Publié par Guy Millière le 10 juin 2018

Les réunions de ce qui s’appelle aujourd’hui G7 ont commencé en 1975, à l’initiative de Valéry Giscard d’Estaing. Comme tout ce qui est venu de Valéry Giscard d’Estaing, elles sont inutiles, et permettent tout juste à des chefs d’État ou de gouvernement de se rencontrer, de poser pour une série de photos, de ratifier une déclaration commune de pure forme, et de repartir chez eux.

Elles permettent aussi à de petites puissances de s’imaginer sur un pied d’égalité avec les États-Unis. Elles auraient un peu plus de sens si elles réunissaient toutes les puissances qui comptent, mais ce n’est pas le cas : la Chine n’est pas invitée, l’Inde non plus, et la Russie est exclue depuis 2014. Dès lors que des gauchistes excités sont attirés lors de chacune des réunions tels des frelons aveuglés par une lampe, les réunions du G7 occasionnent en supplément des dégâts importants ou des frais de sécurité démesurés. 

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En général, elles laissent une impression de vague consensus. Cela n’a pas été le cas cette année. Donald Trump a joué une fois de plus le rôle d’agent de rupture. 

Emmanuel Macron, sur la lancée de ses déclarations de cuistre arrogant de ces derniers jours, en a rajouté un peu et a prétendu coaliser autour de lui et contre Donald Trump les cinq autres participants, auquel s’est ajouté le Président de la Commission européenne. Il a reçu l’appui du ridicule Premier ministre canadien, qui, cette fois, n’a pas esquissé un pas de danse africaine et ne s’est pas habillé en hindou. Puis le Premier ministre canadien s’est fait très discret. Les autres sont restés très en retrait. S’étant retrouvé tout seul, Macron a marqué son dépit en écrasant une fois de plus la main de Donald Trump. 

Le résultat est un texte flou et plus inutile encore que ceux des réunions précédentes. 

La presse française ne cessant d’associer le nom de Donald Trump au mot “protectionnisme”, il importe de rappeler ici ce que Donald Trump a dit avant de s’en aller vers une réunion bien plus importante à Singapour: “pas de taxes à l’importation, pas d’entraves au commerce, pas de subventions”. 

Ce qui en fait le vrai défenseur du libre échange face à des politiciens parfois très politiciens placés brusquement au pied du mur. 

Les taxes décidées par Donald Trump sur l’acier et l’aluminium sont , ce que tout lecteur de The Art of the Deal peut comprendre, un élément de négociation destiné à mettre toutes les cartes sur la table. 

Les États-Unis ont accepté des pratiques commerciales inéquitables, voire frauduleuses, de nombre de pays pendant des années. Donald Trump entend que ces pratiques cessent. 

Il sait qu’il est en position de force (ce que Macron ignore visiblement) : le PIB des États-Unis est supérieur à lui seul à celui de tous les autres pays présents réunis, et tous les autres pays présents sont sous le parapluie de la défense américaine. 

Il sait que le Japon et les pays d’Europe ont bien plus besoin des États-Unis que les États-Unis n’ont besoin d’eux. 

Il sait que le Japon attend de lui qu’il mette fin au danger nord-coréen, et que le Japon a déjà commencé à faire le nécessaire pour ouvrir son marché. 

Il sait que le Royaume-Uni voudrait retrouver son statut d’allié privilégié des États-Unis au-delà du Brexit et fera commercialement ce que Trump lui demande.

Il sait que l’Italie a un nouveau gouvernement qui suscite l’hostilité du reste de l’Union Européenne et que des gens comme Macron et Merkel ont tenté d’évincer au profit d’un technocrate non élu, et que dans sa première déclaration officielle, le nouveau premier ministre italien a affiché son attachement aux États-Unis et à l’Alliance atlantique tout en affichant sur l’immigration illégale des positions trumpiennes.

Il sait que l’Allemagne a une peur panique de voir Trump taxer aussi les voitures allemandes à l’entrée aux États-Unis et serait prête à voir abaissées les barrières protectionnistes européennes frappant les produits agricoles américains. 

Il sait qu’il obtiendra gain de cause, assez vite sans doute, car il sait qu’il avait en face de lui à Charlevoix sept nains. Deux nains sympathiques, Shinzo Abe et Giuseppe Conte. Un nain craintif : Theresa May. Un nain renfrogné : Angela Merkel. Un nain crétin : Justin Trudeau. Un nain du type adolescent agressif méritant une paire de claques : Emmanuel Macron. Un nain inutile : Jean-Claude Juncker. 

 Il est parti avant la fin de la réunion. Il n’avait nul besoin d’écouter des élucubrations sur le changement climatique. Il doit rencontrer un nain teigneux, celui qu’il appelle le petit homme fusée, et c’est bien plus important. 

Il laissera ceux qui l’accusent de protectionnisme l’accuser. Il dispose des chiffres: près de 300 pour cent de taxes au Canada sur les produits laitiers américains, 68 pour cent de taxes en Europe sur le boeuf américain, et 10 pour cent de taxes sur les voitures américaines (à quoi s’ajoutent les taxes de chaque pays, ce qui fait en France 30 pour cent de taxes). Et il y a beaucoup d’autres chiffres. 

Trump veut le libre échange, pas l’hypocrisie. 

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