Lors de son discours d’intronisation devant la Chambre des députés, le nouveau premier ministre italien – sans étiquette – Giuseppe Conte a accepté d’être appelé désormais « populiste » : « Si être populiste, c’est avoir la capacité d’écouter les besoins du peuple, alors je m’en revendique » s’est-il exclamé.
Certes, le vocable à présent adoubé n’avait pas été choisi initialement par la coalition hétéroclite qui vient de le porter au Palazzo Montecitorio mais au contraire par le parti médiatique pour disqualifier une politique de protection des frontières nationales contre l’immigration illégale et la concurrence déloyale, jugée, par un consensus idéologique aussi réflexe qu’unanime, comme pour le moins vulgaire.
Plusieurs raisons, qui transcendent largement les frontières alpines, peuvent expliquer pour quelles raisons souterraines un responsable politique décide à présent de ramasser une injure du ruisseau pour la porter en drapeau.
D’abord, en raison du discrédit grandissant qu’inspire à l’opinion le journaliste-clerc sermonneur et prêchi-prêcha. L’excommunié par lui ne saurait être tout à fait impie.
Ensuite, l’exaspération devant son pouvoir d’étiquetage unilatéral que s’est arrogé ce qu’on est bien contraint de nommer le clergé médiatique et qui lui permet, contre l’avis de l’intéressé, de lui faire porter le sceau de l’infamie. Aujourd’hui, certaines épithètes utilisées par la communauté médiatique non seulement dans un cadre polémique subjectif mais encore de l’information théoriquement objective ont pour but et avaient pour effet d’obtenir immédiatement de la collectivité un sentiment réflexe d’animosité. En tout état de cause, c’est ce vocabulaire et non un autre qui était de nature à obtenir immédiatement une réaction affective de rejet et de malédiction de grande intensité: « fasciste », « raciste », « xénophobe », « islamophobe »… ou encore « populiste ».
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Dans de nombreux articles critiques, j’ai eu l’occasion d’observer que dans le cadre de l’information politique prétendument objective, le terme «extrême droite» était utilisé plus souvent et plus facilement que l’épithète « extrême-gauche ». Les clercs préférant utiliser pour qualifier des partis et personnalités extrêmement à gauche, en ce compris le Parti Communiste et les Insoumis, les termes moins disqualifiant de « gauche radicale » ou « gauche de la gauche ».
Il est difficile de ne pas y déceler un parti pris idéologique au moins inconscient.
Il n’est pas douteux non plus que l’expression « extrême droite » était immédiatement associée dans l’inconscient imaginaire collectif fantasmé au racisme et à l’antisémitisme de la période brune.
Il affuble pourtant le plus souvent des personnalités qui ne sauraient y être associées, ne serait-ce que compte tenu du temps passé depuis cette période largement révolue. Le fait que ce soit celle qu’il m’arrive de nommer l’église cathodique qui s’arroge ce droit sans contrôle d’étiquetage pose un problème démocratique qui ne semble pas la gêner.
Toujours dans le même esprit d’étiquette, on remarquera que l’épithète politique péjorative de «droitier» ne connaît pas de symétrie, le personnel politique français ne comptant apparemment pas de gauchers…
Également on pourra noter que s’il existe nommément sur les réseaux sociaux « une fachosphère » dont l’appellation ne se veut certainement pas flatteuse, les « bolchosphère » et « islamosphère » ne sont pas médiatiquement référencées.
Tout ce qui était excessif a donc fini sans doute par excéder.
Enfin, et peut-être surtout, on constate une réaction de révolte, que j’ai nommée « cambronnisme » et qui incite désormais certains élus du peuple ou des intellectuels transgressifs à défier par les idées, les paroles ou les écrits une idéologie dominante mais défaite qu’ils considèrent désormais comme autant dictatoriale que mortifère.
Il faut dire que les exemples ne manquent pas, ne serait-ce que cette semaine, pour expliquer et la révolte et la colère.
Révolte et colère élémentaires contre une politique d’asile européenne devenue irresponsable.
C’est ainsi qu’on apprenait que la France avait accordé l’asile à l’un des plus hauts cadres de l’État Islamique, Ahmad H. Celui-ci avait obtenu en 2017 le statut de réfugié politique en France alors même qu’il aurait participé au massacre de 1 700 jeunes recrues irakiennes en juin 2014 à Tikrit. On apprenait dans le même temps que 18 personnes en 2016 et 15 en 2017 ont été déchues de leur statut pour « menaces graves » à la sécurité nationale.
Pourtant, lors du récent débat sur le projet de loi immigration, Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, avait déposé un amendement pour que l’OPFRA puisse retirer son statut si un réfugié était soupçonné de radicalisation. Amendement rejeté. Il faut croire que la gauche morale est plus attachée au principe de précaution lorsqu’il s’agit des OGM dont la dangerosité mortelle pour l’homme est pourtant moins scientifiquement établie que celle des islamistes radicaux.
Autre sujet d’exaspération: à en croire Le Monde, il n’y aurait que le parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne qui mettrait en cause les autorités de ce pays, accusées d’avoir laissé un suspect réfugié irakien quitter le pays après avoir violé et assassiné une enfant.
En réalité, et comme le reconnaît pourtant le quotidien vespéral, ce drame fait les unes de l’actualité en Allemagne, y compris sur les sites d’information ordinairement peu friands de faits divers. Depuis jeudi soir, tous les journaux du pays consacrent une large place à la mort de Susanna Feldmann, une jeune juive de 14 ans violée et assassinée par un migrant délinquant, Ali Bashar, depuis interpellé au Kurdistan irakien et qui est passé aux aveux et a été extradé.
L’émotion est d’autant plus considérable outre-Rhin qu’ainsi que l’indique Le Monde : «elle fait écho à une autre affaire au centre de l’actualité allemande depuis dix jours: la délivrance de plus d’un millier de titres de séjour indus à des demandeurs d’asile qui n’auraient pas dû les recevoir. Une enquête pour corruption a été ouverte.»
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Mais l’idéologie n’est jamais très loin. Selon Thomas Wieder, le journaliste du Monde: « le temps de l’émotion a vite laissé la place à celui de la récupération». Il est ainsi reproché à un député du parti AFD d’avoir profité de la parole qui lui était donné pour entamer une minute de silence «en hommage à Susanna, retrouvée morte à Wiesbaden ».
« Le Bundestag est un lieu de débat, pas un lieu d’instrumentalisation politique des victimes » s’est emporté l’un des dirigeants du groupe social-démocrate.
Deux questions un peu vulgaires sinon populistes: lorsque l’on admire en France le sauvetage d’un enfant par un migrant malien sans-papiers et que l’on insiste et sur son origine et sur son statut, s’agit-il d’une récupération, le cas échéant admissible? Lorsqu’un membre de la droite dure allemande veut rendre publiquement hommage à une enfant juive violée et assassinée, certes par un migrant musulman et non par un germain au crâne rasé, faut-il commencer par s’en indigner?
Un dernier exemple de cette suffisance morale alliée à une stupidité insupportable qui a apporté au peuple sa ration de souffrance et lui inspire désormais les raisons de sa colère?
Il suffit pour cela de lire le Journal du Dimanche de cette semaine et notamment l’excellent article circonstancié de Guillaume Dasquier consacré à Oussama Attar, le cerveau des attaques du Bataclan et du Stade de France ainsi que des attentats-suicides de Bruxelles avec l’assistance de migrants envoyés par l’État Islamique. On y apprend qu’Attar a été arrêté en Irak en 2005 par des soldats de la coalition. Il était alors suspecté d’avoir rallié Al Qaïda et avait été condamné pour être entré illégalement dans le pays. Amnesty International – cette organisation vénérée – ainsi que des députés belges et des avocats de progrès se sont mobilisés aux côtés de la famille pour obtenir avec succès sa libération. Les familles des 162 morts et 753 blessés français et belges apprécieront.
Ces mêmes squatteurs si intelligents du camp du Bien s’activent à présent pour obtenir le retour en France des djihadistes détenus en Syrie. Combien de nouveaux enterrements précédés de marches blanches à organiser?
Bien entendu, la semaine écoulée aura apporté au peuple impuissant d’autres éléments d’amères ruminations.
La sortie de Françoise Nyssen approuvant le désir de la patronne de France 2 de déplorer moins de mâles blancs à la télévision à la suite de la saillie présidentielle lors de son discours vaporeux sur les banlieues montre que la dilection de Macron pour le post-nationalisme, la souveraineté européenne et l’ouverture à la mondialisation n’est pas qu’une posture politique mais aussi métaphysique.
L’incongruité, pour le coup bien vulgaire, de Mme Nyssen et dont nul humaniste antiraciste diplômé n’a songé à questionner son aversion anti-blanche comme son sexisme anti-masculin, était accompagnée d’une exhortation au progressisme du service public audiovisuel aux fins de s’opposer « à la France réactionnaire ».
La charge était tellement furieuse que même le syndicat Force Ouvrière des médias s’est trouvé dans l’obligation de la fustiger par voie de communiqué. Qu’on en juge par sa conclusion encolérée:
« Les délires de Françoise Nyssen ne font pas rire. Ils nous inquiètent au contraire au plus haut point! Comment un membre du gouvernement peut-il bafouer de manière aussi flagrante le principe de neutralité qui est l’un des fondements les plus essentiels du service public de l’audiovisuel?… Qui sont les réactionnaires que la ministre entend dénoncer? Selon quels critères seront-ils identifiés dans le futur cahier des charges et selon quelles modalités Mme Nyssen entend les mettre hors d’état de nuire à son projet prométhéen de média global à vocation universelle? »
Sans doute, l’idéologie dominante autant que déclinante ne voit-elle plus que l’exclusion ou la contrainte pour faire taire ce peuple qui ne demeurera pas encore bien longtemps ruminant.
Il n’accepte plus qu’un individu qui scande: «crucifions les laïcards comme à Golgotha» se produise sur les lieux du calvaire de jeunes martyrs français sacrifiés sur l’autel de l’islamisme radical.
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Et il souhaite très majoritairement que la France reste la France.
À se demander si le peuple ne deviendrait pas populiste.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.
En effet, Monsieur, il faudrait que les décideurs s’aventurent
quelque peu hors de leur bunker, pour sentir le vent qui se lève:
cela n’a rien à voir avec le réchauffement climatique.
Non, c’est un phénomène d’un autre ordre.
Des Français n’ont plus honte d’être français.
La formule magique : “populiste”! ne semble plus agir, comme
l’on espérait, jadis, du ” Vade retro, Satanas”!
Selon Mme Nyssen, et le Maire Hidalgo, par ailleurs, la notion
de culture s’étend bien fâcheusement à un rhapsode d’un nouveau
genre: un rappeur méchamment inspiré contre la France, et
bafouant, par ses stances, les victimes du Bataclan.
Superbe article.
Merci.
Se méfier effectivement des glissements sémantiques.
L’Extrême-Gauche devient “de gauche”, Alors que l’Extrême-Droite devient “extrême”.
Et que “Majorité de pensée” devient “populisme”, comme le conclut si bien Monsieur Goldnadel: “À se demander si le peuple ne deviendrait pas populiste”
depuis longtemps je me qualifie de populiste! le crachat n’est il pas une décoration?
et bien quand dans une discussion vous osez dire “je suis populiste”, ça coupe tout, les gens se taisent! essayez, vous verrez, c’est marrant!
Monsieur Goldnadel toujours excellent nous fait du bien merci à lui .
Tout d’abord MERCI pour cet article.
Pour répondre à votre dernière question: Je crois aussi que le peuple Français (mais pas seulement) devient de plus en plus populiste.
Comme il m’est arrivé de le dire déjà sur d’autres commentaires, personnellement, je change de plus en plus. Et aujourd’hui, je suis un populiste alors que quelques années auparavant, je me serais élevé contre tous ces “fachos” et cette facho-sphère.
Mais, pour résumer et faire court: Y en a marre de toute cette gauche, extrême gauche, centristes mous et j’en passe; qui ne veulent pas voir ce que notre pays est entrain de devenir.
Enfin, j’ai véritablement le sentiment que je ne suis pas le seul à m’être remis en question. De plus en plus de Français en ont marre. Marre d’être infantilisés par ces politiques et ces médias. Marre de cette façon de nous dicter ce que l’on doit penser. De quel côté est le bien, de quel côté est le mal.
Je n’en suis pas encore à penser qu’il faut une révolution mais je suis intimement persuadé que lors des prochaines élections (européennes et nationales), le populisme gagnera du terrain. Nous ne sommes pas plus idiots que nos amis Italiens, Autrichiens, Polonais, Roumains etc.
Je sais bien que certains me diront que je suis un doux rêveur. Si c’est le cas, tant pis pour moi.
Je parie que Mamoudou monte-en-l’air ne pourra pas, faute de certaines compétences, devenir pompier : mais ça ne sera pas rendu public !
Populiste un compliment un honneur.
Les populistes sont majoritaires !
Populisme ?
Heuh je pense à populaire, comme une chanson populaire, appréciée par le peuple.
Nous y voilà: être apprécié par le peuple représente pour les “élites” quelque chose de méprisable, d’inférieur… Chasser ce populisme que je ne saurais voir !
Les élites étant pas essence au-dessus du peuple !
On en revient à la droite qui affirme vouloir se remplir les poches, ou la coupe si vous voulez. Et lorsque ladite coupe débordera, il y aura de quoi donner au peuple…
La gauche, elle, détentrice de la moralité absolue, prétend oeuvrer pour le peuple, sans prendre en considération son propre intérêt personnel ?
Mais où se trouve donc l’hypocrisie entre celui qui affirme son propre intérêt d’abord et celui qui prétend se sacrifier uniquement pour les autres ?
Tout collectiviste vit aux dépends de ceux qui l’écoutent et le croient.
Pas pour rien que l’islam et le socialisme sont des collectivismes si proches l’un de l’autre. Leurs élites au-dessus de tout soupçon les caressent dans le sens de leurs plus bas instincts. Avec eux tout est facile…
Le sens de l’effort et le respect du travail, ainsi que de l’autre, seraient-ils des valeurs de droite ? Faut croire que oui, vu le mépris islamo-socialo pour tout ce qui n’est pas comme eux, à leur service dans le vice et l’assistanat…
Moi , j’observe autour de moi depuis un bon momment que les gens deviennent de plus en plus populistes, et de plus en plus (d’extrême droite ) ET de plus en plus raçistes .
Cherchez l’erreur ! ………Ben !! il n’y en à pas !
Quand on sème le vent , on récolte la tempête .
-Et là , le vent se lève .
je l espere de tout coeur. que ce soit une tempete, un cyclone, la tempete de l an 2000. merci je commence a esperer.