Publié par Dreuz Info le 17 novembre 2018

Dans l’Islam, l’une des définitions de l’asabiyya, la « cohésion sociale », chère à Ibn Khaldoun, est une forme de solidarité sociétale intouchable qui s’exerce au sein du groupe politique (nationalisme), social (éducation, niveau économique, relations) ou familial. C’est dans ce dernier univers qu’elle prend son sens le plus « tribal ». À notre époque moderne, le terme peut être synonyme de solidarité, toutefois, il a souvent une connotation négative car il place les règles de fonctionnement du groupe au-dessus des lois, des circonstances et des événements qui, dans d’autres sociétés, s’agissant de la famille, seraient considérés comme faisant partie de la sphère privée.

Au sens négatif, le terme signifie « clanisme » ; au cours des dernières années il a souvent été utilisé dans les pays du Proche et du Moyen-Orient, mais on le retrouve aussi dans le contexte politique, économique et social en Tunisie, en Algérie et au Maroc. Dans ces pays musulmans dont les ressortissants disent pratiquer un Islam « modéré » par opposition à l’Islam « radical », strictement issu du même Coran, pratiqué notamment par l’Arabie Saoudite et le Qatar, et l’Islam terroriste, pratiqué par… les mêmes.

Il existe donc Bien une forme de Sharia que, par opposition à « dure » nous pouvons qualifier de « douce », – culturelle et sociale, mais non létale – paradigme d’une culture modelée par la religion depuis quatorze siècles. Cette Sharia « douce », soigneusement entretenue, est maintenue au premier plan par une majorité d’hommes à différents étages de la société, même les plus élevés. Bien qu’ils s’en défendent, ils restent les tenants d’une morale passéiste souvent réductrice pour la – vraie – liberté des femmes.

Pour les « français » originaires d’Afrique du Nord, « L’Asabiyya », exprime également l’idée, malgré une modernité affichée – mais au fond pas assumée -, qu’une femme qui se considère libre – veuvage, divorce ou célibat – si elle n’est pas animée d’un grand courage moral pour se libérer des contraintes culturelles et cultuelles, n’aura bien souvent aucune chance de s’opposer à la volonté de son entourage masculin, père, frère ou fils, voire cousin ou voisin, membres omnipotents du clan. Elle restera dès lors confinée dans ce rôle de femme soumise, imposé par l’influence récurrente de la religion dans la construction et le développement socio-culturels, même si elle est engagée dans une véritable et sincère quête identitaire universelle ; comprenez Occidentale. Seules quelques-unes réussissent cette prouesse avec ce courage moral évoqué plus avant, mais en général avec la conséquence de l’exclusion, parfois la violence. S’exposer de la sorte, même en France dans les cercles sociétaux musulmans, signerait pour celles qui voudraient s’émanciper aujourd’hui, au mieux une mise à l’écart discrète, au pire une « fatwa » et les violences physiques qui vont parfois avec, comme on a pu le voir à diverses reprises dans l’actualité récente avec des crimes « d’honneur ».

Dans cette nouvelle société occidentale dévoyée que l’on veut nous imposer, les exemples de femme musulmanes ou occidentales converties sont nombreux qui mettent en exergue cette influence sournoise qui se manifeste à tout moment, inconsciemment ou volontairement, par une auto censure de certains comportements pourtant tout à fait normaux. Ces comportements, dans la culture musulmane, pourraient en effet entraîner l’opprobre ou un jugement négatif des proches de même confession quand il s’agit d’un mariage mixte. Cette influence bride, voire interdit toute velléité de liberté parfaitement assumée, malgré une posture affichée comme moderne dans la forme, mais qui, considérant le fond, est continuellement et partout assujettie aux dogmes de cette Sharia « douce ». Ce mode de vie dual est trompeur car constamment mis en résonance avec l’image de la société faussement occidentalisée de laquelle il ne peut jamais s’extraire. Dans le cercle familial, amical ou social, l’agrégat culturel et confessionnel reste présent chez la majeure partie des musulmans. Cela favorise en tout temps des comportements qui entraînent mensonges, dissimulations ou faux-fuyants – pour rester dans le périmètre strict du culturellement et du cultuellement correct claniques – qui obèrent souvent la qualité des relations humaines avec les autres cultures et qui deviennent problématiques, voire impossibles en fonction du degré de croyance et de pratique de la religion.

Par exemple, une femme, en Afrique du Nord ou dans la communauté nord africaine en France, veuve et financièrement autonome, libre selon nos critères universels, qui pourrait vivre une deuxième vie, comme « un automne flamboyant » (C/f titre du livre de la romancière marocaine Anissa Bellefqih), qui souhaiterait sincèrement profiter de son dernier parcours dans la sérénité, quelles que soit la force de sa détermination, restera soumise à la Sharia « douce ». Dans une grosse partie des sociétés marocaine, algérienne et tunisienne, pour ne citer qu’elles, après avoir assumé son rôle d’épouse et de mère, une femme veuve n’aura d’autre rôle que celui de grand-mère, à l’exclusion de toute autre possibilité, sous le regard vigilant et réducteur des membres mâles de son entourage familial. Aucune nouvelle relation sentimentale ne sera adoubée par ces membres, surtout s’il s’agit d’un « koufar » dans la mesure où ils restent les seuls éléments masculins (en dehors des enfants et petits-enfants mâles) dignes de recevoir les attentions de cette femme dont, par ailleurs, ils assurent la tutelle morale quand elle n’est pas aussi juridique comme c’est le cas dans certains autres pays musulmans comme l’Arabie Saoudite.

Il s’agit donc Bien de la Sharia et, pour « douce » qu’elle soit, elle est tout aussi moralement violente et liberticide dans la société que la « dure », celle qui est mise en œuvre dans les régions du monde qui occupent aujourd’hui l’actualité. Comme « l’Islam modéré » qui intègre les gènes de l’Islam « pur », cette Sharia « douce » porte en elle les gènes du fonctionnement archaïque d’une société restée profondément patriarcale et passéiste. Souvent en accord avec une partie de la société féminine soumise – même s’il existe des exceptions notoires – ces sociétés maintiennent la femme sous une domination machiste sournoise essentiellement issue de l’interprétation stricte du Coran dont la Sharia est l’un des fondements religieux essentiel.

C’est la raison pour laquelle il apparaît important de dénoncer aussi cette Sharia « douce » qui s’applique dans la plupart des « clans » présents dans les pays Occidentaux, infiltrant insidieusement notre culture qui, depuis longtemps, a donné aux femmes la liberté essentielle dont elles sont en droit de profiter dans nos sociétés qui sont, à ce jour et pour longtemps encore espérons-le, les plus modernes au monde.

La reconnaissance sociale telle que nous la pratiquons, travail, responsabilités politiques et sociales, mais également les arts, peinture, musique écriture, poésie, et bien d’autres activités nobles sont les armes qui peuvent, elles aussi, servir ce combat d’un féminisme constructif face à l’intolérance des sociétés musulmanes. Les femmes courageuses qui se lèvent contre l’obscurantisme musulman, comme on le voit en Algérie ou, depuis peu en Iran, pèseront dans l’évolution de ces pays vers des constitutions civiles débarrassées des scories religieuses comme il semble que ce soit le cas en Tunisie depuis la déclaration du président Béji Caïd Essebsi le 18 août dernier « La religion, le Coran et ses versets ne nous concernent pas. Nous n’agirons que dans le cadre de la Constitution, en dehors du Coran. Dire, dans ce contexte, que la Tunisie possède une référence religieuse est une grave erreur ». Espérons que cette déclaration sera suivie d’effets, malgré la religion, toujours en embuscade en Tunisie comme je l’écrivais en 2014. N’oublions pas ici également le dur combat mené par les femmes Yezidis contre l’Etat Islamique en Irak et celui de la victime collatérale involontaire de l’intolérance musulmane, Asia Bibi au Pakistan, jeune chrétienne menacée de pendaison pour avoir bu l’eau d’un puit réservé aux musulmans.

Celles qui ne sont pas dans un état d’esprit constructif et évolutif, la très large majorité, il faut le souligner, incluant les européennes converties à l’Islam seront, espérons-le, beaucoup plus avisées pour le futur de leurs enfants que les hommes à qui elles se donnent qui se tiennent à l’écart d’une religion gynocide omnipotente dans les pays musulmans et de plus en plus en Occident du fait de la permissivité des édiles politiques et de la naïveté d’une partie de la population.

L’Islam continue inlassablement d’œuvrer à la dégradation dangereuse des sociétés Occidentales quant, pour seule réponse, elles se couvrent insidieusement ou naïvement d’un voile pudique tissé du fil solide des pratiques sociétales et religieuses d’un autre âge. Gardons-nous plus que jamais d’un angélisme tolérant et dangereux pour notre Histoire, notre culture et l’avenir de nos filles, de nos petites filles et des générations de femmes qui suivront.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Louis Chollet pour Dreuz.info.

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