Publié par Manuel Gomez le 22 juin 2018

Le 5 juin dernier j’écrivais que « l’accord historique », conclu à Paris et évoqué par Emmanuel Macron et par l’envoyé spécial de l’ONU, n’était probablement qu’un « coup d’épée dans l’eau ». Je ne suis pas trompé.

Les quatre responsables officiels libyens, réunis à Paris, sur proposition de notre président de la République, ont fait le voyage pour rien, où sans doute pour visiter notre capitale, loin des soucis de la Libye.

Le premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, avait alors appelé à arrêter les combats partout en Libye car « assez de sang avait coulé », cela partait d’un bon sentiment mais il n’a pas été entendu bien longtemps, en tous les cas pas par tous les groupes rebelles, et il y en a de bien nombreux dans ce pays.

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Notamment les djihadistes dirigés par Mustapha Charkassi et les « Gardiens Tchadiens des établissements pétroliers », sous le contrôle de Brahim Jadhran.

Ils ont attaqué jeudi dernier les terminaux pétroliers de Sadra et Ras Lanouf, obligeant l’ENLP à annoncer la fermeture des deux ports. Une perte d’environ 800 millions de dollars par mois, si la situation perdure…ce qui ne sera pas le cas.

Il s’agit, n’en doutons pas, d’une énième tentative de déstabilisation de l’ANL (Armée Nationale libyenne) qui avait pour objectif prioritaire de libérer la ville de Derna, occupée par des groupes rebelles proches d’Al-Qaïda.

Le général Haftar, l’homme fort du pays, avait attiré l’attention, mardi dernier, sur la forte concentration des forces de Saraya Benghazi autour des villes de Hraoua et Nouflia et la cité de Syrte craignait également une attaque, mais c’est finalement le « croissant pétrolier » qui était la cible de cette mobilisation.

Une tentative avait été faite en mars 2017 et elle avait échouée devant les forces spéciales du général Haftar et ce sont de nouveau ces mêmes forces spéciales de l’armée libyenne qui ont repris aussitôt le terminal de Sadra, alors que celui de Ras Lanouf est toujours, en tous les cas il y a encore 48 heures, entre les mains des rebelles.
28 cadavres, victimes de ces affrontements, dont 12 Tchadiens, ont été réceptionnés par l’hôpital d’Ajdabya.

Tous ces groupes rebelles savent pertinemment qu’ils ne pourront pas résister à l’armée du général Haftar mais ils veulent prouver qu’ils peuvent toujours nuire et qu’il faudra compter avec eux.

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Quant à l’armée nationale libyenne, elle ne peut faire front sur plusieurs objectifs à la fois et bien qu’intronisé comme chef de l’Etat-Major de cette armée, le général Haftar sait que le chemin sera encore bien long pour parler d’unification, et que le passage permanent des « migrants » de la « Corne d’Afrique » et des pays sub-Sahariens par la Libye vers l’Europe n’est pas près de se tarir, surtout avec la complicité des « passeurs professionnels » et des ONG européennes.

Est-ce que tous ces évènements ne remettent pas en cause la date des élections générales, prévues en décembre 2018, lors de la « réunion historique de paris » ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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