Publié par Christian Larnet le 31 mai 2018

 

Le projet de loi, qui porte le nom du milliardaire d’extrême-gauche hongrois-américain George Soros, vise les ONG et les personnes qui aident les réfugiés et migrants illégaux.

 

Aliz est réticente à donner son nom aux journalistes. La militante pour donner des droits aux réfugiés de Budapest dit qu’une mesure d’autocensure est nécessaire pour continuer à s’impliquer avec les groupes qui plaident pour une Europe sans frontière.

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“Il serait très facile de dire que je ne suis pas ciblée. Je suis privilégiée. Je suis blanche. Je suis européenne. Mais les gens sont dans des situations différentes, et je pense vraiment que nous devons y réfléchir à deux fois si nous représentons un risque pour nos amis [réfugiés] “, dit Aliz, affichant une haine de soi affligeante – elle s’en veut d’être blanche et européenne, elle se sent coupable de vivre dans un environnement confortable sans même se rendre compte que cet environnement ne lui est pas tombé du ciel injustement, mais par le travail de ses ancêtres, ses parents et grands-parents.

Sa crainte découle de la nouvelle législation, soumise au parlement hongrois, qui criminalise les activités de soutien aux migrants illégaux.

Selon la proposition, ceux qui distribuent de la nourriture et des brochures d’information ou qui offrent des conseils juridiques aux demandeurs d’asile pourraient être condamnés à des peines de prison.

Le Conseil européen des droits de l’homme a demandé au parlement hongrois de retirer cette mesure, affirmant qu’elle “priverait les personnes qui sont forcées de fuir leurs foyers d’une aide et de services essentiels, et enflammerait davantage le discours public tendu et les attitudes xénophobes croissantes”. Typique du discours de la gauche internationaliste.

Le projet de loi proposé est le dernier d’une série de projets de loi appelés “Stop-Soros” visant à freiner les groupes de la société civile et les ONG qui travaillent sur les questions d’asile dans le pays.

Le projet législatif porte le nom de l’activiste milliardaire hongrois-américain George Soros, qui dépense sans compter pour contrer les lois d’immigration du pays et le processus démocratique.

Enseignante au lycée, Aliz avait recueilli et partagé les témoignages de demandeurs d’asile, prononcé des discours lors de manifestations et parlé à la presse sur les “droits” des étrangers et des migrants dans son pays, un terme scandaleux à plus d’un titre, car les étrangers ont des droits dans leurs pays, mais lorsqu’ils arrivent illégalement dans un autre pays, ce sont des délinquants bien avant d’être des détenteurs de droits.

En 2017, elle a été forcée d’arrêter son travail bénévole lorsque le gouvernement a adopté une loi interdisant l’accès à la frontière.

Les demandeurs d’asile ont été mis dans des “zones de transit” hautement sécurisées, ce qui a suscité une forte condamnation de la part des groupes internationaux de défense des droits de l’homme, mais a permis d’éviter les attentats dont les autres pays européens sont victimes.

La Hongrie a depuis lors construit une clôture à sa frontière avec la Serbie, n’autorisant que deux demandeurs d’asile par jour dans le pays.

“Tout est lié à la migration, dans le discours du gouvernement, pleurniche Aron Demeter, porte-parole d’Amnesty Hungary. “C’est l’excuse mère pour réprimer les institutions indépendantes.”

Le précédent projet de loi Stop-Soros comprenait une taxe de 25 % sur les fonds étrangers reçus par les ONG travaillant dans le domaine de la migration. Bien que la nouvelle proposition semble avoir abandonné cette disposition, le projet de loi contient maintenant des dispositions sur les mesures punitives à l’encontre des activistes et des personnes qui aident les migrants.

Le récent projet de loi est une nouvelle tentative du Premier ministre Viktor Orban d’empêcher la migration vers la Hongrie, qu’il qualifie de “cheval de Troie pour le terrorisme”, ce que hélas les attentats confirment.

Les décisions et déclarations d’Orban, dont le parti au pouvoir, Fidesz, a remporté une super majorité aux élections législatives du mois dernier, sont le résultat d’un processus démocratique extrêmement sain et honnête que Soros et l’UE rejettent totalement parce qu’il contredit la volonté des élites.

Pendant la campagne, le chef d’état-major d’Orban avait posté une vidéo sur Facebook d’une enclave d’immigrants à Vienne, affirmant que les “chrétiens blancs” avaient été chassés et que la Hongrie pourrait être la prochaine – la vidéo a été retirée par Facebook en citant son interdiction du discours de haine, pour être restaurée comme une exception aux règles.

Daniel Mikecz, analyste politique à l’Institut Republikon, un groupe de réflexion libéral à Budapest, affirme que se concentrer sur la migration est devenu une stratégie gagnante pour le gouvernement Fidesz. En effet, partout en Europe, chaque fois que les peuples sont interrogés sur l’immigration, les résultats sont toujours les mêmes : une écrasante majorité n’en veulent pas, et dit craindre l’islam.

Orban a épousé les vertus de la “démocratie chrétienne” en promouvant les familles traditionnelles et l’augmentation du taux de natalité du pays, pour se défendre contre les réfugiés qu’il décrit pour ce qu’ils sont vraiment, des “envahisseurs musulmans”.

Actuellement, les musulmans ne représentent heureusement que 0,4 % de la population totale de la Hongrie. D’autres pays moins chanceux savent ce que devient la vie lorsque ce taux augmente dangereusement.

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