Publié par Magali Marc le 31 octobre 2018

Les analyses objectives concernant les élections de mi-mandat qui seront tenues le 6 novembre prochain aux États-Unis sont aussi rares que des merles au mois de mars. J’ai pourtant trouvé un éditorial non-signé du Washington Times qui me semble être ce qui se rapproche le plus d’une prédiction non-partisane, basée sur les données du terrain.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cet éditorial du Washington Times, probablement rédigé par le Comité de Rédaction, paru le 25 octobre.

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La vague bleue s’estompe

Alors qu’elle semblait inévitable, plus personne maintenant ne la trouve

Les élections se conforment rarement au battage médiatique.

Les journalistes et les experts à la poursuite du piège à clics, avaient à peine commencé à se remettre de l’élection de 2016 qu’ils ont commencé à prédire avec confiance le châtiment bien mérité que Donald Trump allait recevoir lors des élections de mi-mandat.

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Depuis des mois, voire plus d’un an, on parle d’une « vague bleue » qui doit inévitablement submerger les Républicains. Ils la prédisent encore, mais leur confiance diminue de jour en jour. Aujourd’hui (25 octobre), 10 jours seulement avant que les électeurs ne se rendent enfin aux urnes, leur tableau est plutôt sombre.

Les experts s’entendent pour dire que les Démocrates remporteront probablement un certain nombre de gouvernorats, évinçant ainsi les Républicains sortants dans des États tels que l’Illinois, par exemple. Ils ont également une chance de remporter des sièges républicains en Floride et en Géorgie. Même la rock star républicaine, Scott Walker, est en difficulté dans le Wisconsin pour se faire réélire.

Cependant, les gouverneurs républicains restent obstinément populaires dans les États démocrates d’un bleu intense comme le Maryland, le Massachusetts et le Vermont. En effet, deux des gouverneurs les plus populaires du pays sont Larry Hogan du Maryland et Charlie Baker du Massachusetts.

Les Républicains s’accrochent à un avantage de 51 sièges contre 49 au Sénat. Pourtant, malgré tout le battage médiatique sur la bonne fortune des Démocrates – la cote d’approbation du président Trump est en baisse (NdT: elle est « tombée » à 40%) – le GOP pourrait même réussir à renforcer sa majorité. On peut en voir la raison dans le calendrier et la simple géographie.

Les Démocrates doivent défendre 10 de leurs sièges dans des États que Donald Trump a remporté en 2016. (La carte deviendra défavorable aux Républicains en 2020.) C’est pourquoi Heidi Heitkamp, du Dakota du Nord, semble être sur son départ. En 2012, le sénateur démocrate du Dakota du Nord a remporté la victoire par une faible marge, environ 3 000 voix. Donald Trump, quant à lui, a remporté le Dakota du Nord par 20 points quatre ans plus tard. Mme Heitkamp a maintenant perdu environ 16 points par rapport à son adversaire républicain, Kevin Cramer. Elle semble réconciliée avec l’idée de prendre une retraite agréable.

Bien que les sénateurs d’autres États rouges (républicains) soient engagés dans des courses plus compétitives que Heidi Heitkamp, ils se heurtent à des vents contraires similaires. Joe Donnelly de l’Indiana, Joe Manchin de la Virginie-Occidentale, Claire McCaskill du Missouri, Rick Scott de la Floride et Jon Tester du Montana sont dans des courses difficiles dans des États que le président a gagnés, certains assez facilement. Leurs adversaires républicains se font une vertu de leur attachement au président. M. Trump leur a rendu la pareille en faisant campagne pour eux. Il n’est pas difficile de voir que les Républicains ont de bonnes chances de prendre au moins un ou deux de ces sièges, peut-être plus.

Les Démocrates, pour leur part, avaient le grand espoir d’obtenir quatre sièges occupés par des Républicains. Cet espoir s’est évanoui rapidement alors que Jacky Rosen du Nevada, Beto O’Rourke du Texas, Phil Bredesen du Tennessee et Kyrsten Sinema d’Arizona chutent dans les sondages.

C’est en partie le résultat d’un « retour » chez eux des Républicains – le Tennessee est un État d’un rouge intense – , et même si les Tennesseens aiment bien Phil Bredesen, l’ancien gouverneur modéré, ils sont conscients qu’un vote pour lui est un vote pour que Chuck Schumer revienne en tant que leader d’une éventuelle majorité démocrate.

Il en va de même pour le Texas. M. O’Rourke est charismatique et bel homme, mais il est très à gauche dans un État qui ne l’est certainement pas.

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D’autres coups durs pour les perspectives du parti (démocrate) ont été auto-infligées. Les Démocrates ont mal géré l’audience de confirmation (à la Cour Suprême) de Brett Kavanaugh, se déshonorant et faisant mal paraître le pays. Non seulement n’ont-ils pas réussi à empêcher le juge Kavanaugh d’accéder à la Cour suprême, mais ils ont, en plus, réveillé l’enthousiasme des Républicains. Mme Sinema, en Arizona, dont on croyait depuis longtemps qu’elle voguait vers une victoire facile , a trébuché après que des remarques qu’elle avait faites dans le passé ont refait surface.

Dans l’une d’elles, elle a calomnié son État d’origine comme étant le «laboratoire de méthamphétamine de la démocratie». Dans une autre, elle n’a manifesté aucune colère contre les Américains qui rejoignent les Talibans. C’était une balle facile à frapper pour son impressionnante adversaire, Martha McSally, une colonel de l’armée de l’air à la retraite.

Les Démocrates sont presque certains de remporter des sièges à la Chambre des Représentants, mais il n’est pas certain que Nancy Pelosi reviendra à la présidence d’un parti majoritaire. Le gourou de la statistique, Nate Silver, du site Web FiveThirtyEight accorde aux Démocrates plus de 80 % de chances de reprendre la Chambre. Les Démocrates semblent sur la bonne voie de reprendre un certain nombre de sièges dans les banlieues – dont beaucoup sont libérées par des Républicains populaires mais qui partent à la retraite. C’est le même Nate Silver qui était si confiant dans la victoire d’Hillary Clinton, un rappel que les électeurs ont toujours la capacité de surprendre, et sont souvent prêts à vous en sortir une bonne.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source: Washington Times

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