Publié par Gaia - Dreuz le 18 août 2018

Le tribunal a estimé que l’entreprise avait eu tort de mettre un terme à l’entretien d’embauche pour cette raison.

La justice lui a donné raison. Un tribunal suédois a estimé mercredi qu’une jeune femme musulmane avait le droit d’invoquer sa religion pour refuser de serrer la main à un recruteur à un entretien d’embauche. L’entreprise concernée a été condamnée à lui verser la somme de 40 000 couronnes suédoises, soit un peu plus de 3 800 euros, rapporte le New York Times.

L’affaire remonte au mois de mai 2016. Farah Alhajeh, aujourd’hui âgée de 24 ans, postule à un poste d’interprète dans une société basée à Uppsala, au nord de la capitale Stockholm. À son arrivée, le responsable de la société tend la main pour l’accueillir. Elle décline le geste, et le salue en posant la main sur le cœur. Surpris du refus, le recruteur lui indique la porte.

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«Un coup de poing dans la figure»

« Ça a été comme un coup de poing dans la figure, explique-t-elle. C’était la première fois que quelqu’un réagissait de la sorte, et ça a été difficile. » Irritée, elle se rend chez le Défenseur des droits suédois qui lui conseille de poursuivre son ex-potentiel employeur.

Dans son jugement, le tribunal estime que Farah Alhajeh a le droit de refuser une poignée de main grâce à l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH). Ce dernier, qui traite de « la liberté de pensée, de conscience et de religion », lui octroie ce droit, selon la justice.

L’entreprise a expliqué qu’elle ne voulait pas traiter les hommes et les femmes de manière différente et ne pouvait autoriser l’un de ses salariés à refuser une poignée de main. Ce à quoi le Défenseur des droits a répondu que la jeune femme musulmane ne souhaitait saluer de cette manière ni les hommes, ni les femmes.

Serait-ce possible en France ?

« Dans mon pays, on ne peut pas traiter différemment les hommes et les femmes. Je respecte cela, souligne-t-elle. C’est pourquoi je n’ai de contact physique ni avec les hommes ni avec les femmes. Je peux vivre selon les règles de ma religion tout en suivant celles du pays dans lequel je vis. »

Contactée par Le Figaro, l’avocate spécialisée en droit du travail, Eva Touboul, estime que la justice française n’aurait pas interprété l’article de la CEDH de la même manière. « Le Code du travail interdit la discrimination à l’embauche en raison de l’appartenance religieuse réelle ou supposée, mais refuser de serrer la main n’est pas forcément une manifestation religieuse », souligne-t-elle.

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En avril, le Conseil d’État avait validé le rejet de la naturalisation d’une Algérienne qui avait refusé de serrer la main à un représentant préfectoral lors de sa cérémonie d’accueil dans la nationalité française. Les services gouvernementaux ont estimé que le refus « empêchait qu’elle puisse être regardée comme assimilée à la communauté française ».

Source : Leparisien

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