Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 octobre 2018
Simone de Beauvoir dans une manifestation féminisme

La violence et le parti pris aveugle des médias contre le juge Brett Kavanaugh a non seulement bouleversé toute la société américaine, mais elle a eu des répercutions dans toute l’Europe occidentale, où le débat sur le mouvement #MeToo, qui s’était largement essoufflé, est reparti.

J’ai vécu l’avant le pendant et l’après-MLF (Mouvement de libération des femmes). De sa naissance, à l’épanouissement jusqu’aux grands questionnements.

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J’ai connu l’époque où Brigitte Bardot “objet sexuel” était attaquée par les militantes féministes, qui revendiquaient le droit des femmes à disposer de leur corps, et l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes.

J’ai entendu Simone de Beauvoir, leur ayatollah, les prendre à contrepieds en déclarant son admiration pour l’actrice sex-symbol, expliquant aux féministes qu’elles n’y comprenaient rien. Elle défendait que Bardot n’était pas l’objet sexuel, mais le pouvoir des femmes porté à sa plus parfaite expression. Bardot est le chasseur et non la proie disait la guide suprême. Ce ne sont pas les hommes qui disposent du corps de Bardot, mais Bardot qui chasse, dispose et joue des hommes.

Dans les années 60, les femmes élégantes se faisaient siffler dans les rues par les ouvriers des chantiers. A partir des années 80, me racontait mon amie Catherine Carlson, auteure du best-seller contre-culturel “L’amour, ça fait pas grossir : Lettre aux femmes ou à ce qu’il en reste*”, ses copines lui disaient qu’elles se sentaient maintenant ignorées, et déploraient que cela ait disparu.

Verrait-on une Nikki Minaj française exhiber sa grosse poitrine durant ses concerts ?

Progressisme ou régression ?

Sur France info, Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, se plaint qu’en France, on ait tendance à “romantiser” des “comportements de domination et de prédation” envers les femmes.

Surtout, elle déplore que la galanterie “à la française”, la séduction “à la française” empêchent de “progresser”. Elle affirme que le romanticisme soit le prétexte à des comportements de “domination et de prédation”.

Le mouvement #MeToo, porteur de progrès… je demande à voir.

  • Je ne suis pas certain que ce qui nous arrive aux Etats-Unis, où il est maintenant recommandé aux hommes de ne jamais se trouver dans une pièce seuls en présence d’une femme qui n’est pas leur épouse, soit un progrès.
  • Je ne crois pas que les mamans d’étudiants, qui comprennent avec l’affaire Kavanaugh qu’avoir éduqué leurs fils à une conduite irréprochable ne les protège pas, dans 30 ans, de voir leur vie détruite par les accusations sans preuve d’une copine qu’ils ont fréquentée au lycée, trouvent ce progrès séduisant.
  • Je ne suis pas convaincu que ce soit non plus un progrès que de faire passer des notes aux hommes, dans les grandes entreprises, pour qu’ils déclenchent l’enregistreur audio de leur Smartphone quand ils entrent dans l’ascenseur, pour le cas où ils se retrouveraient seuls avec une femme qui sait-on jamais, les accuserait d’attouchements.

Les hommes que vous accusez, ce sont vos fils que vous avez éduqué, mesdames

Tous les hommes ne sont pas des porcs. Certaines victimes d’agressions sexuelles sont des menteuses

Je critique cette tendance de la gauche à imposer un raisonnement de groupe, à diviser les uns et les autres pour mieux imposer ses idées les plus folles. “Les femmes”. “Les hommes”. Non ! Toutes les femmes ne pensent pas comme un seul bloc : nous sommes des in-di-vi-dus. Je sais, mes amis gauchistes vont me détester pour le leur rappeler, eux qui ne veulent pas voir l’être mais des collectivités et des sociétés.

Tous les hommes ne sont pas des porcs. Certaines victimes d’agressions sexuelles sont des menteuses. Christine Ford est le dernier exemple. En Finlande, quatre femmes ont été condamnées à 7400 euros d’amende pour calomnie ce vendredi. Elles accusaient sur Facebook le chanteur Tomi Metsäketo d’être un violeur en série.

Les jeunes adultes qui ont abusé de leurs copines sont vos fils, mesdames, et vous les avez je suppose élevés avec de valeurs solides. Assumez.

Tout n’est pas simple, ne simplifions pas tout

Claire Bretécher – Frustré n°5

Catherine Deneuve avait publié avec d’autres femmes une tribune dans laquelle elle disait qu’une main aux fesses ne faisait de mal à personne. En tant qu’homme non inhibé qui aime les femmes et les respecte au plus haut point, je dois ajouter que cela fait aussi beaucoup de bien. Et immédiatement préciser que toucher cette partie du corps d’une femme sans son consentement n’est pas acceptable. Car rien n’est ni tout blanc ou tout noir et les contradictions font entièrement partie de la nature humaine.

A Hollywood, où aucun des atouts féminins n’est négligé pour faire tourner la machine, Anne-Cécile Mailfert affirme que “ce genre de tribune [de Deneuve] serait impensable”. J’encourage cette militante à se décomplexer vis-à-vis des Américaines.

Verrait-elle une Nikki Minaj française exhiber sa grosse poitrine durant ses concerts ?

Bretécher a, avant vous Mailfert, fait le tour des contradictions de la cause féministe sans que vous ayez forcément besoin de réinventer la roue et d’imposer à votre génération les excès et travers que nous avons cautérisés.

A la fin du chef d’œuvre de Sergio Leone Il était une fois dans l’Ouest, Cheyenne (Jason Robards) mourant dit à la sublime Claudia Cardinale :

« Tu sais quoi ? À ta place j’irai porter à boire à ces pauvres gars. Tu te rends pas compte ce qu’un homme peut avoir de plaisir à regarder une fille comme toi, rien que la regarder, et si l’un deux s’avise de te pincer les fesses, fait comme si c’était pas tellement grave. Il sera heureux. »

Et si certaines femmes libérées aimaient ça, une main aux fesses ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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Mise à jour : Ce n’est pas Charles Bronson mais Jason Robards qui apporte ce témoignage envers la beauté féminine. L’article a été corrigé dimanche 7 octobre.

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