Publié par Magali Marc le 23 juin 2018

Les tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium canadiens sont en vigueur depuis le 1er juin. Ces tarifs douaniers sont de l’ordre de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur les importations d’aluminium en provenance du Canada, du Mexique et des 28 pays membres de l’Union européenne (UE).

Le président américain a décidé de ne pas prolonger les exemptions au-delà du 31 mai. L’Administration américaine justifie ses mesures en mettant de l’avant l’argument de la sécurité nationale, basé sur l’article 232 de sa loi sur l’expansion commerciale. Les anti-Trump au Canada en font une crise de nerfs, mais il faut fouiller pour trouver une explication logique de la décision des Américains.

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Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cet article de Brian Lilley, paru dans le Toronto Sun, le 21 juin.

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Le gouvernement fédéral aurait pu éviter les tarifs américains sur l’acier et l’aluminium

L’acier canadien n’est pas une menace pour la sécurité des États-Unis et le Canada aurait pu éviter les droits de douane sur lui et sur l’aluminium.

Ce sont les deux importantes nouvelles qui sont ressorties au moment où un haut fonctionnaire de Trump est apparu sur Capitol Hill. Malheureusement, la plupart des médias canadiens se sont concentrés sur une partie seulement de la nouvelle (le narratif de l’injustice et l’«l’insulte» que subit le Canada).

Wilbur Ross, secrétaire au Commerce de Donald Trump, comparaissait mercredi devant le Comité des finances du Sénat.

Le sénateur Michael Bennet, un Démocrate du Colorado, a demandé à plusieurs reprises à M. Ross pourquoi, une désignation de sécurité nationale a été attribuée à l’acier canadien.

«L’industrie sidérurgique canadienne n’est pas accusée d’être une menace directe et individuelle à la sécurité», a déclaré Ross en réponse à Bennet.

Mais, a ajouté M. Ross, le problème c’est que les Canadiens (entre autres) autorisent le transit de l’acier chinois par le Canada pour se rendre aux États-Unis.

Les Américains se plaignent depuis longtemps de ce qu’ils appellent le «transshipment».

C’est une pratique qui consiste à expédier l’acier chinois dans un pays comme le Canada, puis à le réexporter, parfois avec peu ou pas de changement, vers les États-Unis.

Certaines entreprises font passer l’acier chinois pour de l’acier canadien, en franchise de droits, ou pour de l’acier mexicain, ou européen.

Les Américains disent que cela se produit dans de nombreux pays, car la Chine vend à des taux inférieurs à ceux du marché afin de maintenir ses aciéries.

C’est ce que les métallos de ma ville natale de Hamilton appelaient du dumping. Produisez plus que vous ne pouvez vendre et ensuite inondez le marché.

Sauf que maintenant la Chine se sert de nous (le Canada) comme d’un intermédiaire. Les Américains nous ont demandé d’arrêter cette pratique en avril 2017 et nous ne l’avons pas fait.

«La seule façon de résoudre la surproduction et la surcapacité mondiales de l’acier est de faire en sorte que tous les autres pays coopèrent avec nous», a déclaré Ross.

«… tandis qu’ils se plaignent amèrement des nos tarifs, ils commencent à prendre des mesures, lesquelles, si elles avaient été prises plus tôt, auraient empêché cette crise».

Vous saisissez ?

Si nous avions cessé cette pratique plus tôt, nous aurions pu éviter les tarifs.

Pourquoi ne l’avons-nous pas fait ?

Ce n’est pas comme si cette pratique permettait de protéger les métallurgistes canadiens. En fait, elle protège les métallurgistes chinois.

Au lieu de cela, malgré une demande qui date d’un an, le gouvernement Trudeau n’a adopté ce qu’on appelle l’«étiquetage du pays d’origine» que le 30 mai 2018.

C’était la veille du jour où les Américains sont revenus sur la question des tarifs.

Plus tôt cette semaine, le porte-parole des Affaires étrangères du Parti Conservateur, Erin O’Toole, a interrogé la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, sur cette question.

Pourquoi avoir attendu si longtemps, a-t-il demandé ?

Mme Freeland a déclaré en comité que le gouvernement avait agi rapidement et pris la question au sérieux, mais elle n’a pas expliqué pourquoi le gouvernement avait attendu jusqu’aux dernières heures pour traiter de la question de l’acier chinois déversé au Canada et vendu aux Américains en tant que produit canadien.

Erin O’Toole m’a dit que le gouvernement Trudeau aurait pu régler cela facilement et rapidement, mais qu’il avait d’autres priorités.

«Non seulement cela n’était pas à leur ordre du jour», a déclaré M. O’Toole au sujet du gouvernement Trudeau, mais «Son principal objectif en matière de politique étrangère est d’obtenir un accord de libre-échange avec la Chine».

L’affection de Trudeau pour la dictature chinoise est bien connue, je pourrais le citer à ce sujet. Cependant, notre principal partenaire commercial demeure les États-Unis.

Tandis que le Premier ministre devrait se concentrer sur l’obtention d’un accord avec Trump, d’après O’Toole, les priorités du Premier ministre sont ailleurs.

«Ce n’est pas nécessaire d’aimer la personne de l’autre côté de la table de négociations, mais vous devez miser sur les intérêts que vous avez en commun», a déclaré O’Toole. «Trop souvent, il (Trudeau) mit l’accent sur les différences qu’il a avec l’Administration (Trump) plutôt que d’essayer de trouver un terrain d’entente.»

(…)

Maintenant des millions d’emplois au Canada sont menacés parce que le Premier ministre se souciait de signer un éventuel accord avec la Chine plutôt que de conclure une entente avec notre plus important partenaire commercial.

Trudeau avait le choix, il a opté pour une voie qui met en péril les moyens de subsistance de millions de Canadiens, à cause de sa vanité et de son admiration pour une dictature.

* Brian Lilley est diffuseur, journaliste, auteur et animateur de Beyond the News sur Newstalk 580 CFRA

Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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Sources :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1104377/hausse-tarifs-douaniers-acier-aluminium-canada-etats-unis-administration-trump-savoir

http://torontosun.com/opinion/columnists/lilley-feds-could-have-avoided-u-s-tariffs-on-steel-aluminum

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