Publié par Guy Millière le 12 novembre 2018

Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis auront eu lieu quand cet article paraitra. Si les républicains gardent la majorité dans les deux chambres, Trump poursuivra la révolution qu’il a enclenchée, mais les démocrates continueront à vociférer et à recourir à la violence. Si la Chambre des représentants passe aux mains des démocrates, la révolution Trump sera entravée et les démocrates seront encore plus vociférants et violents. C’est logique. La gauche américaine veut arrêter la révolution Trump qui l’a profondément ébranlée, et elle sait que ce sera très difficile d’arrêter la révolution Trump.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, un mouvement révolutionnaire du même type que la révolution Trump prend forme en Europe, menée par Viktor Orban et Matteo Salvini. Les équivalents européens de la gauche américaine sont, pour l’heure, moins vociférants et moins violents que leurs homologues américains, car ils pensent qu’ils ont encore le pouvoir dans l’essentiel de l’Europe, et que le mouvement révolutionnaire européen échouera. Et c’est un fait : le mouvement révolutionnaire européen aura les plus grandes difficultés à inverser le cours des choses. Ses difficultés tiennent à ce que les équivalents européens de la gauche américaine couvrent dans la plupart des pays d’Europe occidentale la quasi-intégralité du spectre politique. Certains sont définis comme “de gauche”. D’autres sont définis comme “de droite”, mais ont des programmes qui sont fondamentalement de gauche. Ses difficultés tiennent à ce que les équivalents européens de la gauche américaine ont, de surcroit, tous en commun les dimensions totalitaires qui marquent la gauche américaine (qui a pris ses leçons en Europe), et ne respectent plus depuis longtemps les règles de la démocratie, et diabolisent quiconque ne partage pas leur vision du monde. Ils ont, qui plus est, pris en main de manière plus ferme et depuis plus longtemps que la gauche américaine des secteurs clé qui leur permettent de contrôler la pensée :  enseignement, culture, médias. Ils disposent en supplément d’un avantage immense. L’existence d’un Etat profond échappant à tout contrôle : la technocratie européenne. Cet Etat profond leur permet de penser que ce qu’ils ont enclenché est quasiment irréversible.

La construction européenne a été présentée aux populations européennes comme étant à même de leur assurer la paix et la prospérité. Elle leur apporte une déliquescence de plus en plus visible et les conduit vers ce qui pourrait vite ressembler à un anéantissement.

Elle repose sur des engrenages qu’il importe de comprendre et de mettre au jour. Et j’y ai consacré un petit livre appelé “Comment meurt une civilisation”* (oui, c’est le troisième livre que je publie cet automne : il est complémentaire des deux autres). Ces engrenages sont tout à la fois simples et complexes. Ils sont simples, car ils sont ceux d’une arrogance que Friedrich Hayek a appelé “constructivisme” : la prétention à vouloir remodeler une société depuis le haut sur la base d’idées abstraites décrétées imperméables à toute réfutation. Ils sont complexes, car ils puisent dans des traditions intellectuelles diverses quand bien même elles se rejoignent et se tressent les unes aux autres : l’absolutisme, le socialisme, le rationalisme. Ces engrenages sont du même type que ceux qui ont structuré l’Union Soviétique, comme l’a expliqué l’ancien dissident Vladimir Boukovski, que je cite dans le livre.

Ce qui est en jeu est l’intégralité des valeurs et des principes qui ont fait la grandeur et la fécondité de la civilisation européenne, car le but des engrenages est de détruire ces valeurs et ces principes.  Si les engrenages enclenchés ne sont pas arrêtés, l’Europe finira appauvrie, striée de violence, islamisée, constellée de zones de non droit, sans repères, soumise à une nomenklatura sans principes ni scrupules dont les visées sont un pouvoir autocratique mondial. Une révolution du même type que la révolution Trump prend forme en Europe, disais-je : ceux qui la mènent sont appelés populistes, comme Trump l’est lui-même et par les mêmes gens. Ou cette révolution l’emportera, ou la civilisation européenne mourra.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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