Publié par Michael Katz le 29 octobre 2018

A chaque élection, locale ou nationale, des candidats en mal d’ego apparaissent sur la carte électorale. C’est aujourd’hui le cas à la municipalité de Tel-Aviv, où Olivier Rafowicz, que nous respectons en sa qualité de militaire de réserve, nous déçoit plus que largement. Voici pourquoi…

1. Il n’affiche pas la couleur. 
Tout comme lorsqu’il est invité sur I24News pour parler de politique israélienne, Olivier Rafowicz n’affiche pas la couleur de son parti politique. Olivier Rafowicz est le porte-parole d’Avigdor Lieberman et de son parti Yisrael Beitenu. Ainsi, quand il fait la promotion de Lieberman sur I24News, il demande à se faire appeler “colonel de réserve de l’armée” et non “porte-parole de Lieberman.” Et quand il se présente à la mairie de Tel-Aviv, il choisit pour bulletin de vote celui avec la lettre Lamed, celle d’Yisrael Beitenu. Mais à aucun moment, il ne dit qu’il est de près ou de loin lié, dans cette campagne, à ce parti…
Par ailleurs, on note que Lieberman est le plus gros fossoyeur de la politique israélienne. Il a une très grande gueule quand il est dans l’opposition mais n’en touche pas une quand il est ministre de la Défense (comme actuellement). Et socialement, il milite pour beaucoup de choses que les Franco-Israéliens détestent (mariages mixtes/civils, etc.).
S’il est réellement colonel de réserve, il est aussi porte-parole du parti de Lieberman. Pourquoi le cacher ?
Le site d’Yisrael Beitenu explique que Rafowicz est leur porte-parole en français
2. Yisrael Beitenu et les immigrants
Yisrael Beitenu est la pire catastrophe qui soit arrivée aux immigrants non russophones en Israël. Depuis que ce parti a gagné en puissance, il a sucé tous les budgets et a placé des russophones dans tous les lieux critiques liés à l’intégration.
Je ne veux même pas citer ici le terrible exemple de la pire ministre de l’intégration de l’histoire d’Israël : Sofa Landver. La femme qui refuse tout aux francophones et anglophones et qui redirige la plus grande partie du budget aux russophones.
3. Rafowicz est ambitieux… Et compte abandonner la mairie !
Rafowicz l’a dit et répété : son ambition est de devenir député. Il se voit même ministre. Pour lui et son ego, la mairie de Tel-Aviv n’est qu’un tremplin. Dans 1 an au maximum (s’il n’y a pas de dissolution avant), et s’il était élu à Tel-Aviv, il abandonnerait la ville pour se consacrer à la campagne des législatives. Et qui vient en numéro 2 sur sa liste ? C’est à dire, qui le remplacerait à Tel-Aviv ? Un russophone !
Et pas n’importe quel russophone, celui qui se déclarait partout “tête de liste” jusqu’à mi-septembre… jusqu’à ce que Rafowicz aille vendre les votes des Franco-Israéliens à Lieberman – sachant très bien qu’il quitterait la mairie quasi-instantanément. Et peu importe qu’il fasse la nique aux olim dans quelques mois !
4. Rafowicz n’a rien fait quand… Il avait le porte-feuille du Ministère de l’intégration !
Car peu le savent… Mais Olivier Rafowicz a été en charge de l’alyah et l’intégration au sein du-dit ministère. Mais pendant les quelques mois ou il était aux affaires, il n’a STRICTEMENT rien fait en faveur des olim de France. Il n’a obtenu aucun résultat tangible.
D’ailleurs, à part répéter des banalités (les loyers sont trop chers, les francophones de Tel-Aviv sont ceux qui repartent le plus en France, etc.), il ne propose aucune solution concrète applicable localement… Il n’offre que des solutions a mettre en place au niveau national et pas local !
5. Une élection municipale, ce n’est pas la guerre contre l’Iran !
A regarder les interventions de Rafowicz, on se demande s’il comprend bien l’enjeu !
L’enjeu municipal, c’est la vie de la ville. Ce n’est pas “l’Iran, le Hamas et Abou Mazen.” Et s’il peut se targuer d’être le porte-parole (réserve) de Tsahal, franchement, face à un type qui fut pilote de chasse pendant 20 ans (Houldaï), il ne fait pas le poids. Ainsi, au lieu de parler de la menace de Gaza, il devrait se concentrer sur les besoins des olim, les galères des retraités francophones de Tel-Aviv, et le marasme économique dans lequel vivent la plupart des jeunes olim bodedim.
6. Les mouvement d’Olim désapprouvent Rafowicz. 

L’organisation supranationale Aleinu, créée par des olim de tous les horizons, a décidé de se désolidariser d’Olivier Rafowicz. Aleinu est pourtant une plateforme créée pour soutenir les candidats francophones partout en Israël… Et Rafowciz est le seul candidat francophone qui a été éjecté de cette plateforme. Vous imaginerez bien la raison !
Alors, immigrants de Tel-Aviv, pour qui voter ? 
Pour le maire :
Tout comme Europe-Israël, nous pensons qu’il faille soutenir Jonathan-Simon Sellem et la liste du maire. On ne va pas vous mentir : politiquement parlant, on n’aime pas trop Ron Houldaï. C’est un travailliste aveuglé. Mais ilm faut dire qu’il a transformé la ville comme personne. Moi qui vis à Tel-Aviv depuis 1983, je peux vous l’assurer : on est passé de ville-poubelle à ville la plus… (remplissez les… avec le superlatif ou l’adjectif qualificatif que vous voudrez).
Et comme l’a dit Jonathan-Simon Sellem dans une vidéo : il n’y a pas le choix dans le vote du maire : Houldaï est le plus à droite de tous les candidats. Ensuite il y a Zamir (Meretz, extrême gauche), et Harel (communiste antisioniste). Il y a aussi le Shas, donc aucun intérêt et aucune chance.
Et puis, si Ron Houldaï est réélu, alors Jonathan-Simon Sellem deviendra son conseiller aux affaires francophones. M. Sellem est déjà élu représentant des Français d’Israël, il connaît parfaitement les problèmes liés à l’intégration, il est “ultra-sioniste” et n’a plus à le prouver. Sa carrière de spin doctor (conseiller politique) lui offre, par ailleurs, une vision globale et précise de la situation politique. Et il est talentueux (son dernier ouvrage “Charles de Gaulle : antisémite ?” est un best-seller, que même Forbes conseille à ses lecteurs !
Pour le conseil municipal :
Là, on a le choix entre 27 listes.
Il y a celle du maire, Tel-Aviv Ehad, qui présente Jonathan-Simon Sellem comme candidat en 11e place. Il est donc difficilement éligible.
Il y a aussi la liste du Bayit Yehoudi (Naftali Bennett) qui présente Mickael Bensoussan en 4e place. C’est une place tout à fait éligible, dès lors que les voix ne s’éparpillent pas. M. Bensoussan a mené une campagne très active sur les réseaux sociaux et n’a pas ménagé ses efforts.
Voilà les deux principaux choix possibles. Il y a aussi une liste du Likoud – mais qui ne représente rien. Où encore une liste de femmes qui veulent lutter contre les disparités homme/femme. Il ne manque plus qu’une liste de propriétaires de chiens à une patte et une liste de mangeurs de sushis allergiques au poisson.
Les élections municipales à Tel-Aviv auront lieu le 30 octobre, et les bureaux de vote, à Tel-Aviv, seront ouverts jusqu’à 22 heures.

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