Publié par Jean-Patrick Grumberg le 29 mai 2018

La star Roseanne Bar avait pris Hollywood par surprise, lorsque son émission – la seule qui ne fasse pas l’éloge des idées les plus à gauche – avait eu un succès, en réalité un raz-de-marée, auprès de 17 millions de spectateurs américains usés par le matraquage des idées progressistes, tant dans les films que sur les chaînes câblées.

Il faut dire que Roseanne ne se privait jamais de déclarer publiquement sa sympathie pour le président Trump – alors que le monde du spectacle américain a renoué avec la plus triste période de son histoire, celle du maccarthysme. Plus de 95% des acteurs et producteurs d’Hollywood sont Démocrates, et les rares qui se risquent à déclarer publiquement ne pas épouser les idées du groupe se retrouvent subitement mais sûrement et définitivement sans travail. Sauf les rares à la carrure internationale comme Clint Eastwood, évidemment.

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Hollywood est une puissante industrie dirigée par des élites de gauche dont la saine finalité consiste à faire de l’argent – beaucoup d’argent car ce n’est pas l’Etat qui paye. Et pour cela, ces élites livrent au monde le produit qui plaira au plus grand nombre, soigneusement mais discrètement parsemé des idées les plus radicales comme jadis les images subliminales dans les spots publicitaires.

Sauf que la gauche a des visées hégémoniques plus importantes encore que la réussite financière : et c’est la réussite idéologique totale, absolue, sans partage, sans tolérance envers la diversité d’opinion, sans respect pour la minorité. La domination totale des esprits. Le reformatage des cerveaux qui doivent cesser de penser librement.

Ainsi, ABC, bien qu’il engrangeait des centaines de millions totalement imprévus avec l’émission de Roseanne Bar, a sauté sur le premier prétexte qui s’est présenté pour l’annuler.

Et Roseanne Bar le leur a servi sur un plateau, ce prétexte.

La star a publié un tweet je dois dire assez odieux. Voulant faire de l’humour, et elle s’est totalement ratée, et s’en est immédiatement excusée.

Dans le New York Times (1) à qui il arrive une fois par mois de publier un article totalement honnête, Christopher Buskirk écrit :

Le reboot de « Roseanne » est transgressif non pas parce qu’il s’agit d’un show pro-Trump – ce n’est pas le cas – mais parce qu’il est dépourvu de la politique et de l’endoctrinement de tant d’autres séries. Roseanne fait ce qu’elle a toujours fait, dépeignant l’expérience vécue d’une grande partie de l’Amérique [celle située entre les deux côtes] : des familles qui ne sont pas d’accord avec la politique et la culture [d’Hollywood], mais qui font avec. Cela résonne chez beaucoup de gens parce que cela reflète leur propre vie.

Sa voix… fait entendre maintenant une note heureuse dans un environnement culturel plein de chaos politique vindicatif. »

Mais la gauche est oppressive. Elle qui milite pour la belle tolérance possède la laideur de ceux qui n’en ont aucune. La droite est pour elle le diable absolu, elle juge de son devoir de l’exterminer, pas de discuter. Elle milite contre la peine de mort, mais condamne à la mort sociale et définitive tout dissident aux idées qui déplaisent.

La star avait écrit :

« Les Frères Musulmans [organisation terroriste islamique qui crée des branches aux apparences inoffensives partout en Occident] et la Planète des Singes ont eu un bébé : Valerie Jarrett » [personnalité politique noire très controversée et ex-conseillère d’Obama].

ABC a immédiatement annulé la série à succès #Roseanne après ce tweet malheureux et disons-le, assez dégueulasse. Puis, pour que sa mort soit certaine et que le puant cadavre pro-Trump ne ressuscite pas, son agent ICM Partner, a annulé son contrat : à Hollywood sans agent, c’est comme devant les islamistes sans sulfateuse, vous êtes mort.

Les excuses de Roseanne ? ABC n’en veut pas. La gauche n’excuse pas elle exécute.

Pourtant la comédienne s’est confondue en excuses :

« Je m’excuse auprès de Valerie Jarrett et de tous les Américains. Je suis vraiment désolé d’avoir fait une mauvaise blague sur sa politique et son apparence. J’aurais dû le savoir. Pardonnez-moi, ma blague était de mauvais goût. »

Roseanne a ensuite déclaré qu’elle quitte Twitter, mais, je l’explique plus haut, la gauche humanitaire n’a pas d’humanité. La tolérante ne tolère rien. Si vous ne l’avez pas remarqué, la pacifiste est engagée dans un combat à mort. Elle a signé celle de Roseanne.

Soit. Je suis capitaliste et libéral, ABC a le droit de faire chez lui ce qu’il veut, y compris de se tirer une balle dans le pied – même si je préférerai dans la tête.

Mais que la meute gauchiste maintenant déchaînée pour dépecer Roseanne ne se risque pas à nous faire la morale. L’hypocrite fiévreuse n’a raison que des amnésiques.

Quand la comédienne Joy Behar disait dans l’émission The View, sur la même chaîne moralement câblée, que « les chrétiens ont une maladie mentale », l’émission n’a pas été déprogrammée et Behar a été célébrée.

Si le Président Trump parle de Roseanne lors de son meeting politique ce soir, Twitter va imploser.

De l’intolérance à l’état pur doublée de l’hypocrisie la plus impure.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

(1) https://mobile.nytimes.com/2018/05/15/opinion/roseanne-america-trump-polarization.html

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