Publié par Jean-Patrick Grumberg le 1 octobre 2018

Le procureur de l’Arizona Rachel Mitchell, qui a interrogé le candidat à la Cour suprême Brett Kavanaugh et son accusatrice Christine Blasey Ford, lors de l’audience de la Commission d’enquête du Sénat, met en  doute la crédibilité de l’accusatrice.

Dans une note de quatre pages envoyée aux sénateurs Républicains de la commission (lien vers la note en fin de cet article), Mitchell soulève neuf points qui lui font douter de la crédibilité de Ford.

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Mitchell relève notamment :

  • l’incapacité de Ford à déterminer le moment où l’agression présumée a eu lieu,
  • sa difficulté, lors de l’audition, pour identifier clairement Kavanaugh par son nom comme étant son agresseur,
  • l’absence de détails clés sur la façon dont elle s’est rendue à la fête,
  • son impossibilité de dire qui l’a accompagnée, et qui l’a ramenée,
  • Son incapacité à dire à quel l’endroit elle s’est rendue,
  • Elle ajoute que les Démocrates et les propres avocats de Ford ont “probablement affecté le narratif du Dr Ford”.

Le procureur a demandé à Ford comment elle s’était rendue à l’audience depuis la Californie, puisque Ford a exprimé sa peur de prendre l’avion. Bien qu’elle ait reconnu avoir pris l’avion dans ce cas-ci, Mitchell note qu’elle a pris l’avion pour partir en vacances et pour ses déplacements professionnels. Dans son rapport, Mitchell cite cette partie de l’audience comme étant peu crédible, mais ce n’est pas tout.

Elle conclut qu’aucun procureur ne porterait l’affaire devant les tribunaux et que la preuve de l’agression sexuelle n’est pas suffisante pour l’emporter même dans un procès civil.

“Le monde dans lequel je travaille est le monde de la loi, pas le monde politique. Et je ne peux apporter mon évaluation des accusations du Dr Ford que dans le contexte juridique. Aussi voici mon résultat net : nous sommes dans un cas de ‘sa parole contre la mienne’ qui est incroyablement difficile à prouver. Mais ce cas est encore plus faible que cela”, écrit Mitchell.

Mitchell poursuit :

“Le Dr Ford a identifié des témoins de l’événement, et ces témoins ont soit réfuté ses allégations, soit ne les ont pas corroborés. Je ne pense pas qu’un procureur raisonnable porterait cette affaire devant ce Comité sur la base des éléments de preuve dont il dispose. Je ne crois pas non plus qu’il y ait des preuves suffisantes pour satisfaire à la norme juridique de la prépondérance de la preuve.”

Voici des extraits de l’analyse du procureur :

Des contradictions dans la date des évènements

  • Dans un message du 6 juillet au Washington Post, Ford a dit que cela s’était produit au “milieu des années 80”.
  • Dans sa lettre du 30 juillet au sénateur Feinstein, elle a dit que c’était au début des années 80.
  • Dans sa déclaration du 7 août devant un polygraphe, elle a dit que cela s’était produit lors d’un “été de lycée au début des années 80”, mais elle a rayé le mot “début” pour des raisons qu’elle n’a pas expliqué.
  • Un article paru le 16 septembre dans le Washington Post rapporte que le Dr Ford avait déclaré que cela s’était produit durant “l’été 1982.”
  • De même, l’article du 16 septembre rapporte que les notes d’une séance de thérapie individuelle en 2013 montrent qu’elle décrit l’agression comme ayant eu lieu à la “fin de l’adolescence”. Mais elle a dit au Post et au Comité qu’elle avait 15 ans lorsque l’agression aurait eu lieu. Elle n’a pas remis son dossier thérapeutique au Comité pour qu’il l’examine.

Conclusion : bien qu’il soit courant pour les victimes d’être incertaines des dates, le Dr Ford n’a pas expliqué comment elle a pu soudainement, à partir d’une fourchette de dates vagues, réduire la période à une saison et une année particulière.

Des difficultés à identifier le juge Kavanaugh par son nom comme agresseur

  • Aucun nom n’a été donné dans ses notes de thérapie de couple de 2012.
  • Aucun nom n’a été donné dans ses notes de thérapie individuelle pour 2013.
  • Le mari de madame Ford prétend se rappeler qu’elle avait identifié le juge Kavanaugh par son nom en 2012. A cette époque, le nom du juge Kavanaugh a été largement rapporté dans la presse comme étant un candidat potentiel à la Cour suprême si le gouverneur Romney remportait l’élection présidentielle.
  • Et il a fallu plus de trente ans au Dr Ford pour nommer son agresseur.

De nombreux détails manquants

Le Dr Ford n’a aucun souvenir des détails clés de la soirée en question – des détails qui pourraient aider à corroborer son récit.

  • Elle ne se souvient pas qui l’a invitée à la fête ni comment elle en a entendu parler.
  • Elle ne se souvient pas comment elle est arrivée à la fête.
  • Elle ne se souvient pas dans quelle maison l’agression aurait eu lieu ni où cette maison serait située de façon précise.
  • Peut-être plus important encore, elle ne se souvient pas comment elle est rentrée de la fête chez elle.
    • Son incapacité à se souvenir de ce détail soulève des questions importantes.
    • Elle a dit au Washington Post que la fête avait eu lieu près du Columbia country club.
    • Le Club est à plus de 11 km de sa maison à vol d’oiseau, et elle a témoigné qu’elle se trouvait à environ 20 minutes en voiture de chez elle.
    • Elle a également reconnu pour la première fois dans son témoignage qu’elle a été conduite quelque part ce soir-là : soit à la fête, soit de la fête, soit les deux.
    • Le Dr Ford a été en mesure de décrire comment elle s’est cachée dans la salle de bains, a verrouillé la porte, et est sortie de la maison par la suite. Elle a également décrit son désir de s’assurer qu’elle n’avait pas l’air d’avoir été attaquée.
    • Mais elle ne se souvient pas qui l’a conduite ni quand. Personne ne s’est non plus manifesté pour s’identifier comme étant le conducteur.
    • Étant donné que tout cela s’est déroulé avant l’arrivée des téléphones cellulaires, l’organisation d’un retour à la maison n’a pas dû être facile. En effet, elle a déclaré qu’elle avait fui la maison après être descendue [des escaliers] et elle n’a pas dit avoir passé d’appel téléphonique de la maison avant de partir, ni qu’elle a appelé quelqu’un d’autre par la suite.
  • Elle se souvient toutefois de petits détails de la soirée qui ne sont pas liés à l’agression. Par exemple, elle a témoigné qu’elle avait bu exactement une bière, et qu’elle ne prenait aucun médicament au moment de l’agression alléguée.

Aucun témoin

Le récit du Dr Ford sur l’agression présumée n’est pas confirmé par les personnes qu’elle a identifiées comme ayant assisté à l’incident, y compris son amie de toujours.

  • Le Dr Ford a nommé trois personnes autres que le juge Kavanaugh qui ont assisté à la fête – Mark Judge, Patrick “PJ” Smyth, et sa meilleure amie Leland Keyser (née Ingham).
  • Dr Ford a témoigné devant le Comité qu’un autre garçon avait assisté à la fête, mais qu’elle ne se souvenait pas de son nom. Et personne ne s’est manifesté.
  • Les trois témoins oculaires nommément cités ont tous soumis au Comité des déclarations dans lesquelles ils nient tout. Aucun ne se souvient de cette soirée.
  • Plus pertinent encore, dans sa première déclaration à la Commission, Mme Keyser a déclaré, par l’entremise de son avocat, “simplement dit, Mme Keyser ne connaît pas M. Kavanaugh, elle ne se souvient pas avoir jamais assisté à une fête ou à une réunion où il était présent, avec ou sans le Dr Ford”.
  • Dans une déclaration subséquente au Comité par l’entremise de son avocat, Mme Keyser a déclaré que “la vérité simple et inchangée est qu’elle est incapable de corroborer [les allégations du Dr Ford] parce qu’elle n’a aucun souvenir de l’incident en question”.
  • De plus, le Dr Ford a témoigné que son amie Leland, apparemment la seule autre fille présente à la fête, ne lui a pas demandé après la fête pourquoi elle avait soudainement disparu.

Des incohérences dans le récit

Le Dr Ford ne donne pas un compte rendu cohérent de l’agression alléguée.

  • Selon sa lettre au sénateur Feinstein, le Dr Ford dit qu’elle a entendu le juge Kavanaugh et Mark Juge parler à d’autres fêtards en bas, alors qu’elle se cachait dans la salle de bain après l’agression présumée. Mais d’après son témoignage devant la Commission, elle dit qu’elle ne les a pas entendu parler à qui que ce soit.
    • Dans sa lettre, elle déclare : “J’ai fermé la porte derrière moi. Tous deux trébuchèrent bruyamment dans la cage d’escalier, où d’autres personnes à la maison leur parlaient.”
    • Mais elle a témoigné que Kavanaugh ou Mark Judge a augmenté la musique dans la chambre à coucher pour que les gens en bas ne puissent pas l’entendre crier.
    • Et elle a témoigné qu’après l’incident, elle s’est précipitée dans la salle de bain, a verrouillé la porte et les a entendus descendre.
    • Mais elle a dit qu’elle ne pouvait pas entendre leur conversation avec les autres lorsqu’ils descendaient. Au lieu de cela, elle a témoigné qu’elle avait “présumé” qu’une conversation avait eu lieu.
  • Son récit des personnes qui étaient à la fête est incohérent.
    • D’après le compte rendu du Washington Post de ses notes de thérapie, il y avait quatre garçons dans la chambre où elle a été agressée.
    • Elle a dit au Washington Post que les notes étaient erronées parce qu’il y avait quatre garçons à la fête, mais seulement deux dans la chambre.
    • Dans sa lettre au sénateur Feinstein, elle dit “moi et quatre autres” étions présents à la fête.
    • Dans son témoignage, elle dit qu’il y avait quatre garçons en plus de Leland Keyser et elle même [ca fait cinq personnes]. Elle ne se souvient pas du nom du quatrième garçon, et personne ne s’est présenté depuis.
    • Le Dr Ford a cité Patrick “PJ” Smyth comme “spectateur” [de l’incident] dans sa déclaration lors de la séance de polygraphe, et dans son message du 6 juillet au Washington Post, mais elle a déclaré dans son témoignage qu’il était inexact de le décrire comme spectateur. Elle n’a pas cité Leland Keyser même si c’est sa meilleure amie. La présence de Leland Keyser aurait dû être plus mémorable que celle de PJ Smyth.

Rachel Mitchell est une procureur de carrière avec vingt-cinq années d’expérience dans la poursuite des crimes sexuels. Elle dirige la Division spéciale pour les victimes, qui couvre les crimes sexuels et les violences familiales, au bureau du procureur du comté de Maricopa à Phoenix. Et si son compte rendu est impressionnant (je vous ai épargné plusieurs autres points qu’elle met en doute) elle n’a cependant pas d’expérience en matière d’interrogation de témoins.

James Comey, l’ex-directeur du FBI licencié pour avoir pollué l’enquête sur le scandale des emails d’Hillary Clinton et avoir fait passer des documents confidentiels au New-York Times, a écrit dans un article d’opinion que “les agents du FBI savent que les petits mensonges pointent vers de plus gros mensonges”. Il parlait des mensonges qu’il reproche au juge Kavanaugh – mais je suppose qu’il ne verra aucun inconvénient à élargir cette maxime au Dr Ford.

Des médias neutres ? Vraiment ?

  • NBC a affirmé que le président Trump a limité l’enquête du FBI sur le juge Kavanaugh, les témoins, et seulement cette accusatrice. C’était une Fake News, mais elle circule en boucle dans tous les médias.

Le président les a remis à leur place et déclaré dans un tweet :

“NBC News a rapporté à tort (comme d’habitude) que je limitais l’enquête du FBI sur le juge Kavanaugh, les témoins, et à certaines personnes seulement. En fait, je veux qu’ils interrogent qui ils jugent approprié, à leur discrétion. Veuillez corriger votre rapport !”

 

  • Jeudi dernier, Associated Press – qui est supposé être une agence d’information, pas d’opinion – a dû faire face à une flambée de remarques sur les médias sociaux pour avoir comparé l’assassinat du président John F. Kennedy et l’explosion de la navette spatiale Challenger à l’audition au Sénat de Brett Kavanaugh et Christine Ford.
  • Vendredi, USA Today, le premier journal papier des Etats-Unis, a publié article qui sous-entend que Kavanaugh viole les enfants et qu’il faut le tenir à l’écart de l’entraînement des jeunes filles. Kavanaugh est coach de plusieurs équipes de basket-ball féminin de lycéennes, y compris une où joue une de ses filles. USA Today est donc allé jusqu’à dire qu’il doit être tenu à l’écart de l’entraînement des filles, même si les allégations d’agression sexuelle ne sont pas confirmées.

Les Démocrates exigent une enquête du FBI…

Les Démocrates, tout au long de la semaine qui a précédé l’audition de l’accusatrice et de Kavanaugh, et durant l’audition, ont exigé que le FBI enquête sur les faits. Les Républicains ont refusé parce qu’ils voyaient là une nouvelle tactique pour repousser la confirmation. Puis ils ont flanché.

Ana María Archila, une militante gauchiste, a admis que le sénateur Flake, qui a durant le vote demandé que la confirmation de Kavanaugh soit repoussée d’une semaine pour permettre au FBI d’enquêter, a été délibérément pris pour cible afin d’obtenir cela de lui parce qu’il a été repéré comme le maillon faible de la Commission d’enquête qui pouvait être intimidé et se soumettre.

Ana María Archila a bloqué et affronté avec un petit groupe d’activistes le sénateur Républicain Jeff Flake dans un ascenseur du Capitole. Cette pression a influencé sa demande qu’une enquête du FBI soit déclenchée.

Fatale erreur des Républicains : ils devraient savoir qu’au moindre signe de faiblesse, les gauchistes se déchaînent comme enivrés par le sang de leur victime.

Ce qui devait arriver arriva.

Sitôt après avoir obtenu gain de cause, les Démocrates se sont acharnés, et ont dénoncé la taille et la forme de l’enquête du FBI, affirmant qu’elle menaçait de devenir une imposture qui aggraverait, au lieu d’aider à guérir, les divisions du pays au sujet du juge Kavanaugh.

Et sans attendre, le parti Démocrate a porté plainte contre le juge Kavanaugh dans l’État du Maryland pour les faits remontant à 1982… plainte que la police du comté de Montgomery et le bureau du procureur ont refusé de prendre, indiquant que les actes présumés de voies de fait et de tentative de viol étaient des délits mineurs en 1982, et soumis à une prescription d’un an.

Encore Soros

Le New York Daily News a décrit Archila comme “un membre du Working Families Party et directrice exécutif du Center for Popular Democracy, basé à New York, et financé par Soros”.

“Docteur” Ford, vraiment ?

  • Parlons du “Docteur” Ford… Lors de son témoignage jeudi devant le Comité judiciaire du Sénat, Christine Ford a déclaré être “chercheuse en psychologie” à la Stanford School of Medicine.

Cependant, une recherche effectuée par l’entremise du Bureau des licences du ministère n’a donné AUCUN RÉSULTAT pour Christine Ford ni pour les variations orthographiques de son nom.

  • Il n’y a pas non plus de dossier d’état qui montre que Ford est psychologue diplômée.
  • La page de biographie de Christine Blasey Ford sur le site Web de Stanford a été modifiée sept fois ce mois-ci, avant son témoignage devant le Comité judiciaire du Sénat.
  • Sa page de biographie de Stanford a retiré son titre de “chercheuse en Psychologie”.

Mais ça, les médias sont trop occupés à traîner Kavanaugh dans la boue pour le rapporter…

Conclusion

Cette affaire a pris des proportions énormes, aux Etats-Unis. Près de 20 millions de personnes ont suivi l’audition devant la Commission d’enquête du Sénat, et inutile de vous dire que ce genre d’audition n’est pas habituellement classée au hit-parade des émissions les plus regardées.

Ce qui me chagrine est que la nature humaine est ainsi faite que sans exception, ceux qui ne veulent pas que Kavanaugh soit nommé à la Cour suprême croient Christine Ford, et ceux qui veulent sa nomination croient son témoignage. C’est si vrai que cela inclue également les femmes.

Mais c’est si bon de savoir que malgré mon préjugé favorable, le procureur confirme que j’ai vu juste, et que les gauchistes, une fois de plus, sont dans le camp du mal.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

https://assets.documentcloud.org/documents/4952137/Rachel-Mitchell-s-analysis.pdf

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