Publié par Gaia - Dreuz le 28 novembre 2018

La Conférence EJA pose les bases de la lutte contre BDS en Europe

Les 6 et 7 novembre 2018, l’Association Juive Européenne (EJA) a organisé sa conférence annuelle à Bruxelles (avec le groupe Europe Israel des affaires Publiques, EIPA) sur le thème de la lutte contre l’antisémitisme et le Boycott d’Israël. Y assistaient, des responsables politiques européens, des membres des communautés juives européennes ou encore des responsables israéliens tel le représentant du Ministre des Affaires de Jérusalem, Ze’ev Elkin, en la personne de l’Ambassadeur Ran Yishaï, Directeur Général du Ministère de Jérusalem et du Patrimoine. Le président de l’EJA, le Rav Manahem Margolin, a rappelé qu’Israël était la seule assurance vie pour les Juifs de diaspora, avant d’inviter l’Europe à prendre l’Etat juif comme modèle, pour ce qu’il en est de la tolérance religieuse entre les diverses communautés.

La Conférence 2018 de l’EJA s’est donc fixée comme objectif de persuader tous les partis politiques européens de souscrire à un ensemble de « lignes rouges » (dès avant les élections européennes prévues en mai 2019) et plus précisément, d’adopter le principe selon lequel les appels au boycott d’Israël, sont « fondamentalement antisémites ». Aussi, a-t-il invité les participants à reconnaître, ensemble, le caractère antisémite du mouvement BDS (Boycott désinvestissement sanction).

Les travaux de la conférence se sont ainsi focalisés sur le concept de souveraineté juive sur Jérusalem, sur le développement des outils juridiques et politiques pour lutter contre les appels au Boycott d’Israël et, bien évidemment, sur la résurgence des actes antisémites en Europe.

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La Conférence s’est plus particulièrement penchée sur la montée l’antisémitisme en Europe, qui prend, désormais, la forme d’appels au boycott d’Israël. Aussi, a-t-elle élaboré un texte qui doit être présenté aux futurs membres du Parlement européen, afin qu’ils y adhèrent, préalablement au dépôt de leur candidature : ceux qui s’y refuseront apparaîtront alors comme des racistes et des antisémites. La Conférence a, alors, condamné cet antisémitisme nouveau qui prend la forme d’une critique outrancière et rejectionniste de toute politique israélienne. Les préconisations tenant à l’interdiction de BDS résultent précisément de ce que ce mouvement a recours au principe constitutionnel de la liberté d’expression pour diffuser sa haine d’Israël en particulier, et des Juifs, en général.

Rappelons L’EJA a déjà remporté de belles victoires en Europe. En décembre 2016, le Parti chrétien démocrate de la chancelière allemande, Angela Merkel, a adopté une résolution qui assimile le boycott d’Israël à une pratique antisémite. En 2013, les membres d’un groupe pro-palestinien français ont été reconnus coupables pour leur soutien à BDS, sur le fondement de la loi anti-discrimination « Loi Lellouche » (ils avaient posé des autocollants pro-palestiniens sur des produits importés d’Israël dans un supermarché de Mulhouse).

En Italie, le projet de loi 2043 qualifie le boycott d’Israël comme un « antisémitisme masqué » : si le texte est adopté, les militants BDS ne pourront plus diffuser leur propagande anti-israélienne sur le territoire italien.

Notons qu’aux Etats-Unis, 25 Etats ont déjà adopté une législation anti BDS, pendant que d’autres sont sur le point de les rejoindre. (Au niveau fédéral, la loi anti-boycott présentée au Congrès américain envisage de sanctionner financièrement les militants BDS outre de leur infliger des peines d’emprisonnement).

De même, en Israël, de nombreuses actions ont été menées pour lutter contre BDS : Sheldon Adelson a créé la « Macchabée Task Force » afin de collecter des fonds pour lutter contre la délégitimation de l’État juif et le mouvement BDS.

Pour sa part, Yossi Kuperwasser, l’un des principaux experts en matière de renseignement et de sécurité, lutte contre BDS depuis 10 ans. Il attire l’attention des autorités israélienne sur la nécessité de lutter contre cette organisation, vectrice d’antisémitisme : pour lui, la véritable menace résulte de ce « qu’ils veulent implanter dans le discours international qu’Israël est illégitime en tant qu’Etat juif ». Or, selon son analyse : « l’antisionisme et l’antisémitisme sont la même idée sous un nouveau manteau ».

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Rappelons également qu’en mars 2017, la Knesset a adopté l’interdiction d’accès « anti-BDS », qui permet au ministre de l’Intérieur d’interdire l’entrée dans le pays à tout ressortissant étranger qui « a sciemment lancé un appel public au boycott de l’État d’Israël ». Depuis, de nombreux militants BDS ont été arrêtés, expulsés et interdits d’entrer dans le pays.

Enfin, le Ministre des Affaires stratégiques, Gilad Erdan, a affecté un budget de 72 millions de dollars à la lutte contre BDS.

Lorsqu’il a pris la parole, le Président exécutif du Comité Français de l’Association Internationale des Juristes Juifs, Me Pascal Markowicz, a rappelé que la France disposait d’outils puissants de lutte contre BDS, puisque le Boycott d’Israël y est légalement interdit. Il a alors déploré que tel n’était pas le cas dans d’autres pays européens, et qu’il était urgent de parvenir à une harmonisation européenne sur la question.

Pour le Président de l’Union des Etudiants Juifs de France, Sacha Ghozlan, il convient, corrélativement de lutter contre l’antisémitisme qui se diffuse sur internet.

Pour sa part, le Président de la campagne contre l’antisémitisme en Grande-Bretagne, Gideon Falter, a rappelé que de nombreux juifs envisageaient de quitter l’Angleterre si le Travailliste Jeremy Corbyn était désigné Premier Ministre. (Ce dernier a en effet refusé de condamner l’attentat de Pittsburgh pour éviter d’avoir à « condamner l’antisémitisme »). Aussi, a-t-il appelé les communautés juives d’Europe à lui apporter aide, expérience et soutien.

La résolution finale a donc appelé les dirigeants politiques à adopter la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale de commémoration de la Shoah pour qui : « L’antisémitisme est une perception des Juifs qui s’exprime par la haine à leur endroit. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont alors dirigées contre des personnes juives ou non-juives et/ou leur propriété, contre les institutions de la communauté juive ou les lieux religieux ». Or parmi les manifestations de l’antisémitisme, figure le « ciblage de l’Etat d’Israël ».

La résolution appelle donc à soutenir la création d’un poste de commissaire ou d’envoyé spécial chargé de la lutte contre l’antisémitisme, et faire interdire, en Europe, les actions de BDS qui sont de nature antisémite. Enfin, elle préconise le respect de la liberté des pratiques cultuelles comme la circoncision ou l’autorisation de l’abattage rituel conformément aux règles de la cacherout.

Le texte doit être envoyé à tous les responsables des partis politiques européens, de sorte qu’ils en tiennent compte dans leur programme, en vue des élections européennes de mai 2019. Cette sensibilisation de l’opinion publique sur le caractère nocif du mouvement BDS devrait conduire à son interdiction définitive en Europe.

Source : Jforum

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