Publié par Jean-Patrick Grumberg le 2 octobre 2018

La Ligue et son dirigeant, le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini, sont victimes de la diabolisation orchestrée par les médias, tous opposés à sa politique pro-Italie. Ce qui est rapporté sur eux est mensonger, déformé, inventé, voire occulté lorsque cela révèle le bon sens et la cohérence de leurs idées politiques.

Pour en avoir le cœur net, Dreuz s’est rendu dans la ville historique où est née la Ligue, à Varese, au nord de l’Italie dans la riche Lombardie, et a rencontré un de ses dirigeants.

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Matteo Bianchi, secrétaire régional de la Ligue

Jean-Patrick Grumberg : Matteo Bianchi, vous êtes un élu au Parlement de Rome…

Matteo Bianchi : Oui, au Parlement de Rome. Cette nouvelle étape a commencé pour moi au mois de mars.

Et quelle est votre position au sein du parti politique «La Ligue» ?

Je suis secrétaire dans cette région italienne, je suis le secrétaire du parti politique «La Ligue» à Varese, la ville où la Ligue est née.

Le siège vient d’être transféré de Varese à Milan.

Nous avons déménagé de Varese à Milan parce qu’avant il y avait La Ligue du Nord (Lega Nord) en Lombardie, la Ligue vénète (Liga Veneta) en Vénétie, etc. Umberto Bossi, son fondateur, a réuni toutes ces Ligues en Ligue du Nord et les a ensuite transférées à Milan.

L’Italie doit retrouver sa normalité

Monsieur Salvini a récemment déclaré : «nous retournons une certaine normalité au pays.» Quel genre de normalité espérez-vous rendre au pays ?

Pour nous, l’Italie n’était pas un pays normal parce que ce n’est pas normal que tous ces gens-là soient partis d’Afrique parce qu’ils veulent avoir un meilleur avenir, ce n’est pas normal qu’ils puissent arriver ici par la mer Méditerranée, et depuis la Libye et…

De toute l’Afrique ?

Nous ne pouvons pas accueillir tous les gens de l’Afrique toute entière. C’est utopique

Oui. Ce n’est pas normal parce que nous ne pouvons pas accueillir tous les gens de l’Afrique toute entière. C’est utopique. Nous voulons, nous aimerions aider ces gens-là chez eux avec une bonne coopération avec l’Afrique. Et nous voulons mieux contrôler nos frontières. Car nos frontières, ce sont les frontières de l’Europe. Et nous estimons que l’Europe peut devenir le domicile pour tous les migrants qui peuvent rester en Europe légalement, pas de façon illégale, et pour les personnes qui tentent d’échapper à une situation très risquée. Mais nous n’acceptons pas les migrants économiques. Ces derniers ne peuvent pas entrer dans notre pays.

Avez-vous le support général de la population italienne à ce sujet ?

Oui, bien sûr.

Un pays divisé entre le nord et le sud

Pendant les dernières élections, j’ai remarqué que votre pays est comme tous les autres pays occidentaux, très divisé : La Ligue prédomine dans le Nord, et le Sud soutient le Mouvement 5 étoiles.

Oui.

Dans ce contexte, quel est l’avis de la population italienne en général à propos de l’immigration ?

Les Italiens partagent l’avis du nouveau gouvernement et surtout ils sont très d’accord avec la politique du ministre Salvini.

C’est bien pour la cohésion du pays. Le Mouvement 5 étoiles est contre les migrants aussi.

Vous pouvez trouver des sondages sur Internet dans lesquels il ressort que 80% de la population italienne est d’accord avec notre gouvernement à propos de sa politique migratoire.

Et les médias, partagent-ils cet avis ?

Les médias, naturellement, ne partagent pas notre politique parce que les médias aiment les migrants. De nombreux médias en Europe occidentale disent que nous sommes racistes et xénophobes. Mais si vous lisez un autre sondage sur le site «Termometro politico.it», vous verrez que pour les catholiques La Ligue est maintenant le parti numéro un. Par catholiques, [je veux dire] les gens qui s’identifient comme catholiques.

Le sud de l’Italie est très catholique.

Oui…

Et ils supportent le Mouvement 5 étoiles…

Je crois que si de nombreux catholiques se disent : «La Ligue c’est mon meilleur choix», et à cause de cela, les journaux ne pourront plus nous traiter de xénophobes, de racistes ou fascistes, car les catholiques sont très modérés.

Exact.

Les catholiques sont modérés, et pas idiots.

Les médias, ce sont des “Radical-Chics”

C’est intéressant. En ce qui concerne les médias, y a-t-il des avis différents dans les médias ? Y a-t-il des médias conservateurs et des médias de gauche, où sont-ils tous orientés à gauche ?

En Italie, nous appelons la plupart des journaux et des médias «les Radical-Chics».

(Rires) Ah ! C’est donc partout pareil ! En Amérique nous les appelons «the limousine left» (la gauche en limousine), et «la gauche caviar» en France.

Les propriétaires de nombreux journaux sont très très riches, mais ils ne sont pas d’accord avec la politique conservatrice, c’est pourquoi nous appelons ces éditeurs et propriétaires des journaux «les Radical-Chics».

Les médias sont donc essentiellement contre vous ?

Exactement.

Et les Italiens, croient-ils les médias, sont-ils influencés par les médias ?

Ce n’est plus comme avant.

En fait, c’est une question très intéressante. Par exemple en France, 70% de personnes ne font plus confiance dans les médias, mais elles restent toujours influencées par eux. Et aux Etats-Unis, 70% des gens ne croient pas les médias, mais ils ne sont pas très influencés par les médias, parce qu’ils ne leur font pas confiance… Alors comment ça se passe en Italie ?

Je pense qu’en cette période, l’influence des médias n’est plus comme avant. Je ne sais pas quel est le pourcentage de personnes influencées par les médias, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ne peuvent plus influencer les gens comme avant.

Plus maintenant…

“Trump est notre exemple”

Monsieur Salvini et le Mouvement 5 étoiles comprennent ce phénomène, et ils font campagne sur les réseaux sociaux. Bien-sûr qu’ils aiment le système traditionnel, mais ils passent outre les médias traditionnels et ils communiquent plus étroitement avec le peuple sur les réseaux sociaux…

Vous voulez dire, sur des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ?

Oui, c’est ça…

Vous savez que Facebook et Twitter ont avoué qu’ils penchent à gauche, et ils ont tendance à censurer les publications au caractère conservateur.

Oui, Trump est notre exemple. La campagne électorale de Donald Trump était un exemple parce que Trump est resté en contact direct avec la population, et la population veut toujours rester en contact avec lui.

Très juste…

Comme avec Salvini, pour avoir la possibilité de lui écrire, partager un problème, raconter une expérience, etc.

Oui.

Les socialistes italiens, Renzi, Berlusconi – il est l’un des hommes qui ont le mieux compris dans le passé le potentiel de la télévision en Italie – ils sont en train de traverser une période très difficile en matière de communication. Le Mouvement 5 étoiles et La Ligue, et surtout Monsieur Salvini, utilisent parfaitement bien ce nouveau système [les réseaux sociaux] et leur image dans les médias sociaux.

Je vois… 

L’étrange union entre la Ligue, conservatrice, et le mouvement 5 étoiles “ni de droite ni de gauche” 

J’aimerais revenir sur l’une des questions que vous avez posées, celle sur la différence entre le nord et le Sud…

Je vous écoute.

Le nord et le sud de l’Italie se sont toujours différenciés ; ils ont toujours été différents et seront probablement toujours différents. Nous avons des systèmes économiques différents, nous avons une culture différente, des langues locales différentes, etc.

Le nord de l’Italie est en relation, en contact direct avec le reste de l’Europe, en particulier en ce qui concerne des liaisons économiques, parce qu’il y a beaucoup d’usines ici, surtout en Lombardie et à Milan. C’est très dynamique. Ici nous sommes très concurrentiels par rapport à beaucoup d’autres villes européennes. Nous investissons dans la recherche et le développement.

Le Sud est très différent. Rome est une ville avec de nombreux problèmes. Elle vit du tourisme et par les institutions. Le Sud, c’est le tourisme et… je ne sais pas quoi d’autre…

(Rires)

Le sud de l’Italie n’offre pas beaucoup de possibilités d’emploi, surtout pour les jeunes, et il existe là-bas un certain sentiment de frustration qui a fait voter pour le Mouvement 5 étoiles.

C’est toujours comme ça.

Au Nord, beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec la politique socialiste, et de nombreuses personnes disent que Berlusconi est trop âgé pour qu’on le réélise. C’est pourquoi ils votent pour nous. Et nous menons une politique de libre-échange.

Nous sommes pour la réduction des impôts et de la bureaucratie, nous voulons aider les entreprises à se développer et à développer notre territoire, et nous ne sommes pas socialistes.

Comment cela fonctionne-t-il avec le Mouvement 5 étoiles, car ils ne partagent pas ce point de vue ? Ils sont pour plus d’autorité et plus d’état.

Nous n’avons pas la même manière de voir les choses, surtout en politique économique, mais nous devrons trouver un compromis.

Et en quoi pourrait consister ce compromis ? Je sais que vous êtes en train d’y travailler en ce moment même.

Le compromis consiste dans le fait que leur politique économique «reddito di cittadinanza» ne va pas être mise en place de la manière : “vous recevez de l’argent juste parce que vous avez la citoyenneté italienne”, mais “pour que cela vous aide à trouver du travail”.

Il ne s’agit pas d’une allocation chômage, parce qu’on reçoit une allocation chômage après avoir perdu son travail, alors que, surtout dans le Sud, les gens n’ont pas perdu leur travail : ils n’avaient pas de travail pour commencer. Il s’agit donc de leur donner de l’argent pour une brève période dans le but de les aider à trouver du travail dans le Sud.

Mais que vont-ils trouver, s’il n’y a aucun travail dans le Sud ? D’ailleurs quel est le taux de chômage actuellement ?

En Italie, onze-douze pour cent.

Pour tout le pays ?

oui. En Lombardie, le chômage est probablement entre 7 et 8%. Dans le Sud, dans certaines régions comme la Calabre, il peut atteindre 30%…

Oh, ça fait beaucoup !

Pour les jeunes gens, le taux de chômage peut atteindre 40-50%.

C’est beaucoup trop. Alors que se passera-t-il si vous donnez de l’argent pour aller chercher du travail, mais qu’il n’y a aucun travail ?

Il y a un autre volet de notre proposition, et c’est d’aider les entreprises à créer de nouveaux emplois. Ca c’est notre objectif.

Vous avez tout à fait raison.

C’est un des autres compromis avec le Mouvement 5 étoiles.

Nous voulons donner aux entreprises la possibilité de financer la recherche, et pour ça, il faut qu’il y ait moins d’impôts. C’est grâce à cette politique que nous pourrons les aider à créer de nouveaux emplois. Et le développement de la recherche est bénéfique pour l’État parce qu’avec de nouveaux emplois, avec le développement, vous recevez plus de revenus fiscaux et plus d’avantages économiques pour l’État.

Les socialistes nous disent que c’est une politique insensée car nous devrons compenser la réduction d’impôts.

Mais le socialisme est un échec ! Il n’existe aucun endroit au monde où le socialisme a amélioré la vie des gens, c’est tout le contraire. Où le socialisme a-t-il bien fonctionné ?

Vous avez raison.

Le socialisme est une suite d’idées qui consistait à améliorer la vie des gens, mais l’expérience a montré que cela ne fonctionne pas. Nulle part.

Oui, c’est vrai.

C’est pourquoi je n’arrive pas à comprendre : pourquoi les Italiens voudraient-ils encorer essayer le socialisme ?

Nous pensons qu’en Italie, on peut faire des changements seulement si on est courageux. Avec un petit brin de révolution, surtout en économie.

Je vois…

En fait, notre gouvernement s’appelle «le gouvernement des chargements» parce que nous voulons changer le pays, faire de l’Italie un pays normal, un pays comme la Suisse qui se trouve à une dizaine de kilomètres d’ici.

L’immigration, la sécurité et l’emploi

Quels sont les problèmes les plus importants pour les Italiens, dans leur vie de tous les jours ?

lorsque vous perdez vos valeurs traditionnelles, vous vous retrouvez menacés par d’autres populations comme celle du peuple islamique, qui cherche à changer votre culture et vos valeurs après que nous ayons détruit les nôtres

L’ immigration, la sécurité…L’emploi.

L’emploi pose problème.

Et à mon avis, l’avenir de nos valeurs, les valeurs européennes, parce que pour moi et pour nous et, je crois, pour les Italiens, surtout en milieu rural, moins dans les zones métropolitaines, il est très important de conserver nos valeurs, d’avoir un rêve, un avenir auquel on croit.

Car la société actuelle, avec les changements que nous voyons tous les jours, ne nous apporte aucune valeur. Et lorsque vous perdez vos valeurs traditionnelles, vous vous retrouvez menacés par d’autres populations comme par exemple, celle du peuple islamique, qui cherche à changer votre culture et vos valeurs après que nous ayons détruit les nôtres.

J’ai vu qu’à Varese, au cœur historique de la Ligue, il y a un centre islamique.

Oui, il y a un centre islamique. Pas très grand, mais il y en a un.

Pas très grand pour l’instant…

Pour l’instant oui.

Quand j’étais jeune, je venais souvent en Italie avec mes parents. Je n’ai jamais vu aucun musulman à l’époque. Quelque chose a sans aucun doute changé, car j’en ai vu pas mal actuellement à Milan et à Varese, et j’ai également vu beaucoup de personnes de race noire. C’est un changement que j’ai remarqué de mes yeux, et que je voulais vous mentionner.

Oui, le peuple a peur de perdre notre culture, nos traditions, face à une culture aussi forte que la culture islamique, parce que le problème n’est pas religieux, mais culturel. Lorsque les Européens perdent leurs valeurs, l’Islam peut remplacer ces valeurs par les siennes, et notre peuple le craint beaucoup. Ainsi, l’État doit bien tenir le coup en faisant face à ces problèmes.

Et c’est une information que nous ne lirons jamais dans les médias italiens.

Oh, ça, c’est sûr.

Concrètement, que pouvez-vous faire ? Vous avez 600 000 immigrés, et c’est compliqué de résoudre le problème. Si vous voulez les faire retourner dans leurs pays, ça coûte cher, il faut aussi du temps. Il y a des aspects humanitaires et juridiques. Quelle solution proposez-vous ? Avez-vous un programme ? Je ne dis pas que cela soit facile, mais y a-t-il un programme, concrètement ?

En Italie, c’est illégal de faire retourner un étranger en situation irrégulière dans son pays d’origine. Alors, en ce qui concerne les gens qui sont déjà ici, oui, ils peuvent rester, mais ils doivent respecter la loi et notre culture. Et l’État doit avoir une politique ferme et solide par rapport aux gens qui ne veulent pas s’intégrer à notre culture. Ce problème concerne en particulier les musulmans.

Parce qu’ils ne veulent pas s’intégrer à notre vie.

Dans ce cas-là, pourquoi sont-ils venus ici ?

Pardon ?

Pourquoi sont-ils venus ici, en Europe ? Ils pourraient aller dans les pays arabes où la culture est la même que la leur.

Oui, mais la Lombardie est l’une des plus riches régions d’Italie.

D’accord, mais l’Arabie saoudite et le Qatar sont plus riches que vous. Ces étrangers illégaux musulmans qui arrivent en Europe, qui arrivent ici, ils pourraient aller vivre dans ces pays. Ils viennent de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, ils resteraient sur des terres islamiques.

Je ne sais pas pourquoi, ils pensent sans doute que…

Ils arrivent ici, et ils disent ensuite qu’ils n’aiment pas le pays et la culture.

Ils pensent que c’est mieux pour eux de chercher à construire une nouvelle vie en Europe parce que c’est plus facile de vivre ici que d’aller en Arabie ou au Qatar. C’est plus facile de rester ici en tant qu’immigré clandestin.

Mais je pense que nous devons mettre l’accent sur un simple fait : je ne sais pas pourquoi ils sont ici, mais je sais que lorsque nous avons tous ces gens ici, nous devons les contrôler.

La Ligue et l’Europe

L’idéologie de l’Union européenne est basée sur la Révolution française de 1789 et pas sur les valeurs de l’Europe traditionnelle

Parlons de l’Europe. Quels sont les plus importants avantages que l’Europe offre à l’Italie ? Et quelles sont les pires choses que vous subissez de l’Europe ?

Les choses les plus importantes c’est que depuis la Seconde Guerre mondiale les Européens ont vécu en paix.

Mais l’Union européenne a modifié ses valeurs, les valeurs auxquelles l’Union européenne croyait à l’époque et celles auxquelles elle croit actuellement diffèrent beaucoup. L’Union européenne pose un problème à chaque État membre, parce qu’ils veulent élaborer la même politique, décider des différentes aspects de notre vie, et ils veulent que ces décisions, que ces lois et directives européennes, s’appliquent simultanément de la Finlande au Portugal.

Et…

Et l’un des meilleurs traits de l’Europe consiste au contraire en cette différence qui existe entre nous. Nous avons des économie, des cultures, des langues différentes.

Et l’Union européenne ferait mieux si elle adoptait certains lois ou directives seulement pour quelques pays.

Victor Orban a dit que l’Union européenne s’inspire actuellement uniquement de l’idéologie socialiste …

Actuellement, oui.

Est-ce aussi l’opinion de votre parti ?

Oui. Pour nous, les idées de l’Union européenne d’aujourd’hui sont basées sur l’idéologie et les valeurs de la Révolution française de 1789 et pas sur les valeurs de l’Europe traditionnelle.

De l’Europe traditionnelle qui est une Europe chrétienne…

Oui. De celles qui est l’Europe chrétienne. C’est un des sujets que personne n’aborde.

Quel avantage l’Europe offre-t-il à l’Italie aujourd’hui ?

Aujourd’hui l’avantage est de vivre en paix et…

Vous croyez que sans l’Union européenne il y aurait la guerre en Europe ?

Non, bien sûr.

Alors ?

Non, non, non, non… Bien sûr que non.

Je crois que les bonnes choses que l’UE nous apporte consistent à échanger des conceptions socioculturelles, surtout pour les jeunes, ce qui leur donne la possibilité d’échanger les connaissances pendant leurs études universitaires, avec des programmes comme Erasmus. C’est une bonne chose. L’autre avantage est le marché européen, bien sûr, surtout pour la Lombardie, pour la Vénétie, pour nos entreprises…

Mais la Suisse ne fait pas partie de l’UE et leur économie va très bien…

Oui, la Suisse est riche, elle est hors de l’Union européenne et elle a de la clarté et de l’efficacité…

A votre avis, l’Italie peut-elle avoir l’envie de réaliser son «Brexit» ?

Hmmm, honnêtement, je ne crois pas que ce soit possible pour l’Italie actuellement.

L’UE est bonne pour l’Italie, et ce serait très compliqué d’entamer un «Brexit» à l’intérieur de notre pays, de lancer un débat avec le pays, ainsi qu’avec les partis politiques et le parlement. Les Italiens ne le comprendraient pas, ce serait très très compliqué.

Vous êtes en train de me dire que ce n’est pas un des problèmes majeurs des Italiens.

Exactement. Et cela ne fait pas partie de nos projets, car nous voulons changer l’Union européenne de l’intérieur.

C’est la politique de notre gouvernement, parce que Monsieur Salvini a dit à Madame Merkel et au Président Macron que la politique italienne était en train de changer.

Il leur a dit : “vous ne pouvez pas être les chefs de l’EU tous seuls… Nous voulons que tous les États membres aient les mêmes possibilités que la France et l’Allemagne.”

Salvini a également dit que Macron était le plus gros problème et l’ennemi numéro un…

Oui. Car notre politique est différente. Très différente. En ce qui concerne la migration, par exemple… Et les perspectives économiques…

Pouvez-vous gagner cette bataille ?

Je ne sais pas. L’avenir nous le dira.

Quel est votre moyen de pression ? Pour gagner le combat, vous avez besoin d’un moyen de pression. Quel est celui de l’Italie pour vos conversations avec Merkel et Macron ? Je sais que vous allez avoir une discussion budgétaire avec eux.

Je pense que le nouveau moyen de pression de l’Italie c’est notre politique.

Dans le passé, dans le passé récent, l’ancien gouvernement socialiste, le ministre Renzi, a donné quelque chose pour obtenir quelque chose de l’Europe en retour.

Surtout pour recevoir des avantages pour le peuple italien.

Monsieur Renzi voulait donner 80 euros tous les mois à son peuple, alors il a été obligé d’aller au Parlement européen et Madame Merkel lui a dit : «D’accord, je peux vous donner cela, mais vous devrez recevoir beaucoup d’immigrés.»

Nous ne voulons plus accepter ce genre de compromis avec l’Europe. Nous voulons y aller pour discuter avec l’Europe et leur démontrer l’ampleur du problème dans notre pays, et créer des possibilités d’emploi pour les Italiens.

Nous avons assez d’immigrés

Voulez-vous recevoir encore plus d’immigrés ?

Non. Nous en avons assez.

Assez ou trop ?

Nous en avons trop, quand même. On peut accueillir plus d’immigrés si l’on a du travail [à leur offrir] et des possibilités à leur proposer.

Mais vous n’en avez pas.

Non, nous n’en avons pas.

En quoi consiste la logique des pays qui n’ont pas assez de travail pour leurs propres citoyens, mais veulent accueillir plus d’immigrés ? Il n’y a déjà pas d’emplois pour les locaux, comment peut-il y en avoir pour les immigrés ? Cependant, il faudra bien les payer, les nourrir, les loger…

C’est un problème idéologique. Beaucoup de socialistes disent que notre population diminue parce que nous ne voulons plus faire des enfants. Alors nous avons besoin de plus de jeunes gens arrivant d’Afrique.

Est-ce vrai que les Européens n’ont plus assez d’enfants ?

C’est vrai, mais leur solution n’est pas une bonne solution.

Non ?

Nous devrons changer notre politique…

En ce qui concerne la famille ?

En ce qui concerne la famille et par rapport aux jeunes gens qui croient en l’avenir.

Parce que c’est surtout les jeunes qui sont frustrés, ils ne veulent pas rester ici, ils préfèrent aller en Amérique, en Australie, au Royaume-Uni pour y trouver du travail, car ils ne croient pas en leur pays.

En revanche, si vous croyez en votre pays et en notre politique, vous voudrez fonder une famille et avoir des enfants.

Vous avez un travail énorme à faire : il vous faut reconstruire l’Italie.

Oui.

Nous disons “merci monsieur Trump”

Vous m’avez dit avant l’interview que vous aimiez le Président Trump.

Oui, c’est vrai.

Vous aimez sa politique ?

Oui.

Est-il un bon exemple pour vous ?

Oui.

Récemment Trump a proposé à l’Italie de l’aider avec cette dette.

Oui.

Comment cela va-t-il se passer, à votre avis ?

Je pense que je dirai : «Merci beaucoup, Monsieur Trump».

Parce que l’Italie a une très grosse dette, et lorsque notre gouvernement veut changer sa politique, et les organisations internationales désapprouvent notre politique, l’Italie risque de faire l’objet de pressions.

Alors Monsieur Trump nous a dit : «Ne vous inquiétez pas. Si quelqu’un veut attaquer l’Italie, je serai là.»

Jérusalem, Israël, les Palestiniens et le Moyen-Orient

Monsieur Trump a déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem. Si Monsieur Salvini devient Premier ministre, l’Italie sera-t-elle encline à faire la même chose ?

Je ne sais pas, parce que le gouvernement italien ne s’est pas prononcé sur ce sujet, mais je pense que Monsieur Trump a beaucoup de courage.

Vous, Monsieur Salvini et La Ligue, vous avez aussi beaucoup de courage. C’est votre symbole.

Bien sûr, mais je ne peux pas parler pour le gouvernement.

Cependant, je pense que dans l’avenir l’Italie pourrait prendre la même décision que les États-Unis.

Mais ici, en Europe et en Italie, nous avons tellement de problèmes ! Nous pouvons proposer quelques solutions entre Israël et la Palestine, mais je pense que dans l’avenir, l’Italie pourrait prendre la même décision concernant l’Ambassade italienne.

Quelle est la position de La Ligue à propos de ce conflit entre les Arabes et Israël ? Avez-vous un position identique à celle du reste de l’Europe ?

Pour nous Israël est notre partenaire. Israël est le partenaire de l’Italie.

C’est le partenaire le plus important [dans la région]. Mais nous pensons que nous devons essayer d’aider à résoudre ce conflit entre Israël et la Palestine. Notre diplomatie pourrait aider à résoudre ce conflit. Mais pour nous, Israël est le partenaire très important.

Que pourriez-vous faire concernant la Libye ?

La situation actuelle en Libye c’est la conséquence du «Printemps arabe»…

Ce n’est pas plutôt parce qu’Obama a quitté précipitamment l’Irak et abandonné les armes, et laissé la Libye dans le chaos ?

Non, à mon avis, le problème a commencé lorsque le gouvernement de Monsieur Kadhafi a été anéanti.

C’était une erreur de le tuer ?

C’était pire qu’une erreur.

L’erreur c’est d’y être allé avec des bombes et pas avec de la diplomatie.

Mais à cette époque, il existait un problème, la présence de grosses entreprises, des compagnies italiennes et des compagnies françaises. Monsieur Sarkozy a voulu améliorer la présence de la France en Libye et y est arrivé avec des bombes, et lorsque vous y allez dans ces pays-là avec un tel système, vous ne pouvez pas reconstruire un gouvernement démocratique en un an.

C’est pourquoi nous sommes toujours en train de traverser une situation très très difficile, et cette situation difficile, c’est un gros problème pour l’Italie.

C’est un problème d’ordre économique, surtout à cause de la migration. En 2008-2009, l’ancien gouvernement de Berlusconi, avec le ministre Maroni, est allé en Libye. Ils ont eu un entretien avec Kadhafi et ont conclu un accord. Ils ont conclu un pacte et, suite à cette action politique, Kadhafi a stoppé le flux des immigrés arrivant de l’Afrique du Nord.

Et aujourd’hui, des ONG, avec l’argent de Soros, font venir tous ces immigrés chez vous, ils ne les envoient pas en Tunisie qui est tout près de la Libye. Il y a quelque chose de bizarre dans cette situation.

Oui. Et l’une des grosses victoires de Monsieur Salvini est que depuis cette semaine, aucun bateau d’ONG en mer Méditerranée ne peut plus venir ici.

Il a réussi à les arrêter tous ?

Oui, tous.

Alors vous avez beaucoup de courage vous aussi.

Oui.

Vous avez beaucoup de bon sens, et vous avez beaucoup de courage. Si nous examinons ce que Trump est en train de faire, nous voyons que le courage et le bon sens seront la clé de votre succès.

Oui, c’est sûr.

Mais vous avez besoin d’avoir le Mouvement 5 étoiles de votre côté, parce qu’il y a trop de partis politiques chez vous. C’est difficile, vous n’avez pas un système bipartite comme le nôtre aux États-Unis.

Oui.

Etes-vous optimiste à cet égard ?

Oui, parce que notre peuple est avec nous.

Merci Matteo. C’était une interview très intéressante.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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