En Israël, l’affaire Gonen Segev, qui a éclaté la semaine dernière, a fait l’effet d’une bombe médiatique.
Cet ancien ministre de l’Energie du gouvernement Rabin en 1995, qui avait déjà défrayé la chronique lors de plusieurs affaires de fraude et de trafic de drogue, vient d’être arrêté par le Shin-Beth, le service de sécurité intérieure israélien, et inculpé d’espionnage en faveur de l’Iran. Segev n’est certes pas le premier Israélien accusé d’espionnage en faveur d’un pays ennemi. Mais il est sans doute, de tous les espions qui ont trahi Israël, le plus cupide.
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Ce n’est pas la première fois qu’Israël connaît de retentissantes affaires d’espionnage. Parmi les plus fameuses, citons l’affaire Mordehaï Vanunu, enlevé à Rome par un commando du Mossad et condamné à 18 ans de prison pour avoir dévoilé des secrets nucléaires, ou celle de Marcus Klinberg, condamné à 20 ans de réclusion pour espionnage au profit de l’Union soviétique.
Dans les années 1950, l’espionnage en faveur de l’URSS était suffisamment répandu en Israël pour que le légendaire patron du Mossad, Isser Harel, en fasse une des priorités de son service de contre-espionnage. C’est sous sa direction, selon certaines sources, que le Mossad mit la main sur le fameux “rapport Khrouchtchev” exposant les crimes de Staline, qui marqua le début de la déstalinisation. Le rapport, obtenu par le journaliste polonais Wiktor Grajewski, fut ensuite transmis à la CIA et publié dans les colonnes du New York Times.
Klinberg a espionné pendant 30 ans en faveur de l’URSS, transmettant notamment des secrets militaires sur les armes chimiques et biologiques qui ont abouti entre les mains de la Syrie, le principal ennemi d’Israël à l’époque. Condamné à 20 ans de prison en 1983, il a été libéré en 1998 et a fini ses jours en France, où il demeurait chez sa fille, Sylvia Klinberg. L’histoire de l’espion du KGB Marcus Klinberg a en effet une dimension française : son petit-fils, Ian Brossat, est conseiller de Paris, maire-adjoint d’Anne Hidalgo en charge du logement et future tête de liste du Parti Communiste Français aux élections européennes de 2019. Il a publié récemment une biographie de son sulfureux grand-père, pour lequel il ne tarit pas d’éloges, intitulée L’espion et l’enfant.
Dans l’affaire Gonen Segev, par contre, il n’est point question d’affinités idéologiques, mais d’appât du gain et de cupidité. L’ancien ministre de l’Energie est entré en contact avec l’ambassade iranienne au Nigéria en 2012, où il s’était installé après avoir purgé une peine de cinq ans de prison pour avoir fait entrer en Israël plusieurs milliers de comprimés d’Ecstasy cachés dans des boîtes de chocolat, ce qui lui a valu le surnom de “Monsieur M&Ms”. Selon les informations qui ont filtré dans la presse israélienne, Segev a transmis aux Iraniens des renseignements sur des sites sensibles en Israël, et s’est même rendu à deux reprises en Iran pour rencontrer ses officiers traitants.
Au-delà même de ces révélations fracassantes, l’affaire Segev ravive en Israël de vieilles blessures mal cicatrisées. L’ancien ministre de l’Energie dans le gouvernement Rabin, entre 1995 et 1996, était en effet un des deux députés qui ont rendu possible le vote des accords d’Oslo, très controversés en Israël à l’époque. Membre du parti de droite Tsomet, fondé par l’ancien chef d’état-major Rafaël Eitan, Segev avait fait défection avec son colistier, Alex Goldfarb, pour soutenir le gouvernement Rabin-Pérès à un moment crucial, en échange de la promesse d’un portefeuille ministériel.
Aux yeux de beaucoup d’Israéliens, Segev n’est pas seulement un traître à son pays. Il incarne une forme de corruption politique que certains rendent responsables de beaucoup des problèmes sécuritaires auxquels leur pays est aujourd’hui confronté. Comme l’écrit Martin Sherman, ancien conseiller du Premier ministre Itshak Shamir :
“Sans Segev, il n’y aurait pas eu les accords d’Oslo, et sans Oslo il n’y aurait pas eu de deuxième Intifada, il n’y aurait pas eu de désengagement de Gaza, pas de prise du pouvoir du Hamas à Gaza, pas de tunnels de la terreur, pas d’arsenal de roquettes redoutables visant les villes israéliennes et les villes éloignées de Gaza”.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Lurçat et Philippe Karsenty pour Dreuz.info.
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Un traitre a son pays, venal au possible qui merite la corde pour le pendre.
merci de nous avoir informé sur le dit Ian Brossat. les chats ne font pas des chiens…
la france ramasse beaucoup de ces gens peu moraux…
Comme quoi, on est jamais vraiment trahi que par les siens ! Toutes les nations ont leurs traîtres…Israël n’est pas en reste !
Tristes personnages ces traîtres surtout Seguev qui l’a fait pour de l’argent.
Mais il y a aussi d’autres que je considère des traîtres au même titre que les premiers . Les Israéliens qui dénigrent publiquement Israël comme certains politiciens ou média de gauche comme le journal Haaretz ou des historiens comme Ilan Pappe ou Shlomo Sand ou des Juifs anti-israéliens comme Noam Chomsky ou des membres d’organisations comme BDS ou J Street ou des fanatiques ultra orthodoxes comme les Neturei Karta. La liste est loin d’être exhaustive.
Je suis un peu comme Ralph.
Ce Gonen Segev est un traitre de grande envergure, et ses trahisons ont considérablement fait de mal…
Mais il y a ce mal plus sournois, mielleux et perfide. Celui qui fait apparaître Israël sous la pire image. Et le mal dans l’opinion mondiale fait vraiment des dégâts, difficile à neutraliser.
Ce Gonen Segev, carrément traitre, quand on le sait on l’arrête et on essaie de colmater le mal qu’il a fait…
Mais les autres, les gauchistes, qui trahissent et font beaucoup de mal aussi, mais qui sont protégé par la Démocratie ? …Et ceux-ci, impunément peuvent continuer leurs trahisons destructives…Ils en reçoivent même des médailles, suivez mon regard…
Ceux-là me perturbent bien davantage, et je me demande quand, ils vont récolter » la Justice » qu’ils méritent !
Dans ces moments là et bien, je n’aime pas la démocratie !
Et j’espère que ce qu’ils ont semé en tant que renégats…la moisson obtenue sera un châtiment saumâtre et empoisonné.
Les traîtres, c’est une race à eux tout seul…Ils peuvent se réunir de tous les pays du monde…Ils ont les mêmes intérêts, sont sans foi ni loi, ne connaissent ni père ni mère…Vraiment ils devraient former un peuple qui porterait ce beau nom de « traîtres » !
Ha j’aime beaucoup votre formule: les traitres c’est une race à eux seuls!,
Ils sont un continent!
@Lili,
Lol _ Un continent entier ? Hélas il est vrai qu’il s’en trouve de plus en plus, sans qu’il n’y ait plus la moindre honte.
Bonne journée,
Bonjour à tous.
A ce sujet, je suis nuancée. Il est clair que certains ne voient, ne pensent qu’en terme de biens matériaux, avec l’avidité pour moteur, au point de vendre les leurs, aveuglés par leur trésor .. Jusqu’au moment ou le jour se fait sur leurs agissements, révèle l’absence de coeur de ces gens furetant l’affaire, la mordant comme des rats sans coeur. Une horreur du quotidien mondial, si triste.
Cet homme est apparemment de ceux qui ont troqué les leurs contre cette fortune criminelle.
J’ai lu avec intérêt le commentaire de Aline1. Lorsque elle parle de ceux qui ne connaissent ni père ni mère. C’est vraiment un exemple très parlant. Il y à tellement de gens tués ou murés par les leurs!
Parmi ceux agissant contre les leurs, il est vrai qu’on en voit se levant contre les principes de leur pays pour des raisons idéologiques. Certains le font par lâcheté, préférant satisfaire l’ennemi que de prendre les risques nécessaires à soutenir leurs patries. Mais il y à aussi bien des gens simplement dans l’erreur. Dans une erreur de jugement. Adhérants ou créateurs d’idées délétères à l’ordre établi et transmis aux grands efforts de leurs ancêtres. Bien-sûr, il y à ici danger, comme l’est celui qui pille les siens. Mais ce sont là pour la plupart des hommes qui agissent sous la lumière, à coeur ouvert, pas dans l’ombre de ceux qui portent forfait.
Il y a beaucoup d’hommes sincères mais manquant de discernement.
Qui ignorent ce que leurs idées portent de poison. Jusqu’au jour ou ils réaliseront leur égarement grâce à ceux qui auront réussi à les réveiller, illustrer le futur de leur idéal, lorsque celui-ci serait récupéré par l’ennemi par exemple..
Certains se rendent tout aussi ennemis des leurs par leur passivité et je crois que la mondialisation est liée a ce phénomène.
Et la même chose se produit lorsque l’on soigne la vigne des étrangers au lieu de prendre soin de la sienne..
J’ai comme exemple des gens chrétiens qui bien que respectant approuvant et appliquant certains interdits comme l’homosexualité étaient favorables à l’inclusion des homosexuels dans leur communauté y compris par le mariage. Ils estimaient que cela étant personnel, cela n’engageait que les gens concernées par cette orientation et que l’amour et l’accueil de tous devaient prévaloir afin qu’ils soient guidés.
Il y a eu des impacts négatifs notamment de ceux qui en deduirent que cela était toléré et donc cette interdit secondaire.
Et les détracteurs de la chrétienté qui ne manquèrent pas d’y voir un pas vers une volonté de s’affranchir vers l’athéisme et une marque de l’inconsistance de notre communauté.