Publié par Guy Millière le 6 juin 2018

L’Europe occidentale n’est plus ce qu’elle était. Ou plus exactement, elle n’est plus ce qu’elle était il y a une cinquantaine d’années.

Alentour de 1960, les dirigeants des pays d’Europe occidentale avaient encore honte du passé antisémite de l’Europe et ne voulaient pas qu’on leur rappelle le nom d’Auschwitz. L’existence d’Israël montrait qu’il existait toujours un peuple juif et que celui-ci avait désormais un pays. Une amitié pas nécessairement désintéressée envers Israël existait.

Tout a changé assez rapidement. Il y eut la politique arabe de la France enclenchée par le Général de Gaulle, l’embargo français sur les armes à destination d’Israël, le discours évoquant le “peuple dominateur et sûr de lui”. Il y eut ensuite le processus décrit par Bat Ye’or sous le nom d’Eurabia, les chantages pétroliers auxquels les pays européens ont cédé, l’enclenchement d’une immigration de peuplement et d’une islamisation-soumission, des attitudes de plus en plus hostiles à Israël et de plus en plus “pro-palestiniennes”, des propos répugnants de ministres européens, et un aveuglement absolu face à l’antisémitisme musulman.

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Nous sommes, en 2018, au bout de ce changement. Les principaux dirigeants d’Europe occidentale prononcent des paroles hypocrites d’amitié envers Israël tout en financant massivement les organisations “palestiniennes” en guerre contre Israël et des organisations gauchistes anti-israéliennes agissant au sein de la société israélienne. La quasi-totalité des médias d’Europe occidentale se livrent à une propagande favorable au terrorisme islamique “palestinien” et le plus souvent haineuse envers Israël, et des journaux soi-disant “conservateurs” ne sont pas indemnes. Des informations essentielles sont soigneusement dissimulées et remplacées par des falsifications. L’histoire du Proche-Orient se trouve réécrite jusque dans les manuels scolaires sous un angle si biaisé qu’un enfant francais ou allemand a du conflit israélo-arabe une vision aussi peu équilibrée qu’un enfant placé sous la coupe de l’Autorité Palestinienne à Ramallah.

Binyamin Netanyahou est en visite en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Je serais étonné qu’il pense tirer quoi que ce soit de fructueux de cette visite. Macron, Merkel et May ont été et resteront hostiles à la reconnaissance de Jérusalem, capitale d’Israël. Ils ont été et resteront aveugles aux documents accablants pour l’Iran des mollahs saisis à Téhéran par le Mossad et attachés jusqu’au bout à la volonté de sauver l’accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien, même s’il n’y a désormais plus grand chose à sauver. Ils ont été et resteront rivés à la défense de la “solution à deux Etats”, et ne changeront pas de position même si l’Egypte et l’Arabie Saoudite devaient continuer à marginaliser ladite solution comme c’est le cas aujourd’hui.

Ils sont prisonniers d’engrenages qu’ils ne contrôlent plus vraiment. Ils ont peur des émeutes, des attentats, des gardiens de l’islamiquement correct. Ils sont tellement soumis qu’ils ont l’esprit tordu. Ils n’ont ni scrupules ni valeurs éthiques. Ils mentent dès qu’ils ouvrent la bouche.

En la matière, Emmanuel Macron est une sorte de champion. Un individu qui associe le nom du chef terroriste Mahmoud Abbas à la non violence et l’utilisation par le Hamas de boucliers humains envoyés à la mort à une manifestation spontanée de civils paisibles et innocents est ce qu’il y a de plus vil sur terre.  Un gouvernement qui soutient des motions antisémites à l’ONU et à l’UNESCO est antisémite. Un individu qui prétend pouvoir s’entendre avec le régime iranien, dont les intentions génocidaires sont explicites, en rajoute quelques doses dans son antisémitisme.

Deux députés sauvent l‘honneur de l’Assemblée nationale francaise, Meyer Habib et Claude Goasguen. On peut leur ajouter Gilbert Collard. C’est peu. C’est effroyablement significatif.

Au Royaume Uni, Jeremy Corbyn, chef des travaillistes est pire encore que l’inepte Theresa May. En Allemagne, Angela Merkel, qui a elle-même des mansuétudes envers les mollahs, se permet de critiquer Donald Trump et de pencher désormais vers la Chine totalitaire.

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L’Europe occidentale n’est plus ce qu’elle était alentour de 1960, non. Elle renoue avec ses lâchetés, façon 1938. Elle retrouve ses petites haines anti-juives en les cachant derrière le masque d’une arrogance anti-israélienne que des paroles hypocrites d’amitié feinte rendent encore plus obscène.

Binyamin Netanyahou est en territoire ennemi. Je ne doute pas qu’il le sait. Il délivrera un message qui, pour l’essentiel tombera dans l’oreille de sourds.

Les principaux syndicats de journalistes français ont montré leur visage pétainiste par un communiqué abject traitant Binyamin Netanyahou de criminel de guerre, reprochant à Macron de le recevoir et demandant l’annulation de la saison France-Israël. Le communique ressemble à ce qu’on lit quotidiennement dans les journaux parisiens lorsqu’il s’agit d’Israël. Ils soutiennent carrément les “marches du retour” terroristes islamiques. Montrant qu’ils s’adaptent à une France qu’ils espèrent bientôt arabe et musulmane, ils parlent de soumoud (ne me demandez pas ce que ce mot veut dire, je ne veux pas le savoir).

Je ne suis d’accord avec eux que sur un point : une saison France-Israël n’a pas sa place dans la France telle qu’elle est aujourd’hui. Je serais davantage partisan d’un jumelage entre Paris et Gaza City. Si Emmanuel Macron recevait bientôt Ismaël Haniyeh à l’Elysée en l’embrassant chaleureusement, il se conduirait enfin avec franchise, pour une fois dans sa vie, et les syndicats de journalistes français seraient en extase.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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