Publié par Magali Marc le 20 juin 2018

Dans son rapport, tant attendu et rendu public le 14 juin dernier, l’Inspecteur Général du Ministère de la Justice des États-Unis, Michael Horowitz, révèle les résultats de son examen approfondi de l’enquête du FBI et du Department Of Justice concernant le serveur de courriels non sécurisé d’Hillary Clinton.

Le rapport révèle bien des choses et blâme surtout James Comey, le Directeur du FBI congédié par Trump, pour avoir enfreint les règles concernant la révélation aux médias des résultats de l’enquête. Mais pour les autres, l’IG n’a pas vu de partisanerie et exonère les enquêteurs, recommandant surtout que les règles du FBI soient clarifiées.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cet article amusant de George Parry, paru le 17 juin dans The American Spectator.

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Le vrai problème du Rapport de l’IG

Les dés étaient pipés d’avance concernant ce qu’on peut seulement décrire comme étant une enquête factice.

Il semble que pas un jour ne ne passe sans qu’une enseignante de lycée ne soit arrêtée pour avoir eu des relations sexuelles avec un élève mineur. L’histoire est toujours la même. Une Mme Hotpants, soit se fait prendre en flagrant délit, soit découvre que son amant étudiant a partagé avec le monde entier des selfies la montrant nue que bizarrement elle a eu l’idée de lui envoyer sur son portable. Invariablement, l’enseignante est rapidement et sans cérémonie condamnée, congédiée et mise en arrestation.

Cette séquence d’événements m’a toujours semblé appropriée. Mais, à la lumière du récent rapport du Bureau de l’Inspecteur général du ministère de la Justice concernant l’enquête du FBI et du DOJ (Department Of Justice) sur le serveur de courriels non sécurisé d’Hillary Clinton, je me rends compte que j’étais peut-être enclin à tirer des conclusions hâtives sur les intentions de ces professeurs. Éclairé par l’approche analytique minutieuse et impartiale de l’IG, il est clair pour moi que j’ai été imprudent dans l’attribution de motifs à ces femmes sans donner foi à leur version des événements comme j’aurais dû le faire.

Afin d’illustrer ce point, permettez-moi d’appliquer les réserves prudentes et les normes exemptes de préjugé de l’IG au cas hypothétique de l’enseignante 1 et de l’élève A qui ont été pris nus dans une voiture garée derrière le supermarché Piggly Wiggly. Voici à quoi ressemblerait un extrait du rapport hypothétique du Bureau de l’inspecteur général du district scolaire de Pleasant Valley :

Nous avons demandé à l’enseignante 1 pourquoi elle et l’élève A étaient ensemble dans sa voiture à minuit. Elle a répondu qu’il ne réussissait pas dans sa classe, et elle avait décidé de le tutorer. Nous reconnaissons qu’une telle instruction supplémentaire constitue une entreprise pédagogique valide et appropriée. Néanmoins, nous avons demandé pourquoi ils ne portaient pas de vêtements. Elle a expliqué qu’ils étaient devenus chauds et moites, et elle croyait qu’il était important que l’enseignant et l’élève suppriment les malaises physiques pour maximiser l’expérience d’apprentissage.

Nous avons demandé pourquoi ils avaient une bouteille ouverte de vodka et une boîte de préservatifs. Elle a expliqué que ces articles avaient été laissés dans la voiture par son mari. Son conjoint n’étant pas un employé du district scolaire, nous n’avons pas pu l’interroger à ce sujet.

Bien que nous ayons trouvé les réponses de l’enseignante 1 peu convaincantes, elle n’a pas déclaré directement pourquoi elle s’était engagée dans cette réunion nocturne, nue et ivre avec l’élève A. Par conséquent, nous n’avons aucune preuve définitive qu’elle était motivée par le désir de s’engager dans des relations sexuelles. Ainsi, nous ne faisons aucune constatation concernant son motif ou son intention.

Aussi absurde que puisse sembler cette hypothèse, elle ne l’est pas plus que la conclusion bizarre de l’IG selon laquelle il ne pouvait attribuer un biais ou un mobile politique à l’enquête fictive sur l’utilisation par Hillary Clinton de son serveur de messagerie privé et non sécurisé pour transmettre et recevoir des documents confidentiels. Compte tenu de la nature de la conduite alléguée de Mme Clinton et des accusations criminelles éventuelles, il était absolument essentiel de la faire comparaître devant un grand jury pour témoigner au dossier et sous serment. Mais cela n’a pas été fait. Pourquoi ?

Selon l’IG, il n’y avait pas assez de temps pour appeler les témoins à témoigner devant le grand jury puisque l’enquête devait être achevée « bien avant » le jour du scrutin.

En conséquence, le rapport de l’IG indique ce qui suit :

Il n’était pas déraisonnable pour les procureurs du ministère d’examiner les délais qui allaient être causés par des requêtes en annulation d’assignations à témoigner [devant un grand jury] et des mandats de perquisition. Les témoins du Département et du FBI ont tous dit qu’ils espéraient terminer l’enquête bien avant les élections, si possible, pour éviter d’influencer le processus politique. En effet, Comey a fait pression au début du mois de mai afin d’expédier l’enquête rapidement. Cependant, en cherchant à éviter les retards, les procureurs ont dû trouver un équilibre entre la nécessité de mener une enquête en temps opportun et la nécessité de mener une enquête complète et approfondie. Nous n’avons pas identifié de partialité ou de considérations inappropriées. [Mise en relief par nous]

Pourquoi l’enquête devait-elle être terminée avant l’élection ? La pratique de longue date et bien établie du ministère de la Justice consiste à ne faire aucune déclaration publique concernant le résultat d’une enquête à moins qu’elle ne débouche sur des accusations criminelles. Pourtant, dans l’affaire Clinton, il a été décidé qu’il devait y avoir une annonce publique des résultats de l’enquête même si elle était disculpée. Par conséquent, il n’y avait pas assez de temps pour que l’enquête soit complétée.

Si le FBI et le DOJ voulaient « éviter d’influencer le processus politique », alors pourquoi avoir annoncé publiquement les conclusions de l’enquête ? De par sa nature même, l’annonce, indépendamment du résultat de l’enquête, aurait nécessairement un impact sur le processus politique et affecterait la fortune d’Hillary Clinton et de Donald Trump. En tant que telle, une annonce publique serait intrinsèquement et inévitablement un acte politique.

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Alors, quel était le véritable but de l’enquête ? Était-ce de parvenir à la vérité et advienne que pourra ? Ou était-ce de tromper l’électorat en lui faisant croire que le FBI et le DOJ, tant vantés, avaient mené une enquête impartiale et approfondie et découvert que Clinton n’était pas une criminelle ? Le fait qu’aucun grand jury n’ait été mis sur pied est une preuve irréfutable que les enquêteurs n’avaient aucune intention de découvrir les faits.

Et voici l’éléphant dans la pièce que l’IG a essayé d’enjamber : Hillary Clinton allait gagner les élections et devenir la prochaine présidente. Les analystes politiques, les sondages et les experts de tout poil étaient tous d’accord sur ce point. Par conséquent, il n’y avait aucune chance que le FBI et le DOJ fassent une enquête sérieuse sur elle. Suivre cette voie signifiait encourir sa colère et mettre inutilement en péril leurs emplois, leurs carrières et les budgets de leurs agences à partir du moment où elle prêtait serment.

Devant l’inévitabilité d’une présidence Clinton, le FBI et le DOJ sont entrés en mode d’auto-préservation en faisant semblant de mener une enquête et en l’exonérant publiquement. Tout cela était un acte de vaudeville, orchestré de manière à aider Hillary à passer un sapin aux péquenauds mal lavés qui composent le grand public des électeurs. Par leurs actions, le FBI et le DOJ ont réussi à transmettre leur crédibilité à la candidature de Mme Clinton.

En bref, même si les participants à l’enquête Clinton n’ont jamais expressément confessé leurs intentions à l’IG, les faits clairs et sans équivoque amènent à la conclusion inéluctable que le FBI et le DOJ ont agi avec la plus basse des motivations politiques afin d’empêcher qu’ Hillary Clinton dusse faire face à des accusations pénales.

Comme le dit la chanson (NdT: de Bob Dylan), vous n’avez pas besoin d’un météorologue pour savoir de quel côté le vent souffle. Il en va de même pour l’IG, ses partis pris et ses motivations politiques. Peu importe que l’IG veuille ou non le dire tout haut, les faits honteux parlent d’eux-mêmes : James Comey et ses collègues du FBI et du DOJ ont joué un jeu politique lors de l’élection présidentielle afin de conserver leurs postes dans l’Administration éventuelle d’Hillary Clinton. Leur projet aurait fonctionné comme un charme si seulement leur candidate n’avait pas été battue.

* George Parry est un ancien procureur fédéral et d’État qui pratique le droit à Philadelphie.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

https://spectator.org/the-real-problem-with-the-oig-report/

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