Publié par Gaia - Dreuz le 21 octobre 2018

Les « abrutis » de France Info à Mr Mélenchon…

Monsieur Mélenchon,

Hier, vendredi 19 octobre, vous avez dans une vidéo violemment attaqué le travail des journalistes de la cellule investigation de Radio France. Critiquer, contester, démentir le contenu d’une enquête journalistique est votre droit le plus strict. Votre collègue, député de la France Insoumise, Adrien Quatennens, invité de la matinale de France Info vendredi matin ne s’en est pas privé. Vous êtes le bienvenu pour le faire sur toutes les chaînes de Radio France, mais vous refusez systématiquement les invitations qui vous sont lancées. Car selon vous, les radios de Radio France ne sont pas des chaines de service public, mais des radios d’Etat. Étonnant concept que voilà, des radios d’Etat qui invitent les plus farouches opposants au pouvoir en place… Dans votre vidéo, vos affirmations sont autant haineuses qu’imprécises et erronées. Tout d’abord, vous réservez vos insultes aux seuls journalistes de France Info, sachez que la cellule investigation de Radio France est une entité transversale, il y’a donc des « abrutis » dans toutes les rédactions de Radio France. Entité transversale qui depuis sa création fait un travail salué par tous et qui, Mr Mélenchon s’intéresse autant aux comptes de campagne de la France Insoumise qu’à ceux de La République en Marche. Entité transversale qui se doit de coordonner la publication de ses enquêtes sur plusieurs chaînes, c’est pourquoi, contrairement à ce que vous affirmez, il n’a jamais été question de diffuser ces reportages mardi dernier, mais, comme chaque semaine vendredi, sur France Inter et France Info dans une version allégée, puis samedi, dans de formats plus larges sur France Info et dans l’émission « Secrets d’info » sur France Inter.

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Plus loin dans votre intervention, vous invitez vos soutiens à nous « pourrir » et nous « discréditer », car, parlant des journalistes de France Info (vous oubliez tous les autres), vous poursuivez : “Ils ont l’air de ce qu’ils sont, c’est-à-dire d’abrutis. Je demande à ceux qui nous suivent de relayer nos arguments, de montrer pourquoi France Info ment et de discréditer les journalistes qui s’y trouvent”.” Relayez, relayez sans arrêt. Pourrissez-les partout où vous pouvez. Parce qu’il faut qu’on obtienne au moins un résultat […] il faut qu’à la fin il y ait des milliers de gens qui se disent ‘Les journalistes de France Info sont des menteurs, des tricheurs’.”

Que répondre à tels propos ? Mardi vous assuriez que votre personne était « sacrée ». Alors voilà, Mr Mélenchon ce qui est « sacré » pour nous : L’information. Oui, ça peut paraître désuet dit comme ça, mais sachez que les journalistes de Radio France ont chevillée au corps la conviction que dans leurs radios de service public (et toutes les enquêtes de satisfaction du public le confirment) le traitement de l’information ne fait l’objet d’aucune approche partisane, de censure ni d’autocensure. Et la Société des Journalistes qui s’adresse à vous ici effectue chaque jour un travail de veille et de vigie sur le traitement de l’information à Radio France qui donne lieu à des débats permanents, car oui, Mr Mélenchon, il est des journalistes qui se remettent en question.

Vos propos sont blessants, ils pourraient être drôles. Quand vous affirmez que certains d’entre nous « vendent des barquettes de frites dans les supermarchés pour 1000 euros de l’heure », nous pourrions en rire. Mais après de telles atteintes à notre intégrité, non, franchement, nous n’avons pas ri. Car voyez-vous Mr Mélenchon, vous qui déclariez en mars dernier que « la haine des médias était juste et saine », vous allez tellement loin que nous nous demandons quelles pourraient être les conséquences de tels propos. Si demain un ou une journaliste de Radio France se faisait physiquement agresser par une personne habitée d’une « haine juste et saine » et qui aurait mal interprété votre appel à « pourrir » des « abrutis », quelle serait alors votre réaction ?

« La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat ». Hannah Arendt.

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La SDJ

Source : Sdjradiofrance

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