Lorsque des prêtres abandonnent officiellement leur engagement de ministre pour se marier, les médias ne ratent aucune occasion de s’en prendre au célibat comme une règle désuète et artificielle, selon eux maintenue à bout de souffle par une Eglise catholique déphasée avec son temps.
Et on interviewe des « compagnes » de prêtres qui lancent leurs malédictions envers la hiérarchie en prétextant qu’elles sont légions et qu’on doit absolument prendre en compte leur statut. A cela s’ajoutent des commentaires estimant que si les prêtres étaient tous mariés, il y aurait moins de cas de pédophilie dans le clergé…(Ce qui n’a aucun sens, puisque le 98% des cas d’abus sur enfants sont le fait d’hommes mariés !).
En tout cas, on retrouve toujours dans ces chroniques journalistiques l’affirmation péremptoire que la règle du célibat ne date que du 16ème siècle, et qu’auparavant, cette discipline n’existait pas. Il est vrai que nous sommes dans une époque pansexualisée et qu’aujourd’hui tout est évalué à l’aune de la sexualité et de l’hédonisme individuel. Dans certains milieux chrétiens, il n’est pas rare d’entendre : mais pourquoi les prêtres ne respectent-ils pas la fameuse phrase de la Genèse (1.28) : « Croissez, multipliez-vous et emplissez la terre ! ». Ce passage célèbre est tiré du récit poétique de la création qui insiste sur le fait que le créateur est à l’origine de toute vie. Mais cette phrase n’a pas force de loi, elle n’appartient pas aux dix commandements et n’a pas fonction d’obligation.
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En fait, raconter que la règle du célibat des prêtres ne date que du XVIème siècle est une énorme contre-vérité. Lorsque le Concile de Trente a alors reformulé en termes juridiques la discipline latine préexistante, la première promulgation datait du IVème siècle. Et contrairement aux idées reçues, cette clarification ne s’est pas faite autour d’une idée négative du mariage : « C’est une réalité honorable que le mariage, la couche conjugale est exempte de souillure »(Hébreux 13.14)
Cela dit, on sait qu’il y a eu, dès les origines apostoliques, une majorité d’évêques et de prêtres mariés. Les ministres célibataires étaient minoritaires, certes, mais il serait intellectuellement malhonnête d’affirmer à partir de là que le célibat devenu la règle serait sans aucun lien biblique.
Par exemple, on sait que les « frères prophètes » autour d’Elisée ne sont pas tous mariés. On connaît le cas du prophète Jérémie qui vit volontairement dans le célibat pour répondre à l’appel de Dieu. Ce qui fait qu’à l’époque de Jésus, lui-même célibataire comme son cousin Jean le Baptiste, il y a des hommes qui s’engagent dans le célibat pour annoncer le Royaume de Dieu. L’apôtre Paul en sera également un exemple significatif, lui qui était pourtant d’éducation pharisienne. Prenons encore le cas éclairant des Esséniens, des Thérapeutes d’Egypte, des juifs pieux vivant en communauté, ainsi que d’autres témoins isolés. Il y eut ainsi un courant venant de loin et se précisant au fil du temps pour cibler les valeurs qui ne passent pas dans un monde où tout passe, c’est l’attente des derniers temps et du monde nouveau à venir qui orientait ces modes de vie hors du commun.
C’est pourquoi deux auteurs juifs éminents du 1er siècle, Philon et Josèphe, font une description élogieuse de ces ascètes pratiquant l’abstinence sexuelle pour des raisons entièrement spirituelles. C’est dans cette tradition antérieure que s’enracine clairement l’option de l’Eglise pour le célibat associé au ministère ou à la vie religieuse.
Même si les rabbins mettaient en valeur le mariage, il y eut le témoignage du rabbi Shimeon Ben Azzaï, resté volontairement sans épouse : « Mon âme est amoureuse de la Torah. D’autres que moi peuvent assurer la continuité du monde ». Son choix minoritaire fut respecté et intégré au Talmud de Babylone. C’est dans cette optique que le spécialiste juif Geza Vermès estime que Jésus célibataire est une réalité de foi pouvant correspondre historiquement à son statut de prophète animé par l’Esprit.
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Lorsqu’un prêtre catholique abandonne son engagement pour se marier, on lit souvent qu’il « quitte l’Eglise ». Il ne quitte pas l’Eglise, mais il quitte son ministère en Eglise. Lorsqu’un baptisé divorce après s’être engagé à une union indissoluble, il n’est pas « excommunié », il reste membre de l’Eglise, même si sa vie chrétienne est blessée par une fracture. Quant à l’Eglise orientale, où des hommes mariés sont ordonnés prêtres, ils doivent être mariés avant l’ordination. S’ils deviennent veufs, il ne peuvent pas se remarier.
Dans les annales de l’histoire ecclésiale, il existe de nombreux marqueurs valorisant l’engagement au célibat pour le ministère presbytéral et épiscopal. Ainsi, vers l’an 250, le célèbre Cyprien de Carthage, témoin de l’évangélisation de toute l’Afrique du Nord, était célibataire avant de recevoir le baptême. Il a poursuivi dans cette voie pour finalement recevoir l’ordination de prêtre et d’évêque. Au début du 4ème siècle, au concile d’Elvire, il est décrété que les évêques, prêtres, diacres, déjà mariés, devront s’abstenir de vie conjugale sous peine d’être exclus de leur charge. Même décision au concile de Carthage en 390.
Autre signe : Grégoire de Nazianze blâme les convertis qui refusent d’être baptisés par des ministres mariés, ce qui montre la montée en puissance des prêtres célibataires dans l’opinion de l’époque. Dès 528, l’empereur Justinien exprime sa préférence pour des évêques n’ayant pas de charge familiale afin de mieux se consacrer à la vie de la communauté.
Jésus a encouragé ses disciples lorsqu’il leur dit que des hommes se sont faits eunuques librement pour le Royaume des cieux, mais cela, dit-il est réservé « à ceux qui peuvent comprendre ». Ce célibat recommandé par le Maître ne comporte aucune dévalorisation du mariage. Jésus a insisté sur la beauté de l’engagement d’un homme et d’une femme sous la bénédiction de Dieu et dans la réciprocité.
La Réforme protestante au XVIème siècle a interprété différemment les passages évangéliques concernant le célibat et elle les assume dans ses courants divers, avec parfois des situations déconcertantes comme dans l’Eglise suédoise. Quant à l’Eglise catholique souvent interpellée sur ce sujet, elle poursuit sa route tout en sachant que les êtres humains sont fragiles, mais que la grâce de Dieu est puissante.
L’avenir verra sans doute des hommes mariés ordonnés prêtres aux côtés d’hommes célibataires ayant fait le choix du célibat consacré en toute connaissance de cause.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
« Celui qui s’est marié a le cœur occupé des choses du monde, “comment il plaira à sa femme” ;… celle qui s’est mariée a le cœur occupé des choses du monde, “comment elle plaira à son mari” » (1 Cor. 7:33, 34). En réponse à une question des Corinthiens concernant le mariage et le célibat, l’apôtre explique que celui qui renonce au mariage pour être davantage consacré au Seigneur a choisi le chemin le plus excellent. « Celui qui se marie fait bien ; et celui qui ne se marie pas fait mieux » (v. 38). Encore faut-il que ce dernier soit en état de vivre son célibat d’une manière qui plaît au Seigneur (v. 32). La mention des « choses du monde », dans les versets 33 et 34, n’a pas un caractère négatif ; cela signifie simplement que chercher à plaire à son conjoint est une chose terrestre, le mariage lui-même étant une chose terrestre.
Ces versets nous apprennent que, pour ceux qui sont mariés, c’est une chose absolument normale de se préoccuper de ce qui plaît à son conjoint. Ne pas s’en soucier serait destructeur de l’amour conjugal. Mais bien sûr, comme dans toutes les autres situations, la recherche de ce qui plaît au Seigneur a la priorité.
Source Bibliquest / J. A. Monard / Messager évangélique 2011 p. 174-182
@ Berny. Vous oubliez de mentionner les versets 1 et 2 et 8 et 9 du passage de 1Corinthiens 7 et il serait juste aussi de préciser que l’Apôtre Paul s’adressait à eux dans un contexte de persécution dans lequel le mariage n’était pas la priorité du moment. Le célibat est une vocation tout-à-fait respectable mais engendre bien des désordres et souffrances lorsque l’on en fait une règle. La règle préconisée par l’Apôtre Paul au verset 2 est très clairement le mariage. Dans 1Timothée 4: 1à3, le même Apôtre Paul nous averti que de faux docteurs apparaitrons et que l’une de leurs prescriptions (au verset 3) sera de ne pas se marier … A bon entendeur …
A nouveau un excellent article, cette fois sur l’histoire du célibat des prêtres. La dernière phrase est pleine de bon sens et on aurait espéré que le Camarade-Pape s’occuperait de cela un peu plus sérieusement. Au moins, il laisserait quelque chose de positif à son pontificat !
La lecture de votre texte m’inspirait directement votre dernier paragraphe : “…L’avenir verra sans doute des hommes mariés ordonnés prêtres aux côtés d’hommes célibataires ayant fait le choix du célibat consacré en toute connaissance de cause.”
C’est un sacrifice ou un renoncement personnel, particulièrement troublant quand on n’est qu’un homme…
Enfin, le mariage permet de résoudre à deux les difficultés qu’on aurait jamais eu célibataire!
@ Alain Finie. Il est aussi injuste de limiter le sujet du célibat aux prêtres. Dans le cas de certaines missions religieuses, politiques, humanitaires ou autres, le célibat, dans la mesure ou celui-ci est librement assumé, peut se justifier. C’est l’imposition de celui-ci qui pose problème à mon avis. En tout cas, en ce qui me concerne, j’ai reçu la vocation du mariage.
@M.l’Abbé ARBEZ
Toujours très intéressants vos développements M.l’Abbé, extrêmement précis et documentés mais je ne vois nulle part évoquée la question de la succession. Un ecclésiastique peut hériter et l’histoire révèle de belles fortunes en héritage. S’il pouvait se marier il aurait vraisemblablement des enfants qui hériteraient . Nonobstant cette hypothèse, les prêtres comme tout citoyen, peuvent donc êtres héritiers. Alors qui hérite ? Si c’est l’église on comprendrait mieux le maintien par elle de la règle du célibat. C’est en lisant les inventaires de Juliard(Géographe spécialiste de l’Alsace) sur la propriété des vignobles Alsaciens que j’ai pris connaissance de l’importance du patrimoine viticole de l’église précisément en cette région. Alors le célibat pourrait il avoir une incidence patrimoniale sur les biens de l’église ? Comment cela se passe t il réellement M. l’Abbé ?
pour les prêtres diocésains, des membres de leur famille (neveux, filleuls, frères et soeurs) peuvent hériter, mais aussi le diocèse s’il n’y a personne. Pour les religieux (cisterciens, dominicains, franciscains, jésuites, etc) c’est leur ordre qui hérite puisqu’ils ont fait vœu de pauvreté.
@ Abbé ARBEZ. En tout cas, si certains ecclésiastiques ont fait vœu de pauvreté, c’est tout bénéfice pour certaines institutions ecclésiales (catholiques, protestantes, orthodoxes et autres …) qui, elles, semblent avoir fait vœu de richesses sans bourse délier … Avec même des banques pour gérer celles-ci! Dans le futur de notre espérance, nous savons qu’un jour les premiers seront les derniers. En attendant, ici-bas, les premiers sont bel et bien les premiers et que les derniers ne se fassent pas d’illusions, ils resteront les derniers … sans deniers …
Ce que vous dites n’est pas faux, gigobleu. J’avais été très choqué par l’Affaire Soeur Sourire. Mais ceux qui prononcent leurs vœux dans les Ordres cités au moins savent dès le départ à quoi ils s’engagent. Ce qui n’est pas notre cas avec l’état qui, lui, change les règles du jeu pendant la partie jusqu’à ce qu’il gagne. Et il gagne toujours. Et là, gigobleu, on ne vous entend pas. Ceci me rappelle les veaux belges qui manifestaient il y a quelques années leur énooorme mécontentement teinté de colère (au secours, j’ai peur – les Belges, ça fait peur) lorsque les commerçants du pays avaient décidé de facturer 10 cents chaque paiement électronique. En fait, l’état nous vole au minimum 50% de nos revenus sur toute notre vie, mais 10 cents la transaction électronique, c’est intoléraaaable. Curieux, ces doubles standards. Dès que c’est l’Eglise ou le secteur privé, c’est un drame. L’état, qui nous dit “merde”, ça passe. Je ne comprends pas. Votre éclairage nous sera utile.
@ Patrick Bouleshitey. Pour répondre à votre interrogation, en moins de deux ans, je suis intervenu, et parfois à plusieurs reprises, dans 849 articles de Dreuz. Et ceci dans divers sujets religieux, politiques, société, histoire, Islam, Israël etc … Ici, le sujet concerne le célibat des prêtres et donc j’essaie de “coller” au sujet. De plus, je partage la double nationalité belge et italienne et donc tout ce qui concerne ces deux pays me préoccupe particulièrement et ce ne sont pas les sujets qui manquent! Bien cordialement,
Vous évitez bien entendu de répondre.
Gigobleu: C’est vous parlez des gros sous de l’Eglise et donc nous sommes bien dans le sujet. Mais nous pousserons la logique jusqu’au bout, quitte à sortir du sujet. Et donc, en relisant votre dernier post très attentivement, je comprends mieux pourquoi vous n’êtes pas contre l’état-voleur, omniscient et omniprésent. Vous êtes italien de cœur. Très bien, sauf que vous ne semblez pas assumer cette qualité. Ben oui, car côté pognon, vous êtes Belge, ça rapporte bien plus que la vieille Italie pauvre et corrompue certes comme la Wallonie dipauvre mais puissance 10. Les jumeaux siciliens Salvator et Adamo qui croizauxangeuh ne font pas autre chose. Ils sont Belges pour le pognon, mais italiens pour le reste. Nos nouveaux occupants, c’est pareil. Et je ne vois pas non plus pourquoi ma génération doit payer votre retraite (ni celle de mes parents d’ailleurs) basée sur un système à la Ponzi (tiens, un autre italien). Je suis lourd, je sais. Lourd comme la fiscalité belche.
@ Patrick Bouleshitey. Vous avez raison, côté pognon je suis belge, parce que j’ai travaillé (dur) toute ma vie en Belgique. Et j’ai donc cotisé pour ma pension en Belgique. Il est donc parfaitement normal que je perçoive une pension de l’Etat Belge que j’ai servi non? Qui vous dit que je ne suis pas contre l’Etat-voleur? J’ai choisi l’Italie pour y finir mes jours pour de multiples raisons dont, il est vrai aussi, un coût de la vie (en Italie du sud ou je vis), nettement plus bas qu’en Belgique pour une qualité de vie meilleure. Remarquez aussi que, contrairement aux migrants “exotiques” venus d’ailleurs, je ne réclame pas un sou à l’Etat italien. Au contraire, je participe à son économie et représente donc une valeur ajoutée. De plus, la classe politique belge (que j’ai servi gratuitement de nombreuses années) me dégoûte, tandis qu’ici un vent nouveau semble se lever pour tenter de mettre fin à l’invasion migratoire musulmane (merci Salvini). Contrairement à la Belgique, l’Italie est encore profondément enracinée dans la tradition chrétienne catholique et les musulmans n’y sont pas les bienvenus (sauf pour le Pape François et quelques gugusses insignifiants). Je confirme donc rester belge pour le pognon (jusqu’au dernier cent que me dois la Belgique) et italien pour le reste. On oblige personne à rester con jusqu’à la fin de ses jours. Et je ne vois pas en quoi vous devriez payer ma pension? Je ne vous demande rien. Bien cordialement,
Je suis pour le mariage des prêtes. Même maman, qui était une fervente catholique, ne comprenait pas ce célibat imposé aux prêtres.
Soit, mais 2 raisons principales devraient, à mon avis, mettre fin au célibat des prêtres: Le déclin de la population Chrétienne en Europe d’une part et les dérives ( pédophilie ) d’autre part.
Bonjour, Je croyais, jusqu’ici,à ce que j’avais lu à différentes reprises, que le célibat avait été introduit (ou réintroduit) vers l’an 1000, pour empêcher des dynasties familiales de prêtres, qui accumulaient des biens et portaient ombrage aux nobles.
Qu’en est-il vraiment? merci
c’est la version socio-politique souvent évoquée.
j’aborde ici la réalité spirituelle qui existe depuis l’origine apostolique et qui s’est peu à peu renforcée pour des motifs non pas économiques mais spirituels. L’impact en a été important.
Mais il est vrai qu’avant l’an mille, la question de l’accumulation de biens destinés par des prêtres mariés à leurs héritiers s’est posée.
Par la suite, il y a eu également le problème de ces dignitaires ecclésiastiques placés par leurs familles à la tête d’une abbaye en vue d’accumuler des “bénéfices” à leur profit.
je suis un homme et pas une seconde je ne peux croire à la chasteté (hormis chez quelques saints)
il semblerait quand même qu’il y ait moins de conflits chez les prêtres catholiques d’orient, les orthodoxes et même les pasteurs qui croissent et se multiplient comme il est recommandé dans la bible
La chasteté concerne aussi bien les abstinents que les gens mariés. C’est le refus de l’addiction au sexe et le respect de la personne qui n’est pas un objet.
Vous voulez sans doute parler de la continence.
Selon votre raisonnement, les évêques orthodoxes ne seraient donc pas clean?
@ Abbé ARBEZ. On ne saurait mieux dire. Dans un monde hyper sexualisé, il est bon de rappeler les vertus de la chasteté, de l’abstinence et de la continence. Toutes choses battues en brèche dans certains milieux protestants qui normalisent le mariage homosexuel des pasteurs et autre pasteures … Et gare à vous si, dans ces milieux, vous osez tenter de contester cette “modernité” qui n’est que le reflet de la déchéance morale de la société en général et de certaines églises en particulier. Même le centre œcuménique d’Agape est, hélas, infecté par cette nouvelle tendance. Mes parents, qui ont directement participé à la fondation de ce centre dans les années cinquante sous la direction de feu le pasteur Tullio Vinay en sont profondément attristés et même dégoûtés. A propos des problèmes d’homosexualité, de pédophilie et de violences qui sont apparus au sein de l’Eglise catholique, vous semblez les minimiser dans votre article. Mais, en ce qui concerne la situation belge que je connais bien, je peux vous dire que l’ampleur de ces problèmes fut très réel au sein de l’Eglise, particulièrement durant les années cinquante, soixante, septante et jusqu’à très récemment. Mon épouse à dû subir les sévices de religieuses durant son enfance passée au sein d’institutions catholiques (douches froides, privation de nourriture et de sommeil, punitions physiques sévères pour des broutilles etc…). Elle en fait encore aujourd’hui régulièrement des cauchemars. Et l’institution a tout fait pour cacher et minimiser sa responsabilité dans ces dérives.
je ne minimise sûrement pas la pédophilie au sein de l’Eglise catholique.
mais je remarque que c’est la seule institution chrétienne qui a commencé à faire le ménage, alors que d’autres Eglises ont été autant infectées mais n’abordent pas le sujet. Sans parler des associations sportives, et même du monde enseignant.
Quoi qu’il en soit, c’est une pathologie qu’il faut traiter, surtout dans une communauté qui se veut fidèle à l’évangile.
J’ai déjà publié sur ce thème, avec le professeur Georges Abraham, sexologue genevois.(rechercher sur dreuz)
C’est courageux d’aborder ce sujet et d’y prendre position, Mr l’Abbé.
Je réagis d’abord à un détail annexe de votre article, qui me remet en face d’une fâcheuse manie des clercs en général; elle est héritée de la dialectique du Moyen-Âge, où il fallait toujours argumenter par une citation d’autorité quitte à le faire complètement à contresens.
Le début du chapitre 19 de Matthieu traite clairement de l’aspect phallocratique de la Loi juive, et de la mentalité des mâles juifs que sont naturellement aussi les disciples. Ils répondent à Jésus, quand il met l’homme et la femme sur un pied d’égalité: si ça doit être comme ça dans le Royaume, nous on ne marche pas! nous ne sommes pas des mâles pour rien. . .
à quoi il leur répond: d’accord, vous avez des testicules, pas comme les eunuques de naissance ou les castrats qui n’ont pas, ou plus, ces attributs et les privilèges qui vont avec – mais si vous voulez entrer dans le Royaume, renoncez à ces privilèges de porte-couilles vous aussi, vis-à-vis de la femme. . .
Voilà très clairement le sens de la phrase souvent citée. Rien à voir avec le futur statut clérical.
Maintenant il y a bien eu des prêtres au Moyen-Orient dont l’ordination consistait effectivement à se sectionner les génitoires en offrande sur l’autel de la déesse. Mais c’était chez les Phéniciens, pas chez les Chrétiens.
Il me semble par ailleurs que les Orthodoxes n’ont pas fait du mariage un interdit pour le bas-clergé.
De toute façon on sait que, mariage ou pas, la sexualité est un problème à gérer cahin-caha pour tout le monde, de même que la vie quotidienne – et que c’est le bon sens avant tout qui devrait prédominer. Votre dernière phrase va dans ce sens. . .
les arrangements de répudiation qui avaient été mis en place ne sont pas “la loi”.
Le texte fondateur de la genèse est très clair: “Dieu crée l’être humain homme et femme, homme et femme il le crée”. Et le passage disant qu’Eve la vivante est tirée du côté d’Adam le terrien signifie que la femme est du même matériau génétique que le mâle. Il n’y a donc aucune discrimination à l’inverse du coran dont le texte sacré raconte qu’Allah a créé l’homme supérieur à la femme…
Jésus a donc repris la position “intégraliste” du rabbi Shammaï sur le mariage: la dignité de chacun doit être respectée et la réciprocité garantie pour que ce soit conforme au projet du créateur.
M. l’Abbé Arbez a bien expliqué les choses. Il faut savoir qu’en France, les “hussards noirs de la République” avaient encouragé le “couple pédagogique”. A l’époque il s’agissait de défendre la mission des instituteurs laïques, partisans de la Laïcité pure et dure. Ils ne devaient pas avoir d’enfant. Ce n’est pas une vraie vie de célibataires, mais on s’en rapproche.
Le célibat, c’est comme le jeune : point trop n’en faut !
Le reste c’est de l’emballage de pères spirituels ou de papas rigolos….
Mais cela doit rester un choix personnel et non être imposé par des pontifes, pour autant que la nature aie encore son mot à dire ! Et D. reconnaîtra les siens.
c’est un choix personnel.
celui qui ne s’y sent pas disposé, personne ne l’oblige à poursuivre dans cette voie!
nous sommes aujourd’hui devant le même dilemme qu’il y a plus de vingt siècles, lorsque Jésus signale que certains renonceront à la vie conjugale pour le Royaume, comme d’autres auparavant.
on est libre de s’engager ou de ne pas s’engager, mais une fois engagé c’est un peu tard pour se poser la question.
idem pour le mariage…
Bonjour. Voici ce que révèle la bible(et non selon les commandements d’hommes): 1Cette parole est certaine: Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une oeuvre excellente. 2Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. 3Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. 4Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; 5car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Eglise de Dieu? 6Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. 7Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable.
8Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d’un gain sordide, 9conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. 10Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère, s’ils sont sans reproche. 11Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. 12Les diacres doivent être maris d’une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons; 13car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s’acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ. Nous constatons que tous ceux qui aspirent à une charge de prédicateur de la(vraie parole de l’évangile)peuvent absolument êtres mariés, et ayant des enfants. L’église catholique n’est pas l’église du seigneur Jésus Christ, mais plutôt une copie… Le seigneur l’a annoncé bien avant que nous mêmes soyons présents dans ce monde Matthieu 24.5: Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Matthieu 24.11 11Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens(et bien d’autres passages bibliques qui avertissent des séductions qui seront présentent dans les derniers jours.)L’église catholique est revêtue d’une peau de brebis, mais dissimulant l’abomination répandue jusqu’à son comble… Des millions de vrais chrétiens(l’église primitive)par le passé ont été réduits au silence à cause de leur foi en l’évangile de Jésus Christ. La doctrine papale(papauté) fut à l’origine de ces mises à mort, car la doctrine catholique exigée(et encore de nos jours)que les membres/fidèles de cette église se devaient de plier-genoux devant une autorité supérieure qui devait les paître comme bon leur semble. (N’oublions pas, satan peut se révéler en ange de lumière, et ainsi de sa “brillance” séduire des multitudes, sans mêmes que celles-ci ne parviennent à y discerner le moindre doute…) C’est ce qu’enseigne cette FAUSSE “église” catholique depuis des siècles… PRENEZ GARDE! car une chaine au coup sera comme une meule vous précipitant dans l’abîme le plus profond!
fantastique, la perspective!
témoin de Jéhovah?
@ luciani gibert. Les textes bibliques que vous mentionnez sont rigoureusement exacts, par contre, vous manquez de nuances et d’objectivité quant à leur interprétation. Vous oubliez de mentionner leur contexte.
Dans les passages de Timothée que vous relevez, l’Apôtre Paul conseille Timothée au sujet de la direction des églises et s’adresse à un homme, Timothée, dont tout laisse penser, qu’à ce moment là il était jeune (1 Timothée 4:12) et encore célibataire.
Il n’y a donc pas de contradiction entre le fait d’assumer un ministère de direction d’église dans une situation de célibat.
Comme je l’ai souligné dans un commentaire précédent, la règle générale préconisée par l’Apôtre Paul lui-même en 1 Corinthiens 7:2 est le mariage mais l’Apôtre précise lui-même au verset 6 de ce même chapitre qu’il n’en fait pas un ordre.
Selon les passages que vous mentionnez, les ministères d’Evêques (ou anciens) et de diacres sont réservés à des personnes expérimentées et d’un certain âge puisqu’elles doivent avoir déjà des enfants qui obéissent au Seigneur.
Enfin, selon mon expérience personnelle, j’ai remarqué que les églises en bonne santé sont celles qui sont conduites par un pasteur généralement jeune (célibataire ou non) entouré par un conseil d’anciens expérimentés et sages tel que ceux décrits par l’Apôtre Paul dans les textes que vous mentionnez.
Ca s’attaque en permanence à l’abstinence ne parlant que du désordre mental que cela peut engendrer.
C’est confirmé dans le film ‘Little big man” où le général Custer dit au héros qu’il a une tête de muletier et que parfois il se trompe car les gonades lui montent au cerveau.
Mais le film “La corde” de Alfred Hitchok lui nous montre le sentiment de supériorité folle qu’engendre dans les milieux aisés et initiés la pratique du tout derrière.
Le jeune giton initié fait une longue diatribe sur le droit de tuer qu’ont les êtres supérieurs dont le meilleur huilage du cerveau doit venir de l’énergie occulte suscitée dans la base de la colônne vertébrale qui doit permettre de discriminer positivement les règles de l’admission par concours administratifs pour les amis à la peau douce de Jean Genêt.
Je suis un peu étonné que lorsque le propos est de parler des origines de ce statut clérical catholique romain, on ne fouille pas un peu plus l’Histoire.
Il me semble qu’avec la séparation constantinienne de l’Empire entre Rome et Constantinople, puis la chute de Rome sous la pression des barbares, l’Occident fut reévangélisé massivement par les moines Irlandais. Ces bénédictins célibataires par définition furent les clercs des nouvelles communautés bâtes sur les décombres de la société impériale, et le modèle de leurs successeurs; il en résulta aussi bien le célibat consacré que la récitation quotidienne des offices monastiques ramenés à une version écourtée, le “Bréviaire”.
Ce qui explique aussi par le fait la divergence des évolutions avec l’Eglise d’Orient et que l’on proclame Saint Columban le patron de l’Europe.
Je suis un peu étonné que lorsque le propos est de parler des origines de ce statut clérical catholique romain, on ne fouille pas un peu plus l’Histoire.
Il me semble qu’avec la séparation constantinienne de l’Empire entre Rome et Constantinople, puis la chute de Rome sous la pression des barbares, l’Occident fut reévangélisé massivement par les moines Irlandais. Ces bénédictins célibataires par définition furent les clercs des nouvelles communautés bâties sur les décombres de la société impériale catholique, et le modèle de leurs successeurs; il en résulta aussi bien le célibat consacré que la récitation quotidienne des offices monastiques ramenés à une version écourtée, le “Bréviaire”.
Ce qui explique aussi par le fait la divergence des évolutions avec l’Eglise d’Orient et que l’on proclame Saint Columban le patron de l’Europe.