Publié par Gaia - Dreuz le 19 août 2018

Depuis 48 heures, un navire des garde-côtes italiens avec 177 migrants à bord est bloqué au large de Lampedusa.

« Ports fermés, cœurs ouverts », c’est la devise de l’Italien Matteo Salvini depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur début juin. Cette fois encore, il refuse qu’un navire humanitaire ayant recueilli des migrants accoste sur les côtes italiennes. Ce qui est plus étonnant, c’est que ces exilés ont été secourus… par les garde-côtes italiens.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les garde-côtes de la Botte ont pris en charge 190 migrants sur leur bateau, le Diciotti. Ceux-ci naviguaient à bord d’une embarcation de fortune. Mais depuis 48 heures, le Diciotti erre au large de Lampedusa. Seules 13 personnes ont pu débarquer sur l’île italienne, pour être transportées en urgence vers l’hôpital.

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Imbroglio avec Malte

Car selon Matteo Salvini, ce sont les autorités maltaises qui devaient porter assistance à ces migrants. Les gardes-côtes italiens auraient outrepassé leurs prérogatives. Furieux, le ministre a demandé jeudi à Malte de mettre à disposition un port pour débarquer.

De son côté, La Valette indique que les 177 exilés et leur embarcation sont effectivement passés dans la zone de recherches et de secours maltaise (SAR). Mais ils auraient refusé toute aide et poursuivi leur chemin, direction Lampedusa.

Cette affaire n’est pas une première. En juillet par exemple, le Diciotti avait déjà désobéi au gouvernement italien en recueillant 450 migrants, entassés sur une barque de pêche entre Lampedusa et Malte. Le gouvernement exigeait, au contraire, d’attendre que Malte les prenne en charge. Après trois jours en mer, Matteo Salvini avait finalement laissé ces exilés accoster. Auparavant, il avait obtenu que d’autres pays européens en accueillent une partie.

Passe d’armes entre l’Intérieur et les garde-côtes

« Nous sommes des marins, des marins italiens. Nous avons 2 000 ans de civilité derrière nous et ces choses-là, nous les faisons », s’était défendu quelques jours plus tard l’amiral Giovanni Pettorino, commandant des garde-côtes, sans faire directement référence à l’incident.

Selon des médias italiens, le ministre des Affaires étrangères Enzo Moavero serait en train de négocier avec ses homologues européens pour signer un accord de répartition.

En Italie, des voix s’élèvent pour dénoncer cette affaire. Mauro Palma, garant des libertés dans le pays, a adressé une lettre à l’amiral Pettorino. Il y demande des « informations urgentes » sur une situation assimilable selon lui à une privation de liberté. Son courrier, précise-t-il, vise à protéger les migrants, les secouristes, mais aussi l’Italie « qui pourrait être appelée à répondre devant des instances internationales d’éventuelles omissions. »

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« Tous les bateaux utilisés par les migrants quittant la Libye ne sont pas adaptés pour ce voyage et sont automatiquement considérés comme en détresse, même s’ils ne sont pas en train de couler au moment du sauvetage », a commenté pour sa part Flavio Di Giacomo jeudi, porte-parole en Italie de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Source : Leparisien

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