le grand ayatollah Sadiq Shirazi (né en 1942). Le jeune Shirazi a été arrêté le 6 mars ou, semble-t-il plutôt, kidnappé par le Corps des Gardiens sur les ordres du Guide suprême et condamné sommairement à 120 ans de prison. Son prétendu «crime» consistait à avoir fait référence au guide suprême en tant que «Pharaon». Les protestations généralisées qui ont suivi ont mené à sa libération et à sa capacité de rendre visite à ses amis et admirateurs dans l’importante communauté chiite du Koweït. En effet, les protestations étaient les plus fortes en dehors de l’Iran, en Irak et dans les pays arabes du Golfe, où les Chiites forment la majorité, comme au Bahreïn et constituent jusqu’à un tiers de la population du Koweït.
Lors des élections législatives irakiennes du 12 mai, le parti du religieux chiite Muqtada al-Sadr a étonnamment remporté le plus grand nombre de sièges. Il est un fervent défenseur de l’exclusion de l’influence iranienne de l’Irak, alors que l’Iran s’est expressément opposé à l’inclusion de son parti dans tout futur gouvernement irakien. La tentative du régime iranien d’éliminer Hussein Shirazi ne peut que favoriser le succès d’al-Sadr. Il s’agissait d’un autre événement important qui a gravement endommagé un objectif majeur du régime iranien: miner les États arabes par l’intermédiaire de leurs communautés chiites.
Le souhait du Corps des Gardiens de s’établir définitivement en Syrie a également subi de sérieux revers. Cela inclut non seulement les attaques attribuées à Israël mais aussi la demande de l’armée de l’air syrienne que l’armée iranienne quitte ses installations et, surtout, la déclaration de la Russie selon laquelle toutes les armées étrangères – et en particulier les Iraniens et le Hezbollah – doivent quitter la Syrie quand la guerre civile sera terminée.
La question est donc la suivante : qu’est-ce qui est susceptible de faire progresser de tels développements ? La réponse est que la nouvelle politique américaine, que ce soit par hasard ou par intention, pourrait apporter la solution.
Cette politique a deux composantes. La première est la décision du président Trump, le 8 mai dernier, de réimposer les sanctions contre l’Iran. Cela a mis fin à l’occasion pour le régime iranien de soulager de manière significative les misères économiques de ses citoyens. Nous avons vu que beaucoup d’Iraniens ne blâment pas Trump mais leurs propres dirigeants. Plus surprenant encore, des milliers d’Iraniens ont utilisé l’Internet pour applaudir la décision de Trump.
Même lorsque les sanctions étaient suspendues, les souffrances des Iraniens ordinaires allaient en augmentant. Le 29 mars, le Fonds Monétaire International a signalé que les faiblesses du système financier iranien continuaient de s’aggraver et que le niveau supérieur du régime, comme d’habitude, en était largement responsable. Selon le FMI, au moins deux institutions de crédit – dont la plupart sont liées à des religieux ou au Corps des Gardiens de la Révolution Islamique – ont récemment connu des faillites bancaires. (Des Iraniens désespérés ont cherché à échapper à une inflation élevée en investissant dans de tels «établissements de crédit», mais ils ont perdu de l’argent quand le soupçon a été répandu qu’il s’agissait de montages financiers frauduleux de type Ponzi.) En outre, « Les trois plus grands régimes de retraite publics (90% du système) sont insolvables ».
Un résultat a été une précipitation pour acheter des dollars, de nouveaux bonds de la valeur du dollar sur le marché noir, et une nouvelle tentative par le régime d’interdire totalement le marché noir. La tentative a échoué parce que le régime a fait en sorte que trop peu de dollars soient rendu disponibles, les files d’attente pour en acheter sont devenues très longues et ils ont effectivement disparu du marché officiel. Les banques iraniennes offrent un taux annuel de 20% sur les dépôts, mais l’inflation a récemment augmenté à un rythme supérieur en six mois. Les Iraniens ont donc fait confiance à la devise du Grand Satan, diminuant encore davantage la confiance dans leur propre régime.
Le trio ouest-européen des P5 + 1 (Royaume-Uni, France et Allemagne) a exprimé son souhait de poursuivre l’accord nucléaire avec l’Iran. Le leader suprême Khamenei a réagi, selon des déclarations récentes sur son site internet, en faisant au trio deux demandes principales : « Les banques européennes doivent protéger le commerce avec la République islamique. Nous ne voulons pas nous battre avec ces trois pays, mais nous ne leur faisons pas confiance non plus … L’Europe doit garantir pleinement les ventes de pétrole iranien. Au cas où les Américains chercheraient à nuire à nos ventes de pétrole …, les Européens doivent compenser en achetant du pétrole iranien ».
Les deux demandes de Khamenei sont aussi impudentes qu’ignorantes. Les grandes banques européennes ne peuvent pas risquer leurs liens avec le système bancaire américain en violant les sanctions américaines dans leurs transactions avec l’Iran. Ainsi, les entreprises européennes devraient également abandonner le commerce avec les États-Unis pour faire de même, auquel cas elles ne recevront pas de crédit de ces banques.
En fait, les compagnies pétrolières européennes sont déjà en train de se retirer des affaires potentielles avec l’Iran. Selon Bloomberg, trois leaders du secteur pétrolier ont déclaré qu’il serait pratiquement impossible de contourner les sanctions américaines : le président Ian Taylor de Vitol (« premier négociant pétrolier mondial »), Patrick Pouyanne, PDG de Total, et Bob Dudley, PDG de BP. Reliance of India, « propriétaire du plus grand complexe de raffinage au monde », prévoit d’arrêter les importations de pétrole en provenance d’Iran, tandis que Lukoil, « deuxième plus grand producteur de pétrole de Russie », a annoncé son intention de mettre en pause son implication dans deux champs pétrolifères iraniens.
L’autre composante de la nouvelle politique américaine, c’est la « nouvelle stratégie iranienne » présentée par le Secrétaire d’État, Mike Pompeo lors de son discours à l’Heritage Foundation du 21 mai dernier. Il s’agit de seize demandes inconditionnelles envers le régime iranien. Nous ne pouvons qu’être en accord avec lui, après avoir recommandé une approche similaire dans un article récent.
La question posée dans l’article était : Qu’est-ce qui a fondamentalement changé depuis qu’Israël s’est emparé des archives iraniennes cachées témoignant de l’existence d’un programme iranien à part entière pour produire des missiles nucléaires, malgré les dénégations iraniennes insistantes pendant les négociations concernant l’accord sur le nucléaire ? La réponse était que les objectifs poursuivis par les États-Unis lors des négociations avec l’Iran sont maintenant devenus des impératifs que l’Iran doit accepter avant toute négociation. Tout ce qu’il est maintenant possible de discuter, ce sont les modalités et le calendrier de la mise en œuvre des impératifs. Plus précisément, « les clauses de temporisation doivent être annulées, l’AIEA doit avoir la liberté d’inspecter tout ce qu’elle exige, et la capacité de l’Iran à lancer des missiles à longue portée doit être réduite ».
Une comparaison avec le discours de Pompeo montre que ces trois impératifs coïncident avec ses quatre premiers. Son cinquième impératif, la libération des otages américains détenus par le régime iranien, est évident en soi. Les sept autres sont simplement des subdivisions d’un seul impératif : le régime iranien doit mettre fin à toutes les menaces et interférences dans d’autres États et restreindre ses objectifs à la résolution de ses énormes problèmes internes, pour le bénéfice et la joie de tous les Iraniens et non pour profiter à une clique corrompue. Cet impératif global ne faisait pas partie de la portée initiale de l’accord sur le nucléaire, mais depuis que les Israéliens ont démontré que l’Iran a négocié de mauvaise foi, les États-Unis peuvent légitimement imposer cet autre impératif comme une condition pour de nouvelles négociations.
Nous avons dit qu’il est impossible de prévoir quand le régime iranien évidé sera renversé et que les Iraniens seront libérés de leurs bizarres obsessions idéologiques. Mais les deux composantes de la nouvelle politique américaine devraient contribuer à rapprocher ce jour heureux.
*Malcolm Lowe est un spécialiste gallois de philosophie grecque, du Nouveau Testament et des relations judéo-chrétiennes. Il connaît la réalité israélienne depuis 1970.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Source : Gatestone Institute
qu on envoie tous les AYATOLLAH EN FRANCE
MACRON LES ACCUEILERA.
Les Mollahs durs amis de la France molle n’aiment pas les homos
le fait est que Trump a fermer le robinet du financement etranger est une maniere sans violence contre l’iran donc l’embargo economique commence a porter fruit …c’est a ce prix que les mollahs vont payer pour attaquer toujours Israel
@ Magali Marc.
Madame votre analyse de la situation iranienne est pertinente. Cependant ce qui vaut pour l’Iran vaut également pour l’Union Européenne actuelle (pattern)! Je sais qu’il faut chausser de bonnes lunettes pour s’en apercevoir mais quelques uns l’aperçoivent déjà. Un exemple: prenez les trois MMM (Merkel-May-Macron) et bien ils sont dans la M….!
Les iraniens ne s’en sortiront pas tous seuls : ils doivent pouvoir compter sur des appuis étrangers pour renverser le régime… Par ailleurs, ce sont les iraniens des villes qui manifestent, méfions-nous des iraniens des champs !
40 ans!
l’urss a tenu 70 ans, donc une génération!
pauvres iraniens ils ont donc encore 30 ans à souffrir (pour le moins)
La France a l’ habitude des les prendre chez elle et elle a déjà la même politique antisémite ; donc il n’ y aura pas de problème .
Moi , je pense qu’il faut aider le peuple iranien a se liberer de cette dictature des barbus chiites et apocalyptique , israel essaie de le faire avec son Premier Ministre Bibi qui envoie régulierement des messages positifs au grand peuple perse ….
il faudrait surtout que l’occident lache et collabo arrete de soutenir ce régime barbare pour de simples interets économiques …..
Seul ‘ l’avenir nous dira , la suite des évenements , mais je peux vous dire par des témoignages d’ iraniens exilés pour sauver leur peau , que ce régime ne tient que par la terreur des gardiens corrompus de la révolution et des bassijis , véritable S.A du régime dictatorial et hitlérien ( prisons , tortures , viols hommes et femmes et enfants sous les yeux de leurs parents , pendaisons en place publique sur des grues , etc….
Ce régimùe ne pourra pas durer trés longtemps encore , si le trio Merkel , May et Macron arretait de le soutenir …..
et en tout cas , cet article est une trés bonne analyse de la situation en iran !
La comparaison est plus que boiteuse et inutile de s’illusionner naïvement.
L’Allemagne de l’Est faisait partie du bloc entièrement dépendant du bon vouloir de l’URSS d’un côté et appartenant à la zone civilisationnelle où les notions de la liberté et de la démocratie était profondément ancré dans le patrimoine politico-philosophique (malgré des aléas contraires temporaires) de l’autre.
Aucune de ces conditions n’est remplie dans le cas de l’Iran.
Il n’y a aucune méta-URSS dont l’effondrement soudain ouvrirait toutes les portes.
Il n’y a STRICTEMENT aucune tradition politico-philosophique autre que l’islam qui demeure l’unique référence (référentiel) pour TOUT.
Trump n’est pas Reagan et l’Iran n’est pas l’URSS. L’époque, le climat international et le contexte ne sont absolument pas les mêmes.
Qu-a-t-on réussi a accomplir en Afghanistan ? Et la superbombe coûteuse a-t-elle changé quelque chose ?
L’islam a derrière lui 1400 ans et en est venu au bout d’autres qu’un président occidental forcément limité en temps et qui plus est encore et toujours assis sur un siège éjectable.
Tout ça a cause de la faiblesse du démocrate Jimmy Carter et de La France complice qui as donner refuge au tyran Khomeny
40 ans plus tard la France collabo de Macron est encore a genou devant ce régime de mollahs clérico facistes
@Magali Marc
Très intéressant. On peut toutefois regretter que dans votre historique il n’y ait nulle mention de l’élimination du premier ministre Mossadegh en 1953 par les services secrets anglo-américains (opération Ajax ).
Il est plus que probable que l’accession au pouvoir des khomeinistes ait été une conséquence à long terme imprévue de cette scandaleuse ingérence étrangère de 1953 dans les affaires intérieures de l’Iran…Je pense que si les anglo-américains avaient eu le bon sens de prévoir en 1953 les conséquences à long terme de leur politique désastreuse, ils auraient renoncé à leur opération barbouzarde de l’époque !
Le régime Iranien ne fait pas rêver, mais c’est un régime par des iraniens pour les iraniens.
Je préférerais que Israël trouve un modus vivendi pacifique avec un régime pas forcément amical, mais ni belliciste (il n’a mené que des guerres défensives), ni irrationnel, ni voisin.
Ces gens me semblent bien plus fréquentables que ceux qui massacrent impitoyablement les yéménites ou soutiennent vicieusement l’Etat Islamique.
La paix avec l’Iran (et non le désarmement unilatéral des occidentaux, évidemment inacceptable), c’est un objectif souhaitable même s’il n’est pas évident. Je préfère entendre parler les diplomates que les canons.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article. Je travaille parfois avec des iraniens, c’est un plaisir comparé aux Burgondes.