Immigration: clé de compréhension du résultat de toutes les dernières consultations électorales en Europe, y compris les élections italiennes qui ont propulsé au pouvoir une coalition hétéroclite.
Immigration: débat devenu métaphysique autant qu’irrationnel. On peut tourner autour du pot, on peut tenter d’interdire d’en débattre, on peut faire comme si d’autres débats étaient plus essentiels, l’essentialisme existentiel qui hante la question migratoire nous condamne à la résoudre ou à périr.
Et que l’on ne vienne pas me taxer de grandiloquent ou d’alarmiste, les thèmes de l’actualité médiatique reviennent sans cesse et obsessionnellement, quels que soient les versants sur lesquels on l’aborde, sur cette question avant toute autre.
Trois versants gravis différemment serviront de prétexte à montrer l’irrationalité du débat, la duplicité morale de sa présentation et, qui sait, à y apporter une explication.
L’accueil triomphal d’un Cédric Herrou au festival de Cannes, paradant dans un smoking de vedettes tout en faisant un geste provocateur, permet d’ores et déjà d’en tirer deux conclusions.
La première, aussi fondamentale qu’inquiétante, montre que l’irrespect de la loi républicaine est devenu au mieux indifférent, au pire gratifiant. Il est totalement indiscutable que M. Herrou a transgressé la loi non en portant secours à des hommes en détresse sur le sol français, mais en allant chercher des migrants sans-papiers au-delà de la frontière. Il est indéniable qu’il s’agit d’un délinquant justement condamné. Il n’en demeure pas moins qu’au nom de la morale, ou plutôt de l’idée qu’ils s’en font, M. Herrou fait figure aux yeux de certains, de héros.
[dreuz-paypal]
Dès lors, nous sommes déjà sur le terrain de l’irrationalité, puisque les mêmes qui voient dans la transgression de la loi une manière de promotion morale, sont les plus acharnés à voir la justice sanctionner religieusement et impitoyablement d’autres infractions, par exemple financières ou relatives au droit du travail.
Au menu de cette justice à la carte, on trouve inévitablement l’injustice morale.
De manière plus anecdotique, on remarquera, une fois encore, que le monde des plus nantis, incarné par celui du cinéma et de la jet-set, n’est pas gêné par ce paradoxe indécent de voir sa complaisance pour l’immigration illégale n’être source que de démagogie à bon marché plutôt que d’obligation coûteuse en termes d’engagement personnel. Le paraître généreux, le discours sirupeux valant à ses yeux bonne et valable quittance. Il ne se rend même plus compte que le peuple qui souffre finira par lui en réclamer.
Il n’en demeure pas moins que tant que la question morale malhonnêtement posée l’emportera sur la question légale subjuguée, la question migratoire demeurera biaisée.
Autrement dit, tant que les questions de la perversion du droit d’asile, du devoir des citoyens étrangers d’assister leurs pays, de ces derniers d’accueillir leurs nationaux déboutés du droit d’asile, du droit des citoyens des pays européens à la sécurité, à l’identité et au respect de leurs lois… ne seront pas soutenues fermement, le débat moral relèvera de l’escroquerie aux sentiments truqués et à l’émotion trafiquée.
Un autre événement, tout aussi anecdotique, est néanmoins révélateur des forces qui s’activent pour tenter d’user la résistance du peuple français. Xavier Lemoine, maire de Montfermeil a fait voter une résolution pour l’érection d’une stèle à la mémoire d’Arnaud Beltrame. Trois opposants du Front de gauche ont décidé de quitter la séance du conseil municipal pour protester contre le fait qu’il était inscrit que le héros était mort par la cause du «terrorisme islamiste». Les trois élus ont cru devoir expliquer leur indignation par le fait qu’ils voyaient dans cette mise en cause une stigmatisation des musulmans dans leur ensemble. Curieusement, les nombreuses plaques apposées dans Paris pour célébrer la mémoire des résistants FTP communistes «assassinés par les Allemands», expression combien plus globalisante que la précédente, n’ont jamais été taxées par le PCF de racisme anti germanique.
L’attitude de ces trois communistes ou apparentés n’a pas déclenché de réactions médiatiques particulièrement outrées.
Il existe clairement en France, particulièrement dans les banlieues, des partis de la gauche extrême qui, désormais par un clientélisme de survie, sont prêts à toutes les compromissions y compris en fermant les yeux devant le danger terroriste ou antisémite, pour ne pas désespérer non plus Billancourt mais l’islam radical.
Ces partis, pour n’être pas électoralement dominants, possèdent des relais médiatiques et intellectuels qui eux le sont encore largement. Raison pourquoi ceux-ci sont économes de toute mise en cause du terrorisme islamiste. Pour ne prendre que l’exemple le plus récent, hier dimanche 3 juillet, France Inter consacrait un reportage à 9h 08 à la commémoration du premier anniversaire de l’attentat à Londres par trois terroristes islamistes sur le London bridge.
La lecture du reportage sur le site de la radio de service public montre qu’un huron fraîchement débarqué et écoutant la station ignorerait tout de l’identité des assassins et des causes de l’attentat.
Ce sont évidemment les mêmes qui sont à la manœuvre lorsqu’il s’agit d’arbitrer le débat migratoire.
Il faut bien comprendre que le cœur du débat, la question essentielle mais que l’on ne pose pas, parce qu’on ne la voit pas, réside dans le regard que l’on pose sur l’Autre en raison de celui que l’on porte sur soi.
C’est là où la plus récente actualité de la semaine peut apporter quelque éclairage sur la question. Je veux parler ici de la manière dont l’exploit héroïque de Mamoudou Gassama, citoyen malien sans-papiers et sauveteur courageux d’un enfant, a été regardé.
Tout d’abord, force est de constater que son acte splendide a fait l’objet d’une admiration et de la reconnaissance nationale dans son ensemble. Même l’ex Front du même nom n’a pas tari d’éloges.
Cette constatation en elle-même est une indication .
Ensuite, passé le temps de l’émotion, un commencement de polémique est né à l’encontre de l’exploitation politique de l’événement en faveur des migrants.
Ivan Rioufol, notamment, a remarqué objectivement dans son dernier bloc-notes du Figaro que le jeune Marin, qui vint, pour son grand malheur, au secours d’un couple d’amoureux agressé pour s’être embrassés, ne reçut pas le même hommage médiatique.
En réalité, si le débat était rationnel, l’observateur devrait être placé devant une alternative très simple: ne vouloir regarder le migrant sauveteur que pour ce qu’il est d’abord: un homme et un sauveur.
Ou bien, le voir également pour ce qu’il est ensuite: un migrant étranger. Dans ce cas, libre à l’observateur de faire remarquer que le petit Français a eu bien de la chance de pouvoir être tenu dans sa main par un migrant malien, fût-il irrégulier, et d’en tirer si bon lui semble des conclusions politiques plus générales.
Mais dans ce cas encore, libre à tous les observateurs d’utiliser leur liberté pour pouvoir observer des migrants terroristes, des migrants violeurs, des migrants voleurs ou tout simplement illégaux, réclamer leur expulsion et y voir aussi un problème politique.
Mais cette liberté-là est interdite. Il est loisible de féliciter un migrant es qualité de migrant, mais il est strictement prohibé de critiquer symétriquement un migrant sous peine, immédiatement, d’être soupçonné de sorcellerie raciste puis brûlé en place médiatique.
C’est cette asymétrie irrationnelle qui fausse évidemment le débat politique sur la question migratoire.
Mais au-delà de l’injustice médiatique et politique délibérée, il faut questionner, pour tenter d’y remédier, les causes secrètes de l’asymétrie.
[dreuz-newsletter]
On trouve la réponse dans la chronique que je publiais dans ces mêmes colonnes la semaine dernière et que je consacrais à la sortie présidentielle sur «le mâle blanc». Je constatais que l’expression raciale triviale utilisée par Emmanuel Macron pour dénier désormais à l’occidental des banlieues une compétence totale pour gérer les quartiers n’était médiatiquement admissible que parce que négative. J’exposais que le président n’aurait pas utilisé cette locution chromatique pour saluer par exemple un exploit sportif…
Il en est de même cette semaine, symétriquement, pour un migrant malien. Il est loisible de le féliciter d’un exploit tout en mettant en avant son origine et son statut. En revanche, toute critique négative de celui que l’on oserait nommer «mâle noir» relèverait de l’intolérable transgression.
On aura compris, ou tout au moins, ceux qui veulent comprendre, que tant que le débat politique sur la question migratoire sera pollué par l’obsession raciale issue d’un antiracisme devenu fou pour cause de racisme culpabilisateur anti-occidental, il n’y a aucune chance que la France puisse conjurer ce danger existentiel qui la guette et la hante.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.
Cela n’a jamais sauté aux yeux de quiconque que les soit disant réfugiés soient à 99,99% musulmans, donc de la religion des bourreaux ?
Cela n’a jamais sauté aux yeux de quiconque qu’avant la mainmise de l’islam sur une grande partie de l’Afrique, et malgré des guerres atroces, on ne voyait pas de bateaux remplis de migrants et que ceux qui débarquent sur nos côtes soient majoritairement musulmans (donc là encore de la religion des bourreaux)?
Cela n’a pas sauté aux yeux de quiconque que ces pseudo réfugiés soient pratiquement tous des hommes seuls en plein santé et en pleine force de l’âge ?
Je pourrais sans difficulté faire nombre d’autres remarques.
Une dernière toutefois : ces envahisseurs détestent les us et coutumes ainsi que les valeurs et autres héritages des pays où ils débarquent avec leurs « valeurs » incompatibles avec les nôtres ; et tout cela avec la collaboration d’individus partageant cette même haine de l’Occident.
Le jour où les français (et les européens) voudront admettre, car ils ont déjà compris, que le mal c’est l’islam, l’islam conquérant, l’islam politique, l’islam assassin par nature, inscrit dans le coran, ce jour là, les mesures adéquates pourraient renverser la situation. Ces français si gentils, si accueillants, qui ont reçu chez eux beaucoup de peuples d’Europe en situation difficile sans contrepartie, sauf les juifs en 1940, ces français sont en train de se faire berner en beauté.
trés bien !
99,99% musulmans… et 99,99% masculins.
Où sont passées leurs femmes : au fond de la Méditerranée ?
Regardez les courbes de population, surtout en Afrique. Vous comprendrez pourquoi il y a des bateaux, pleins de gens qui n’ont aucun avenir, aucune perspective, qui se précipitent sur l’Europe.
Ça n’a rien à voir avec les courbes de population, car le continent africain est encore très largement désertique et conserve encore un potentiel énorme.
Le vrai problème, c’est la corruption des classes gouvernantes et leur despotisme qui bloquent en grande partie tout espoir de développement.
roit d’asile!!! mais le débouté reste en france! quelle farce!
les européens de l’est comprennent et prennent des mesures, l’oligarchie mondialiste veut nous imposer un suicide collectif et les bobos de regarder naivement l’invasion!
Monsieur, » l’irrespect de la loi républicaine est devenu gratifiant », en effet:
accueil triomphal d’un Herrou au Festival de Cannes,; extension à tous les
clandestins, du bénéfice du courage d’UN jeune Malien ( illégalement
sur le sol français)…
Mais pourquoi ?
Je crois percevoir l’une des raisons, dans le fait que, ces dernières
décennies, les autorités, en France, ont insisté lourdement sur le
« devoir de mémoire »( envers les Juifs déportés), et le devoir, pour
les citoyens — parmi lesquels, les policiers— de DESOBEIR, s’il le
fallait, à des ordres iniques, à une hiérarchie à la dérive.
Vous pointez une caste intellectuelle: gens du spectacle, de la « culture »
( de gauche), médias conformistes, hommes politiques… complète-
ment déboussolée.
Le cas de Xavier Lemoine affrontant des élus de gauche qui refusent
d’honorer l’héroïque Colonel Beltrame assassiné par un islamiste,
montre cette errance des esprits, qui profite à l’entreprise d’invasion
et de submersion de la France par des masses mahométanes.
Car il faut ajouter l’horreur entretenue par les médias, contre la
période colonialiste.
Enfin, comment ne pas mettre en parallèle la fausseté de raisonnement
de la bienpensance gauchiste— qui voudrait en finir avec la France—,
avec l’accablante obsession anti-israélienne des syndicats de journa-
listes, entre autres, qui, dernièrement, se sont élevés contre la visite
de M. Netanyahu en France, au motif que les Israéliens ont refusé de
se laisser envahir par les masses mahométanes jetées par des chefs
bunkérisés, contre les frontières , du côté de Gaza ?
Ces mêmes syndicats ont-ils eu la même réaction contre la réception
de Paul Kagamé, ( Président du Rwanda), à l’Elysée,et dont la dernière
livraison de l’ASAF nous apprend qu’il « a du sang sur les mains » ?
Je suis complètement d’accord avec tout ce qui figure dans votre article.
Les choses sont entrain de changer. Toutes les élections démocratiques le prouvent. Ce que les dirigeants veulent, les peuples qui majoritairement pense le contraire, le font savoir par leur bulletin de vote. Nous commençons d’ailleurs à en voir les effets, dans les prises de position des uns et des autres.
Moi qui suis profondément pro européen, je n’hésiterai plus désormais à voter pour un parti souverainiste. Il en va de la survie de la France. Et c’est l’enjeu principal!
Bravo monsieur.
Au moins vous, vous n’êtes pas buté.
Je suis résolument CONTRE l’Europe… dans sa forme actuelle.
Il n’y a pas d’autre forme. Une matière malléable, une fois durcie prend définitivement l’aspect qui lui a été donné et ne peut plus changer, à moins que lui soit asséné un bon coup de marteau.
Moi aussi
Concernant la commémoration de l’attentat au London Bridge, vous vouliez sans doute écrire 3 JUIN.
Tout le monde aura compris, remarquez.
Excellent article… qui démontre clairement l’inversion universelle actuellement de Beaumarchais : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » ; soit : « Avec l’obligation d’encenser, il n’est point de critique permise » !
C’est bien de cela qu’il s’agit : combattre les mauvaises pensées et faire pénitence dans la prolongation de la repentance exacerbée.
Cette gauche bienpensante m’apparait de plus en plus comme une secte nuisible.
Monsieur Gilles William Goldnadel, non seulement vous dites des choses pertinentes,
et d’une parfaite rectitude, mais vous savez les écrire. Car vous avez une grande élégance de style, une écriture précise et légère, choisie et ironique… et il y a toujours un sourire qui affleure…
C’est un plaisir de vous lire et de vous écouter, chez Ardisson par exemple.
Excellent article. Gilles-William Goldnadel écrit toujours bien, mais là il s’est surpassé.