Publié par Gilles William Goldnadel le 24 juillet 2018

Gilles-William Goldnadel aborde la question des récupérations politiques de la victoire de l’équipe de France par l’extrême gauche antiraciste.

Il est désormais définitivement acquis aux débats que la Coupe du monde de football remportée par la France ne profitera pas à son président de la République. On le savait déjà , mais l’affaire Benalla le confirme sans grande aménité. Ce qui pourrait sauver néanmoins l’intéressé pour l’heure toujours mutique, sans doute moins par esprit de grandeur hautaine que par crainte d’être contraint à des contrevérités aussitôt démenties, n’est pas le sacrifice de quelques fusibles mais quelque chose de bien plus irrésistible: le mois d’août. Il n’y a rien de plus fort en France républicaine que Thermidor suivi de Fructidor. Rien de plus accompli pour engendrer l’oubli. D’ici là , Jupiter aux pieds de plus en plus petits, qui a réussi à unifier la droite dure jusqu’à la gauche extrême par sa politique en même temps de droite en économie et de gauche en société peut valablement escompter une autre actualité d’ici à la rentrée. Un autre clou qui chasserait ce vilain clou qui pourrait néanmoins blesser son petit pied.

En attendant, retour sur les lendemains qui déchantent après cette Coupe enchantée.

Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

Dans ma précédente chronique, j’avais écrit que ce n’était pas la victoire de la France multiculturelle mais de la France multicolore. Je craignais néanmoins en troisième mi-temps, les manifestations volubiles des racialistes prétendument antiracistes. Je voyais comme premier signe funeste celui de Yassine Belatar, chouchou du président, qui s’était livré à une comptabilité d’apothicaire pour célébrer la victoire immigrée. Ce mauvais remake du «black-blanc-beur» de 1998, ne nous a pas été épargné, ainsi qu’on le verra, mais ce navet n’a pas pour autant réussi à gâcher l’esprit unitaire de la fête.

Pour certains médias du service public toujours autant déterminés idéologiquement à présenter le vivre ensemble harmonieux comme un village Potemkine, ces violences-là , n’étaient pas présentables.

Pas davantage que les crétins qui, à Paris comme en province, ont voulu l’abîmer par leur violence extrême, contre les hommes, contre les femmes, contre les biens. Le pire aura tout de même été évité, en dépit des commentaires, parfois apocalyptiques à l’excès, des grincheux de service.

Il n’en demeure pas moins que pour certains médias du service public toujours autant déterminés idéologiquement à présenter le vivre ensemble harmonieux comme un village Potemkine merveilleux, ces violences-là , pour être circonscrites, n’étaient pas présentables. Au sens littéral.

C’est dans cet esprit de censure caractérisée, que la chaîne d’État FR3 a cru devoir, chose aussi exceptionnelle qu’invraisemblable, interrompre un journaliste insuffisamment extatique. Comme mon lecteur me sait assez prévenu à l’encontre de l’audiovisuel de service public privatisé par la gauche, je me contenterai de reproduire sans plus de commentaires le communiqué de Force Ouvrière TV, moins prévenu que moi, laissant chacun à son jugement et le CSA à son déni:

«Un journaliste de la rédaction s’apprête à intervenir en direct dans le journal de la terrasse Publicis qui surplombe la place des Champs-Élysées. Il est un peu plus de minuit et le journaliste décrit la situation qui se déroule sous ses yeux: la fête devait se prolonger une bonne partie de la nuit mais elle a dégénéré et est désormais finie. Le Drugstore et de nombreux magasins ont été pillés. Les Champs-Élysées et l’Étoile sont désormais évacuées, quadrillées par les CRS et baignées dans les effluves de gaz lacrymogènes qui rendent l’air irrespirable, y compris sur la terrasse au sommet de l’immeuble d’où se tient le direct… On n’en saura pas plus. Au bout de 40 secondes, le direct est coupé sans plus d’explications sur décision de la rédactrice en chef.

L’explication n’a été donnée que le lendemain au journaliste: son direct a été interrompu parce qu’il a exagéré l’ampleur des violences et qu’il aurait dû évoquer «l’atmosphère de liesse…» qui n’existait plus depuis près de 2 heures!

On peut toujours discuter de la pertinence ou de l’angle d’un papier, les conférences critiques sont là pour ça.

Mais interrompre volontairement un direct est un acte grave réservé aux circonstances exceptionnelles ou aux cas de force majeure.

Cette interruption intempestive est d’autant plus incompréhensible que le journaliste n’a fait que son métier: décrire une réalité certes déplaisante- qui a été largement rapportée et développée dans la presse du lendemain.…» ( Un extrait télévisé du reportage censuré est annexé au communiqué de FO et a été diffusé par LaFranceLibreTv)

Certains, en France, se sont laissés à la même pente dangereuse de la dilection obsessionnelle pour l’altérité.

Abordons à présent l’aspect délibérément racialiste de certains commentaires victorieux.

Survolons vite les États-Unis, désormais médiatiquement ravagés par l’idéologie d’extrême gauche faussement antiraciste mais authentiquement anti-blanche. On citera le New Yorker: «l’équipe de football nationale française… est entièrement dépendante pour sa grandeur de l’immigration, de ces choses extraordinaires que seule une civilisation cosmopolite peut accomplir»

Un animateur du Daily Show, Trevor Noah a répété par deux fois, extatique: «l’Afrique a gagné la coupe du monde!» Quant à Rokhaya Diallo qui semble ces derniers temps dérivé sinon divagué vers d’étranges rivages, celle-ci a cru devoir vanter dans le Washington Post «l’excellence noire».

On sera moins surpris d’apprendre que la chaîne qatarie Al-Jazzira s’est livrée au même exercice comptable que Yassine Belatar «19 des 23 joueurs de l’équipe sont des enfants d’immigrés».

Dans le même esprit compulsif, Marwann Muhammad, ancien responsable du Collectif contre l’islamophobie (CCIF) écrivait notamment: «Félicitations pour avoir gagné la Coupe du monde. 80 % de votre équipe est africaine… 50 % de votre équipe est musulmane… Africains et musulmans vous ont obtenu la Coupe du monde, maintenant rendez-leur justice.»

Ainsi certains, en France, se sont laissés à la même pente dangereuse de la dilection obsessionnelle pour l’altérité. C’est ainsi que Le Monde, tout en se fondant manifestement sur la composition chromatique et patronymique de l’équipe nationale écrivait étrangement: «Ce moment de bonheur collectif apporte aussi un cinglant démenti aux théoriciens rances d’une obsession nationale fondée sur le nom de famille ou la couleur de peau». Comprenne qui pourra.

Pour ne pas être en reste, son collaborateur Abel Mestre, dans le même esprit chromatique et photo de Pogba à l’appui twittait ainsi: «on dédicace cette victoire à Renaud Camus, Rivarol, F de souche et à toute la fachosphère»

Valeurs Actuelles signalait également cette délicate saillie d’un certain Christophe Conte, ancien journaliste au Inrocks et chroniqueur sur France Culture ainsi qu’on s’en convaincra aisément:

«Alors Renaud Camus pas trop mal au cul?»

C’est ici que l’on voit que ce racisme antiraciste incarne la perversion intellectuelle en train de saper les fondements mêmes de la société occidentale.

Mais la palme du racisme antiraciste sera décernée sans conteste à la Licra de Paris: dans un message diffusé sur Facebook et intitulé «le colonialisme vu sous un autre jour» la Ligue critique «une équipe croate dramatiquement uniforme». Autrement dit trop blanche.

C’est ici que l’on voit que ce racisme antiraciste incarne la perversion intellectuelle en train de saper les fondements mêmes de la société occidentale.

Il suffit pour le prouver de renvoyer à ces expéditeurs leur message obsessionnel.

Que dirait en effet la Licra de Paris ou le chroniqueur scabreux et homophobe de France Culture si quelqu’un se hasardait à se demander stupidement si un petit pays de 4 millions d’habitants comme la Croatie n’avait pas réussi à se hisser en finale en raison de son homogénéité?

Que répondraient Delphine Ernotte ou Françoise Nyssen si quelqu’un leur faisait observer qu’il est tout aussi raciste de prétendre, comme elles le font, qu’il y a trop de blancs à la télévision nationale que trop de noirs dans l’équipe de France de football?

Jusqu’à quand cette perversion de s’octroyer avec jubilation la licence de comptabiliser les immigrés en équipe de France mais de l’interdire dans les prisons sous peine de s’y retrouver?

L’obsession de la comptabilisation sélective est une dangereuse et cruelle perversion. Certains Français pourraient être tentés, à suivre cette pente maléfique, de préférer la sérénité et la sécurité à des victoires sportives aux lendemains qui déchantent.

Fort heureusement, la grande majorité des Français ont préféré ne voir que des Français fabuleux sous des maillots dont la seule couleur était bleue.

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading