Publié par Ftouh Souhail le 6 août 2018

Les relations diplomatiques entre le Canada et l’Arabie saoudite sont en crise depuis que le Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, a commencé à agir comme donneur de leçon envers les Saoudiens. Ryad expulse l’ambassadeur du Canada et rapatrie le sien. 

L’Arabie saoudite a annoncé, ce lundi 7 août 2018, le retour au pays de son ambassadeur basé à Ottawa en plus d’expulser celui du Canada, en réplique aux ingérences formulées par l’équipe du Premier ministre Liberal, Justin Trudeau.

Riyad a qualifié l’ambassadeur canadien, Dennis Horak, de persona non grata. Il a 24 heures pour quitter le pays et l’Arabie saoudite dit se réserver le droit d’adopter de nouvelles mesures.

L’Arabie saoudite suspend également toute nouvelle transaction commerciale avec le Canada.

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Des ingérences canadiennes inacceptables pour Riyad 

Sous l’impulsion des Frères Musulmans canadiens, très influant à Ottawa, l’administration Trudeau ne cesse depuis quelques mois de mettre son nez dans les affaires internes saoudiennes et soutenir des militants opposés à la monarchie.

Cette crise survient alors qu’Affaires mondiales Canada – équivalent du Quai d’Orsay en France- avait publié vendredi, le 3 août 2018, un message sur Twitter dans lequel il était indiqué que le Canada était gravement préoccupé par les récentes arrestations d’activistes pour les droits des femmes, notamment Samar Badawi, sœur de Raif Badawi dont la famille est réfugiée au Québec.

« Nous appelons les autorités saoudiennes à les libérer immédiatement ainsi que tous les autres activistes pacifiques des droits de la personne », avait déclaré l’ambassade Canadienne vendredi dans un communiqué publié sur Twitter.

Le gouvernement saoudien dit rejeter « catégoriquement l’ingérence d’autres États dans ses affaires intérieures ».

Le Royaume d’Arabie saoudite n’acceptera pas d’ingérence dans ses affaires intérieures, a confirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères après l’annonce du rapatriement de son ambassadeur. Sur Twitter, le ministère indique que la position du Canada est une violation grave et inacceptable des lois et procédures du Royaume.

« Il est très regrettable que les mots “libération immédiate” figurent dans le communiqué canadien», a aussi déclaré le ministère. « C’est inacceptable dans les relations entre deux pays. »

Selon le professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa Thomas Juneau, « personne n’aime se faire donner de leçons sur les droits de la personne par les Occidentaux, mais l’Arabie saoudite est particulièrement vindicative ».

Les Frères Musulmans canadiens sont très actifs dans les cercles proches de l’administration Trudeau contre le prince héritier, Mohammed ben Salmane, l’instigateur de réformes en profondeur en Arabie saoudite.

Parmi les cerveaux de cette crise d’ingérence contre les Saoudiens, Omar Alghabra le Secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères canadienne. Activiste communautaire de longue date dans les milieux islamistes, cet homme a travaillé sans relâche à travers plusieurs activités afin de soutenir des initiatives pour le compte des Frères Musulmans canadiens.

 

Le jeune ben Salmane fait tout pour diversifier l’économie et attirer les investissements étrangers dans le cadre de sa Vision 2030. Le visage actuel du royaume est en train de changer. Mohammed ben Salmane fait actuellement naître une toute nouvelle réalité en Arabie saoudite en imposant des réformes économiques, mais aussi sociales.

Les Frères Musulmans veulent renverser le régime au Royaume d’Arabie. L’Arabie saoudite, les Émirats, le Bahreïn, ainsi que l’Égypte classent cette confrérie comme une organisation terroriste mondiale.

Trudeau a déjà prié dans des mosquées tenues par des Frères Musulmans et il soutient leur organisation. Même le président du Congrès Musulman canadien, Mumtaz Khan, avait dénoncé ce soutien.

Justin Trudeau soutient l’organisation musulmane Islamic Relief, laquelle serait liée à des activités “terroristes” soutenues, selon les saoudiens, par le Qatar. Il avait aussi assisté à une conférence islamique parrainée par une organisation liée au Hamas. Il a partagé de nombreux repas avec les pires musulmans intégristes, dont Tariq Ramadan !

 

Par l’amateurisme de Trudeau, des emplois sont menacés au Canada

Riyad a annoncé un gel des échanges commerciaux entre les deux pays. Pourtant l’Arabie saoudite est un partenaire important du Canada dans la région.

Les Saoudiens prévoient d’annuler des investissements énormes au Canada cette année et de mettre à pied des travailleurs canadiens si les ingérences de Justin Trudeau perdurent.

L’argent fourni par l’Arabie saoudite profite à beaucoup d’entreprises et firmes canadiennes d’armements comme Terradyne Armored Vehicles et General Dynamics Canada.

En 2014, le gouvernement canadien et l’Arabie saoudite avaient conclu un important contrat pour la vente de centaines de véhicules blindés canadiens au Royaume. Le contrat avait été approuvé en 2016 par le gouvernement de Justin Trudeau.

Le contrat d’exportation de blindés de 15 milliards de dollars comprend la vente d’un nombre substantiel de véhicules d’assaut ainsi qu’un contrat après-vente de formation et de maintenance. Les employés de General Dynamics Land Systems Canada seront directement touchés par les mesures saoudiennes contre Ottawa.

L’Arabie saoudite a acheté à cette compagnie ontarienne 928 véhicules LAV 6, des blindés légers de dernière génération. Près de 40 % de ceux-ci, soit 354 véhicules, sont des véhicules standards de transport de troupes.

Le contrat suspendu inclut également 119 véhicules d’assaut avec tourelles munies de canons de calibre 105 millimètres, 119 véhicules antichars, et 119 désignés comme des véhicules de soutien de « tir direct » comprenant une tourelle à deux hommes et un canon à chaîne de calibre 30 millimètres.

Le reste du contract comprend des ambulances, des postes de commande mobiles, des véhicules destinés aux gradés ainsi que des véhicules de dépannage équipés de grues.

En plus de l’équipement militaire proprement dit, le contrat de General Dynamics, suspendu par l’Arabie saoudite, comporte un programme de soutien de 14 ans comprenant le réapprovisionnement en pièces et en munitions, la formation de troupes au Canada et en Europe et des équipes de maintenance sur place.

La Corporation commerciale canadienne (CCC), société d’État ayant fait partie de la négociation de l’entente, est restée muette sur la décision du gel des échanges commerciaux entre les deux pays.

Pour ceux qui travaillent en politique de défense ou en politique étrangère, ce contrat avec l’Arabie saoudite est primordial pour le gouvernement du Canada. Les Saoudiens ont le choix de se diriger vers des compagnies d’armement américaines.

L’Arabie saoudite, qui détient 25 % des réserves connues de pétrole dans le monde, est le premier pays exportateur de pétrole de la planète.

Selon le site de l’ambassade canadienne, le Royaume est également le deuxième marché d’exportation en importance du Canada dans la région. De plus, 15 000 Saoudiens étudient au Canada.

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Justin Trudeau est loin de pouvoir donner de leçons sur les Droits de la personne

Le gouvernement du Canada n’a aucune légitimité morale à agir de cette façon envers un pays souverain comme l’Arabie saoudite, surtout que Ryad fait face à des menaces internes de terrorisme et à une guerre régionale contre les mercenaires de l’Iran dans la région.

Alors que son pays est en situation de paix totale, le Premier ministre Libéral Justin Trudeau n’offre pas la protection nécessaire et les droits des populations autochtones du Canada.

Le Canada est critiqué pour la discrimination raciale contre les droits des peuples autochtones et Ottawa se trouve obligé de défendre son bilan devant un comité onusien.

Le Canada, qui a signé en 1970 la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, est critiqué par une dizaine d’organismes qui ont envoyé des rapports alarmants au Comité onusien pour l’élimination de la discrimination raciale.

Lors de son dernier examen en 2017, le Canada avait été blâmé pour son « taux disproportionné » d’incarcération d’Autochtones.

« Les hommes autochtones représentent toujours 22 % de la population carcérale fédérale et les femmes autochtones, 31 % », dénonce Emily Hill, directrice au Aboriginal Legal Services de Toronto. « Or, les Autochtones ne représentent qu’à peu près 4 % de la population totale du pays. »

Le comité onusien avait également critiqué le Canada pour absence de plans pour « éliminer la violence de toute sorte envers les femmes autochtones et pour protéger les enfants autochtones. »

Des filles des communautés autochtones sont souvent assassinées ou victimes d’agressions sexuelles sans que les coupables ne soient traduits devant la justice.

Le gouvernement Libéral de Trudeau ne fait rien pour améliorer l’accès à l’eau potable des populations autochtones, l’accès à de meilleurs services de santé et d’éducation en plus de l’accès à des logements adéquats.

Le Canada continue, selon Amnesty internationale, d’ignorer les revendications territoriales légitimes des autochtones et le gouvernement a plusieurs litiges face aux groupes autochtones comme celui du barrage hydroélectrique du site C, dans le nord-est de la Colombie-Britannique, qui viole les droits de cette population.

Une fois achevé, ce barrage du site C va inonder plus de 100 kilomètres des territoires autochtones et dévaster un environnement naturel crucial sur lequel dépendent la culture et le mode de vie de cette population vulnérable.

Les autochtones ont franchement assez d’entendre le gouvernement canadien se vanter devant l’ONU de son bilan des droits de la personne, alors que les droits de cette population sont violés quotidiennement.

Des autochtones canadiens pourraient même demander l’asile à l’étranger, suggère récemment un juge canadien spécialiste des Droits de minorités et des peuples autochtones.

La situation des autochtones au Canada – notamment leur relation avec la police – empêche d’exclure que certains d’entre eux puissent devenir des réfugiés à l’étranger, a écrit un juge québécois de la Cour fédérale dans une décision récente.

« Ce n’est pas seulement dans de lointains pays du tiers-monde que des individus ne reçoivent pas une protection adéquate de l’État » a souligné le juge Sébastien Grammond.

Il ne faut pas « présumer que des événements ayant lieu au Canada ne pourraient jamais constituer le fondement d’une demande d’asile dans un autre pays », a écrit le juge Grammond dans une décision dont la traduction française vient d’être publiée.

Le juge Sébastien Grammond, spécialiste du droit constitutionnel et du droit autochtone

« [On ne doit] pas banaliser la situation des peuples autochtones ni présumer qu’une protection adéquate leur est toujours accordée » avance ce professeur et ancien doyen de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.

« Un autochtone pourrait aller en France et demander l’asile politique en disant que le Canada ne le protège pas. Ce n’est pas parce que l’ensemble des autochtones canadiens ne sont pas tués à tous les coins de rue qu’il n’a pas besoin de protection. » ajoute Jean-Sébastien Boudreault, président de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

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