Publié par Gaia - Dreuz le 21 novembre 2018

Les policiers s’interrogent sur le rôle de Kevin B., déjà condamné pour terrorisme. Lui et les trois suspects nient tout projet d’attentat lors du mouvement des Gilets jaunes.

A-t-on échappé au pire le 17 novembre ? Ou s’agissait-il de conversations mal interprétées ? Depuis samedi, quatre hommes âgés de 23 à 52 ans sont mis en examen pour « association de malfaiteurs terroristes criminelle » et écroués. L’un d’eux était déjà détenu. Une qualification particulièrement lourde à la mesure des charges qui, à ce stade, ont été retenues contre eux par la justice : un projet d’attentat.

« Les modalités du passage à l’acte restent imprécises », explique une source policière. Quant à la défense, elle conteste avec véhémence toute dimension terroriste à cette affaire qui ne relèverait, selon elle, que du droit commun : un banal projet de braquage. Et si la date du 17 novembre était envisagée, il s’agissait, selon un mis en cause, de profiter du désordre engendré par les Gilets jaunes, mais pas de viser les manifestants. Un fusil de chasse a été retrouvé en perquisition.

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L’un des suspects est déjà connu des services de l’antiterrorisme. Kevin B., 25 ans, a été condamné en mai 2017 à six ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir voulu rejoindre les rangs de Daech en Syrie en 2015 avec deux jeunes complices en passant par la Bulgarie. Incarcéré au centre pénitentiaire d’Uzerche (Corrèze), ce détenu aux convictions djihadistes enracinées conversait avec un téléphone portable depuis sa cellule avec deux frères âgés de 23 et 35 ans domiciliés à Saint-Etienne (Loire), ville dont il est originaire.

« Sa va saigné le 17 !!! »

Selon une source policière, il est décrit comme « le gourou » du groupe. « Il est certes prosélyte et on ne peut pas nier la radicalité de ses propos. Mais il n’a pas encouragé ses interlocuteurs à participer à un quelconque projet, objecte son avocate Me Louise Dumont Saint-Priest. On ne peut pas parler d’une organisation structurée avec un objectif précis. C’est de la fiction. » Sur une écoute, Kevin B. parlerait des policiers comme « des chiens ». Il est aussi évoqué un projet de départ pour le Yémen et l’achat d’une kalachnikov.

Les deux frères, qui ont grandi à Saint-Etienne comme Kevin B., sont eux aussi considérés comme radicalisés et fiché S. La teneur de leurs conversations interceptées par les enquêteurs est au cœur du dossier. « Le seul projet évoqué par le ministère public et reconnu par certains des mis en examen consistait à s’en prendre à un distributeur automatique de billets (DAB) », estime Me Léa Dordilly, l’avocate du plus jeune de la fratrie.

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Le dernier mis en examen est un converti de 52 ans qui côtoyait les deux frères stéphanois. Son rôle apparaît central dans le déclenchement des interpellations mardi. Car, le 8 novembre, il envoie le SMS suivant à un proche : « Sa va saigné le 17 !!! » (sic). Pour les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT), le message matérialise l’imminence du passage à l’acte. Mais l’échange, dont nous avons pris connaissance, ne semble pas aussi clair. « De 13 euros la pièce est passée à 130 prix professionnel », peut-on lire en amont. « Ils évoquent le prix trop élevé de pièces automobiles. C’est une référence au mouvement des Gilets jaunes et pas à un acte terroriste », dénonce Me Michaël Bendavid, l’avocat du quinquagénaire.

Source : Leparisien

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