Publié par Gaia - Dreuz le 15 octobre 2018


Cet article date de 2014 mais n’a pas pris une ride

«Nous, Palestiniens, ne pouvons plus nier notre part de responsabilité dans le massacre de notre propre peuple». Cri de colère d’un militant palestinien des droits de l’homme contre la politique du mouvement islamiste Hamas, qui n’apporte que la destruction à son peuple.

J’ai consacré vingt-six années de ma vie à la défense des droits de l’homme. J’ai connu la guerre et la terreur. Et pourtant, ce dernier mois a été l’un des plus difficiles de mon existence.

J’habite à Jérusalem-Est [arabe] et j’assiste à la destruction des vies qui m’entourent. L’autoroute 1 est redevenue une ligne de démarcation entre l’est et l’ouest [juif] de la ville. Les Palestiniens de la capitale ont vandalisé des feux tricolores, les équipements du tramway ainsi que des lignes électriques. Je refuse de voir dans ces gestes l’expression d’un mécontentement social. Il s’agit d’actes de pure vengeance. La coexistence pour laquelle j’ai milité toute ma vie a été liquidée sur une place publique.

Il est certain que la mort et la destruction se sont abattues comme un tsunami sur les habitants de Gaza. Les communautés souffrent des deux côtés, mais chacune nie la douleur de l’autre, et leurs tourments ne font qu’empirer.

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Les victoires avant les victimes

Néanmoins, en tant que Palestinien, je suis obligé de reconnaître une chose : je suis en partie responsable de ce qui se passe. Nous ne pouvons plus nier notre responsabilité dans le massacre de notre peuple.

La plupart des Palestiniens étaient opposés aux tirs de roquettes sur Israël. Ils savaient que ces tirs ne nous apporteraient rien. Ils ont demandé au Hamas d’y mettre fin, conscients que ces opérations déboucheraient sur le massacre de leur peuple.

Nous savions que le Hamas creusait des tunnels menant droit à notre destruction. Nous savions qu’à Gaza chaque mètre carré est occupé par trois habitants. Et le Hamas savait qu’une attaque contre Israël entraînerait de nombreux morts. Mais ses dirigeants se préoccupent davantage de leurs victoires que de leurs victimes.

Démilitarisation complète

Le fait est que le Hamas a besoin de morts, c’est ce qui lui permet d’accroître son influence, de trouver des fonds et de se procurer des armes. Le Hamas n’a jamais eu l’intention de libérer le peuple palestinien de l’occupation israélienne. Et Israël ne pourra jamais détruire les infrastructures de cette organisation. Seuls nous, peuple palestinien, pouvons y parvenir.

Il était de la responsabilité des habitants de Gaza de se soulever contre le pouvoir du Hamas. Nous savions ce qu’ils faisaient, et nous nous sommes laissé faire.

Tirerons-nous enfin les leçons de toutes ces morts ? Je l’espère. Nous devons nous débarrasser du Hamas et procéder à une démilitarisation complète de Gaza. Puis il faudra ouvrir les points de passage à la frontière [avec Israël].

J’écris aujourd’hui ces mots en tant que Palestinien loyal. Je les écris car je suis préoccupé par l’avenir de mon peuple.

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Source : Courrierinternational

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