Publié par Pierre Rehov le 26 mai 2018

Ne nous leurrons pas. Quoiqu’en disent ses détracteurs, surtout ceux qui n’ont pas encore digéré la défaite cuisante d’Hillary Clinton, le président Trump, par ses avancées spectaculaires et sa diplomatie à l’emporte-pièce, est en train de changer la configuration géopolitique de la planète. Pour le mieux. 

Nous vivions dans un monde dangereux. Un monde où la Corée du Nord était en train de devenir une puissance nucléaire et serait bientôt suivie par un autre pays appartenant à l’Axe du Mal, et pas des moindres, l’Iran. 

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Car cessons de fermer les yeux, ou de promener un regard nostalgique sur le prétendu accord de dénucléarisation concocté par Obama, dont la vision du monde, nous le découvrirons avec le recul du temps, s’apparentait sans doute à celle du Jean Yanne de «Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil». 

Il n’est d’ailleurs pas exclu que ce président, dont il n’aura pas fallu plus de dix-huit mois pour détruire l’héritage politique et social, se soit toujours senti beaucoup plus honoré par son obtention du prix Nobel de la Paix que par ses victoires aux élections du plus puissant des pays…

Pour en revenir aux avancées de Trump sur le plan de la paix mondiale, j’ai toujours été admiratif de son approche très churchillienne de la politique internationale. Si la France ne s’est peut-être par remise du syndrome Daladier, et, sans doute, l’Angleterre, des méfaits de Chamberlain, la combinaison du peu de vision politique –pour ne pas dire le lâche défaitisme– de ces deux hommes ayant conduit à la Deuxième Guerre mondiale, les Américains, quant à eux, n’ont eu à se reprocher, jusqu’à Obama, que de rares et ponctuelles passivités face aux menaces communistes ou islamistes. Leur doctrine ne s’est jamais basée la béate innocence qui consiste à penser que pour faire la paix avec ses ennemis, il suffit de les laisser humilier ou massacrer qui bon leur semble et de leur promettre quelques récompenses s’ils veulent bien ralentir leurs méfaits. 

Je vois encore les placards amusés des médias détracteurs du président Trump lorsque ce dernier, en réponse aux provocations de la Corée du Nord, a mis en avant la taille de son bouton. «Le mien est plus gros !» a-t-il twitté à l’attention de Kim Jong Hun, lorsque celui-ci s’est vanté de posséder un bouton nucléaire. 

Les faits sont pourtant là

Alors que la «politique d’apaisement» d’Obama n’a apporté, pendant huit ans, que violence et insécurité à l’échelle planétaire, il aura suffi de vraies menaces assistées d’un réel marathon diplomatique notamment avec la Chine pour que Kim Jong Hun déclare forfait, renonce à son programme nucléaire, change l’heure de son pays pour la caler sur celle de la Corée du Sud après sa rencontre historique avec son président, libère ses otages américains et s’apprête à changer son régime politique. Les derniers rebondissements, au cours desquels le Trump a fait mine d’annuler la rencontrer au sommet, et la réaction immédiate de Kim Jong Hun, sont une preuve de plus, s’il en fallait, de l’habilité du président américain en matière de négociation. 

Kim Jong Hun a donc invité la presse internationale à assister à la destruction de son principal centre de recherche nucléaire, le 23 mai, comme signe de bonne volonté avant sa rencontre avec le président américain qui est revenue à l’ordre du jour. 

Coté Moyen-Orient, malgré la volonté européenne de sauvegarder un traité de dénucléarisation qui ressemble beaucoup plus aux accords pris par la France et l’Angleterre avec l’Allemagne Nazie en 1938 qu’à un authentique pacte de paix potentielle, force est de constater que celui-ci a permis à la dictature des Mollahs d’augmenter de 40% son budget militaire et de multiplier l’aide apportée aux organisations terroristes telles que le Hezbollah, le Hamas ou les rebelles yéménites, sans améliorer d’une miette de pain le quotidien de sa population. 

Les Iraniens souffrent le martyre sous la dictature islamiste issue des principes de l’Ayatollah Khomeiny. 

C’est le pays au monde qui pratique le plus grand nombre d’exécutions par habitant. On y jette les homosexuels du huitième étage des immeubles, on appelle à l’extermination des Juifs d’Israël, les femmes se retrouvent humiliées et fouettées en pleine rue pour un centimètre de chair dépassant de la tenue réglementaire, l’économie est à genoux, l’inflation galopante, mais, plutôt que de pousser le régime par la portière au nom du plus élémentaire des humanismes, Obama et l’Europe avec lui s’étaient laissé convaincre que tout s’arrangerait si l’Iran trouvait la voie de la prospérité. Une Europe, qui, d’ailleurs, n’en démord pas. Que pèsent la paix mondiale et la justice quand il est question du prix du pétrole et de vendre des Airbus ? 

Il est écrit, ici et là, dans la presse internationale que Trump, en se retirant de l’accord, jouerait avec cette paix. Si de telles affirmations n’étaient aussi graves, elles pourraient faire sourire.

Pour soutenir l’accord, encore faudrait-il avoir la moindre raison de faire confiance à l’Iran. Le pays des Mollahs n’a cessé de protester de sa volonté pacifique d’utiliser le nucléaire à des fins civiques. Il aura fallu une opération d’une envergure inouïe pour que le Mossad et l’état d’Israël, premier visé par les intentions hégémoniques et génocidaires de l’Iran, démontrent exactement le contraire. 

Si l’Iran a menti sur ses intentions jusqu’en 2015, pourquoi en serait-il autrement à l’avenir ? 

L’accord, dénoncé comme le pire deal de tous les temps par le Président Trump était, en effet, plein de trous bien visibles. La «sunset clause» n’était pas des moindres… 

L’agence de l’ONU pour l’énergie nucléaire a beau jeu d’affirmer que Téhéran s’en tient précisément à ses termes. C’est juste oublier que les Iraniens sont des champions d’échecs, et qu’ils ont bien pris garde à ce qu’aucun contrôle ne puisse être effectué dans leurs bases militaires. Selon l’accord, le gouvernement iranien serait même tenu d’effectuer, lui-même, certains autres contrôles. 

Autrement dit, rien n’exclut la continuation d’activités illicites dans les zones, extrêmement nombreuses, dont l’accès est interdit aux inspecteurs de l’ONU. 

Or, depuis la déclaration de Trump de se retirer de cet accord– qui, de toute façon, autorisait l’Iran à reprendre son programme nucléaire dans sept ans (la «sunset clause»), et donc d’obtenir la dizaine de bombes de 10 mégatonnes, dont les Mollahs visaient la fabrication, aux alentours de 2025– nombre de politiciens et de médias voudraient semer la panique en faisant croire qu’à cause de Trump et de son allié israélien la troisième guerre mondiale, nucléaire, est pour demain.

Je ne vois rien de tel se profiler à l’horizon. Bien au contraire. Il ne suffit pas de nourrir un tigre affamé pour lui faire passer l’envie de vous dévorer. Un fusil à lunette doté de fléchettes anesthésiantes a, dans ce domaine, beaucoup d’efficacité. 

L’on se souviendra de l’humiliation des douze soldats américains, lâchement kidnappés par la marine iranienne dans le détroit d’Ormuz, à l’ère Obama. Assez curieusement, aucun nouvel enlèvement ni aucune humiliation –à part le classique brûlé de drapeaux, qui fait partie du folklore islamiste– n’est à signaler depuis que Trump a pris le pouvoir. 

Serait-ce, tout simplement, que, faute d’être aimé par son ennemi, il vaudrait mieux savoir s’en faire respecter ? 

Toujours au Moyen-Orient

Après des décennies d’impasse, observons un changement majeur dans le débat sur la création d’un état «Palestinien».

Lorsque Benjamin Netanyahu a été élu en 2009, sa politique était de soutenir la solution à deux états pour deux peuples sans qu’Israël, désormais, ne fasse plus la moindre concession. 

Cette position n’a cessé de le mettre en porte en faux avec l’administration américaine aussi bien sous Clinton que sous Obama, ce dernier étant convaincu que le sort du peuple «Palestinien» était au cœur du terrorisme mondial, et qu’il suffirait de résoudre ce simple problème pour ouvrir une voie royale vers la paix et la sécurité d’une grande majorité de pays. 

Obama et John Kerry, suivis par la gauche et l’extrême gauche américaine, et se calquant en grande partie sur la position européenne, soutenaient que si Israël fournissait aux Palestiniens leur propre pays composé de la Judée-Samarie (Cisjordanie) et de la bande de Gaza, la plupart des actes terroristes qui sévissent au Moyen-Orient prendraient fin.

Clinton lui-même a résumé cette idée en 2010 lorsqu’il a déclaré qu’une telle solution à deux États «permettrait de réduire de moitié, dans le monde entier, l’impulsion terroriste» et qu’elle serait «plus efficace que n’importe quelle autre»

Nombre d’analystes se sont opposés à cette approche simpliste en notant que de nombreux Etats, comme l’Iran, soutenaient le terrorisme indépendamment du problème palestinien mais, par défaut, l’Occident avait adopté l’idée que si la plainte principale des Arabes de Palestine –ne pas avoir d’Etat– pouvait être résolue, alors le terrorisme islamiste prendrait bientôt fin.

Cela a conduit à une pression perpétuelle sur Israël et les Etats-Unis afin qu’ils fassent des concessions en série destinées à amener les dirigeants palestiniens vers la table des négociations. 

Malheureusement, la doctrine de L’OLP étant que l’intégralité de la «Palestine» mandataire devrait lui revenir, celle-ci a souvent pris ces concessions comme autant de cadeaux, mais n’a jamais voulu en faire aucune, ni négocier sur aucun point.

Ce n’est pourtant pas faute pour Israël d’avoir essayé cette voie. Ses troupes ont quitté le Liban-Sud en 2000, après avoir essayé d’éliminer les sanctuaires d’origine palestinienne, pour voir le renforcement, aussitôt après leur départ, d’un Hezbollah soutenu par l’Iran et armé de milliers de roquettes visant l’état juif. 

Cette même année, la tentative de parvenir à une paix globale au prix d’immenses sacrifices par Israël a été récompensée par le départ précipité d’Arafat de Camp David, et le déclenchement de la sanglante seconde intifada. 

Que dire du retrait des forces israéliennes et du déracinement de milliers de familles juives de Gaza en 2005 ? Résultat : la prise de pouvoir par l’organisation terroriste Hamas, trois guerres meurtrières et, en ce moment même, la grande farce du droit au retour et des attaques quotidiennes contre les gardes-frontière israéliens, qui ont provoqué près de cinquante morts coté arabe –pour la plupart des terroristes reconnus. 

Ne revenons pas sur la longue histoire des tentatives de parvenir à la paix avec l’irréductible Autorité «Palestinienne». Résumons-la plutôt par la bouche du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman.

Celui-ci a déclaré que les Palestiniens, au lieu de rejeter systématiquement les propositions de paix, feraient mieux de négocier et d’accepter ce qui leur avait été offert à plusieurs reprises– une nation à part entière– ou sinon de «la fermer !»

Il est essentiel de comprendre à quel point cette avancée est importante. En éliminant effectivement l’État palestinien comme étant la cause majeure des conflits persistant au Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite se joint à Israël, à l’Égypte et aux États-Unis pour considérer le «chaos» iranien comme le défi central.

Il s’agit donc bien d’un Nouveau Monde qui se dessine à l’initiative du président Trump.

Jusqu’à cette semaine, la planète était en grand danger. 

Mais une ancienne doctrine a toujours porté ses fruits dans le domaine de la paix, bien plus que celle de Daladier et Chamberlain.

Si tu veux la paix, prépare-toi à la guerre… en montrant que tu es le plus fort.

L’époque des concessions et de l’apaisement infructueux, faute pour ses partisans d’arriver à leurs fins, est peut-être, enfin, arrivée à sa fin. 

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