Le Mossad a tellement de succès que la classe politique en Tunisie est frappée d’hallucinations et le voit partout.

Ces hallucinations peuvent être liées aux succès mondiaux du Mossad dans la lutte contre le terrorisme ou alors aux troubles causés par une maladie arabo-dégénérative qui s’appelle l’obsession de «la cause palestinienne.»

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Le vice-président du Parlement tunisien, Abdelfattah Mourou, a affirmé que son pays «est infiltré» par les services secrets israéliens. S’exprimant dans les colonnes du journal arabophone Echorouk, le numéro deux d’Ennahda a expliqué que la Tunisie est surveillée par les agents du Renseignement israélien.

«Israël tue tous les jours des compétences palestiniennes à travers le monde, il tue des savants Irakiens et Syriens. Ses agents s’infiltrent dans tous les pays du monde, travaillent sous différentes nationalités et utilisent le judaïsme comme couverture», a affirmé le leader du mouvement islamique.

Il a oublié d’ajouter, aux listes des succès, que le Mossad a réalisé un coup d’éclat magistral en Iran.

Au milieu des relations internationales tendues du Moyen-Orient, les agents de Yossi Cohen ont dérobé des quantités importantes d’informations secrètes les mieux gardées au sujet du nucléaire iranien.

Pour revenir au vice-président d’Ennahda, il a, par ailleurs, démenti l’existence de tunnels creusés par des éléments du Hamas sur les frontières de son pays avec la Libye et l’Algérie pour y introduire des terroristes.

«Certains ont fourni des informations à des médias à partir de la Libye, qui ont été reprises en Algérie et dans d’autres pays comme étant vraies, bien que ces affirmations aient été recueillies auprès d’une seule source et qu’elles n’aient pas été vérifiées», a précisé le co-fondateur du parti tunisien d’Ennahdha.

«Parler d’une implication d’Ennahda dans les déplacements des éléments d’ISIS n’est que pure divagation et mensonge», s’est défendu le chef islamiste, avant de s’interroger : «Quel est l’intérêt de la Tunisie dans cela ? Ennahda était au pouvoir, qu’aurait-elle donc gagné à agir de la sorte alors qu’elle se trouvait au pouvoir ?». «Les services de renseignement étrangers savent ce qu’il s’est passé en Tunisie et hors de Tunisie», a-t-il encore argué.

Puis Mourou a accusé un ancien ministre tunisien de l’Intérieur de «folie» pour avoir dissous les services de sécurité. «Le pays est resté deux années sans services de renseignements. Nous ne savions pas qui entrait en Tunisie et qui en sortait», a-t-il relevé, expliquant qu’Ennahda était arrivée au pouvoir à cette époque «sans avoir de renseignements suffisants sur la situation du pays».

Ce chef islamiste a totalement raison sur ce dernier point. Car justement, la devise du Mossad est la suivante : «Quand la prudence fait défaut le peuple tombe, le salut est dans le grand nombre des conseillers.» Proverbes 11:14.

L’aveu du chef islamiste d’Ennahdha survient au lendemain de la victoire de son mouvement aux dernières élections municipales du 6 mai, qui lui permet de revenir peu à peu aux commandes du pays, après sa débâcle aux élections législatives de décembre 2017. Lors de la campagne électorale, il avait promis de reconquérir le pouvoir par la base, tout en continuant à composer avec le parti laïc, Nidaa Tounes.

Quelques semaines plus tôt, le chef d’Ennahdha avait été reçu en homme d’Etat à Bruxelles par la Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini. Ce qui a été perçu par nombre d’observateurs de l’Union européenne comme un encouragement fort pour l’accession – ou le maintien – des Frères musulmans au pouvoir dans ce pays.

Le Mossad est toujours présent dans les esprits 

Les cercles politiques tunisiens ont une peur marbrée du Mossad. Ce n’est pas la première fois que des hommes politiques font état de ce qu’ils appellent «l’infiltration du Mossad.»

La presse tunisienne a révélé récemment l’existence d’un vaste réseau d’espionnage animé par un Français et dans lequel sont impliquées de hautes personnalités de l’Etat tunisien. Ce réseau compterait même dans ses rangs de proches collaborateurs de la Présidence tunisienne. L’éclatement du scandale a débouché d’ailleurs sur l’arrestation d’un conseiller du ministre de la Santé ainsi que d’un directeur central du ministère tunisien des Domaines de l’Etat.

En mars dernier, le président de l’Instance tunisienne de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, a déclaré sur les ondes d’une radio privée qu’un haut responsable de l’Etat lui a révélé que le Mossad a largement infiltré les services de l’Etat.

Dans sa déclaration, reprise par le site Tunisie Numérique, Chawki Tabib accuse les Israéliens d’avoir mis sur écoute le gros du personnel politique tunisien à travers un réseau parallèle d’écoutes. Il s’est dit, par ailleurs, étonné de «la passivité des services du ministère de l’Intérieur face à cette situation».

Le Mossad fait partie des agences de renseignements les plus prestigieuses dans le monde. Le domaine d’action du Mossad recouvre le renseignement, les opérations spéciales et la lutte antiterroriste à l’extérieur d’Israël.

Le mouvement terroriste palestinien Hamas a accusé, en décembre 2016, les services secrets israéliens d’avoir assassiné l’un de ses membres, en Tunisie, l’ingénieur Mohamed Zaouari, spécialiste des drones.

Ce mercenaire, qui était un élément important dans le développement des capacités terroristes du Hamas, avait tenté de s’introduire en Israël en 2014. Il travaillait depuis 10 ans pour le compte de la branche militaire du Hamas les brigades Ezzedin-al-Qassam. Il entretenait des échanges techniques avec le Hezbollah au Liban et des experts iraniens.

La Croatie autorise l’extradition du présumé assassin de l’ingénieur du Hamas

Un tribunal croate a donné son feu vert, le mercredi 9 mai 2018, à l’extradition en Tunisie d’un Bosniaque, soupçonné du meurtre de l’ingénieur tunisien du Hamas Mohamed Zouari en 2016.

Lors d’une audience, le tribunal a déclaré que «les conditions préalables légales à l’extradition» avaient été respectées.

Le suspect a été arrêté en Croatie le 13 mars dernier grâce à un mandat de recherche international et a été placé en détention depuis. Les médias croates ont identifié l’homme détenu comme étant Alen Camdzic, 46 ans.

Camdzic a servi dans la police pendant la guerre des années 1990 en Bosnie et est devenu soldat professionnel après le conflit, ont rapporté ces médias.

Pourtant, un journaliste d’investigation israélien a publié un article en 2016 dans lequel il affirmait que le terroriste Mohamed Zouari a été assassiné par le Mossad. Alon Ben David, journaliste à Channel 10 TV, écrivait dans Maariv que Zouari a été piégé par une espionne, un «appât», qui s’est présentée comme journaliste.

«L’appât était un agent du Mossad qui a mené une série d’interviews avec lui», a déclaré Ben David. Pour leur entretien final, deux agents du Mossad de l’unité Kidon se sont présentés à la place de la «journaliste». Il s’agit selon Ben David, d’un assassinat «classique et réussi».

Jérusalem refuse toujours de répondre à de telles allégations.

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