L’histoire de Marie Curie se confond étrangement à celle de son époux Pierre, pourtant derrière la réussite d’un homme se cache bien souvent le destin hors norme d’une femme,dans l’ombre.
Marie Curie dans une interview imaginaire se livre à nous sur sa vie de femme juive et polonaise dans cette société affranchie et française. (Marie Curie n’était pas juive, pourtant, elle n’a pas été élue à l’Académie française des sciences, probablement en raison des rumeurs selon lesquelles elle était juive (et elle ne l’était pas). Et le fait d’être une femme n’a pas non plus aidé).
Maria Salomea Sklodowska est née à Varsovie le 7 novembre 1867.
Après les décès de sa mère et de sa soeur, elle se réfugie dans les études où elle se révèle particulièrement brillante. En 1891, elle part pour Paris où elle débute des études de physique au sein de la Faculté des Sciences. Elle fait partie des (seulement) 23 femmes inscrites à la fac dans ces années-là.
Elle finit première de sa promotion et obtient un an plus tard une licence en mathématiques en étant classée deuxième.
En 1894, elle rencontre le professeur Pierre Curie, spécialisé dans l’étude du magnétisme ; ils se marient en juillet 1895.
Marie Curie débute l’écriture d’une thèse sur l’étude des rayonnements produits par l’uranium. Son mari l’aide à l’approfondissement des travaux d’Henri Becquerel.
En 1898, ils découvrent le polonium et le radium, respectivement 400 et 900 fois plus puissants que l’uranium.
Ces recherches leur valent un Prix Nobel et Marie Curie est la première femme à obtenir cette distinction.
Pierre Curie meurt en 1906. Elle reprend les activités de son mari et le remplace en tant que professeur à la Sorbonne, ce qui fait d’elle la première femme à enseigner dans cette université.
Elle devient directrice d’un laboratoire universitaire dans lequel elle favorise la candidature de femmes chercheuses ou étudiantes.
Au cours de l’année 1911 éclate l’ « Affaire Langevin » où elle se voit accusée de mener une liaison avec Paul Langevin, physicien et homme marié.
L’opinion publique s’enflamme, la presse nationaliste misogyne la brocarde. En dépit du scandale, elle reçoit la même année le prix Nobel de chimie pour ses recherches et ses travaux et devient la première personne à obtenir deux prix Nobel : la presse française ne commente pas l’évènement.
Marie Curie fonde un institut où elle découvre en 1920 les vertus thérapeutiques du radium dans la lutte contre le cancer.
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Sa fille Irène, ainsi que son gendre, Frédéric Joliot, l’accompagnent dans ses travaux et les poursuivront. Mais la savante apprend au début des années 1930 qu’elle est atteinte d’une leucémie et meurt en 1934.
En 1995, ses cendres, ainsi que celle de Pierre Curie, sont transférées au Panthéon à la demande de François Mitterrand.
Mais comment s’adresser à Marie Curie, cette femme est une telle légende française avec une histoire tellement riche et controversée ? Elle a toujours fait honneur à la France. La France ne lui a parfois fait payer très cher.
Marie Curie, bonjour, peut-être devrais-je dire Maria Sklodowska, votre nom de jeune fille polonaise, juive, racontez-nous votre enfance. Etiez-vous une petite fille avide de savoir ?
Marie Curie : Mes parents, mes frères et sœurs et moi habitions Varsovie. qu’il faut savoir, c’est que la Pologne était une terre occupée pendant ma naissance et bien avant, partagée entre plusieurs royaumes. A Varsovie, elle ne s’appelait d’ailleurs plus la Pologne, mais pays de la Vistule.
Nous, nous avons eu le droit à l’occupation russe, je dirai même la colonisation russe. A l’école, on nous apprenait en cachette l’histoire et la langue polonaises, qui avaient totalement disparu des programmes. Alors oui, j’aimais connaître et comprendre tout ce dont on me parlait. A la maison, j’avais papa qui était professeur de mathématiques et de physique et maman, institutrice qui en remettait une couche. J’étais à bonne école pour la science.
Mais alors, pourquoi êtes-vous venue en France ? Etait-elle à ce moment-là plus attractive dans l’univers de la science ?
Marie Curie : Je ne sais pas si les femmes françaises s’en rendent compte, mais la France était surtout le pays où le droit des femmes n’était pas bafoué ! Le droit aux études supérieures, j’entends. Je savais que je pourrais étudier sans être clandestine et être diplômée, ce qui n’était pas le cas à l’Université de Varsovie.
Après la mort de ma mère, ma sœur nous avait déjà quittés pour rejoindre Paris et des études de médecine. Je l’ai rejointe dès que j’ai pu. La Sorbonne évidemment, était une université qui rayonnait mondialement pour la qualité de sa recherche dans le domaine des sciences. J’ai été licenciée en mathématiques et en physique. On m’a alors chargée d’une étude sur les propriétés magnétiques et l’un des professeurs les plus en vue sur le sujet enseignait à l’Ecole de Physique Chimie Industrielles. Je l’ai consulté et nous avons passé énormément de temps sur le sujet.
Il s’agit bien sûr de Pierre Curie. Il vous a aidé oui, mais ne vous a pas lâché. A la fin de votre année, alors que vous étiez rentrée en Pologne, il vous a écrit plusieurs lettres. Si vous me permettez d’être indiscret, je vais en lire un extrait : « Nous nous sommes promis (n’est-il pas vrai ?) d’avoir l’un pour l’autre au moins une grande amitié. Pourvu que vous ne changiez pas d’avis ! Ce serait cependant une belle chose à laquelle je n’ose croire, que de passer la vie l’un près de l’autre, hypnotisés dans nos rêves : votre rêve patriotique, notre rêve humanitaire et notre rêve scientifique. » Un peu timide, le garçon, en tout cas, on ne peut pas dire que ce soit un grand séducteur. Alors, qu’est-ce qui vous a plu en lui ? L’idée de pouvoir mener l’utile à l’agréable et de parler science à longueur de journée ?

Marie Curie : Et sur ça, il a tenu sa promesse. Nous travaillions pendant toutes nos journées et nos soirées. C’était notre manière de voyager à nous. Nous allions sur des sentiers encore inconnus et on faisait la lumière dessus, à deux. Quand le Comité du Prix Nobel avait oublié – volontairement il y a fort à parier – mon nom lors de l’attribution, à Pierre, moi et Henri Becquerel, il a su faire réparer cette erreur. Alors, Pierre n’était peut-être pas un grand séducteur, et tant mieux mais c’était un rêveur. Tous les deux, nous étions des rêveurs, pour qui les prolongements désintéressés d’une entreprise, celle de la recherche, étaient si captivants qu’il nous devenait impossible de consacrer des soins à nos bénéfices matériels.
Nous vivions, c’est vrai, de manière spartiate. Nous travaillions sur des minerais contenant de l’uranium, sur des kilos et des kilos de matière, afin de dénicher d’autres substances, le polonium et surtout le radium. Il fallait un minerai immense, plusieurs dizaines de kilos pour trouver une quantité infinitésimale de radium. C’était un travail exténuant que de transporter les récipients, transvaser les liquides et les remuer pendant des heures, au moyen d’une tige de fer, la matière en ébullition dans une bassine en fonte. Il fallait voir notre laboratoire, une baraque de planches, au sol bitumé et au toit vitré, protégeant incomplètement contre la pluie, dépourvue de tout aménagement. Quand un des nos collègues allemands est venu nous visiter, il a cru à un coup monté, la comparant à une étable ou un hangar à patates. Mais voilà ce dans quoi nous travaillions.
Le 19 avril 1906, un drame vous touche. Pierre est renversé par un attelage de chevaux et vous laisse seule, vous, vos deux enfants et vos tubes de radium. Et vous faites preuve d’une force de caractère incroyable puisque vous n’abdiquez pas. Vous reprenez les cours de Pierre à la Sorbonne, faisant de vous la première femme à enseigner dans le supérieur en France.
Marie Curie : Et ça n’a pas été une affaire facile. Je peux vous dire qu’il y avait une tripotée de successeurs qui ont voulu me mettre des bâtons dans les roues. Et toutes les excuses ont valu. Je partais avec de sacrés handicaps. Moi femme, moi juive, moi polonaise. Qu’à cela ne tienne, cela m’aura valu deux Prix Nobel. En France, je n’ai pourtant pas réussi à rentrer à l’Académie des Sciences, battu par un homme évidemment, Edouard Branly.
Car la question n’étant pas tant ce que j’avais fait que qui j’étais. A l’étranger, ce n’était pas la même histoire. J’ai reçu en 1911 un deuxième prix Nobel, en chimie cette fois. Einstein lui-même m’avait envoyé tout son soutien dans une lettre qui m’a beaucoup touchée. Albert Einstein s’est engagé pour me soutenir. Il a tiré la langue, comme il savait le faire à tous les réactionnaires de toutes les soi-disant démocraties avancées.
Vous n’étiez pas revancharde. On dit que vous auriez sauvé près d’un million de vies pendant la guerre. Comment vous y êtes-vous prise ?
Marie Curie : Comment aurais-pu je l’être, avec les horreurs de la guerre ? Vous oubliez que la science ne va pas sans la philosophie. Nous ne sommes pas que des têtes laborieuses. Ce que nous voulons, c’est améliorer le monde de nos concitoyens. Vous devriez relire Auguste Comte et sa thèse du positivisme. Moi-même en Pologne, il m’inspirait déjà beaucoup. L’homme ne peut découvrir que les lois de la science et non celle de l’absolu. Cela faisait déjà beaucoup ! Je suis de ceux qui pensent que la science a une grande beauté et je suis heureuse de consacrer ma vie à mieux comprendre le monde.
La question, pendant cette guerre, qui était elle, affreusement abominable, était donc comment sauver ces malheureux soldats. Je n’avais pas découvert les rayons X, mais j’en maitrisais la théorie et la pratique et je savais que la radiologie serait utile sur des blessés de guerre, à qui on faisait généralement de la chirurgie sans savoir quoi ni où chercher. J’ai donc recensé tous les appareils disponibles en France, formé une petite équipe de manipulateurs de la Croix Rouge et équipé des voitures et nous sommes partis sur le front. Dans ces voitures, nous avions tout le matériel prêt à être installé, alors que la dynamo de la voiture servait à alimenter les rayons X.
En France est sortie à cette époque une affaire qui a défrayé la chronique, celle de votre liaison avec Paul Langevin, un élève de votre mari. Etait-elle vraie ?
Marie Curie : Je peux dire que j’ai bien vu de quoi les journaux à scandale pouvaient être capables, comme d’inventer et de publier une correspondance entre cet homme et moi pour vendre leur papier et tout simplement me décrédibiliser. Je vous le répète, j’étais femme et étrangère, cela faisait trop pour beaucoup. Et ne parlons pas de cet antisémitisme qui rodait dans toutes les couches de la société. On devrait penser à être moins curieux des personnes que des idées qui ont, elles, contribué à faire changer le monde. Ma fille a très bien compris cela, elle a su être curieuse dans le bon sens, en continuant nos recherches et en découvrant que la radioactivité pouvait être artificielle. Enfin, ma petite-fille, Hélène aura fermé le clapet de tous ces médisants, en rencontrant le petit-fils de Paul Langevin et en l’épousant, comme ça, pas d’histoire.
Votre fille, Irène, même passion et même destin pour la science, même fin tragique, celle de la leucémie à cause de la trop grande exposition aux substances radioactives. Dire que vous manipuliez toutes ces substances sans vous rendre compte forcément de leur dangerosité.
Marie Curie : Nous avions tant de choses à trouver sur ces nouvelles substances, nous foncions tête baissée. C’était difficile d’imaginer que le fruit de notre travail, ce que nous manipulions tous les jours et avec quoi nous vivions, pouvait au final, se révéler être un diable. Je crois que personne ne se méfiait.
Le radium passionnait les foules. Partout dans le monde, il faisait rêver. Moi la première. Il avait comme quelque chose de magique. J’étais fascinée par sa fluorescence que rien ne pouvait arrêter. Nous étions persuadés qu’il avait des vertus curatives. C’est pourquoi il est devenu une substance à la mode jusque dans les années 40, je crois. On va donc traiter les tumeurs dès 1901, mais aussi les verrues, l’acné, l’herpès, l’eczéma. Dans les années 1910, les médecins rédigent à la chaîne des ordonnances de radium pour l’arthrite, l’hypertension, le diabète ou les sciatiques ; le lumbago et le diabète. On pensait aussi qu’il tenait chaud, il a été utilisé dans la layette pour bébé, les vêtements de ski, les crèmes de beauté, les eaux minérales pour rajeunir.
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Vous avez obtenu deux prix Nobel, vous êtes l’épouse, la mère et la belle-mère de prix Nobel. Dites donc, la barre est haute pour entrer dans la famille Curie. Vous avez fait de la science une entreprise familiale. Ca vous a rapporté au moins ?
Marie Curie : Du prestige, oui bien sûr. De l’argent, non, mais ce n’est pas ce que nous cherchions. Pierre aimait dire que nous étions des chercheurs, et non des profiteurs. Des rêveurs, je le redis, qui ont envie que leurs recherches profitent au public. Mais nous n’avions déposé aucun brevet, n’avons mis aucune entrave à ce que d’autres poursuivent notre travail.
Non, je n’étais pas riche. A tel point que, quand le radium est devenu populaire, il est aussi devenu cher, plus cher même que le diamant. Je n’avais pas forcément les moyens de m’en procurer et j’avais beaucoup de mal à lever des fonds pour financer la recherche. C’était incroyablement difficile et long, et que dire des nombreux blocages ?
Peut-être que nous, rêveurs ne méritons pas la richesse. Toutefois, une société bien organisée devrait assurer à ses travailleurs les moyens efficaces d’accomplir leur tâche dans une vie débarrassée des soucis matériels et librement consacrée au service de la recherche scientifique. Car dans la vie, il n’y a rien à craindre mais tout à comprendre. Que serions-nous sans la curiosité de l’esprit ?
Source : 1.Alliance
Elle n’était pas juive.
Qu’est-ce que c’est que cet entretien bidon ?
@Vincent Jappi,
Et juive ou non, pourquoi un entretien imaginé pour une personnalité aussi immense que fut Marie Curie serait qualifié de Bidon ?
Cela vous aurait plû pour quelqu’un d’autre… Mais envisager qu’elle serait juive, alors l’entretien devient bidon,
Comment devons-nous comprendre une telle réaction hargneuse ?
D’autant plus que cet article a été rédigé par « Jean-Marc Sylvestre » qui ne peut pas être qualifié de « falsificateur » ou d’accointance judéophile.
D’autant que cet article a été publié sur le journal « Atlantico » pas forcément pro-juif, non plus !
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l’information économique sur TF1 et LCI jusqu’en 2010 puis sur i>TÉLÉ.
Aujourd’hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/marie-curie-en-france-partais-avec-sacres-handicaps-femme-etrangere-et-juive-prix-nobel-jean-marc-sylvestre-aude-kersulec-3474992.html#beo9j3jgcWqbREJQ.99
Un destin passionnant d’une femme de génie.
Merci pour le rappel et l’histoire de cette femme, dont il est facile de faire oublier que non seulement elle était juive, mais également qu’elle parlait l’hébreu.
Une femme vraiment d’exception. La première femme à avoir reçu pas seulement un prix Nobel, mais deux, et dans des domaines scientifiques différents.
D’avoir découvert le Radium fut la base d’inventions nombreuses et indispensables.
@Vincent Jappi
Ce n’est pas parce que Wikipédia ne le précise pas que ce n’est pas vrai :
https://fr-fr.facebook.com/1683199868591174/photos/marie-sk%C5%82odowska-curie-n%C3%A9e-maria-salomea-sk%C5%82odowska-prononc%C3%A9-%CB%88marja-sal%C9%94%CB%88m%C9%9Ba-skw/1743603035884190/
@ Aline : sous cet article de FB, il y un certain nombre de gens qui sont en désaccord. L’auteur de l’article renvoie d’ailleurs à un forum (http://sepharade2.superforum.fr/t3849-marie-curie) dans lequel il y a aussi des controverses, avec par exemple cette remarque d’un intervenant : « J’ai cherche sur toutes les listes de scientifiques juifs (et les Americains sont les maitres de ce genre de statistiques), Marie Curie n’apparait jamais! »
On pourrait ajouter que sa fille, Irène, devrait être considérée comme juive (puisque née de mère juive), or il semble qu’elle n’a pas été inquiétée sous l’Occupation.
Peut-être avait-elle une ascendance juive, mais je trouve, à ce stade, que les sources manquent pour pouvoir l’affirmer (une recherche rapide sur un moteur de recherche ne donne rien de probant).
Peut-être était-elle comme Elvis Presley, dont l’aïeule à la 4ème génération par la lignée maternelle était juive (ce qui a conduit Guy Millière à écrire un article disant qu’Elvis était juif – d’ailleurs il lui est arrivé de porter une étoile de David – alors que dans le même temps il était membre d’une église baptiste)
Du coup, est-ce si important ?…
@Jacques Ady,
Vous parlez d’un forum communautaire :
http://sepharade2.superforum.fr/t3849-marie-curie
Dans lequel en effet, il y a débat sur le sujet.
Je vous répondrais :
Moi-même, il y a quelque temps je ne me doutais absolument pas que Marie Curie puisse être juive. L’idée ne m’en effleurait même pas l’esprit.
Or, un jour avec une correspondante israélienne au téléphone, nous parlions de choses et d’autres et nous en étions arrivées à la science, et, de fil en aiguille, le nom de Marie Curie est arrivé. J’ai parlé du radium et j’ai dit l’admiration que j’avais pour le couple. Mon interlocutrice m’a dit oui, c’est une juive d’origine etc.
Je n’en revenais pas, et ne voulais pas la croire. Ce qui l’a énervée. Elle savait de quoi elle parlait, blablabla. J’ai donc cru ses assertions. Ce n’est pas une personne qui a l’habitude de mentir surtout sur des sujets tels.
J’ai tenté de le vérifier sur Internet. Cela fut impossible de trouver le moindre indice. Le temps a passé.
Aujourd’hui l’article par Dreuz… Vous pensez bien que j’ai suivi le lien : Alliance :
http://www1.alliancefr.com/actualites/marie-curie-moi-femme-juive-et-polonaise-je-declare-avoir-ete-une-reveuse-6069371
Mais vous pouvez me rétorquer que celui-ci est communautaire, ce que moi-même j’ai d’ailleurs pensé et j’étais résolue à ne pas prendre pour argent comptant… Mais j’ai eu l’idée de voir qui signait l’article sur Alliance… J’ai eu le lien Atlantico…
http://www.atlantico.fr/decryptage/marie-curie-en-france-partais-avec-sacres-handicaps-femme-etrangere-et-juive-prix-nobel-jean-marc-sylvestre-aude-kersulec-3474992.html#Qg7yxUvljm0PJ6Y1.
Celui-ci n’a aucune attache avec Israël ni avec la communauté, vous serez d’accord ?
J’ai tout de même fait attention à la signature de l’article sur Atlantico et là j’ai vu qu’il était signé de deux personnes :
– Jean-Marc Sylvestre
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l’information économique sur TF1 et LCI jusqu’en 2010 puis sur i>TÉLÉ.
Aujourd’hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.
Il est aussi l’auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.
Nous connaissons les télés sur lesquelles il a travaillé et ces chaînes ne peuvent non plus être suspectées d’être pro-juives.
– Aude Kersulec
Diplômée de l’Essec, Aude Kersulec est specialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique et blogueuse.
Pas de grande infos sur elle, mais j’ai vu qu’elle officiait sur Atlantico, et j’ai été voir :
http://www.atlantico.fr/fiche/aude-kersulec-2792457
Vous verrez que la majorité de ses articles sont justement consacrés à des personnages célèbres. Ce qui peut nous permettre de penser qu’elle sait peut-être de quoi elle parle.
Maintenant que Marie Curie soit juive ou non, quelle importance ?
Ce qui me fait réagir, ce sont ceux qui s’en offensent rien que d’entendre cette supposition.
@ Aline : je comprends votre position, et je la partage.
J’avais lu l’article d’origine sur Atlantico, qui dans son introduction dit ceci : « Donc que l’historien nous pardonne quelques imprécisions. »
Quand j’ai lu cette phrase, je me suis dit que l’authenticité historique de cette « interview imaginaire » n’est donc pas garantie, y compris sur le point de savoir si elle était juive.
(je précise que je ne connais pas bien les chaînes TV pour lesquelles l’auteur a travaillé, ainsi que leurs « orientations »)
J’ai aussi regardé sa fiche Wikipedia en anglais. Celle-ci ne mentionne pas d’origines juives. Or Wikipedia en anglais, à la différence de Wiki en français, donne toujours ce genre d’informations – du moins, j’ai très souvent lu sur cette version de Wiki que telle personne était d’origine juive, alors que Wiki en français n’en touchait pas un mot ; j’ai l’impression que cette différence est liée à une différence culturelle : aux USA, il n’est pas tabou d’évoquer la race ou la religion. Par exemple, parmi bien d’autres, je me souviens avoir su que Peter Falk était un Juif originaire du Bronx –
En revanche, la chaîne parlementaire a indiqué que Marie Curie parlait l’hébreu. C’est une information ténue, non sourcée, mais d’un autre côté, pourquoi l’auraient-ils inventée ?
(en passant, j’ai une question, si un « expert » peut y répondre, j’aurai appris quelque chose : les Polonais juifs ne parlaient-ils pas aussi le yiddish ?)
Mon impression est que Marie Curie était d’origine juive, peut-être par sa mère, laquelle se serait convertie au catholicisme – d’où le catholicisme de Marie Curie dont parle Wiki en français (disant qu’elle l’a renié pour devenir agnostique) – et que sa mère lui aurait appris quelque peu l’hébreu.
Juive par sa mère, donc juive elle-même, mais n’accordant pas une importance capitale à cette identité juive puisqu’elle n’en parle apparemment jamais et est considérée avant tout comme polonaise catholique (sa fille Irène n’étant pas inquiétée durant l’Occupation pour cette raison – sauf erreur, les nazis avaient pour règle de considérer comme juif quiconque avait au moins deux grands-parents juifs).
Peut-être aussi n’a-telle pas parlé de ses origines juives à cause d’un certain antisémitisme en France, notamment dans les cercles dirigeants, y compris parmi les sommités scientifiques ; c’est très plausible.
@Jacques Ady,
Donc nous nous comprenons. En fait ce n’est pas important, d’ailleurs pour Marie Curie, elle-même, cela ne semblait pas important.
C’est la réaction qui m’a fait intervenir.
Et du coup pour Elvis, je vais faire une démonstration qui vous donne matière à réfléchir également :
————-
J’ai un ami chanteur. En France un des meilleurs imitateurs d’Elvis. Il n’est pas du genre à se déguiser en Elvis avec cheveux et panoplie pour accentuer la chose… Mais il n’empêche que le club qui existait, même, avant la mort d’Elvis : » Elvis my Happyness » a toujours fait appel à lui, pour toutes les commémorations.
De ce fait, Lorsque après la mort d’Elvis a commencé une tournée mondiale…
http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/elvis-ressuscite-par-ses-musiciens-05-06-2003-2004144472.php
L’on y voyait les musiciens d’Elvis qui jouaient devant un immense écran ou le King chantait et les musiciens, face à leurs doubles, jeunes, jouaient.
Ils ont fait plusieurs fois le tour du Monde, Concerts à peine relayés par les médias Français, mais ils sont venus plusieurs fois en France et en Belgique. Je cite ces deux Pays, parce que les premières années, je ne ratais pas un seul concert. Que ce soit en France ou en Belgique.
J’y allais avec mon ami chanteur et le Responsable d’« Elvis my Happyness »
Après le concert nous nous rejoignions avec les musiciens du King et deux des chanteuses Blacks d’Elvis… Tous ensemble, ils passaient la nuit à faire des « bœufs ».
Une fois, il y avait avec nous Karl Perkins, l’auteur de « blue suede shoes »- Il était déjà mal en point et quelque mois plus tard, nous quitta. Ce fut donc en 1997.
Ceci pour vous dire, qu’une fois, une cousine germaine d’Elvis, totalement juive avait accompagné la troupe, et elle m’avait expliqué qu’Elvis était selon la Halakha, considéré comme juif, et d’ailleurs que lui-même se ressentait en tant que tel. Comme il se ressentait très Chrétien par ailleurs.
Et l’histoire de son voisinage avec le Rabbin, chez qui il allait faire le minyam, n’était pas une légende. Certaines prières juives nécessitent qu’il y ait 10 hommes ayant atteint l’âge d’homme et la totalité s’appelle : minyam.
Elvis était sollicité par son voisin Rabbin, comme minyam.
Je sais que Marco sur son site le dénie en tant que tel – Pourtant, quand Sa mère Gladys mourut, Elvis y fit poser sur le cercueil, une grosse étoile de David. Cela fut dans un journal Allemand, et j’avais découpé la photo, que je ne saurais retrouver, sans de grandes recherches, dans de vieilles archives. Dans les débuts d’Internet elle existait, et j’ai du la copier… Mais dans quelle sauvegarde la rechercher ?
Quand Elvis est mort, Il y a eu aussi l’étoile de David à droite et la Croix à gauche. En bas et en haut de la stèle.
http://www.elishean.fr/wp-content/uploads/2017/01/elvis1.jpg
https://www.elvispresleynews.com/jewish-elvis/
Mais les tombes étant vandalisées, Vernon Presley le père, les a déplacées dans un lieu plus sûr. En faisant disparaître l’étoile de David de la maman, et celle d’en haut d’Elvis, reste celle d’en bas.
Ensuite Priscilla a fait disparaître pas mal de choses. J’avais des liens sur le sujet qui ne laissaient pas de doute, par exemple celui-ci, mais voyez le résultat si on clique dessus :
http://www.elvis-postcards.com/elvis-jewelry/
Mais peut-être que bon sang ne saurait mentir ! Que dites-vous de cette photo du petit fils d’Elvis, qui n’affirme pas la judéité totale du King, mais qui tout de même donne à réfléchir, pour un membre de sa famille qui doit en connaître plus que nous ?
http://static1.purepeople.com/articles/0/41/23/0/@/292287-ben-presley-petit-fils-d-elvis-presley-637×0-3.jpg
Il ne faut pas oublier qu’à cette époque l’Amérique était antisémite. Dans un ouvrage qu’a écrit Kirk Douglas « Le fils du chiffonnier », lui qui n’a jamais caché sa judéité, raconte, qu’il y avait quantité d’endroits où le panneau « interdit aux juifs et aux chiens » existaient. On peut y lire aussi qu’il reprochait à Lauren Bacall (juive) vivant avec humphrey bogart, d’accompagner celui-ci dans de tels endroits.
Donc rien est assuré, mais les questions restent légitimes.
@ Aline : votre témoignage est très intéressant.
J’ai vu la semaine dernière, en replay sur le site d’Arte (je suis tombe dessus par hasard), un documentaire sur Elvis intitulé « les sept vies d’Elvis », de mémoire.
– je précise que j’ai été un grand fan d’Elvis ! –
Et c’est dans ce documentaire, il me semble, qu’on voit clairement l’étoile de David sur la tombe de sa mère Gladys ; comme sur la photo que vous avez mise en lien.
(il me semble aussi avoir vu l’étoile de David sur la tombe d’Elvis lui-même)
De toute façon, l’arbre généalogique figurant sur l’article que vous avez mis en lien est très clair : l’arrière-grand-mère maternelle de Gladys Presley était juive. Donc de mère en fille, il y a eu transmission…
D’ailleurs, le témoignage très intéressant que vous donnez à propos de sa cousine germaine, juive elle-même, est de la même veine.
Destin hors du commun que le sien… ce qui m’a frappé dans le docu dont je parlais plus haut, est le côté très « simple », très « humain » d’Elvis, même après qu’il soit devenu une superstar. Il n’a jamais renié ses amis d’enfance, et en tant qu’artiste était clairement aux antipodes de la star capricieuse et difficile à vivre dont le showbiz est rempli : il suffisait de le voir blaguer avec ses musiciens, avec le public, avec tout le monde… le jour où Martin Luther King est mort assassiné, il a voulu voir l’enterrement à la TV avec une amie d’enfance, dans sa loge d’artiste ; mais même là, il était tellement ému qu’il ne pouvait pas regarder, alors il s’est mis à chanter « Amazing grace » a cappella avec une telle ferveur que son amie s’en rappelait des décennies plus tard.
Je crois que s’il est si célèbre et si populaire, des décennies plus tard, c’est justement à cause de ce côté très simple, très accessible, très « monsieur tout le monde » d’une certaine façon, qui une fois arrivé au sommet de la gloire n’a pas pris la grosse tête, loin de là.
Juive ou pas … une chose est sûr est que Marie Curie était extraordinaire mais ce qui est vraiment triste est que depuis des siècles les Femmes ont pas eu la chance égale dans l’enseignement que les Hommes ….. donc l’humanité a perdu des milliers de Marie Curie … une véritable perte
en principe, pas de crémation pour un(e) défunt(e) de confession juive.
@Abbé ARBEZ,
En principe oui !
J’en connais un paquet qui l’ont demandé. Et qui pratiquait au demeurant, même si c’était légèrement.
Certe elle était juive mais elle moquait de la religion comme la plupart des scientifiques, et pourquoi occulté André Debierne qui lui a apporté tant d’aide et de soutien?
Je viens de poser la question à Jean-Marc Sylvestre sur son blog
« Bonjour Jean-Marc, comment avez-vous pu établir que Marie Curie était juive, quelles sont vos sources ?
Je n’ai rien trouvé de clairement dit et affirmé sur internet.
Salutations, … Merci »
http://www.jeanmarc-sylvestre.com/serie-de-l-ete-marie-curie-en-france-je-partais-avec-de-sacres-handicaps-femme-etrangere-et-juive-qu-a-cela-ne-tienne-ce-que-j-ai-fait-m-a-quand-meme-valu-deux-prix-nobel?context=0d56aab
En cherchant avec le nom de jeune fille de Marie Curie sur Google
Nous trouvons pas mal de renseignement
Avec : Sklodowska jewish
La famille Sklodowska vivait en Pologne dans les années 1930 à Lublin,ville à 35% juive.
En 1994, il fut créé à Lublin, le « Center for Jewish Studies » à « Maria Curie-Sklodowska University »
https://books.google.fr/books?id=SJLLAgAAQBAJ&pg=PA54&lpg=PA54&dq=Sklodowska+jewish&source=bl&ots=j_vT-OWPKR&sig=91RmfmELlC9bFg22Yu7faQNPvXE&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjBq4v60YDdAhXCgVwKHez_AnIQ6AEwBnoECAQQAQ#v=onepage&q=Sklodowska%20jewish&f=false
………. A la page 54
@C.Hamon,
Si cela peut vous amener un indice supplémentaire
Il y a ce site sur Facebook, auquel moi-même je ne peux complètement accéder, n’étant pas inscrite :
https://www.facebook.com/Juifs-c%C3%A9l%C3%A8bres-1683199868591174/?hc_ref=ARS1qfNuo9Jh8hVYqijf5dTfq23bLPPJNKnpIdLKfUQYkwFM08u2lCEx6t9oUjJ7uBs&fref=nf
@ Aline, pour info le groupe FB « Juifs célèbres » est manifestement lié à ce site : http://juifs-celebres.fr/ (ayant un compte FB, j’ai pu accéder à la page FB que vous avez donnée, laquelle renvoie vers le site que je vous ai mis).
@C.Hamon,
Bonnes recherches qui aboutissent finalement :
» Center for Jewish Studies » à « Maria Curie-Sklodowska University »
Merci
Je crois devoir rappeler que pour un antisémite, un Juif est juif quelle que soit sa religion ou son absence de religion (quoique, s’afficher avec une religion, pour un Juif, peut aider à sauver sa peau dans certaines circonstances).
Que Marie Curie ait été juive au sens où l’entendent les antisémites, ou pas, quelle importance ? Je ne comprends pas qu’on puisse se focaliser sur cet aspect de sa biographie.
maria se faisait appeler marie (curie)
ali se faisait appeler alain (mimoun)
en connaissez vous d’autres? mohamed est un des prénoms le plus frquemment donné en france! vivre ensemble!
« …dans la vie, il n’y a rien à craindre mais tout à comprendre. »
je ne suis pas tout à fait d’accord: et les guerres, le terrorisme , les exodes non désirés, et tutti quanti. Et les maladies, du moins celle dont elle a souffert et qui l’a tuée et tué sa fille. Elle aurait pu faire encore tellement de belles découvertes, et est partie trop trôt
Mais elle reste une femme d’exception, une sorte de comète!