Publié par Gaia - Dreuz le 1 juillet 2018

Ce qu’on retient des positions d’Emmanuel Macron, c’est qu’il est prompt à critiquer la laïcité et à mettre en avant son intérêt pour la transcendance et la foi religieuse.

On attend depuis longtemps le grand discours sur la laïcité promis par le président Macron. Mais, par petites touches, on commence à dicerner les contours de sa philosophie. Dans la nuit de mardi à mercredi, le vote serré d’une loi impliquant le retrait des associations cultuelles du champ des lobbies vient d’apporter une nouvelle touche – inquiétante – à sa vision de la laïcité.

En clair, désormais, toutes ces associations pourront faire avancer leurs idées sans que le public en soit informé clairement, puisqu’il est implicitement suggéré que les religions défendent l’intérêt général ! Déjà en octobre 2016, Emmanuel Macron parlait de « laïcité revancharde » ! A la même époque, il fustigeait le « laïcisme », selon lui une « version radicale et extrême », ajoutant même que « l’Etat est laïc, pas la société » ! Une incongruité puisque, justement, pour que croyants, athées et agnostiques puissent vivre ensemble, il faut au contraire que la société réponde aux exigences de la laïcité !

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Qu’entend-il par « version radicale et extrême » de la laïcité ? Pense-t-il, comme certains adversaires de la laïcité, qu’il existe « des laïcités » ? Il n’est pas besoin d’adjectif pour définir la laïcité. Car la laïcité, ce n’est pas une pizza. On n’y demande pas un supplément d’anchois, ou de retirer les olives. La laïcité n’est pas ouverte ou fermée, pas plus qu’elle n’est « al pesto » ou « 4 saisons ».

Quand, devant la fédération protestante de France, Macron déclare : « Nous avons besoin que vous restiez les vigies de la République », on ne peut masquer sa surprise qu’il demande à une catégorie de croyants de faire la sentinelle de la République. Et qu’a-t-il voulu dire devant les catholiques, lorsqu’il a évoqué le « lien entre l’église et l’Etat », selon lui abimé, et qu’il faudrait « réparer » ?

La loi de 1905 a non seulement mis un terme à l’ingérence des religions dans les affaires publiques, mais elle a aussi affirmé la liberté de pratiquer ou non sa religion, également affirmée, mais dans la sphère privée. D’un côté, on a donc le système français, universaliste, qui place avant tout l’égalité et ne reconnaît qu’une seule communauté, la République. De l’autre, le système anglo-saxon, multiculturaliste, qui revendique l’existence d’une juxtaposition de communautés.

Même si le président a déjà déclaré qu’il n’est pas « multiculturaliste au sens canadien » ce qu’on retient de ses positions, c’est qu’il est prompt à critiquer la laïcité et à mettre en avant son intérêt pour la transcendance et la foi religieuse. La laïcité implique une clarté qui, visiblement, pour l’ancien élève de La Providence, école privée catholique d’Amiens, se conjugue difficilement avec le « en même temps » macronien, et qu’il devra rapidement éclaircir.

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