de commercer avec l’Iran, nous révélerons quels politiciens occidentaux et combien d’argent ils ont reçus

  • Le président Rouhani, qui tient le record du monde du nombre de pendaisons par habitant, a déclaré que les propositions du secrétaire d’Etat américain Pompeo sont “un simulacre de démocratie”. Il est vrai qu’après les courbettes de John Kerry et la politique d’apaisement d’Obama, le contraste choque.

Seulement quelques heures après la présentation de la proposition américaine, le dictateur chiite a déclaré que le monde n’accepterait pas l’unilatéralisme américain dans le cadre d’un nouveau traité nucléaire avec l’Iran.

L’agence de presse iranienne ILNA a rapporté que l’extrémiste président Rouhani a déclaré que l’époque où les États-Unis prenaient des décisions pour le reste du monde était “révolue”.

Cette remarque est intéressante, car elle indique un aveuglement de la part du dirigeant iranien : c’est à l’Amérique d’Obama que correspond sa description, l’ex-président américain ayant expressément exprimé, lors de son discours du Caire en 2009, puis par son retrait sur les décisions internationales, son désir que les Etats-Unis cessent de se conduire comme le leader du monde libre, au contraire de Trump qui est revenu à des fondamentaux bien plus sains.

“Les pays sont indépendants…. Nous continuerons notre chemin avec l’appui de notre nation”, a ajouté M. Rouhani, terminant par un : “Qui êtes-vous pour décider pour l’Iran et le monde ?”

Cette dernière remarque est savoureuse – même si aucun journaliste ne relève le culot de cet homme – venant d’un leader qui intervient directement dans les affaires des pays voisins de la Syrie, du Liban, de l’Irak et du Yémen.

En début de semaine, cependant, Pompeo a prévenu que des sanctions sans précédent vont être maintenant prises contre l’Iran, qui s’est immédiatement tourné vers l’Europe pour demander un renforcement de l’aide et de la coopération.

  • Et c’est là que la seconde réaction, la plus intéressante selon moi, est parvenue, sous la forme d’une menace explicite lancée par le conseiller du président Rouhani, Ansari Zarif contre les dirigeants européens :

Le conseiller principal de H.J.Ansari Zarif a tweeté :

“Si les Européens cessent de commercer avec l’Iran et ne font pas pression sur les Etats-Unis, alors nous révélerons quels politiciens occidentaux et combien d’argent ils ont reçus pendant les négociations nucléaires pour faire de #IranDeal une réalité.”

Conclusion

Je n’ai qu’un vœu : qu’il mette à exécution sa menace, car la démocratie ne s’exprime pas dans la corruption, puisque des politiciens prennent des décisions en fonction de leur intérêt et non de celui qu’ils doivent servir, leurs employeurs, le peuple.

Mon impression est que le Président Trump va appliquer à l’Iran la même stratégie qui lui a permis d’obtenir des concessions significatives de la Corée du Nord sans rien donner en échange : pressions contre les Etats et des entreprises européennes pour qu’ils cessent de commercer avec l’Iran, sanctions très dures contre l’Iran afin de l’asphyxier au point qu’il demande à renégocier les accords, et soutien actif du peuple iranien pour les aider à se débarrasser de leurs tortionnaires islamistes. Et le monde sera meilleur.

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous