Publié par Magali Marc le 20 août 2018

Maxime Bernier a une fois de plus suscité la controverse en utilisant son compte Twitter dans le seul but de mettre Andrew Scheer dans l’embarras.

Maxime Bernier est député de la Beauce québécoise pour le Parti conservateur du Canada. Il s’est présenté à l’élection à la direction du Parti conservateur canadien en 2017 et a terminé deuxième étant battu de peu par Andrew Scheer.

Mais Bernier n’a pas digéré sa défaite et depuis, il cherche par tous les moyens à nuire à Andrew Scheer. La vérité c’est que Maxime Bernier roule pour lui-même. Ce n’est pas ce qu’il dit qui fait problème, c’est le fait qu’il se fiche du fait que la controverse qu’il suscite offre à Trudeau et à ses journaleux-valets à Radio-Canada une occasion en or de fustiger les Conservateurs et de répéter le mantra à l’effet que « La diversité fait la force du Canada ».

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Rajoutant ainsi au cauchemar de relations publiques causé par sa position sur la gestion de l’offre, la récente déclaration de Bernier selon laquelle « toujours plus de diversité » est néfaste pour le Canada a provoqué une condamnation des médias sociaux, une campagne de financement libérale et une affirmation de Scheer, (obligé de le désavouer), selon laquelle l’ancien ministre du Cabinet ne parle pas au nom du parti.

 

La Gestion de l’Offre

En février dernier, Simon-Pierre Savard-Tremblay, chroniqueur des questions économiques, expliquait en quoi les prophètes du libre-marché présentent le « libre-échange » comme une « libération intégrale du consommateur, à qui on vend les différents accords comme une victoire indéniable pour son portefeuille, assimilant sa liberté à son pouvoir de consommer des produits rapidement périmés. On tente ainsi de séduire le consommateur à coup d’images évocatrices, comme celui d’une réduction du prix de la pinte de lait advenant la signature de traités qui entraîneraient l’abolition du système de la gestion de l’offre au Canada. »

Savard-Tremblay critiquait la position tenue par Maxime Bernier, lequel fait partie de ces «prophètes» du libre-marché visant à abolir le système de la « gestion de l’offre » des produits laitiers au Québec :

« Maxime Bernier parlait (lors de la course au leadership) quant à lui de « libérer le lait de poule », en référence aux œufs, au lait et à la crème, tous encadrés par l’État, qui composent cette succulente boisson du temps des fêtes. Plus qu’un discours démagogique, il faut avant tout y voir une victoire de l’imaginaire du court-terme. Il semble peu importer que l’agriculture soit un domaine complexe qui n’est pas à traiter à la légère (on parle tout de même de l’alimentation des gens), que le système de la gestion de l’offre a empêché bien des crises de surproduction en plus de protéger nos producteurs nationaux, et que son abolition mènerait au monopole de transnationales qui finiraient, elles aussi, par augmenter les prix des produits laitiers.

La gestion de l’offre est un système qui touche les producteurs de volaille, d’œufs et de lait. Elle permet la souveraineté alimentaire du Canada. Depuis le début de la décennie 1970, divers mécanismes ont été mis en place pour que l’offre puisse répondre à la demande des consommateurs. Il y a ainsi des quotas sur les importations, tout ce qui excède leur quantité prédéterminée étant soumise à un tarif très élevé. Le prix du lait est aussi fixé en fonction des coûts de production. L’État définit également le niveau cible que la production canadienne peut atteindre. C’est ce qu’on appelle le quota de mise en marché : est alors déterminé l’objectif à réaliser pour la production de lait dit de transformation. L’objectif est modifié en fonction des fluctuations de la demande. La Commission canadienne du lait achète et vend le beurre et la poudre de lait écrémé à un prix fixé, ce dernier servant de base pour les provinces, qui choisissent les prix à payer pour la transformation en produits dérivés tels que le yogourt, le fromage, la crème glacée, etc. Il faut aussi noter que le lait québécois est d’une grande qualité comparativement à celui produit par des vaches dopées aux hormones de croissance et traitées comme des machines à produire.»

Maxime Bernier a perdu l’appui des membres québécois du Parti conservateur en se faisant l’apôtre de la suppression de la gestion de l’offre des produits laitiers et cela a contribué à sa défaite devant Andrew Scheer qui a promis de la maintenir.

 

Le Multiculturalisme

Toujours occupé à jouer les troubles-fête, Maxime Bernier a récemment émis une série de Tweet s’attaquant au multiculturalisme forcené de Justin Trudeau.

Dans son Tweet du 13 août, il écrivait :

« Le multiculturalisme extrême et le culte de la diversité de Trudeau vont nous diviser en petites tribus qui ont de moins en moins en commun, à part leur dépendance envers le gouvernement. Des clientèles politiques qu’on achète avec les $ des contribuables et des privilèges».

Dans son Tweet du 15 août, Bernier disait :

« Le Canada à l’ère du multiculturalisme extrême des libéraux : pendant qu’une statue de John A. Macdonald est enlevée à Victoria, un parc a récemment été nommé en l’honneur du fondateur du Pakistan à Winnipeg. L’indépendance du Pakistan a mené à 1M de morts. »

Le lieutenant québécois du chef du Parti conservateur (PC) du Canada, Alain Rayes, a accusé le député de la Beauce de promouvoir un « agenda secret », et estime que le candidat défait à la dernière course à la chefferie doit se rallier au chef Andrew Scheer, ou envisager de quitter le parti.

Lors de l’Émission Midi info, sur les ondes de la radio ICI Première, M.Rayes, député de Richmond-Arthabaska, dans le Centre-du-Québec, a mené une charge à fond de train contre son collègue. « On voit un gars qui roule tout seul et qui fait sa cabale », a-t-il déclaré, après avoir précisé que le PC disposait déjà des instances internes où les députés peuvent partager leurs idées, mais que M. Bernier s’obstine à se tourner vers les réseaux sociaux.

Dans une déclaration publiée mercredi soir (15 août), après deux jours de silence, Andrew Scheer a rappelé d’entrée de jeu que « M. Bernier n’a pas de rôle officiel au sein du caucus » et « ne parle pas au nom du Parti conservateur ».

Le chef conservateur a toutefois rejeté les appels à éjecter Bernier du caucus conservateur mais a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec les politiciens de gauche et de droite lorsqu’ils utilisent la politique de l’identité pour diviser les Canadiens. Dans des déclarations ultérieures, Scheer a condamné les propos de Bernier en déclarant que « tant que nous nous respectons les uns les autres dans un pays démocratique libre et prospère, la diversité n’est pas une menace ».

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Conclusion

Maxime Bernier n’a pas tort sur la question du multiculturalisme, fer de lance des Libéraux de Justin Trudeau et idéologie qui encourage la diversité au détriment de l’identité nationale.

Mais il a tort de débattre via les réseaux sociaux d’un sujet sensible qui permet à Justin Trudeau de marquer des points auprès des groupes ethniques qui votent toujours pour les Libéraux, tandis qu’à un an des élections fédérales, les sondages donnent Andrew Scheer gagnant mais paradoxalement moins populaire que Trudeau parce que moins connu des Canadiens.

Un an en politique c’est une éternité. Si Bernier s’obstine à nuire à son chef, il va contribuer à faire le lit des Libéraux pour octobre 2019.

Scheer ne peut pas compter sur la dégringolade du NPD de Jagmeet Singh, car il y a peu de chance que les gauchistes se tournent vers les Conservateurs. Il lui reste donc le vote des Nationalistes identitaires au Québec et de ceux qui n’apprécient pas le viol des frontières canadiennes dans le reste du Canada.

Tout débat sur le multiculturalisme ne peut que susciter l’hystérie de Trudeau et des médias à sa botte.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources:

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