Un pasteur protestant écrit que certains transforment un peu vite l’adage réformé du sola scriptura en dogmatisme et en individualisme. En fait, Sola scriptura (l’Ecriture seule) est une affirmation récente, puisqu’elle date de la réforme.
Les réformateurs ont sans doute réagi par là à certaines prétentions de la scolastique médiévale qui mettaient quasiment sur le même plan que les Saintes Ecritures les écrits des Pères de l’Eglise et les dissertations des philosophes païens comme Aristote. Ils ont voulu affirmer la centralité de la parole biblique dans la réflexion chrétienne. Ce qui est tout à fait souhaitable. Mais, insiste le même pasteur, affirmer l’autorité de la Bible ne doit pas signifier qu’on élimine toute la tradition chrétienne qui a enrichi spirituellement les générations antérieures. Calvin lui-même tenait en grande estime les apports des pères dans les premiers siècles. Peut-on alors prétendre pouvoir tout comprendre, seul avec sa Bible et l’aide de l’Esprit Saint ? Peut-on être l’Eglise tout seul dans son coin, avec ses interprétations personnelles ? St Augustin disait : « Christianus ullus, christianus nullus ! » Un chrétien seul est un chrétien nul.
On lit souvent dans des commentaires sur Dreuz des remarques, parfois bien intentionnées, parfois agressives, de lecteurs se référant à la sola scriptura pour disqualifier des convictions catholiques. Regardons d’un peu plus près comment s’articulent ces argumentaires parfois directement recopiés des pratiques de lecture fondamentalistes américaines. Se sont-ils formés chez les jivaros réducteurs de têtes ? Car il est consternant de constater que certains lisent la Bible comme les musulmans lisent le coran, sans capacité de recul, et en réduisant la signification du texte à sa version littérale, oubliant toute contextualisation. Et comme les musulmans, ils accusent les autres – ceux qui ne lisent pas comme eux – d’avoir dévoyé la parole de Dieu.
Sur quoi s’appuie cette idéologie récente qui a en quelque sorte vitrifié la sola scriptura ?
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Les réformateurs avaient fait de la Bible la seule et unique référence de vie chrétienne, initialement en réaction à des abus de l’époque. Mais un processus réducteur se mettait parallèlement en mouvement. Le Concile Vatican II a lui-même recentré toute la vie de l’Eglise autour de la parole de Dieu. Ce n’est donc pas la Parole de Dieu qui est en cause ici.
Il se trouve que ce qui est devenu dans certains milieux le dogme de la sola scriptura non seulement n’a pas existé durant 15 siècles, avant la période de la réforme protestante, mais n’a pas non plus de réel fondement biblique. La Bible n’enseigne pas qu’elle sera la seule et unique base de la vie chrétienne !
2 Thessaloniciens. 2,15 : « Tenez ferme et retenez les enseignements que nous vous avons transmis soit oralement, soit par nos écrits ».
On oublie parfois un peu vite que les textes du nouveau testament sont nés en milieu d’Eglise, c’est l’Eglise qui a eu l’autorité de fonder les textes et non pas les textes celle de fonder l’Eglise. Il y a deux sources de la révélation : les Saintes Ecritures et la Tradition liée à l’autorité ecclésiale. L’Eglise instituée par Jésus Christ a reçu de lui le pouvoir de déterminer le sens et la valeur de l’Ecriture et de la Tradition.
Supposons que la Bible soit la seule et unique référence véritable, alors l’Eglise n’est rien pour un chrétien. Or l’Ecriture enseigne qu’il est nécessaire d’écouter l’Eglise. Matthieu 18, 17 : « S’il refuse d’écouter, dis-le à l’Eglise, et s’il refuse aussi d’écouter l’Eglise, qu’il soit à tes yeux comme un païen ».
Jésus s’adressant à ceux qu’il institue et à qui il confie la suite : Luc 10,16 : « Qui vous écoute m’écoute, celui qui vous rejette me rejette ».
Il donc clair que si l’on refuse d’écouter l’Eglise, on doit être considéré comme un païen et non comme un croyant authentique. Jean 15,20 : « S’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre ». Hébreux 13,17 : « Soyez à l’écoute de vos guides, et soumettez-vous à eux, car ils sont les veilleurs de votre âme ! ».
Paul dans sa lettre à Timothée 3,15 : « Tu sauras ainsi comment tu dois te conduire dans la maison de Dieu qui est l’Eglise du Dieu vivant et le pilier, le soutien de la vérité ». Ce n’est donc pas la Bible seule, mais l’Eglise gardienne des Ecritures qui est le pilier solide de la vérité. Elle a la responsabilité légitime de présenter la vérité de Jésus Christ, sans la laisser à l’interprétation individuelle et aléatoire de chaque individu. Ce qui garantit le sérieux de son rôle au cours du temps, c’est la succession d’autorité reçue des apôtres à travers les ministres ordonnés.
En effet, la Parole de Dieu n’est pas limitée à l’écrit biblique. La Bible appelle souvent la tradition orale « parole de Dieu ». Déjà dans le judaïsme, il en est ainsi, la Tora be alpe est essentielle, et Jésus lui-même s’est battu contre ceux qui voulaient enfermer la Parole dans la lettre. Si la Bible indique que la tradition orale est Parole de Dieu, la tradition apostolique est véridique, elle est avec l’Ecriture sainte l’une des deux sources fiables de la révélation.
Jean 17,20 : « Je ne prie pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui croiront en moi à travers leur parole ». Jésus a donc prié pour ceux qui deviendront croyants grâce à la parole et à l’enseignement des apôtres.
2 Thessaloniciens 3,6 : « Nous vous recommandons, frères et sœurs, au nom de notre seigneur Jésus Christ, de vous éloigner de tout frère qui mène une vie désordonnée et qui ne suit pas les instructions reçues de nous ». Et en 2, 15 : « Ainsi donc, tenez ferme et retenez les enseignements que nous vous avons transmis, soit oralement soit par écrit ».
Autre contradiction basique dans la philosophie du sola scriptura : la mort et la résurrection de Jésus sont datées autour de l’an 33. Ce qui veut dire que le contenu du livre de l’Apocalypse rédigé vers 95 ap. JC a été en gestation dans les communautés du 1er siècle. Par conséquent l’Eglise existait et méditait durant 60 ans avant que la Bible fût entièrement terminée. Forcément, la tradition orale guidait les croyants durant cette période, l’Eglise les enseignait sans la base écrite qui ne sera connue que bien plus tard. L’Eglise instituée mettait donc au point les positions doctrinales opportunes, d’autant plus qu’elle était souvent attaquée sur des questions de fond. La Bible ne pouvait pas être alors la règle pour se déterminer dans la foi, puisqu’il a fallu attendre encore 300 ans pour que soient officiellement déterminé quel serait le canon des Saintes Ecritures ! En effet, ce n’est qu’au 4ème siècle qu’un consensus est intervenu dans les communautés par rapport à la liste des Livres inspirés. Certains étaient acceptés ici mais refusés ailleurs. La didachè, les épîtres de Barnabé, le Pasteur d’Hermas, des écrits spirituels importants, ont été considérés un temps comme « bibliques » avant d’être laissés de côté plus tard. Le livre de l’Apocalypse lui-même a été suspecté avant d’être finalement intégré. Le canon de Muratori recense clairement en l’an 150 les livres fiables du Nouveau testament, alors que circulent des pseudo-évangiles influencés par la gnose et le désir de déjudaïser Jésus. Il a bien fallu une autorité ecclésiale pour déterminer ce qui est valable et ce qui ne l’est pas. Dans un tel contexte, comment se positionner avec certitude si on refuse l’autorité de l’Eglise ?
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Martin Luther après s’être séparé de l’Eglise au 16ème siècle a retiré de la Bible sept livres, de sa propre autorité : Tobie, Judith, Sagesse, Siracide, Barukh, ainsi que Maccabées et certains passages d’Esther et Daniel. On a donc retiré sept livres bibliques qui étaient reconnus auparavant depuis mille ans comme parties intégrantes de la Bible. Or ces livres censurés se trouvent dans la Septante ! Et le nouveau testament contient environ 350 citations tirées de la version grecque de la Bible, la septante. C’est la preuve que les auteurs inspirés du Nouveau testament reconnaissaient les sept livres de la septante rejetés plus tard au moment de la Réforme.
On comprend ainsi que c’est l’autorité de l’Eglise indivise qui a authentifié l’identité des auteurs des livres bibliques. Le canon biblique est éritablement né des directives de l’Eglise, il ne s’est pas autogénéré !
Lorsque l’arianisme a dévasté les milieux d’Eglise au 4ème siècle, l’Eglise a cherché comment apporter des garde-fous aux dérives et ce furent les définitions conciliaires ecclésiales qui recadrèrent le profil de Jésus Christ pleinement humain et pleinement divin. Les hérétiques utilisaient des passages bibliques pour étayer habilement leurs thèses déviationnistes, et il a fallu se servir d’outils philosophiques grecs pour se faire comprendre : ainsi le Fils de Dieu a été appelé homoousios, c’est-à-dire de même être que le Père, ne faisant qu’un avec lui. Ce que Jésus a incarné correspond totalement à la volonté aimante du Père.
Chose étonnante, le Nouveau testament nous dit que beaucoup de déclarations et de réalisations de Jésus n’ont pas été écrites. Jean 20,30 : « Jésus a accompli encore en présence de ses disciples beaucoup d’autres signes qui ne sont pas décrits dans ce livre ». Et en 21,25 : « Jésus a encore fait beaucoup d’autres choses. Si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde entier pourrait contenir les livres qu’on en écrirait ! ».
Tout n’est donc pas écrit dans la Bible ! D’ailleurs Jésus a demandé à ses disciples de prêcher la bonne nouvelle, pas d’écrire des livres. Il leur a recommandé d’enseigner en tant qu’Eglise. Que devient le dogme sola scriptura lorsqu’on lit en Actes 8, 30 : « Comprends-tu ce que tu lis ? L’homme répondit : comment le pourrais-je si personne ne me l’explique ? ».
2 Pierre 1,20 : « Sachez avant tout qu’aucune prophétie de l’Ecriture n’est affaire d’interprétation personnelle ! ».
Cette vision de la Bible seule référence était inconnue dans l’Eglise primitive et elle l’est restée durant des siècles. Toutes les Eglises, qu’elles soient latines ou orientales, reconnaissaient le rôle de l’Ecriture Sainte éclairée par la tradition ecclésiale. Certains courants protestants semblent revenus vers cette approche plus globale et moins individuelle.
Parmi les Pères de l’Eglise, écoutons ce qu’en pensait Basile le Grand : « Parmi les doctrines et les proclamations gardées dans l’Eglise, on tient les unes de l’enseignement écrit et les autres on les a recueillies de la tradition apostolique. Toutes ont la même force au regard de la piété. Si on essayait d’écarter les coutumes non écrites comme n’ayant pas de valeur on porterait atteinte à l’évangile sur des points essentiels ».
Athanase : « Paul se mit à dire : je vous ai transmis les traditions, conservez-les fermement. Avec le diable se trouvent tous les inventeurs d’hérésies illicites qui certes se réfèrent à l’Ecriture mais ne tiennent pas les opinions que les saints ont transmises ».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
Si je vous comprends bien, la tradition orale fait autorité puisque les textes bibliques et évangéliques sont issus de la tradition orale. Soit.
Vous négligez délibérément une référence majeure qui vous a été rappelée : « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice” … 2 Timothée 3:16
De ce fait, ce que l’Ecriture n’a pas retenu de la tradition des hommes n’est pas inspiré de Dieu.
Maintenant, vous pouvez préférer avec une large frange du christianisme la tradition des hommes à l’Ecriture, cela ne fait pas de la tradition une source utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la vérité…
“utile pour enseigner…”.Utile.U-ti-le. Ca ne signifie pas exclusif sauf erreur ?
l’expression “tradition des hommes”, abondamment exploitée par les évangéliques comme argument facile pour contrer la tradition mise en place par l’Eglise, n’a pas le sens que vous lui prêtez.
cette expression est celle que Jésus utilise dans un cadre bien précis: il s’en prend à certains des Pharisiens, légalistes, (pas tous!) pour condamner la pression qu’ils font peser sur les épaules des petites gens. Leurs manière d’interpréter les commandements est trop humaine, c’est à dire inspirée par le pouvoir qu’ils ont entre les mains, alors que la volonté de Dieu est la miséricorde, la compassion, le respect de chaque personne à son rythme. Cette tradition des hommes est contraire à celle de Dieu: ce qui contrarie le régime du Royaume, dit Jésus, c’est quand les grands font sentir leur puissance…Conclusion: qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous.
@ Abbé ARBEZ. Le problème posé par les traditions d’églises à ceux qui ne reconnaissent comme seule autorité que la Bible, est lorsque celles-ci entrent en contradiction frontale avec les enseignements de la Bible qui n’y font pas la moindre allusion. Les derniers débats autour de Marie ont mis cette réalité en évidence. Nous aurons, je l’espère, l’occasion de nous expliquer sur ce point. Je partage votre description des pharisiens (pas tous) mais je ne comprends pas ce que vous voulez dire ici que Jésus aurait dit: ” Ce qui contrarie le régime du Royaume, dit Jésus, c’est quand les grands font sentir leur puissance…Conclusion: qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous. Que voulez-vous dire ici? A quel passage faites-vous allusion?
S’il est effectivement sage de se soumettre (avec circonspection : islam = soumission) à une autorité écclésiale pour éviter les digressions interprétatives des Écriture bibliques, il faut aussi admettre que le prêt-à-porter spirituel ne sied pas à tous et que l’Esprit-Saint peut éclairer l’entendement de chacun selon leurs dispositions : Dieu révèlent à ses saints des connaissances qu’ils “ne peuvent partager” (oralement ou par écrit, sinon ça se saurait!).
“La foi du charbonnier” peut se révéler être un combustible pour le feu l’Enfer!
“Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu” peut être interprété par l’Église comme un devoir de rendre “un culte” à Dieu, et pour un homme de foi signifier rendre “son âme” à Dieu ; l’âme étant pour chacun la seule chose qu’il puisse rendre le jour de sa mort (rendre l’âme) et Dieu n’accueillant en son Paradis que les âmes purifiées par son fils…
Ceci étant, je partage volontiers votre autorité dans l’article éclairé ci-dessus.
Les positions reprises ici par l’Abbé ARBEZ ont le mérite de refléter exactement les positions de l’Eglise catholique et la pensée de l’Abbé ARBEZ sur ce sujet, à mon avis, fondamental. Celui-ci risque fort de susciter des réactions fortes. Pour ma part, je suis prêt à relever le défi qui, je le crains, risque d’être rude.
A la fin de son exposé, l’Abbé ARBEZ cite Athanase et, en guise de hors-d’oeuvre, j’aimerais en faire autant:
“Les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament sont la source de notre salut, à laquelle quiconque à soif peut toujours puiser. C’est par cette source seule que la connaissance de la vie éternelle nous a été transmise. Que personne n’y ajoute rien, que personne n’en retranche rien! Les Saintes Écritures sont divinement inspirées et suffisent pour faire entendre la vérité. “Occupes-toi de cette sainte lecture de la Parole de Dieu, et lis-la comme si elle était écrite pour toi personnellement. Aie pleine confiance en Dieu”. Athanase (295-373).
A bientôt,
Aucun problème avec cette belle citation!
Le respect de l’intégrité de la Parole (Bible) était essentiel à une époque où longtemps il a fallu recopier les textes inspirés, mot par mot. On comprend facilement l’interdiction d’ajouter ou de retrancher faite par Athanase. Aucun rapport avec les sujet que j’ai abordé, arguments et chronologie à l’appui. Ajouter et retrancher ne concerne pas ici les enseignements ecclésiaux déduits des saintes Ecritures et qui se développeront conformément au mandat donné par Jésus à ses apôtres institués!
@ Abbé ARBEZ. Puisque vous appréciez les belles citations, en voici encore quelques-unes qui rendent hommage au plus beau cadeau de Dieu aux hommes, sa Parole vivante et permanente qui traverse les siècles sans prendre une ride:
“Pourquoi nous est-il recommandé d’avoir recours à l’Ecriture Sainte? Parce que, depuis que les traditions humaines commencèrent à se manifester dans l’Eglise, il ne resta à ceux qui voulurent connaitre la vraie foi aucun autre refuge comme preuve incontestable des vérités du christianisme que la Sainte Ecriture, et la Sainte Ecriture seule suffit” Jean Chrysostome (344? 349?-407)
” Ni un iota, ni un trait de lettre ne peuvent disparaître, parce que tout est sorti de la bouche du Seigneur”. Clément d’Alexandrie (vers 150-vers 215)
“Toute l’Ecriture a été écrite par les doigts de Dieu, c’est-à-dire par le Saint-Esprit qui remplissait les hommes de Dieu. Je lis l’Ecriture comme étant écrite avec le sang de Christ. Nous puisons notre foi dans l’Ecriture seule, et cette source unique sert à l’affermir. Je ne veux pas que l’on prouve quoi que ce soit par des documents humains, mais par des oracles de Dieu. Lisez-nous ceci de la Loi, ceci des prophètes, ceci des Psaumes, de l’Évangile, des Épîtres, des Apôtres: lisez-nous et croyons! Augustin (354-430)
C’était avant la Réforme.
“De la suffisance des Saintes Écritures pour le salut: l’Ecriture Sainte contient tout ce qui est nécessaire au salut. Par conséquent, tout ce qui ne s’y trouve pas ou ne peut être prouvé par elle, ne doit être imposé à personne comme un article de foi, ou estimé nécessaire au salut”. (cité des 39 articles de l’Eglise Anglicane, chapitre VI).
Toute cette Ecriture Sainte est comprise aux livres canoniques du Vieux et du Nouveau Testament. Nous reconnaissons ces livres être canoniques et la règle très certaine de notre foi, non tant par le commun accord et consentement de l’Eglise, que par le témoignage et la persuasion intérieure du Saint-Esprit. Nous croyons que la parole qui est contenue dans ces livres est procédée de Dieu, duquel seul elle prend son autorité, et non des hommes. Et d’autant qu’elle est la règle de toute vérité, contenant tout ce qui est nécessaire pour le service de Dieu et de notre salut, il n’est pas loisible aux hommes, ni même aux anges, d’y ajouter, diminuer ou changer. (Confession de foi de La Rochelle 1559)
Quelle précision, quel souffle dans ces citations de personnes ou d’organisations qui, à des siècles de distance, sans s’être consultées, ont toutes découvert l’autorité et la puissance de la Parole de Dieu.
Et ce n’est pas tout. Voici encore quelques témoignages rendus à la Bible par des religieux, des scientifiques, des personnages politiques, des philosophes, des écrivains et même des athées:
http://alagloiredejesuschrist.unblog.fr/2015/01/15/citations-dhommes-celebres-relatives-a-la-bible/
Enfin, pour terminer, un avis de Jésus (non exhaustif) sur le sujet:
“Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage de moi”. Jean 5:39.
Le problème est que quand vous dites eglises beaucoup compreennent des choses différentes.
Pour l’un l’église est le batiment
Pour l’autre une “denominational institution” (institution confessionel = catholique protestant ….)
Mais qu’en est-il bibliquement ?
Le mot grec « ekklesia » désignait à l’origine la foule des citoyens, convoquée (réunie par appel) ou rassemblée pour discuter des affaires publiques.
L’ekklesia chrétienne est donc une communauté, assemblé de chrétien se réunissant pas amour du Christ.
Donc si dans un parc (ou n’importe ou) je me réunit avec un catholique, un protestant, un juif croyant, un evangelique pour discuter de notre passion commune pour le christ … Je suis dans une église, malgré les differences de points de vue qui doivent étre accepter par chacun car mineur en face du salut que Dieu nous as donné.
Charles Spurgeon grand prédicateur qui a amené bien des gens à Christ a dit et écrit:
” Ce n’est pas l’église qui détermine ce que dit la Bible, mais la Bible détermine ce que doit dire l’Eglise.”
Là on est à l’extrême d’une position défendue par l’auteur de cette critique frontale du monde évangélique!
Outre que les Saintes écritures canoniques soient source d’enseignement vivant car Parole de Dieu, elles sont le fil à plomb devant toute parole d’homme. Mais si la parole d’ homme vient à la contredire, le choix est vite fait!
Dans le livre des Actes, on voit les chrétiens de Bérée face à Paul , et ces derniers n’acceptent que ce que disent les écritures. Ils n’avaient pas encore le Nouveau Testament mais la Torah et les prophètes leur étaient connus.
Mais ce que Paul enseignait avait bien un fil à plomb divin… les Ecritures! Ils ont dit OUI.
Mais si toute parole d’homme est en elle même un fil à plomb spirituel??? C’est l’embrouille en tous points.
J’ai lu dernièrement que Pierre aurait cité Marie comme mère des croyants, et là je cherche en vain sur mon fil à plomb si Pierre a effectivement dit cela.
Mais dans ce long article, je ne vois surtout qu’un “J’accuse” anti-Evangélique qui se termine par une déclaration d’Anthanase qui condamne toute interprétation hors système, comme si les chrétiens évangéliques, visés, n’étaient que des individus hors église non enseignés, alors que ce sont en général les chrétiens les mieux enseignés au monde et que leurs églises connaissent des croissances impressionnantes, quand les vieilles églises connaissent dans les mêmes pays des désaffections impressionnantes.
Ils ne sont pas à l’abri de dire et confesser quelques fois des erreurs, mais la connaissance n’est pas l’essentiel de la foi, elle en est pourtant une nourriture essentielle,la proximité du coeur du Messie est elle tellement vitale pour chacun.
Dreuz ne serait il pas un peu trop dogmatique et dans les hautes sphères, quand le monde crève de la brutalité des hommes.
Mais vous abordez là un sujet riche et vaste!
J’essaie d’apporter ma petite contribution même si elle peut sembler aller à contre courant..
pourquoi parler “d’attaque frontale” des sensibilités évangéliques, à partir d’une analyse argumentée, alors que les commentaires évangéliques sur pas mal d’articles de Dreuz se complaisent dans des agressions frontales systématiques de l’Eglise catholique et de ses convictions.
deux poids, deux mesures?
attaquer l’Eglise catholique est très tendance de nos jours, vous êtes dans le vent.
C’est précisément ce que je déplore des cultes protestants : au lieu de regarder en direction de la foi commune et “de Christ” uniquement, les protestants se complaisent souvent à dénigrer essentiellement les catholiques comme s’ils avaient besoin de se convaincre qu’ils sont meilleurs Chrétiens ; il y a même des anti-papistes qui nient l’institution de l’Église par le Seigneur quand il dit “Pierre, tu est pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église” (Quoi de plus terre-à-terre et de plus solide que la pierre? Et ne sont-ce pas là des paroles d’Évangile?).
En bref, je ne trouve pas toujours leurs comportements très chrétiens : tout est perfectible, même l’Église catholique et le Pape. En attendant, les “homélies” protestantes sont laissées à la discrétion de leurs pasteurs sans regard d’une autorité ecclésiale, ce qui crée parfois des cultes déviants comme à Québec récemment avec des accusations de viols et d’extorsions portées contre un Révérend…
@ Alain Finie. Tout est perfectible (à commencer par moi-même). Sur ce point je vous rejoins entièrement. Par contre, depuis trois jours, on ne nous parle que de Marie sur Dreuz, alors que le chrétien que je suis recommande de se concentrer sur Christ. (Et je vous écris ces choses depuis l’Italie du sud ou nous venons de vivre il y a deux minutes une forte secousse sismique, la troisième en deux jours). Je reprends donc mes esprits. Vous avez raison aussi de souligner que certains milieux protestants peuvent être critiques mais certains milieux catholiques ne sont pas en reste non plus. Lorsque Jésus dit à Pierre: “Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirais mon église”, voici mon interprétation de ce passage controversé:
Tu es Pierre (c’est-à-dire le type qui va me renier trois fois), et pourtant c’est toi qui va lancer mon Eglise. Et effectivement, dans le livre des Actes, c’est Pierre qui prononce le discours de départ de l’Eglise à Jérusalem (pas à Rome) en Actes 2. Mais, si Jésus avait voulu instituer une succession apostolique pour diriger son Eglise, il l’aurait clairement dit. Or, que dit Jésus dans la suite du verset: “JE bâtirais MON église. Et si vous prenez la peine de relire le Nouveau Testament, vous verrez que les églises sont toutes des églises locales (Corinthe, Ephèse, Thessalonique etc…) sans aucun pouvoir centralisé. Enfin, ce que vous dites concernant un Évêque protestant à Québec est consternant, certes, mais ceci me semble beaucoup plus grave dans son ampleur: https://www.lejdd.fr/international/une-nouvelle-affaire-de-pedophilie-met-en-cause-leglise-americaine-avec-300-pretres-accuses-3733913
Bien cordialement,
@gigobleu : je vous ai bien lu et votre éclairage sur les Églises indépendantes des premiers temps messianiques est intéressant.
Personnellement je note que le Seigneur a parlé de SON Église et de SES Églises.
Quoi qu’il en soit, il me peinera toujours de savoir la chrétienté divisée sur des questions infiniment moins importantes que l’invasion du Diable dans notre Monde.
Si nous sommes tous aussi Chrétiens que nous le prétendons, restons unis au-delà des différences contre l’Adversaire commun, perfide, louvoyant et déterminé qui nous assaille de toutes parts.
J’apprécie beaucoup la modération de vos propos qui m’inspire le respect.
Erratum : Personnellement je note que le Seigneur a parlé de SON Église et “NON” de SES Églises.
@ Abbé ARBEZ. Je ne peux pas souscrire à ce que vous dites ici. Vous recevez régulièrement des commentaires solidement argumentés. Mais, lorsque ceux-ci vous mettent en difficulté, vous évitez soigneusement de répondre à l’argumentation ou la demande claire et précise qui vous est adressée. Exemple: vous avez dit dans votre article au sujet de Marie hier que Pierre, dans sa première Épître aurait dit d’elle qu’elle était mère des croyants. Il n’en est rien mais vous vous êtes bien gardé de rectifier. Dans le contexte d’hier, cela aurait pourtant été important. Errare umanum est perseverare diabolicum.
Vous filtrez le moucheron et laissez passer le chameau. Je vous répondrai sur la citation en temps voulu, c’est très secondaire. Je n’ai pas à passer d’examens avec vous ni à me justifier.
Les commentaires solidement argumentés? selon votre logique peut-être, mais c’est votre logiciel de base qui ne fonctionne pas. Des pages et des pages ne feront pas l’affaire.
Relisez bien mon article et faites l’effort de comprendre, d’autres l’ont fait, vous pouvez vous aussi.
Une question Alain, lis-tu le Talmud ?
Une question Paul : lis-tu “Le Nouveau Testament”?
Ce n’est après tout que l’Accomplissement du Talmud.
Le Chrétien que j’ai l’honneur indicible d’être vous exorte à nous comprendre mutuellement pour affronter ensemble ce de quoi Dieu nous a prévenu par la bouche de Ses (vos/nos) Prophètes.
Je vous souhaite de lire “Le Nouveau Testament” sous l’éclairage du Saint-Esprit.
Et merci à l’infini pour le Talmud.
@ Abbé ARBEZ. Rassurez-vous, j’ai parfaitement bien compris votre article et chacun appréciera par lui-même qui pratique l’esquive systématique. Il suffit de relire mes commentaires et vos réponses à ceux-ci.
Monsieur l’Abbé bonjour,
Au lieu d’une confrontation apocalyptique entre évangéliques et catholiques, il me semble que le mieux est de considérer qu’il y a débat et c’est très enrichissant d’y participer et d’étayer des positions. Pour ma part, je ne crois pas que l’Eglise soit l’auteur du canon biblique, elle n’a pas déterminé quels livres seraient appelés Ecriture, parole inspirée de Dieu mais elle a reconnus et découverts quels livres avaient été inspirés dès leur cocneption. Quelqu’un a dit : “un livre n’est pas la Parole de Dieu parce qu’il est accepté par le peuple de Dieu.Au contraire, il est accepté par le peuple de Dieu parce qu’il est la Parole de DIeu. C’est dire que Dieu confère au livre son autorité divine, non le peuple de Dieu qui reconnaît simplement l’autorité divine que Dieu lui donne”.
Il faut se rappeler qu’on ne peut bâtir sur autre chose que le fondement des apôtres et des prophètes (Eph 2:20), ces hommes que Christ avait promis de conduire dans toute la vérité, par le Saint-Esprit (Jean 16:13).
Le canon du N.T. a été tébali sur la base de critères sélectifs dont le principal était l’apostolicité car déjà, l’Eglise à Jérusalem persévérait “dans l’enseignement des apôtres ” (Actes 2:22).
A noter qu’Athanase d’Alexandrie (367) fournissait la liste des livres du N.T., elle correspond à la nôtre aujourd’hui. Or, c’était la plus ancienne liste (L.552).
@ Eric Perez. J’approuve votre commentaire rempli de sagesse et de bon sens. Et les disciples (imparfaits) de Christ sont confrontés à un problème. La vérité est intolérante. Lorsque Jésus déclare: “Je suis le chemin la vérité et la vie”, cette affirmation ne souffre aucune tolérance et aucune autre interprétation que ce qu’elle dit. C’est à prendre ou à laisser. Et ceux qui laissent contestent directement et frontalement l’autorité de Jésus.
Historiquement, c’est l’Eglise qui a décidé 300 ans après Jésus d’authentifier ou de rejeter respectivement les Ecrits inspirés, assistée comme prévu par l’Esprit saint pour sa mission d’enseignement, laquelle comporte la “Tradition” aux côtés des Ecritures Saintes, et précédant d’ailleurs leur statut canonique.
Dire que seule a existé l’autorité de la Parole biblique est donc une contre-vérité non seulement historique mais aussi théologique.
Si la sola scriptura est un problème parce que formulée à l’époque de la Réforme, que penser du Concile Vatican II formulé au XXème siècle…
De plus, qu’est-ce que l’Eglise?
Pour rappel, au temps de la Réforme, il y avait déjà au moins deux Eglises, l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. Et ces deux Eglises étaient loin d’être unies doctrinalement, il y avait déjà toutes sortes de croyances en leur sein, voir même des mouvements contestataires comme le mouvement vaudois, né au XIIème siècle.
@ Alain Finie
Les anti-papistes sont tous ceux qui ne sont pas catholiques romains et ce n’est pas l’institution de l’Eglise par le Seigneur qu’ils nient, mais ils ont simplement une autre interprétation du verset que vous citez.
@ Abbé Arbez
Pour ma part, ce ne sont pas les Eglises que j’attaque, mais les fausses doctrines.
Je pense d’ailleurs que nombreuses paroisses catholiques sont bien plus proches du Christ que certaines paroisses évangéliques ou protestantes…
Dommage que le nom du pasteur et ce qu’il a écrit ne soit jamais mentionné !
L’opposition entre “l’autorité” des écritures et celle de la tradition est artificielle et stérile. Elle sert à masquer la rivalité qu’entretiennent les différents courants du christianisme, elle est par conséquent d’ordre politique.
Ceux qui opposent les écritures à la tradition sont eux-mêmes sans le savoir des adeptes du concept de “tradition”, autrement comment pourraient-ils croire à l’action de l’Esprit-Saint sur ceux qui prêchent au nom de Jésus-Christ?
@ Helios d’Alexandrie
Vous êtes à mille lieues de la réalité. La rivalité vient de ceux qui détiennent la vérité. L’Eglise d’Orient est bien placée pour en parler, la rivalité étant inscrite dans son ADN …
Il y a ceux qui détiennent la vérité et ceux qui aiment la vérité. Ces dernier n’ont pas besoin de titre, de reconnaissance ni de poste d’autorité. Si vous saviez.
@ Hélios d’Alexandrie. De mon point de vue, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une opposition d’ordre politique mais plutôt spirituelle. Beaucoup de catholiques semblent plus préoccupés de suivre la tradition de leur Eglise et son cortège de dévotions (Marie et tous les Saints …) que de s’en remettre simplement à Christ et sa Parole. Nous avons eu droit ces derniers jours sur Dreuz à trois articles consacrés à Marie qui ont suscité de vifs débats (plutôt en défaveur des thèses catholiques) et maintenant un article qui essaye de nous convaincre que l’autorité de l’Eglise (catholique) prime sur celle de la Parole de Dieu.
@gigobleu …oui tout à fait…Quand les Pères de l’Eglise ou certains conciles comme celui de Vannes en 480 crachent sur les juifs, que St Jean Chrysostome les considèrent comme des criminels, qui se réunissent dans des synagogues qui sont des maisons de passe, des repaires de criminels, de démons, que les juifs sont des gorets et des marmottes, que Dieu les a toujours haïs et qu’il est de notre devoir de les haïr etc… et plein d’autres Pères de l’Eglise à l’identique… On se plaît à suivre ceux qui considèrent que la Sola Scriptura déjà constatée par bien des saints hommes serviteurs de Dieu comme vous l’avez cité hier, nous met à l’abri de ces sortes de faux prophètes faux enseignants faux hommes de Dieu qui en ont l’allure et le titre, mais qui ont induit le peuple de Dieu dans des chemins criminels…
@ Foisil. J’ai quand-même cité Chrysostome hier … ignorant, je l’avoue, son antisémitisme. Mais je n’ai pas cité Luther, connaissant le sien. Ceci dit, je ne vois pas la Réforme comme un mouvement de rupture nette mais plutôt comme un mouvement perpétuel qui existe depuis le tout début du christianisme. Depuis ses origines, il y a toujours eu des hommes fidèles à la Parole de Dieu plutôt qu’aux traditions et l’inverse, tant dans le catholicisme que, plus tard, dans le protestantisme. Par rapport au débat qui nous occupe ici je trouve que, pour le moment, le meilleur commentaire est celui d’Eric Perez.
Oui Gigobleu, Luther a été violent dans son anti-judaïsme de fin de vie…Contrairement à Calvin qui avait compris que la fin des temps verrait revenir le peuple juif et Israël dans le projet divin. C’est l’actualité, mais pour le coup quasiment tous les soi-disant Pères ont été plus que mauvais, criminels.
Sans Sola Scriptura, on a ce type d’enseignants canonisés qui a induit l’Eglise dans l’erreur pour de longs siècles; d’accord les protestants n’en sont pas sortis indemnes mais ils sont restés historiquement les amis du peuple juif à cause de leur proximité avec les Ecritures, et non avec l’ambiance de leur époque!
Je suis curieux de lire Eric Perez!
Je résumerai ma réponse de manière simple: la sola scriptura n’a aucun fondement biblique. La Bible ne demande pas d’être considérée comme la seule autorité. Jésus a confié des responsabilités à ses apôtres, il n’en a pas fait des perroquets. D’ailleurs durant les trois premiers siècles, ce qu’on appelle “la Bible” n’existait pas. C’est l’Eglise qui beaucoup plus tard a exercé son autorité légitime pour délimiter le corpus biblique, et entre temps elle a, conformément à son mandat reçu du Christ, donné ses enseignements inspirés de la Parole de Dieu. Le critère de réflexion est donc d’ordre ecclésiologique, du temps de l’Eglise indivise. Jusqu’au schisme en 1054, les Eglises orientales et l’Eglise latine avaient la même conviction.
Le critère de réflexion de l’Abbé ARBEZ (et de son Eglise) est d’ordre écclésiologique. Je propose un critère de réflexion plutôt christologique fondé sur l’autorité de la Bible. Jésus a, certes, confié des responsabilités à ses apôtres et ses disciples. Mais il ne leur a jamais transféré son autorité (“JE bâtirai MON Eglise …) Et durant la formation du Nouveau Testament, la Bible des premiers chrétiens était l’Ancien Testament. Et le Nouveau Testament tire son autorité directement de Dieu, comme l’a remarquablement mis en évidence Eric Perez dans son commentaire. Et, pendant le temps de formation du Nouveau Testament et avant la Réforme, des hommes et des Pères de l’Eglise ont toujours insisté sur l’autorité de la Parole prééminente sur celle de la tradition.
Enfin, la Bible ne fait pas de différence entre Jésus et la parole. Il s’agit d’une même réalité et d’une seule autorité: “Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu … Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père”. Jean: 1: 1, 14
@ Abbé Arbez
Bien sûr que la Bible existait, elle avait simplement moins de livres et on l’appelait plutôt la “Loi et les Prophètes” ou encore plus simplement “les Ecritures”.
Et Jésus s’y réfère de manière fiable montrant bien qu’il n’avait aucun doute sur la justesse de ces Ecritures. Jésus ne considérait pas son seul message comme suffisant, il trouvait important de l’appuyer systématiquement par des citations des Ecritures.
Après son avènement, c’est le Saint-Esprit que Jésus a envoyé pour nous enseigner, qui a complété les Ecritures en inspirant les livres néotestamentaires et en convainquant les chrétiens que ces livres s’ajoutaient aux Ecritures. Le concile n’a fait qu’officialiser ce que la plupart des chrétiens croyaient depuis longtemps.
Malgré cela, l’Eglise n’a jamais eu la même conviction depuis sa création, même dans les épitres, on voit qu’il y avait des dissensions entre ceux qui se réclamaient de Paul, d’Apollos ou de Pierre, preuve en est que la recherche de la vérité n’est pas accomplie, elle ne le sera que lorsque tous les chrétiens croiront la même chose…
Enfin, encore une précision importante en terme de définition:
“L’église”, c’est un bâtiment souvent majestueux.
“L’Eglise”, c’est l’ensemble de tous les élus de Christ.
“Une Eglise”, c’est un sous-ensemble de “l’Eglise” qui se réunit en un lieu précis.
“L’Eglise x ou y”, c’est la dénomination dans laquelle se retrouve une Eglise ou un regroupement d’Eglises sous-ensembles de “l’Eglise.”
De ce fait, aucune dénomination ne peut prétendre être “L’Eglise” et revendiquer une autorité doctrinale. Seul le Saint-Esprit a l’autorité doctrinale, et il l’a communique directement à chaque croyant, en les inspirants et en les conduisant vers différents ministères compétents que l’on trouve dans toutes les dénominations, qu’ils soient curés, abbés, pasteurs, anciens, évêques, théologiens ou même laïcs.
@ Alain Finie. Entièrement d’accord. Attention toutefois à ne pas enfermer celle-ci dans une dénomination particulière. L’Eglise de Christ est formée de ses membres dont il est la tête. Rien de plus, rien de moins. Et Dieu seul en connait précisément les contours. Lui seul connait ses brebis. Et un reproche que j’adresse à l’article ci-dessus est de laisser penser que l’Institution de l’Eglise catholique déterminerait le vrai du faux.
Il est vrai qu’avec le sola Scriptura nous avons eu tendance à diviniser le texte et tomber dans un fondamentalisme.
Jesus est la Parole vivante ! (Mt12v6)
ET l’Esprit Saint ? Sans la révélation de l’Esprit et la force de l’heritage nous tombons dans un fondamentalisme.
Sur un point je suis d’accord « un texte sans contexte est un prétexte ! »
@ Foisil. En tout cas beaucoup de protestants actuels sont sacrément influencés par l’ambiance de notre époque. (mariage homosexuel, pasteurs et pasteures homos et lesbiennes, camps “chrétiens” réservés aux homos). Si j’ai été élevé au sein du protestantisme, j’ai pris distance et préfère me définir simple disciple de Christ. Bref, je ne suis plus protestant mais je proteste encore aussi souvent que nécessaire.
@ Gigobleu Oh oui tout à fait d’accord… çà proteste bien peu encore chez les protestants historiques, sur les valeurs humaines, mais plus beaucoup, c’est le risque quand on écoute plus les hommes que Dieu, rien de nouveau sous le soleil.
Oui d’accord avec vous encore une fois, bien dilué, l’Evangile ne garde qu’une fadeur certaine, il a perdu sa force de transformation, sa puissance de vie..Donc toutes les doctrines des hommes deviennent acceptables pour chacun selon son choix.. Paul nous a prévenu à l’avance nous y sommes. A Timothée:” Cependant l’Esprit déclare clairement que dans les derniers temps, plusieurs se détourneront de cette foi parce qu’ils prêteront l’oreille à de beaux parleurs qui leur présenteront des doctrines inspirées par des démons.”
Et encore:”Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs.”
L’Eglise avec un grand E, l’Ecriture avec un grand E, en somme.
@ G6K. Je n’ai aucune raison de diviniser le texte biblique. Il n’a pas besoin de moi pour cela! Un texte sans contexte est un prétexte. C’est un jeu de mots. Je préfère dire qu’un texte sans contexte ou hors contexte est une demi vérité. Et une demi vérité reste un mensonge. Un ami disait: “Trop peu d’Evangile, cela vaccine les gens contre l’Evangile”. Trop de gens, hélas, sont vaccinés et meurent de soif à côté de la fontaine …
Le probleme en bref est l immaculee conception. Dogme recent 1950. Et que rien ne justifie dans les ecritures.
Mais nous sommes dans un domaine de liberte. Il suffit de savoir si une assertion vient de la Torah ou des midrashs.
Et que ce qui se concoit clairement s exprime consisement
Cet article est très révélateur de l’argumentation catholique anti-protestante, qui a été soigneusement peaufinée depuis cinq siècles. Outre les remarques condescendantes, voire méprisantes à l’égard des contradicteurs (jugés au mieux « bien intentionnés », mais influencés par les « pratiques fondamentalistes américaines » et si primitifs qu’ils ont été « formés chez les jivaros réducteurs de tête »), on y trouve une définition implicite de l’Eglise qui est largement à la source du problème. Pour les catholiques, l’Eglise n’est autre, en fin de compte, que l’institution catholique romaine (comme l’avait rappelé très clairement le cardinal Ratzinger dans sa déclaration Dominus Jesus en 2000), qui aurait été directement fondée par Jésus et perpétuée par la « succession apostolique ». Pour la plupart des autres, l’Eglise est l’ensemble de ceux qui reconnaissent Jésus pour leur sauveur et seigneur, l’aspect institutionnel n’étant que contingent, utilitaire et provisoire. Cette conception s’accorde bien avec cette parole de Jésus : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Il est important de garder à l’esprit que la définition du mot « Eglise » n’est pas la même pour tous. On comprend mieux ainsi, pourquoi l’auteur peut dire que « Luther s’est séparé de l’Eglise », tandis que d’autres diraient qu’il s’y est au contraire intégré plus avant !
Il y a par ailleurs dans cet articles quelques affirmations étranges. Ainsi Luther aurait-il « retiré de la Bible sept livres, de sa propre autorité ». L’auteur se garde bien de rappeler que ces sept livres ne figurent tout simplement pas dans le canon hébraïque – et il le sait très bien – mais il fait croire au lecteur qu’ils y figuraient, sous prétexte qu’ils sont inclus dans la Bible des Septante.
Le sophisme selon lequel « l’idéologie » de la Sola Scriptura est récente et n’aurait pas existé durant les 15 premiers siècles de notre ère est un peu gros. De deux choses l’une : soit les Ecritures nous ont été données pour que nous nous y conformions – et les rois d’Israël, déjà, étaient censés s’en imprégner – soit elles ne servent à rien. Si Etienne a pu expliquer le chapitre 53 d’Esaïe à l’eunuque éthiopien, c’est parce qu’il en avait reçu l’ordre et l’autorité du Saint-Esprit, non d’un clerc se réclamant d’une institution quelconque. Les Juifs de Bérée ont sondé les Ecritures pour voir si on ne leur racontait pas des bobards, et ils ont bien fait : ils ont appliqué avec bon sens le principe de la Sola Scriptura. On pourrait en dire de même de Jean Hus, de Pierre Valdo et d’autres moins connus qui ont précédé Luther d’un siècle ou de plusieurs, mais qui furent violemment persécutés. Evidemment, comme tout principe, on peut le pousser à l’absurde et aboutir à des âneries, mais là n’est pas la question. L’enjeu est en fin de compte l’amour de la vérité, et il n’y a pas de honte à rejeter sans état d’âme des traditions ou des dogmes qui sont manifestement contraires aux Ecritures ; et cela vaut pour toutes les dénominations, pas seulement pour le catholicisme. Monsieur Arbez prêche pour sa paroisse, c’est de bonne guerre, mais il faut en être conscient.
@skip
J’ajouterai à ce bel exposé que bien que le Vatican nous enveloppe, nous protestants et évangéliques, du titre “d’églises soeurs”, à y regarder de plus près c’est un mélo pour les médias.
Les chrétiens issus de la Réforme ne sont que des communautés ecclésiales, ce qui est très réducteur.
Et le principe de fond bien en retrait reste le même: Tous les chrétiens se retrouveront un jour dans la seule véritable église, celle de Rome.
On est loin de l’Eglise communauté des croyants nés de nouveau(Jacques 1:18 Par un acte de sa libre volonté, il nous a fait naître de nouveau par le moyen de la Parole de vérité, pour que nous soyons pour ainsi dire, les premiers fruits de sa nouvelle création.)
Donc la théologie venant de ces communautés ecclésiales reste à prendre avec des pincettes..
cet article est une réaction légitime à des incessantes attaques anti-catholiques consécutives à mes présentations.
attaques caricaturales contre les soi-disant fausses doctrines perpétuées par Babylone la grande prostituée et autres allégations élégantes typiques de certains milieux haineux anti catholiques.
tout cela en se cachant derrière le paravent dogmatique d’une mythique sola scriptura. En disqualifiant systématiquement les positions catholiques et en prenant la posture des donneurs de leçons avec une évidente malveillance anti-oecuménique, il ne faut pas vous étonner de recevoir en retour quelques mises au point certes dérangeantes pour vos prétentions, mais légitimes lorsqu’on est bassement attaqué dans ses convictions fortes de 2000 ans de continuité. Vous avez beau jeu de jouer maintenant les offensés alors que vous avez vous-mêmes mis le feu aux poudres. A votre place, je laisserais les orthodoxes exprimer librement leurs opinions orthodoxes et les catholiques leurs opinions catholiques sans traiter les uns et les autres d’attardés, d’idolâtres ou je ne sais quoi encore. Avant ce climat conflictuel que vous avez artificiellement suscité, je n’ai jamais agressé les positions évangéliques en tant que telles, je respecte les options différentes, mais qu’on ne vienne pas aujourd’hui en rajouter. Dreuz est un site chrétien, arrêtez votre cinéma, chaque sensibilité peut s’exprimer sans salir les autres.
« …Milieux haineux … bassement attaqué dans ses convictions catholiques… malveillance anti-œcuménique »… Vous prenez la contradiction pour de la haine,
Vous avez une conception bien particulière du débat contradictoire.
L’ « engagement œcuménique » que vous évoquez fait peur.
S’agissant des livres apocryphes, ce n’est pas Luther seul qui a déterminé quels livres apocryphes il convenait de retirer de la Bible comme n’étant pas inspiré. En effet, Philon d’Alexandrie (20 av-Jc-40 ap JC) a cité abondamment l’A.T. et a reconnu même sa division en 3 parties mais il n’a jamais cités les livres apocryphes comme étant inspirés.
Josèphe (30-100) les a exclus explicitement et a considéré que les livres de l’.A.T. étaient au nombre de 22, il n’ lui non plus jamais cités les apocryphes comme faisant partie des Ecritures.
Ni Jésus, ni les auteurs du N.Y. ne citèrent une seule fois les apocryphes ; en revanche, ils ont fait une abondante citation de l’A.T..
Lesé rudits juifs de Jamnia (90) n’ont pas reconnu le slivres apocryphes. Aucun canon ni synode chrétien ne les a reconnus comme inspirés et, ce, pendant 4 siècles. Luther était donc fondé à agir en s’inspirant de ce qui le précédait. il n’a rien inventé, la sola scriptura existait avant lui, il n’a fait que la remettre au goût du jour. D’ailleurs, nombreux furent le spères de l’Eglise qui s’exprimèrent contre ces livres (Origène, Cyrille de Jérusalem et Athanase). Jérôme, le grand traducteur de la Vulgate refusa de considérer les apocryphes comme faisant partie du Canon. Même pendant la Réforme, de nombreux érudits catholiques romains ont rejeté les apocryphes, tout comme Luther.
Ce n’est qu’en 1546 que les livres apocryphes se sont vus attribuer par l’Eglise Catholique romaine le statut de livres canoniques, c’était d’ailleurs lors du concile de Trente, un concile de la contre-réforme.
Luther était donc un perroquet des pratiques qui avaient eu cours avant lui, avec les Pères de l’Eglise, mais il a eu raison de réintroduire la sola scriptura qui a toujours eu cours car même Jésus a reconnu l’autorité des Ecritures dont il ne se dissocie pas et les apôtres ne se sont pas détachés del’autorité du Seigneur. Ce sont eux et les prophètes qui ont posé le fondement sur lequel nous bâtissons nos exhortations, homélies, sermons, etc. Seule l’Ecriture prime et est la règle infaillible de foi et de la conduite du croyant. Déjà, les croyants recevaient les paroles de Paul comme divinement inspirés (1 Thess 2:13).
@ Eric Perez
Je ne voudrais pas me faire votre perroquet mais je reste OK avec vous!