Publié par Jean-Patrick Grumberg le 12 juin 2018
Trump aux photographes :
“Vous avez une bonne photo de moi et de Kim ? Une qui nous rend beaux, beaux et minces ?”

Mêlant l’humour (“Rocket man”aux menaces (“mon bouton rouge est plus gros que le vôtre”), usant de la force et de la séduction, de la surprise à la déstabilisation dans un genre jamais employé en diplomatie, le président Trump a tenu cette autre promesse électorale qu’il réglerait la menace du nucléaire Nord-Coréen.

Certes rien n’est réglé, et le président l’a lui-même déclaré avec humour lors de sa conférence de presse.

Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

Mais,

  • Trois otages ont été relâchés sans avoir à verser un centime (Obama a versé 1,6 milliard de dollars pour faire libérer trois otages détenus en Iran),
  • Aucune menace de bombardement, aucun tir de missile n’a eu lieu depuis la Corée du Nord depuis 6 mois,
  • Une base nucléaire a été détruite (même si des doutes existent sur l’utilité de cette base),
  • Trump n’a pas eu besoin de renoncer à retirer une seule troupe américaine de Corée du sud,
  • Aucune sanction économique n’a été levée,
  • Et symbole fort dans la culture si symbolique de l’Extrême-Orient, Kim Jong un a changé l’heure de son pays pour s’aligner sur celle de la Corée du Sud.

Les déclarations surprenantes de Trump

  • Expliquant qu’il pense que Kim va respecter les engagements qu’il a pris, Trump ajoute :

“J’ai peut-être tort. Je veux dire, peut-être que je me tiendrais devant vous dans six mois et dirais : “Et bien j’avais tort”. Mais je ne sais pas si je l’admettrai, je trouverai une excuse.”

  • Trump aux photographes :

“Vous avez une bonne photo de moi et de Kim ? Une qui nous rend beaux, beaux et minces ?”

  • Alors que les journalistes lui lancent des questions, Trump se tourne ver Kim et dit :

“La presse, ils s’arrêtent jamais”

  • Sur Kim :

“Il est très talentueux. Prendre en charge une situation comme il l’a fait à l’âge de 26 ans et être capable de la gérer, et la gérer durement – je n’ai pas dit qu’il était gentil, je ne dis rien à ce sujet”.

“Je lui fais confiance, oui… Peut-être que dans un an, vous me ferez une interview et je dirai que j’ai fait une erreur. C’est possible. Nous négocions au plus haut niveau, beaucoup de choses peuvent changer, beaucoup de choses sont possibles.”

“Au cours de ma vie, j’ai fait beaucoup d’affaires avec beaucoup de gens et parfois, les gens en qui vous n’avez pas confiance s’avèrent être les plus honorables, et les gens en qui vous aviez confiance ne sont pas les plus honorables.”

Sur la Corée du Nord :

“La Corée du Nord a de superbes plages. Vous voyez ça chaque fois qu’ils font exploser des missiles dans l’océan…. Ça ne ferait pas des formidables appartements ? Vous pourriez avoir les meilleurs hôtels du monde. Pensez-y du point de vue de l’immobilier. Vous avez la Corée du Sud. Vous avez la Chine. Et ils possèdent la terre au milieu. C’est pas mal non ? N’est-ce pas ? C’est super.”

“La Corée du Nord, c’est dur. C’est dur dans beaucoup d’endroits. Très dur.

Sur l’expression rocket man et ses commentaires hostiles :

“Sans cette rhétorique, nous ne serions pas là… Je pense donc que la rhétorique, je détestais la faire, je me sentais parfois stupide de la faire, mais nous n’avions pas le choix.”

Bilan de sa visite :

“Je n’ai rien lâché. Je suis ici. Je n’ai pas dormi depuis 25 heures.”

“Nous allons pouvoir mettre fin aux exercices de guerre [en partenariat avec la Corée du Sud], ce qui nous permettra d’économiser énormément d’argent. C’est un grand défi.”

“Je pense simplement que nous allons maintenant commencer le processus de dénucléarisation de la Corée du Nord, et je crois qu’il [Kim] y retourne et qu’il le fera pratiquement immédiatement – il l’a déjà indiqué. Regardez ce qu’il a déjà fait.”

“Je suis debout depuis 24 heures, entre les appels téléphoniques et le travail… C’est très… écoutez, c’est d’un homme de 72 ans dont nous parlons, et nous avons fait tout ça en une seule journée très intensive avec quelques réunions à l’avance”.

Il est exact que dans la tradition diplomatique, les hauts fonctionnaires se rencontrent pendant des mois, et lorsqu’ils sont arrivés à 80% des accords, ils organisent la rencontre au sommet entre les dirigeants. Ca ne s’est pas du tout passé comme ça !

  • Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a été nommé il y a tout juste 6 semaines.
  • Il a rencontré – secrètement – Kim, une seule fois.
  • Trump a expliqué qu’il allait à cette rencontre sans aucune préparation, avec juste son instinct, son expérience, et son talent de négociateur pour tout bagage.

Et je n’ose pas vous dire à quel point la situation est complexe. Peut-être lors d’un autre article, si vous me le demandez gentiment…

Encore un mot, pour mes confrères journalistes

Je suis triste pour eux que leur syndrome anti-Trump les aveugle au point qu’ils ratent l’intensité et l’importance de ce sommet, et qu’ils n’arrivent pas à sortir des poncifs et clichés qu’on attend de ceux qui haïssent Trump. Dans 10 ans, ils regarderont en arrière, verront qu’ils étaient là, au cœur de ces événements historiques et pendant cette présidence hors du commun, et ils se diront : “qu’est ce que j’ai été con !”

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading