“La Cour suprême autorise cinq malades de Gaza à se rendre à Jérusalem”. Cette information a fait la “Une” de l’actualité en Israël. Les médias français et occidentaux, eux, l’ont passée à la trappe.
Ils préfèrent titrer, comme Libération, “Gaza, génération estropiés”, en faisant passer Israël et le peuple Juif pour des assassins, conformément à l’imagerie antisémite séculaire. Mais mon propos n’est pas ici de déplorer une fois de plus les mensonges des médias occidentaux. La question qui me préoccupe est celle – plus fondamentale, voire cruciale – de notre propre vérité. Qui sommes-nous, ou plutôt qui voulons-nous être ? Un modèle de moralité et d’angélisme dans un monde barbare ?

Est-ce que la vocation de “Lumière des nations” que nous assignent nos Prophètes consiste à soigner les proches de nos pires ennemis, ceux qui gardent en otages nos soldats – morts ou vivants – pour obtenir des concessions de notre part, en attendant de lancer un nouvel assaut meurtrier contre nos civils ? Ou peut-être sommes-nous victimes d’une terrible illusion, d’une erreur de perspective à laquelle nous ont habitués des centaines d’années d’existence galoutique, loin des préoccupations de la vie nationale, durant lesquelles nous avons désappris le sens véritable des injonctions bibliques et talmudiques ?
Plus encore qu’elle ne nous apprend sur la désinformation et le mensonge permanent des médias occidentaux concernant Israël, la décision de la Cour suprême doit nous faire réfléchir sur la psychologie de nos ennemis et la nôtre, et sur l’asymétrie fondamentale du conflit qui nous oppose à nos voisins. Elle nous invite surtout à comprendre ce que signifie véritablement la vocation morale d’Israël. Loin de vouloir faire l’éloge d’Israël, en démontrant une fois de plus combien nous sommes humains et nos ennemis inhumains, je prétends affirmer ici que notre humanité débordante est un défaut et une faille dans notre cuirasse, que nos ennemis savent exploiter pour nous affaiblir. Et elle n’est même pas conforme à notre Tradition authentique…
Un présupposé d’humanité mensonger
Car la décision de juges siégeant à Jérusalem repose sur un présupposé d’humanité, qui est totalement faux ! Elle fait l’hypothèse que nos ennemis sont des hommes comme nous et qu’en leur montrant un visage d’hommes, nous les inciterons à dévoiler eux aussi leur humanité. Or c’est, hélas, le contraire qui est vrai… Plus nous sommes enclins à faire preuve d’humanité avec eux, plus ils se jouent de nous et se montrent cruels. Cette vérité éternelle avait déjà été énoncée par nos Sages dans le Talmud : « Celui qui a pitié des méchants, finit par se montrer cruel envers les justes… » Le peuple qui vit à Sion a éprouvé dans sa chair la réalité tragique de cet adage, lorsque le gouvernement Sharon, voulant mettre fin à la « cruelle occupation de Gaza », a fait preuve de l’inhumanité la plus flagrante envers les Justes qui peuplaient les yichouvim du Goush Katif.

Nous avons lu shabbat dernier la parasha de Ki Tetsé, qui commence par le verset : “Lorsque tu iras en guerre contre tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers”, au sujet duquel Rachi commente : “Il s’agit d’une guerre facultative, car dans les guerres pour Eretz-Israël il ne saurait être question de faire des prisonniers”. Si nous pensons que les mots de Rachi font encore sens aujourd’hui, alors nous ne pouvons faire l’économie de nous interroger sur la signification de ce commentaire, si terrible puisse-t-il paraître à la conscience juive contemporaine, façonnée par l’idée occidentale d’origine chrétienne, de la dichotomie entre droit et morale, entre pouvoir séculier et religion.
Comment agir face à des loups sauvages ?
Dans un article très éclairant écrit après la Deuxième Guerre du Liban, dans la défunte revue francophone Forum-Israël, le rav Oury Cherki abordait la question de “l’éthique juive de la guerre”, et citait une réponse du rav A.I . Hacohen Kook au rav Zaïdel, qui lui avait demandé pourquoi la tradition juive impose des guerres si violentes et parfois si cruelles (1). Le rav Kook répondit :
“Pour ce qui est des guerres, il était impossible à une époque où nos voisins étaient des loups sauvages, que seul Israël ne fasse pas la guerre, car alors, les nations se seraient liguées pour nous exterminer. Bien au contraire, c’était une chose indispensable. Il fallait terroriser les barbares, en employant également des moyens cruels, tout en gardant l’espoir d’amener l’humanité à ce qu’elle devrait être. Mais il ne faut pas avancer le temps, et se croire à l’époque messianique quand on n’y est pas”.
Cette réponse énonce plusieurs vérités très actuelles sur l’attitude qu’Israël devrait adopter face au Hamas. Premièrement, face à un ennemi barbare, on se doit d’être cruel. En d’autres termes, il faut “terroriser les terroristes”. (Et qu’on ne vienne pas nous dire que les civils de Gaza sont “innocents”. Car comme l’explique le Rav Cherki, la distinction entre des soldats “coupables” et des civils “innocents” repose sur un syllogisme erroné). Enfin, l’espoir de faire progresser l’humanité vers des normes morales plus élevées n’est pas aboli, mais il concerne les temps messianiques, qui ne sont pas encore là.

Comme je l’écrivais au lendemain du carnage d’Itamar : Nos ennemis ne changeront pas. C’est donc à nous de changer ! Cessons de nous comporter en modèles d’humanisme, en agneaux dans un monde de loups. Devenons une fois pour toutes, comme l’exigeait Jabotinsky, une ‘race fière et cruelle’. Alors que le Hamas se prépare activement au prochain round contre Israël, l’heure n’est pas aux marques d’humanité envers le Hamas, ses dirigeants et leurs familles, mais au renforcement de notre capacité de résistance et de contre-offensive. L’heure est à ‘terroriser les barbares’, selon l’injonction du Rav Kook.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Lurçat pour Dreuz.info.
De toute façon quoi que fasse Israël sera retourné contre ce pays par les médias occidentaux. Le vrai problème est de réussir à couper les moyens de fonctionner aux terroristes.
Qui sommes nous? des Idiots. Les Gazonils, sont Arabes, q`ils se soigne en Algerie dans les grands propre hopitaux, meme trop propre pour les terroristes. Fini « l`humanitaire », l`Union d`Encule le garde et soigne, pas « Les sales Juifs » qui nous sommes
se défendre c’est pour les ouest-occidentaux une incongruité!
bravo à tous les israéliens qui refusent de se faire égorger, écraser, kalachnikover sans répliquer!
quant à l’humanité de soigner les blessés de l’autre camp, c’est un bonus de sympathie qui doit être rendu à israel
Talmud : « Celui qui a pitié des méchants, finit par se montrer cruel envers les justes… » Incisif, criant de vérité!
Il faut cependant prendre garde de ne pas être entrainé à devenir plus barbare que nos ennemis… leur Culte de la Mauvaise-Foi est à ce point vicieux : « Vous êtes le sel de la Terre, et si le sel perdait sa saveur, avec quoi salerions-nous? » Jésus de Nazareth.
PS : la Une de Libération qui ponctue votre article est plus que scandaleuse, elle est digne du Monde (l’autre journal fasciste) : susciter notre pitié des méchants!!!
La guerre est une chose inhumaine et en l’occurrence nous avons à faire à des ennemis qui souhaitent nous éliminer de la surface de la terre purement et simplement.
Nous sommes donc condamner à nous défendre et vu le nombre de nos ennemis à frapper vite et très fort…tout le reste n’est que billevesées.
Pour le moment la règle a suivre c’est le bon vieux principe « pour 1 oeil, les deux yeux ».
@azoi :
J’ai le regret de partager votre avis à 99%…
(1%? = pourquoi attendre de perdre un oeil? (Moshe Dayan)) 😜
Dénonciation de cette perversion dès le second Livre de la Thorah :
« Quant au pauvre, tu ne le favoriseras pas dans son procès » בְּרִיבוֺ תֶהְדַּר לֺא וְדָל – Vedal lô thehddar beriḅô (Shemoth-Exode XXIII,3).
Moyennant quoi, il ne suffit pas d’affubler quiconque -individu ou peuple- de l’étiquette de « pauvre » pour lui accorder un crédit qu’il n’a pas.
Sagesse !
Epargner un ennemi qui a juré de vous tuer, c’est lui donner l’opportunité d’arriver à ses fins. De même lorsque l’on définit la légitime défense comme devant être immédiate et proportionnée, on permet à la menace de perdurer.
La légitime défense n’est réellement efficace qu’en étant disproportionnée…
Lorsque qu’un missile est envoyé contre Israël à l’aveuglette, une réponse adéquate (à mon sens) serait de faire de même avec une vingtaine de missiles. Cela calmerait certainement mieux les ardeurs populaires des barbares !
Sans oublier l’adage : lorsque ton ennemi vient pour te tuer, lèves toi et tues le.
Gaza mérite son tapis de bombes et pas besoin de prévenir ces ordures.
Fais à autrui ce qu’il aimerait te faire…
« Celui qui a pitié des méchants finit par être cruel envers les justes. »
C’est vrai. Comme il est vrai que nous ne sommes pas dans les temps messianiques, même si en son temps, le Fils de l’homme les a rendus proches.
Cette sentence du Talmud ne questionne-t-elle pas la parabole chrétienne de « La brebis perdue » qui présente un berger laissant tout son troupeau pour aller à la recherche de l’unique qui s’est perdue, et conclut : « Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul méchant qui se convertit que pour 99 qui sont justes et le demeurent » ? ( cf.Lc 15, 7 )
On pourrait le croire si on confond le juste avec le frère aîné du fils prodigue ( cf. Lc 15, 31-32 )
Ce qui serait mal connaître l’AT .
Car on lit dans le Psaume 119 ces paroles du pécheur repenti : « Ceux qui t’adorent me verront et seront dans la joie car à présent j’espère en ta Parole ; ils reviendront vers moi ceux qui t’adorent et qui connaissent tes Témoignages » ( Ps 119, 74.79 )
Et Luc qui sait cela, corrige les excès de sa première sentence en affirmant: « C’est ainsi, je vous le déclare, qu’il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit » ( Lc 15, 10 ) .
Ceci dit, on peut tout de même soigner l’homme blessé même s’il appartient au camp ennemi.
La gauche a raison si elle recherche un niveau d’humanité supplémentaire. Par contre, elle situe mal cette humanité : elle ne se pose pas par une attitude « humaniste » vis à vis des assassins ou aspirants assassins. En effet, ce degré d’humanité, que tout le monde attend inconsciemment du peuple Juif est tout simplement d’établir des bonnes relations entre les gens. De penser au bien général avant de penser à son propre bien. Cela est contraire à notre nature, et c’est pourquoi la droite est plus réaliste.
Cependant, bien que cela soit contre notre nature, c’est un état tout à fait atteignable car en réalité le bénéfice pour chacun est bien plus grand que l’état actuel.
Or, la Sagess juive consiste justement dans la méthode pour passer du premier état au second.
Toute l’Humanité ayant besoin de passer au second état pour surmonter les épreuves qui l’attend, il est bien naturel qu’il s’adresse aux Juifs.
Cependant, tout cel est ancré de façon inconsciente dans chacun. Cet état d’altruisme semble tout simplement impossible à atteindre, une de ces utopies comme nous en avons eu la triste expérience.
Je déplacerais donc la question posée dans l’article. Comment la société Israélienne peut-elle s’inspirer de la Sagesse juive, qui a conduit par deux fois à l’établissement d’un temple, pour établir cet état d’altruisme en son sein?
Nul besoin d’aller chercher l’altruisme avec les Palestiniens : ceux-ci seront tout simplement libérés de leur calvaire si la société israélienne parvient à leur montrer l’exemple de comment batir une telle société où règne l’amour d’autrui.
A vrai dire, il n’y a pas d’autre plan de shalom…
@Nessim
Avec des ennemis normaux, l’attitude israélienne est alors juste normale.
Mais elle a suffisamment payé pour le savoir. Avec ces gens-là il n’y a rien à faire… Quoique fasse de bien les Israéliens envers eux… Leur obsession de détruire et d’exterminer le pays et les habitants ne les quitte pas. Elle ne peut les quitter tant qu’ils sont éduqués dès le plus jeune âge, pour cela.
Même si cette éducation changeait, il faudrait plusieurs générations, avant que ces gens raisonnent sans haine. En seraient-ils capables ? Rien n’est sûr…
J’aimais cette attitude israélienne… Mais il faut savoir reconnaître quand elle est vaine et même pire, elle convainc ces ennemis à penser qu’ils sont toujours dans leur droit avec ce besoin de tuer, tuer, tuer… Jusqu’au dernier juif.
Ceci pour Israël… Mais il faut regarder partout dans le monde, quand il y a cohabitation avec les musulmans, ce qui finit par arriver…TOUJOURS !
La tolérance et l’humanisme sont pour les terroristes islamistes une preuve de faiblesse.
… et de soumission !
Une telle perversion est dénoncée dès le deuxième livre de la Thorah :
« Quant au pauvre, tu ne le favoriseras pas » – Vedal lô thehddar (Shemoth [Exode] XXIII,3).
Contrairement à la bien-pensance qui détruit notre monde, il ne suffit pas de décréter qu’un individu ou un groupe humain est « pauvre » (malheureux, opprimé, ou autre) pour lui accorder quelque prérogative que ce soit, contre le bon droit.
B-‘E
Très providentiel ! Le 14 aout 2018 le rav Dynovisz explicite les racines et developpement de ce sujet et indique comment cela pourra se résoudre …
http://ravdynovisz.tv/la-paracha-de-la-semaine/grand-defaut-disrael-shoftim-2018/
La cour suprême d’Israël est depuis longtemps à 90% un ramassis de salopards gauchistes ad nauseam et nous espérons que cela va bientôt changer grâce à notre ministre de la justice .
de toute façon même si Israel donnait la Lune au muzz … cela ne serait jamais assez
Ils ne seront satisfait que lorsque plus un seul juif vivra sur la terre Michel b.
Israël a cent fois les moyens de mettre le Hamas à genoux par une asphyxie économique. Il faut arrêter les livraisons quotidiennes par centaine de tonnes de matériaux, de pétrole et de nourriture, il faut arrêter de recueillir et de soigner les tenants du Hamas, il faut détruire tout ce qu’il peut l’être. De toute façon la presse occidentale continuera les mêmes titres mensongers contre les juifs
Question : si Israël abandonnait son « humanité » envers les Gazouis, comme le suggère l’auteur, la situation ne risquerait-elle pas, par certains côtés, de devenir pire ?
En effet, des actes comme celui de soigner des gens gravement malades ne contribuent-ils pas à ce qu’une partie des Arabes respectent Israël – je dis bien une partie seulement, que l’on retrouve par exemple dans les sondages indiquant qu’une proportion non négligeable des Arabes d’Israël sont fiers d’être israéliens ; ou encore chez ces quelques Arabes qui s’engagent dans Tsahal… et il y aurait d’autres exemples.
Bien sûr, il y aura toujours des Arabes « palestiniens » ou non, pour détester Israël et les Juifs quoique ces derniers fassent ; pour considérer que tout acte de bonté est de la faiblesse, et se trouver « encouragé » dans sa haine et son désir de nuire à Israël, de tuer des Juifs, etc…
Mais les autres, minorité ou majorité silencieuse, comment réagiront-ils si Israël devient « inhumain » et cruel ?
C’est juste une question que je pose.
PS : le retrait de la bande de Gaza n’était pas du même ordre, je crois, que le fait de soigner des gens gravement malades ; il s’agissait surtout d’un calcul politique (manifestement un mauvais calcul). Tandis que soigner des gens gravement malades n’obéit pas, je pense, à un calcul politique ; c’est juste faire acte de générosité, ce qui est un des traits de l’identité juive.
Une vipère ne peut pas mettre au Monde des couleuvres.
Dans le tanakh, il est dit , tu ecraseras de ton talon, le serpent qui à pousser l’Homme à fauter.
Jaques Ady @tout à fait d accord avec vous mais est-ce que le contraire serait possible ?Croyez-vous que les musulmans qui se ventent d appartenir à la meilleur communauté selon leur allah feraient de même avec les juifs?
Je partage l’avis des commentaires qui rappellent que tout signe généreux envers des malades du Hamas sera considéré par celui-ci comme un signe de faiblesse et de soumission, puisque juifs et chrétiens seront toujours vus par l’islam rigoriste comme des êtres inférieurs, voués au statut de dhimmis, soumis au mieux, à exterminer s’ils résistent ou se révoltent. Quant à savoir s’il faut tout de même secourir ces malades, je m’en réfère à la parole d’Abraham s’adressant à Dieu à propos de la ville de Sodome dans la Genèse : et s’il se trouvait des justes parmi ces méchants, détruiras-tu le juste avec le méchant ? Non, bien sûr, le juste ne doit pas payer pour le méchant. En conséquence, ne serait-ce que pour susciter un commencement de lumière au fond de l’esprit d’un seul de ces musulmans, je pense qu’Israël a raison de secourir ces gens de Gaza, comme il l’a fait aussi pour les blessés de Syrie.
Nourrir et soigner des serpents pour les jeter dans les berceaux de nos enfants n’est pas une politique honorable, Monsieur Bibi.
J’ai parlé!