Publié par Gaia - Dreuz le 29 juillet 2018

 

Marie, 22 ans, n’a pas supporté que ce passant lui fasse des remarques déplacées dans la rue, elle a répondu. Son agresseur l’a frappée au visage.

La scène est violente et n’a pas fini de faire parler. Mardi soir, à 18h45, Marie, 22 ans, rentre chez elle dans le XIXe arrondissement de Paris. Sur son chemin, boulevard de la Villette, elle croise un homme qui lui adresse des gestes et des bruits obscènes sans équivoque. Lassée, la jeune femme cède et l’insulte. « Pas de chance, c’était pas le premier de la journée et j’étais fatiguée. J’ai donc lâché un ‘Ta gueule !’ en traçant ma route », raconte-t-elle dans une publication Facebook qui ce samedi a été partagée près de 2000 fois. « Je ne pensais même pas qu’il m’avait entendue », reconnaît Marie interrogée par le Parisien.

L’affaire aurait pu en rester là. Les deux poursuivent leur chemin. Mais l’homme se ravise. Il saisit un cendrier sur une table de la terrasse du café qui fait l’angle avec la rue Burnouf et le lance sur Marie. Il loupe son coup et Marie l’insulte. « J’avais la haine, j’ai refusé d’être rabaissée, c’était humiliant », se rappelle-t-elle.

« Je l’ai regardé droit dans les yeux, je n’allais pas m’excuser »

Son agresseur fait alors demi-tour et vient à sa rencontre. Alors qu’il s’approche, quelques mots sont échangés. « J’ai refusé de baisser le regard, je l’ai regardé droit dans les yeux, je n’allais pas m’excuser », campe-t-elle encore. Puis l’homme la frappe. Le coup est d’une telle violence que la jeune femme est projetée contre le pare-vent du bistrot. Marie nous décrit son arcade sourcilière et sa pommette enflées. « J’avais mal, mais ça a tellement vrillé en quelques secondes, je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite. »

Sur les images, Marie semble hébétée. Alors que l’homme reprend sa route, des clients l’interrompent. L’un d’entre eux empoigne même une chaise pour aller à sa rencontre. Mais la situation ne dégénère pas. « L’homme parlait plus fort que les autres, il hurlait… »

Marie poursuit son chemin, en état de choc, et rentre chez elle. « Je n’ai pas réalisé tout de suite la violence de ce qui m’était arrivé », reconnaît-elle. Vingt minutes plus tard, bien décidée à porter plainte, elle retourne au bistrot pour chercher des témoins. « Les gens ont afflué, pour m’apporter leur soutien, pour me calmer et me dire qu’ils pourraient témoigner », se rappelle-t-elle, très reconnaissante envers ses bons samaritains.

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« Certains hommes pensent que la rue leur appartient et qu’on n’a rien à y faire »

Le patron du bistrot lui donne spontanément la vidéo et l’emmène même déposer plainte. « Si je me suis installé dans ce quartier, c’est que je l’aime, et ce n’est pas possible qu’il s’y passe des choses comme ça. On ne peut pas lever la main sur une femme de cette façon », justifie-t-il auprès du Parisien. A l’unité médico-judiciaire, l’étudiante se voit prescrire un jour d’ITT (incapacité totale de travail). Ce samedi, Marie nous dit avoir encore des maux de tête et souffrir de douleurs aux cervicales. Surtout, nous confie-t-elle, Marie n’est plus à l’aise dans son quartier : « J’ai l’adrénaline et le stress qui monte quand je suis dans la rue… »

On parle régulièrement du harcèlement de rue et la violence de ce qui est arrivé à Marie illustre parfaitement le phénomène. « J’ai beaucoup de chance d’avoir pu récupérer la vidéo, c’est un bon outil pour le combat des femmes », revendique-t-elle un brin féministe. Elle conclut : « Le problème, c’est l’insécurité systématique que font subir les hommes aux femmes. Certains hommes pensent que la rue leur appartient et qu’on n’a rien à y faire ».

Source : Leparisien

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