Publié par Abbé Alain René Arbez le 22 août 2018

Face aux scandales récents de la pédophilie en Pennsylvanie et au Chili, le pape François publie une lettre dénonçant ce fléau, mais certains commentateurs estiment que ce message est trop vague.

Pourquoi ne pas mentionner explicitement la culture homosexuelle qui a facilité les passages à l’acte dans certains milieux d’Eglise sans qu’il y ait eu en temps voulu les réactions appropriées d’une hiérarchie trop hésitante et timorée ? En tout cas, les médias se sont abstenus, ces derniers jours, de préciser qu’en Pennsylvanie les 300 prêtres impliqués (dont beaucoup sont décédés) concernent une période de 70 ans et non pas de quelques années.

La pédophilie est omniprésente dans de nombreuses institutions : religieuses, sportives, éducatives, tant en Occident que dans les régions d’Amérique, d’Afrique, d’Orient et d’Asie. Dans le monde islamique, ces pratiques existent fréquemment, il suffit de lire sur son site le témoignage de Sami Aldeeb Abou Salieh, docteur en droit, pour découvrir à quel point les écoles coraniques (madrassas) sont touchées par le problème, sans que les parents ou les autorités ne réagissent.

A en croire les médias, seule l’Eglise catholique serait concernée par les abus sexuels sur enfants. A partir de dénonciations publiques légitimes et utiles, des campagnes sont aussitôt orchestrées pour discréditer non seulement les prêtres, mais l’institution ecclésiale elle-même au plus haut niveau. Il n’est pas nécessaire d’être grand sociologue pour subodorer des arrière-pensées politico-culturelles derrière ce ciblage systématique et unilatéral.

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Résultat de cette information partielle et partiale : l’Eglise catholique apparaît, pour l’opinion publique, comme la principale responsable de cette redoutable criminalité envers les enfants. Or, contrairement à d’autres Eglises ou à d’autres institutions, l’Eglise catholique a pris des mesures radicales à la demande du pape Benoît XVI pour livrer à la justice civile tout ecclésiastique qui profiterait de sa position d’autorité pour abuser de mineurs. A cela s’ajoute la sanction immédiate de retour à l’état laïque pour les clercs délinquants sexuels, reconnus coupables de crime de pédophilie. Des instructions préventives strictes ont également été adressées aux évêques.

Bien entendu, ces mesures énergiques relativement récentes n’effacent aucunement l’aspect intolérable des actes commis dans les décennies précédentes, cela ne retire rien à la souffrance des victimes ; de plus, ces mesures ne justifient jamais le fait que des actes gravissimes aient été occultés par des membres de la hiérarchie.

Mais il faut reconnaître que – heureusement – la situation actuelle a changé, même si le climat séciétal pansexualiste s’amplifie. Le recrutement des candidats au presbytérat passe désormais par des contrôles de personnalité approfondis, des analyses de motivation, incluant la présentation du casier judiciaire, afin d’éviter l’intrusion d’individus douteux dans des ministères exigeant une droiture morale absolue. On sait que les pervers pédophiles cherchent instinctivement à approcher les enfants par toutes les opportunités professionnelles possibles : éducation, religion, sport, internat, etc. En cas d’abus avéré, les évêques sont tenus d’obliger les coupables à se dénoncer au Procureur ou à le faire eux-mêmes.

Par conséquent, ramener aujourd’hui ces problématiques du respect de l’enfant à la seule Eglise catholique relève d’une stratégie qui vise d’autres objectifs. Les données historiques factuelles sont là pour le rappeler : pour prendre un seul exemple, au Canada, il y a eu dans les années 60-70 autant d’agressions dans les internats anglicans que dans les institutions catholiques.

Accusation à l’ONU contre l’Eglise catholique par le Comité des Droits de l’Enfant :

Mais voici qu’à Genève, sous la pression des lobbys LGBT et des pro-avortement, un « comité des droits de l’enfant » de l’ONU s’en est pris violemment au Saint Siège, affirmant que l’Eglise catholique ne faisait rien pour endiguer la pédophilie sur son terrain. Le représentant du Saint Siège, surpris par cette accusation contraire à la dynamique en cours, a dit prendre acte de la notification, mais s’est étonné de voir le même comité donner des instructions à l’Eglise pour qu’elle révise sa position sur l’avortement !

Sans déresponsabiliser ni faire diversion aux questions légitimes, il est pourtant indispensable de s’informer objectivement sur les divers pôles historiques de la pédophilie.

Rappelons le profil-type du pédophile : dans 98% des cas, les abus sexuels envers les enfants sont pratiqués non pas par des ecclésiastiques, mais par des hommes mariés. (Les statistiques américaines, comme européennes, indiquent une infime fourchette de d’ecclésiastiques identifiés comme pédophiles, même si ce pourcentage quel qu’il soit est évidemment inacceptable.)

Il ne s’agit pas ici de dédouaner l’Eglise catholique de ses responsabilités dans les abus sexuels d’enfants. Mais il faut prendre conscience que se focaliser sur cette seule institution ne correspond pas à la réalité. Ainsi, dans la mouvance libérale des années 68, il existe deux figures significatives du protestantisme anglo-saxon et francophone qui ont joué en Europe un rôle décisif dans l’extension de la pédophilie à une époque où les idées libertaires se banalisaient :

1/ le pasteur John STAMFORD,

pendant près de 25 ans, cet ancien ecclésiastique protestant britannique a édité un magazine connu dans certains milieux addicts au sexe, « Spartacus », donnant des indications sur 150 pays, notamment dans le sud-est asiatique, où la misère incite de jeunes enfants à la prostitution. Sous prétexte de renseignements de voyages pour homosexuels, ce guide a fonctionné comme réseau de pédophilie international.

Par une enquête menée en Grèce en 1996 suite à des voyages organisés par Spartacus, la police a découvert que 500 petites filles et 200 petits garçons grecs avaient disparu en 5 ans, et que des enfants importés de pays de l’est étaient également livrés à la prostitution. Curieusement décédé subitement en 1995, juste avant son procès, Stamford avait plusieurs fois été inquiété par la justice, suite à des plaintes de l’association Terre des Hommes abouties seulement après douze ans de procédures et d’atermoiements.

Le guide Spartacus a continué d’exister après ces événements. Un site suisse pour la Librairie Le Centaure indiquait alors que le nouveau guide serait la prolongation du précédent, avec les mêmes services, par conséquent avec des indications pédophiles pour prédateurs en vacances…

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2/ le pasteur Joseph DOUCE,

mystérieusement assassiné en 1990, le pasteur Doucé a d’abord été le fondateur d’une société secrète d’extrême droite. Il a créé ensuite le centre du Christ libérateur à Paris, lieu d’accueil et d’écoute pour homosexuels et pédophiles, qui a fonctionné durant de nombreuses années. Le côté accueil a sans doute joué son rôle positif, mais sa caution de pratiques condamnables a eu des conséquences significatives.

Il a mis sur pied quantités de petites associations, et a entretenu des contacts avec les milieux néo-nazis, dont des proches de La vieille Taupe, éditeur de Roger Garaudy.

Pendant des années, il a administré « Gaie France magazine » journal ouvertement pédophile, en lien avec le néo-nazi Michel Caignet.

Toutes ces filières font entrevoir des ramifications entre milieux fascistes et pédophiles, entre filières commerciales marginales et militants libertaires issus de l’ultra-gauche comme de l’extrême droite.

Mais il y a surtout le climat de libération sexuelle d’après mai 68, qui a induit des pratiques contraires à l’éthique sur la base du relativisme moral dominant, et l’effacement progressif des critères spirituels. La militance du genre a accentué sa contribution à l’effacement des repères.

La lutte contre la pédophilie a encore beaucoup de champs d’action à investir, et l’Eglise catholique comme d’ailleurs l’Eglise protestante, ont pris résolument –

au nom de leur attachement à la dignité humaine – le parti de la défense des enfants et des jeunes en danger.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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