Publié par Gilles William Goldnadel le 19 novembre 2018

On ne sait par qui commencer pour couronner le roi des gaffeurs. Il faut dire qu’ils se seront surpassés durant cette semaine. Pour demeurer impartial avant la remise de la palme, je m’en tiendrai donc à l’ordre chronologique plutôt que protocolaire.

Précisément, il faut dire, et nous commencerons donc par lui, que le service en charge du protocole n’aura pas démérité pour mériter la récompense en « oubliant » d’inviter le président de la Serbie dans la tribune d’honneur et de lui préférer celui de l’improbable Kosovo.

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Au-delà de la gaffe diplomatique, au-delà de l’insulte commise à l’égard du peuple serbe qui aura payé le plus important tribut lors du premier conflit mondial (et sans évoquer l’horrible second), cette grossière omission, involontaire ou non, est tristement révélatrice de l’attitude de l’actuelle présidence.

Elle montre, dans son oubli de l’alliance franco-serbe historique, que cette étrange itinérance mémorielle n’était en réalité qu’un itinéraire amnésique.

Elle démontre, que la gouvernance moderne préfère favoriser l’altérité musulmane plutôt que la racine judéo-chrétienne. L’orthodoxie altérophile, en sorte.

Benjamin Griveaux n’aura pas non plus démérité. Après avoir insulté la France des fumeurs de clopes qui roulent au diesel, le voilà qui confond Marc Bloch et Charles Maurras.

Invité sur France Inter, le porte-parole du gouvernement a en effet attribué au résistant Marc Bloch la célébrissime distinction du nationaliste Charles Maurras qui opposait « le pays légal au pays réel ». Pour bien moins que cela, mon cher Frédéric Lefèvre avait été gaussé par le Tout-Paris médiatique pour son « Zadig et Voltaire ».

Apparemment, l’église cathodique est bien moins regardante lorsque, dans un daltonisme remarquable, le porte-parole présidentiel confond le blanc et le noir et un grand historien juif fusillé avec un grand antisémite distingué.

Mais à tout seigneur, tout honneur, ma conception monarchique de la Ve République m’oblige à accorder le palmarium au souverain président. Ma conception de l’équité aussi.

Dans son opposition entre patriotisme et nationalisme lors de son discours mémoriel et mémorable, M. Macron aura été insultant en rangeant parmi les nationalistes méchants, les hommes et les femmes de France et d’ailleurs en Europe qui veulent simplement, non pas conquérir de nouveaux espaces ou dominer d’autres populations, mais seulement conserver leurs frontières, leur culture et leur tradition.

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Sous le prisme de ce distinguo absurde, faut-il comprendre que les Français de 1914 qui voulaient seulement récupérer l’Alsace-Lorraine étaient aussi des nationalistes enragés et des porteurs d’orage ?

Poser la question, c’est déjà couronner le champion impérial de la compétition.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

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