Jésus regagna en barque l’autre rive et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord du lac. Arrive un chef de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment: «Ma petite fille est à toute extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.» Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.
Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… –elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans aucune amélioration; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement. Car elle se disait: «Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée.» À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait: «Qui a touché mes vêtements?» Ses disciples lui répondaient: «Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes: “Qui m’a touché?”» Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait ce geste. Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Mais Jésus reprit: «Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre pour annoncer à celui-ci: «Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître?» Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de la synagogue: «Ne crains pas, crois seulement.» Il ne laissa personne l’accompagner, sinon Pierre, Jacques, et Jean son frère. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit: «Pourquoi cette agitation et ces pleurs? L’enfant n’est pas morte: elle dort.» Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’accompagnent. Puis il pénètre là où reposait la petite fille. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit: «Talitha koum», ce qui signifie: «Jeune fille, je te le dis, lève-toi!» Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait douze ans. Ils en furent complètement bouleversés.
Mais Jésus leur recommanda avec insistance que personne ne le sache puis il leur dit de la faire manger.
Destin de deux femmes
Habituellement, c’est l’évangile de Luc qui met en valeur la place des femmes autour de Jésus. Ici, l’évangile de Marc nous présente la situation de détresse de deux femmes, mais il nous fait aussi méditer sur notre fragilité en tant qu’êtres humains, créés à l’image de Dieu. Certes, nous sommes tous appelés à un avenir heureux en union avec Dieu, mais dans la vie quotidienne, nous sommes aux prises avec des situations éprouvantes.
En nous mettant face au sort de deux femmes, Marc nous montre l’intérêt que Jésus leur porte. Mais, de même que la Samaritaine représente toute la communauté de Samarie, ces deux femmes symbolisent chacune les problématiques des communautés du 1er siècle. Les plus anciennes comme les plus récentes, et nous allons découvrir pourquoi. A travers leur histoire personnelle, l’évangile nous aide à reconsidérer des problèmes ressentis sur le moment comme insolubles, et l’on pourrait faire le parallèle avec la crise que traverse l’Eglise de nos jours.
Il est principalement question de deux femmes, une toute jeune et une plus adulte. Paradoxe : la fille du chef de la synagogue, Yaïr, n’est pas encore femme, et l’autre, adulte, au contraire ne l’est déjà plus.
La plus jeune est à l’âge où la jeune femme s’éveille, et voici que prématurément elle se trouve à toute extrémité. Son évolution et son avenir sont brutalement compromis.
Quant à son aînée, l’autre femme, déjà mature, c’est l’inverse : sa féminité est également remise en cause, mais en raison de pertes de sang qui depuis douze ans la rendent impure et donc intouchable par un mari. Deux destinées, deux avenirs de femmes remis en question, et voici que Jésus va rendre à toutes deux leur vie et leur dignité, à partir d’une demande, d’une attente qui lui est manifestée. La situation d’échec va être, grâce à Jésus, parole du Père, retournée en situation de vie.
Nous voyons surtout ici combien la pratique de Jésus est centrée non pas sur des rites, mais sur les personnes et sur le bien qu’il peut leur apporter. Et la mise en œuvre du salut se fait tout autant en direction des femmes que des hommes : Dieu veut l’accomplissement
de chaque être humain et il agit à travers Jésus pour que tout obstacle à la vie soit levé.
Habituellement, dans la pensée traditionnelle sur le pur et l’impur, le courant passe en négatif, à partir du malade ou du mourant vers le bien-portant, et c’est pourquoi les observances veillent à mettre des interdits qui servent de barrières protectrices. Avec Jésus, la problématique s’inverse totalement : la vie circule au contraire en positif, à partir de sa personne qui rayonne de la Présence divine vers ceux et celles qui souffrent. Et c’est ainsi que Jésus les remet debout au nom d’une Parole qui est toujours bénédiction. C’est dans cette logique de vie que ces deux femmes sont prises en considération et réintégrées dans le circuit des vivants.
Lorsque Jésus dit à la jeune fille « talita koum, lève-toi ! » une femme peut naître en elle, alors qu’elle vient de traverser une mort à la fois biologique, sociale et spirituelle.
Lorsque, sentant qu’une force est sortie de lui, Jésus dit à l’autre femme qui a timidement frôlé la frange de son manteau : « ta foi t’a sauvée », celle-ci retrouve dans l’instant son intégrité féminine et sa santé. Nous constatons que la rencontre avec Jésus, avec son enseignement de vie, la force de l’amour qui émane de lui, a changé le cours des choses pour ces deux femmes situées à des étapes différentes de leur vie.
Mais tentons maintenant une deuxième approche de cet évangile, car il semble que ces deux figures féminines n’ont pas qu’une signification simplement individuelle. Ce texte porteur d’espérance en la résurrection a une portée encore plus grande que des guérisons individuelles. Son message n’a rien perdu de son actualité : dans la Bible, le sang, c’est la vie.
A travers le cas de cette femme adulte qui perd son sang depuis tant d’années et dont les forces s’épuisent, on peut penser tout d’abord à toutes ces effusions de sang qui affectent et appauvrissent notre humanité un peu partout dans le monde. Mais on peut également – à un autre niveau – y entrevoir une communauté ecclésiale de la période apostolique, qui, malgré des efforts soutenus au plan humain, ne parvient pas à résoudre la crise et à franchir les étapes de son développement. Seule la rencontre profonde avec le Christ insufflera la vitalité nécessaire et apportera des solutions de renouveau spectaculaires.
A travers le cas de la jeune fille tétanisée qui ne parvient pas à accéder à la maturité, on peut aussi imaginer toutes ces régions du monde saignées à blanc par des détresses de toutes sortes, stoppées dans leur développement, et qui par conséquent n’arriveront pas à offrir un avenir digne de ce nom à leurs enfants.
Mais on peut également évoquer ces jeunes communautés chrétiennes qui ont de la difficulté à passer à un niveau de maturité et de croissance supérieure, par manque de forces vives locales, sans dépendre d’un assistanat extérieur. Seule une relation au Christ plus vivante leur communiquera la synergie qui leur fait défaut et leur communiquera l’élan d’autonomie spirituelle dont elles ont besoin.
Admirons au passage la foi de la femme aux pertes de sang qui avec son immense confiance touche timidement les franges du manteau de Jésus. Lui qui n’est pourtant pas un magicien, va rendre justice à cette femme, elle sera aussitôt libérée du mal qui l’assiège depuis si longtemps.
L’attitude de cette femme peut également nous faire penser à tous ces gens éloignés de la foi et de l’Eglise qui, à l’occasion d’un événement (baptême, première communion, mariage, sépulture) effleurent un peu « dans la marge » le mystère de l’Eglise, dont ils attendent peut-être secrètement quelque chose pour leur existence. Ainsi, de cette frange de non pratiquants peuvent naître des prises de conscience et des retours à la foi.
Jeune fille lève-toi ! Koum C’est ici le même mot que pour dire ressusciter…
Par conséquent, ce qui parfois nous paraît à vue humaine sans issue, peut en fin de compte receler un espoir caché, que nous ne voyons pas, mais que Dieu connaît dans le secret de son cœur de père.
On pourrait méditer cette ancienne et belle hymne baptismale qui est de circonstance : Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’éclairera!
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
dans la bible le sang c’est la vie, dans le coran, l’appel au meurtre des juifs et chrétiens c’est la règle!
dieu merci, je ne suis pas né musulman!
merci l’abbé de nous rafraichir la mémoire.
Effectivement, pour allah, piller c’est prier.
Merci pour ce choix.
Texte très émouvant qui sert effectivement de rappel comme le dit Patphil et qui invite à la recherche de la Vérité. A noter que ceux qui ne fréquentent pas ou plus les églises sauf pour les événements cités ne sont pas tous des personnes sans Foi ou qui ont perdu la Foi. Il existe d’autres moyens d’exprimer sa Foi que de se rendre physiquement à l’office. Mais avec ce que vous expliquez dans votre analyse du Texte, votre église doit être pleine à craquer. On vient vous écouter, à la différence de certains ministres du culte dont les homélies sont aussi longues et pelantes que les sermons syndicaux du 1er mai ou que les bulletins météo de la VRT (qu’on est bien contents quand iz’ ont fini et qu’on ne sait pas ce qu’iz’ ont dit tellement qu’on est largués en moins de 10 secondes).
Remarquable que Jésus met les femmes sur un pied d’égalité à une épo
Remarquable que Jésus mette les femmes sur un pied d’égalité à une époque ou c’était loin d’être le cas même chez les Juifs.
Livre de la Genèse: “Dieu crée l’être humain homme et femme, homme et femme il les crée”.
AU SUJET DE L’USAGE DU SOLA SCRIPTURA
Chers Amis,
« C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Nous croyons au même Seigneur, parlons-nous avec profonde bienveillance.
Selon les théologiens réformés, aucun des Réformateurs n’aurait utilisé cette formule « Sola Scriptura » : on la déduit seulement de leurs écrits. Il est effectivement incontestable que les Réformateurs tenaient l’« Écriture seule » comme norme au sujet de la vérité révélée et de la pratique de la foi personnelle et communautaire.
Personnellement, je ne l’ai trouvée que dans l’introduction aux Canons de Dordrecht :
« s’étant après l’invocation du nom de Dieu obligé par un saint serment, qu’en ce jugement il [le synode] ne suivrait d’autre règle que la seule Ecriture sainte, et s’emploierait en la connaissance et jugement de toute cette cause, en bonne et saine conscience. »
Les Canons datent de 1619, et l’introduction est peut-être postérieure. On est un siècle après la Réforme.
On trouve par contre le Sola Scriptura explicitement mentionné au XIIIe siècle chez Thomas d’Aquin, dans son commentaire sur l’Évangile de Jean. Donc bien avant la Réforme. Voici la citation : Sola canonica scriptura est regula fidei (Seule l’Écriture canonique est règle de la foi). Elle est donnée ici avec la référence complète : http://www.philvaz.com/apologetics/a113.htm
Thomas Aquinas and Sola Scriptura – philvaz.com
Thomas Aquinas and Sola Scriptura. The Protestant/evangelical/Reformed apologist Tim Enloe writes in a thread on Gary Hoge’s (defunct) EZBoard on some Latin from St. Thomas Aquinas,
http://www.philvaz.com
Précisons au passage que Thomas d’Aquin est, pour Rome, docteur de l’Église : titre éminent s’il en est !
Eh ! bien, dans les deux cas ci-dessus, l’Écriture est mentionnée comme seule règle de la foi. Ces deux mentions de « Sola Scriptura », catholique et réformée, ont donc ici la même visée, et revêtent la même compréhension et la même valeur.
Le frère « Gigobleu » cite Augustin (sans donner la référence), encore bien antérieur à Thomas d’Aquin : « Nous puisons notre foi dans l’Ecriture seule, et cette source unique sert à l’affermir. » Merci Gigobleu.
Le Père Arbez, dans son commentaire du 17 août 16h24, place la Tradition « aux côtés des Écritures Saintes », et même il la regarde dans son article comme une 2e source de la révélation. Cela m’a longtemps choqué, en tant qu’évangélique, d’entendre ce genre de propos. Les Docteurs de l’Église tiennent donc le Sola Scriptura, mais sans exclure la tradition, au contraire, elle est pour eux un présupposé évident.
Y a-t-il contradiction ?
Partons d’une question majeure, qui reste ouverte dans la théologie évangélique. Cette question, ou plutôt cette problématique, est que si l’Écriture seule est la règle de la foi et de la doctrine, on ne nous dit pas quelle lecture de cette Écriture doit faire référence. Car ce qui est écrit est destiné à être lu. Cependant, depuis les origines, des docteurs de tous bords ont eu des lectures différentes du dépôt de la foi donné dans et transmis par les Écritures Saintes.
Alors, qui fallait-il croire quand surgissaient les ébionites, les marcionites, les pélagiens, les montanistes, les unitariens, les modalistes, les docètes, les ariens… ? Vers quels docteurs se tourner quand des personnalités « charismatiques », convaincantes, avancent des interprétations particulières susceptibles de conduire, rapidement ou dans le temps, à des déviances graves de toutes sortes ?
De tout temps, on a puisé dans la Tradition. Calvin, dans son Institution de la religion chrétienne, apporte des centaines de citations des Pères de l’Église. Que fait-il, si ce n’est en référer à la Tradition ?
Le frère « Gigobleu », lorsqu’il cite Chrysostome, Clément d’Alexandrie et Augustin, ne puise-t-il pas lui-même aussi au trésor de la Tradition ? Cependant, il faut relever qu’Augustin et Chrysostome 1) ont, sur bien des points fondamentaux de la foi, des positons manifestement catholiques, et non évangéliques (par exemple sur la table du Seigneur, où sa théologie est incontestablement celle de l’eucharistie catholique), 2) sont eux aussi, pour Rome, Docteurs de l’Église catholique.
La Bible est issue de la Tradition apostolique. Et la Tradition, continuée dans l’Église, vient nous dire l’Écriture. Autrement dit, elle la scrute dans la prière, la contemplation, la méditation et l’adoration ; elle l’explicite ; elle en développe le donné.
C’est d’ailleurs le sens étymologique du mot « tradition » : ce qui est donné, transmis, envoyé, livré, délivré, apporté, apporté, enseigné, laissé…
Comme il a été dit, l’apôtre Paul affirme que « la maison de Dieu est l’Église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité » (1 Tim 3, 15). Or, Jésus ne dit-il pas au Père : « Ta parole est la vérité » (Jn 17, 17) ? L’Église étant appui de la vérité, elle est ainsi aussi dépositaire de la Parole. Il nous faut réfléchir, nous évangéliques, à la portée d’une telle parole. Car Jésus a aussi dit aux Apôtres que le Saint-Esprit les « conduirait dans toute la vérité ».
Sola Sriptura ? Soit. Tout le monde est d’accord. Mais qui fait office de discernement et enseignement au sujet de la lecture cette Écriture, cette Parole ? À qui avoir recours lorsqu’apparaissent des divergences sur des thèmes cruciaux d’ordre théologique, éthique, anthropologique ? À Calvin ? À Luther ? À John MacArthur ? À Billy Graham ? À Benny Hinn ? À la Fédération évangélique de France ? À l’Alliance évangélique mondiale ?
Il nous faut admettre que le protestantisme et l’« évangélisme » sont plus que divisés ou éclatés, ils sont émiettés, voire pulvérisés en une multitude de bannières, dénominations, communautés, fédérations. Et que les doctrines les plus diverses et divergentes se côtoient sur des questions aussi importantes que la Trinité, la vie de foi, la souffrance, les mœurs, la démonologie, les modalités de la venue du Royaume de Dieu (dans le temps et à la Parousie)…
Aussi faut-il beaucoup d’humilité et d’écoute réciproque. Car les positions opposées se complètent très souvent et, en même temps, peuvent servir de régulation mutuelle. Quand nous aurons, pour nous-mêmes, répondu à ces questions de manière sérieuse et cohérente, nous pourrons interpeler le Père Arbez sur les positions catholiques, qu’il assume évidemment (tout comme chacun assume, habituellement, celles de la dénomination à laquelle il se rattache.)
@ Yaacov. Votre commentaire intelligent m’a rappelé un verset biblique important:
“Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la Parole de Dieu” Romains 10:17.
On pourrait éventuellement en déduire que la tradition, ce sont les chrétiens qui témoignent de leur foi mais le contenu de celle-ci, la conviction, nous vient de la Parole de Dieu. La Parole est sûre et infaillible mais la tradition, c’est-à-dire nous, les chrétiens, sommes imparfaits et donc faillibles. Dieu se sert donc de vases fragiles, faillibles et pêcheurs pour nous transmettre sa Parole vivante infaillible.
Nous pouvons avoir pleine confiance en Dieu et Sa Parole (qui est aussi Jésus, c’est la même chose), mais nous devons rester prudents concernant la tradition. En ce sens, je vous rejoins pleinement lorsque vous invitez à l’humilité et l’écoute réciproque. D’autant plus que, dans les faits, la tradition dont je parle ici ne concerne pas seulement l’Eglise catholique mais également toutes les autres.
L’analyse (méditation) qui nous est proposée apparait comme le rameau d’olivier de la barque de NOE…porteur d’espoir, car notre humanité est noyée sous le déluge des nouvelles quotidiennes qui diffusent haines, violences, et catastrophes telluriques ou techniques.
Essayons de nous rallier à ce message foncièrement “évangéliste” dont il nous faut remercier l’auteur.
Merci M. l’abbé Arbez de nous rappeler les textes des évangiles et de les commenter. Nous en avons bien besoin en ces temps chaotiques de désarroi et de violence. C’est comme un baume apaisant sur une plaie.
Merci beaucoup pour ces explications. C’est très intéressant.
sauf votre respest mon père MAIS ;…… Livre de la genèse ……???
Un livre écrit de la main de l’homme !!! Il y a quoi 2000 ans ans ????
Tout cela me laisse perplexe et dubitatif , ainsi que le coran ,bien sur !
Sauf que l’Evangile est un témoignage et que le Coran ne l’est pas. C’est une constitution et un programme politique totalitaire jusque dans la chambre à coucher. Quant à moi, je suis dubitatif sur le darwinisme et l’évolution. Non que le créationnisme soit totalement convaincant, mais la théorie de l’évolution est, comme le nom l’indique, juste une théorie dont la gauche s’est emparée afin d’en faire une vérité absolue t donc obligatoire sous peine d’exclusion. C’est juste une “vérité” qui arrange mais qui reste largement non vérifiée. Une théorie à trous donc, comme le Gruyère. De même que le réchauffement climatique anthropogénique. Donc sauf votre respect, mon père, etceteri, etcetera. Vous complèterez vous-même.
mais le (vrai) gruyère n’a pas de trous!
c’est l’emmental qui en a.
mais n’en faisons pas un fromage!
certes, écrit de la main de l’homme, et inspiré par Dieu, car ce que dit la Genèse est une désacralisation des croyances les plus répandues à l’époque de sa rédaction.
c’est une nouvelle constructive : sa cosmologie place Dieu à l’origine et l’homme au centre de l’univers. 6ème jour: vayehi erev, vayehi boker, yom hashishi: TOV MEOD!
cela était très bon.
une vision positive et engageante pour notre créativité et notre liberté.
Exact ! Et merci pour cette précision.
PS (sans jeu Demotte): je m’adressais en fait au (père) templier. Et pour les fromages, vous avez également raison. Nos pays sont presque voisins, mais ne se connaissent pas, pour ainsi dire, toujours bien. Ici, tous les fromages à trous à pâte dure sont des “grouillères” (comme on prononce à la belche), alors que c’est complètement faux. Un peu comme certaines marques de bâtons de crème glacée indiquent sur leur emballage “au vrai chocolat belge”, alors que ce chocolat n’a de belge que le nom.
@ Abbé ARBEZ. Merci de nous avoir rappelé ces deux belles histoires que nous rapporte l’Évangile de Marc.
J’aimerais m’attarder quelque peu sur un détail technique sur lequel nous passons la plupart du temps sans trop insister. Jésus et les Apôtres s’adressaient souvent aux foules au bord d’une étendue d’eau (le plus souvent un lac). A l’époque, pour s’adresser aux foules il n’existait aucun système d’amplification, or l’eau est un excellent conducteur du son. Ceci explique sans doute cela? Les discours de Jésus pouvaient aussi être prononcés sur une hauteur (une montagne, une colline) qui favorise aussi la dispersion du son. Et nous pouvons voir encore aujourd’hui dans nos églises des pupitres situés en hauteur duquel nos prédécesseurs prononçaient leur discours afin d’être entendus du plus grand nombre. Et il a fallu des siècles avant de découvrir les systèmes d’amplification dont nous bénéficions aujourd’hui.
Au sujet de la femme atteinte de perte de sang, je trouve remarquable que Jésus, pressé de toute part par la foule, a identifié son besoin. Il avait des centaines de sollicitations mais il a entendu précisément celle-là! Quel encouragement pour nous de savoir que Jésus est capable d’identifier et répondre à nos besoins individuels lorsque nous les lui exprimons du fond du cœur même lorsqu’il est sollicité par la foule. Intéressant aussi de remarquer que cette femme est remplie de crainte à l’égard de Jésus. Jésus avait (et a toujours) une réelle autorité qui inspire la crainte. Et c’est sans doute cette même crainte qui faisait dire à une internaute l’autre jour qu’elle priait Marie parce qu’elle avait peur de s’adresser directement à Jésus. Ce qui me rappelle ici une phrase célèbre du Pape Jean-Paul II: “N’ayez pas peur”. Mais Jésus, rempli de compassion, a répondu à cette femme avec douceur et lui a donné sa paix.
Une autre chose me frappe dans ces récits. Jésus insiste, à la fin, pour que l’on ne fasse pas de publicité autour de ses miracles. Nous avons une tendance, oh combien humaine, à nous concentrer sur les miracles, plutôt que sur leurs effets, pourtant beaucoup plus importants pour la suite de nos vies. Après avoir guéri la jeune fille donnée pour morte, Jésus demande qu’on lui donne à manger. Dans l’épisode de la résurrection de Lazare qui nous est rapportée en Jean, Jésus demande à ses disciples incrédules de rouler la pierre du tombeau, ensuite il ressuscite Lazare et enfin, il demande à ses disciples de le délier (puisque l’on entourait les défunts de bandelettes). Une leçon de ces histoires, c’est que Jésus nous demande de faire tout ce que nous pouvons parfaitement faire nous-même, sauf le miracle qui relève de sa capacité et autorité divine.
Pour finir et mettre un peu de légèreté dans nos propos, j’aimerais vous faire part d’une blague:
Cette histoire se passe dans une vallée Suisse. Une forte tempête s’y déclare un jour et les autorités suisses, connues pour leur parfaite organisation, s’emploient à évacuer la population devant une inquiétante montée des eaux. Mais un petit vieux refuse obstinément de quitter sa maison sûr que Dieu va intervenir et le tirer d’affaire. On lui envoie la protection civile pour le convaincre de quitter mais il s’obstine en affirmant que Dieu s’en charge. Ensuite, l’eau monte encore et les pompiers en canot viennent encore pour l’emporter. Mais, rien à faire, notre homme s’obstine prétextant que Dieu interviendra sûrement. L’eau monte et atteint le toit de sa maison. On envoie encore un hélicoptère pour tenter de le sauver, mais, sûr de sa foi, il refuse de monter dans l’hélico. Finalement, l’homme de foi finit par être emporté par les flots et se noie.
Arrivé au paradis, il est tout content de rencontrer enfin son Seigneur mais, encore choqué par sa mésaventure, il demande: “Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné dans la tempête?” Et le Seigneur de répondre: “Comment cela, je ne t’ai pas abandonné! Je t’ai envoyé la protection civile, un canot, les pompiers et un hélicoptère! …”.
@gigobleu : merci pour la blague, j’ai adoré, car elle reflète des réalités sur des actes de la Foi où beaucoup je pense, pourront s’y reconnaître.et quelque part, je m’y retrouve en elle ; en effet, combien de fois me suis-je dis : “Non, je ne vais pas faire ou dire ceci, j’attends un signe du Seigneur! “, ou bien :”Peut-être devrai-je faire ou dire cela ?”…. “Peut-être vaut-il mieux que je reporte à un moment plus propice?”, etc, etc… Alors que tout simplement, Dieu nous fournit la solution, nous guide, mais nous , à toujours chercher ailleurs ce qui est sous nos yeux dans son plus simple aspect, à n’envisager que les difficultés et les complications, nous passons à côté de la solution et ne voyons pas que le Seigneur est toujours à nos côtés, qu’Il nous donne tous les moyens pour nous sauver, qu’Il patiente et persiste parce qu’Il constate que l’on est encore dans l’erreur, que nous ne voyons rien, ne comprenons rien mais il s’évertue tout de même à nous en faire sortir…Cette blagounette nous fait passer comme des messages puisque l’homme en fait ne se base que sur sa foi jusqu’à en perdre la vie et refuse l’aide des hommes qui sont de “ce monde”, pour n’attendre de salut que de “Celui qui est aux Cieux”!…Pour finir, l’infaillibilité de sa foi le conduit au Paradis dans lequel le Seigneur, dans sa Miséricorde, ne tient pas rigueur au pauvre homme -qui a persisté dans sa foi jusqu’au bout- de ne pas avoir compris que les secours étaient envoyés par Lui…”Va, ta foi t’a sauvé”…L’auteur(e) de cette blague s’est sans aucun doute inspiré(e) de l’Évangile…Une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal!…En tous cas, en ce qui me concerne, cela m’a fait du bien.
@ Emmanuelle. Merci pour ce témoignage qui me rappelle aussi que tous les humains sont inter-dépendants. Nous avons tous besoin les uns des autres et bien souvent nous nous mordons et nous déchirons au lieu de nous aimer comme Dieu nous le demande. Lorsque j’enseignais des petits enfants, je leur demandais de dessiner leur plat préféré. Ensuite nous avions une petite discussion et je leur demandais d’ou venait la viande dans leur assiette? Les patates? La salade? Généralement, la première réponse qui fusait était: du magasin! Alors je leur expliquais que la viande avait été élevée par un éleveur, les patates et la salade par un agriculteur, l’assiette dans laquelle ils mangeaient dans une usine, les couverts dans une autre usine. La table sur laquelle était posée l’assiette était fabriquée par un menuisier, le verre dans une autre usine. Un camion apportait le tout au magasin. Ce même camion avait été fabriqué aussi dans une usine. Les routes étaient construite par les hommes … Bref, lorsque l’on y réfléchi sérieusement, tout le monde a participé au produit fini qui se trouve dans nos assiettes! Je terminais la leçon par quelques questions: Et qui a créé le bois pour construire la table et les chaises? Qui a créé les patates? Qui a créé la salade? Réponse unanime des cœurs d’enfants: Dieu! L’homme n’a rien créé. Il transforme ce qui existe déjà. Et, dans cette chaîne humaine, chacun participe à la mesure des talents reçus de Dieu.
“Nul ne naît de soi, ni ne peut vivre seul, sans l’aide qu’il reçoit et qu’il donne, sans l’amour qu’il reçoit et qu’il donne”. Denis de Rougemont (écrivain et philosophe suisse)
Lorsqu’on parle de Jésus, tout le monde est uni et les commentaires sont apaisés.
Il est le chemin, la vérité et la vie.
parenthèse , ds les grandes lignes
2 questions à Mr l’Abbé :
(1) Est-ce que cette force dont parle marc aurait-elle agit pour que Jésus ne soit pas souillé ( lévitique 15 ,…) parce que ds ce cas il aurait été impur jusqu’au soir et n’aurait pas pu intervenir pour (2) “l’enfant qui n’a que 12 ans donc qui semble t-il n’es pas ds sa majorité (bat-mitsvah) et à laquelle il lui prend la main … .
Comme l’histoire du lépreux (qui se trouve au milieu de la foule , donc admit ) touché par Jésus ( il sait qu’il peut le toucher car ce lépreux est pur “puisque étant couvert de lèpre” ( …lev 13: 13 & 14 : 8 . ) etc .
Qu’en pensez-vs merci par avance de vos réflexions , car je crois que vs êtes un homme de foi .
– D’ieu vs bénisse !
Je crois que sans abandonner les prescriptions en matière de pureté légale, Jésus les relativise: il met la personne au centre du débat.
C’est pourquoi il n’hésite pas à apporter la guérison à un homme paralysé pendant le culte de la synagogue afin de faire comprendre que soigner un souffrant c’est honorer le Dieu vivant pleine d’amour et de compassion, et qu’on ne peut jamais séparer piété et service des autres. Plusieurs récits d’évangile insistent sur cet aspect réaliste non pas pour dévaloriser les repères issus de la loi de Moïse, mais pour en renforcer l’objectif final qui est l’accomplissement du salut offert gratuitement par Dieu. Jésus déplace les impératifs et les priorités, et en ce sens, il rend service à l’expression religieuse pour la décanter de traditions secondaires et d’habitudes routinières.
Ce qui m’a toujours frappée dans cette parabole, c’est le lien entre ces deux femmes dont l’une est guérie pendant que Jésus va guérir l’autre. Deux femmes dont l’une se meurt à 12 ans et l’autre meurt à petit feu depuis 12 ans.
Deux femmes que Jésus appelle d’une façon unique .
Je ne crois pas qu’il dise « Ma fille / thugater mou » à une autre femme dans la Bible. Quant au terme araméen « talitha » qu’il utilise pour éveiller la jeune fille, il est unique aussi.
Or ces deux femme gravitent autour du chef de la synagogue. Elles disent peut-être de quoi souffre , à cette époque, la religion juive sclérosée : logorrhée et anorexie ? Contre ce double mal, Jésus apporte le bon pain de la Parole qui rassasie.
Mais pour obtenir ce bon pain, deux conditions sont requises : l’aveu et le passage par la mort.
Ces deux conditions ne symbolisent elles pas le baptême ?
@ Loco. Intéressante remarque. A première vue, on ne discerne pas le baptême dans ce texte. Mais votre analyse donne à réfléchir. Vous dites que, pour obtenir le bon pain de la Parole, deux conditions sont requises: l’aveu (autrement dit repentance?) et le passage par la mort (symbolisé par le baptême qui est mort à soi-même, purification et renaissance en Christ).
A la lecture d’Actes 2: 37-38, il me semble que nous devons encore rajouter deux conditions requises en vue du salut et des promesses qui s’y rapportent:
1) Ils eurent le cœur vivement touché (prise de conscience initiale indispensable à l’écoute de la Parole).
2) repentez-vous (reconnaissance de notre état de pêcheurs face à la sainteté de Dieu et désir radical de changement, l’aveu).
3) Soyez baptisés, pour le pardon de vos péchés (en pratique, cela signifie pas de baptême = pas de pardon. Lors du baptême on meurt en Christ pour renaître en nouveauté de vie).
4) Résultat: et vous recevrez le don du Saint-Esprit.
Il y a un autre texte ou apparaît clairement en filigrane le caractère indispensable du baptême pour le salut. En Jean 3: 1-6, nous est relatée l’histoire d’un pharisien (donc un religieux), qui vient trouver Jésus de nuit (pour n’être pas vu des hommes?). A la question existentielle du pharisien, Jésus apporte deux réponses:
1) Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut VOIR le royaume de Dieu. C’est une étape essentielle de la foi que les Eglises Évangéliques ne cessent de mettre en avant et qu’elles estiment suffisante pour être sauvé (si tu crois dans ton cœur etc… on connait la chanson …). Cette étape, indispensable certes, permet de comprendre la Parole de Dieu et de VOIR le royaume. Mais il y a une deuxième étape fondamentale qui engage cette foi:
2) Si un homme ne naît d’eau (le baptême) et d’Esprit (sa conséquence), il ne peut ENTRER dans le royaume de Dieu. Il y a donc, selon ce passage, deux étapes essentielles, simultanées et complémentaires au salut. Il s’agit dans un premier temps de voir le royaume mais il s’agit aussi, dans un deuxième temps, d’y entrer.
Jésus lui-même a parfaitement résumé l’affaire lorsqu’il déclare en Marc 16:16:
“Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné”.
Et je suis parfaitement d’accord d’admettre que cette compréhension et explication du texte biblique est très éloignée de nombreuses autres doctrines relatives au salut et au baptême telles qu’elles sont enseignées dans diverses églises.