Publié par Sidney Touati le 2 décembre 2018

La révolte des « gilets jaunes » est l’expression d’une rupture entre les dirigeants et le peuple. Tous les observateurs s’accordent sur ce point.

En éliminant les pouvoirs intermédiaires –partis politiques d’opposition, syndicats- en neutralisant médias et élus, le président Macron s’est mis à croire en sa toute puissance. Il ignorait que le rabaissement des représentants institutionnels le mettrait face au peuple. Le bras de fer qui l’oppose aux Gilets Jaunes inaugure une crise inédite dont nul ne peut prédire le dénouement.

L’élection législative partielle du 26 novembre 2018 à Evry en Essonne est affligeante. L’abstention atteint le chiffre record de 82%. Cette élection est à l’image de la France. 18% de citoyens sont satisfaits de la politique d’E. Macron. Le peuple se détourne des voies de la démocratie représentative.

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La manifestation des Gilets Jaunes de ce samedi 1 décembre tourne au cauchemar. E. Macron a commis une faute lourde en interdisant l’accès des Champs-Elysées.

Le pouvoir est maintenant totalement isolé et coupé des forces vives de la nation car le peuple dans son immense majorité est solidaire des Gilets Jaunes. Dans l’extrême urgence, le Président doit prendre trois mesures :

  1. supprimer l’hyper-taxation sur l’énergie ;
  2. nommer un nouveau premier ministre et un nouveau gouvernement ;
  3. dissoudre l’Assemblée Nationale, seul moyen de reprendre la situation en mains en redonnant la parole au peuple. Si E. Macron n’agit pas immédiatement dans ce sens, c’est l’aventure, le chaos.

D’où vient cette rupture ?

En tout premier lieu de la Constitution elle-même, en second lieu de la mise en œuvre de la politique européenne qui a réduit les dirigeants à n’être que des agents de l’Etranger.

1) Les mensonges constitutionnels

La corruption des élus est inscrite en toutes lettres dans la Constitution. Elle est la règle de base de la Vème République.

Deux lois constitutionnelles organisent le mensonge, le mettant à la base de la relation des élus avec le peuple.

Premier mensonge constitutionnel : l’article 27 Titre IV

 L’obligation de mentir, de tricher, est inscrite en toutes lettres dans la constitution de 1958.

Le mensonge des élus est codifié à l’article 27, Titre IV, lequel dispose :

Tout mandat impératif est nul

Autrement dit, un élu ne peut prendre d’engagements précis vis-à-vis de ses électeurs.

S’il estime avoir reçu mandat de ses électeurs pour un programme précis, cet engagement est nul.

De surcroit, il est précisé dans ce même article 27 :

Le droit de vote des membres du Parlement est personnel

« Le droit de vote des membres du Parlement est personnel. » Chaque élu agit non en fonction du peuple qu’il est censé représenter, non en rapport avec les engagements pris devant ses électeurs, mais en fonction de ses volontés personnelles, traduisez : son intérêt propre ou celui de son groupe, de son parti, d’une faction.

 

Deuxième mensonge constitutionnel : l’article 34 et l’article 40 du Titre V.

Les élus n’ont pas le pouvoir de baisser l’impôt. Cela est gravé dans le marbre de la constitution :

L’article 34 Titre V, dispose que

La loi est votée par le Parlement. La loi fixe les règles concernant (entre autres) –l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ;

On se dit que les élus ont au moins le pouvoir de décider, à travers leur vote, du montant de l’impôt.

En réalité, ce pouvoir est sévèrement encadré, pour ne pas dire vidé de son contenu par l’article 40 :

Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique.

Qui fixe le montant des ressources et des charges publiques ? Le Ministère des Finances. En France, le comptable est aux manettes. C’est lui qui détient l’essentiel du pouvoir.

Le Parlement est soumis à l’exécutif. Les élus mentent lorsqu’ils promettent de faire baisser les impôts. Le seul pouvoir dont ils disposent consiste à déshabiller Pierre pour habiller Paul.

 

“Pierre” est nu. E. Macron ne l’a pas vu.

 Les élus peuvent promettre tout et n’importe quoi. Ils n’ont pas l’obligation de respecter leurs engagements. La palme revient à Mitterrand qui promettait de « changer la vie ». Son élève Jacques Chirac a exploité le filon de la crédulité populaire en promettant la même chose et son contraire et tout à tout le monde.

En 2005, 54.68% des Français ont répondu non à la question suivante :

« Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité (Traité de Rome II) établissant une constitution pour l’Europe ? ». Quasiment tous les responsables du pays ont fait campagne pour le « oui ».

En 2015, un sondage organisé par le Figaro révèlait que si la question était de nouveau posée, les Français voteraient non à 62%. Les Français sont donc attachés à la souveraineté nationale et ne veulent pas d’un pouvoir européen supra-national.

 

Le viol de la volonté populaire.

Le 4 février 2008, le Président Sarkozy réunit le Parlement en congrès à Versailles. Contre la volonté du peuple, ce dernier approuve la révision constitutionnelle qui conduit à l’adoption du Traité de Lisbonne (version légèrement relookée du défunt Traité de Rome II) ; 560 parlementaires ont voté pour ; 181 contre, 152 se sont abstenus.

Le 7 et le 8 février 2008, l’Assemblée puis le Sénat adoptent la loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne. Ces Institutions réalisaient-elles qu’elles perdaient toute légitimité en désavouant le peuple ?

Le divorce entre le peuple et les élus a été prononcé lors de ce viol de la volonté du peuple français.

Les élus ont clairement montré qu’ils n’étaient pas les représentants du peuple ; qu’ils étaient aux ordres du pouvoir exécutif et de celui de l’Europe.

Demeurait dans cette République à l’agonie un dernier carré où le peuple avait encore l’illusion qu’il pouvait faire entendre sa voix : l’élection présidentielle.

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En truquant le processus électoral de manière grossière, François Hollande a détruit l’ultime institution en laquelle le peuple croyait ; il a, ce faisant, achevé ce qu’il restait de la République.

L’élection de Macron est le résultat d’un coup d’Etat politico-juridico-médiatique. Quelques juges et médias officiels se sont invités bruyamment dans la campagne électorale, rendant impossible la libre expression du suffrage universel. Le peuple a été grugé. E. Macron a été élu, mais sans base populaire, il ne pouvait gouverner.

Si toute République repose sur la division des pouvoirs : Législatif, exécutif, judicaire, médias, alors la France n’est plus une République. Tous les pouvoirs sont contrôlés par le sommet de l’exécutif, la Présidence de la pseudo-république qui se dit française en se pinçant le nez.

Un nouveau féodalisme a remplacé la République. A sa tête, une faction de seigneurs féodaux. A la base, un peuple en voie de paupérisation, d’extinction.

 

2) Les conséquences catastrophiques de la construction européenne.

70 années d’application du « Traité de Rome » et autres traités subséquents se soldent par soixante dix années d’augmentations continues, démentielles, des recettes et des charges publiques ; par neuf millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire disposant de moins de 700 euros par mois pour vivre ; par la perte de la moitié du potentiel industriel ; par plus de 5 millions de chômeurs ; par un déficit chronique de la balance commerciale ; par un endettement public record ; par la décomposition de l’Education nationale ; par l’échec de l’intégration d’une masse importante d’immigrés, essentiellement musulmans ; par une montée du terrorisme islamique ; par une police démoralisée; par une justice inefficace qui ne sait plus punir ; par une explosion de la violence ; par une déculturation massive…par la perte de territoires entiers livrés à la canaille islamiste ; par plus de cinq millions de fonctionnaires noyés sous le flot ininterrompu de l’inflation législation

Le constat est accablant : la République agonise, la République n’est plus.

La révolte des Gilets Jaunes

La révolte des « Gilets Jaunes » montre un peuple abandonné (trahi serait le mot le plus juste) par ceux qui avaient pour devoir sacré de le représenter, de le défendre.

La révolte des Gilets Jaunes signe la faillite de toute une classe politique qui a accouché d’un monstre : le régime des castes dorées disposant de revenus qui dépassent l’entendement.

L’enrichissement considérable du pays ces cinquante dernières années n’a profité qu’à 20% de privilégiés.

Ceux qui, d’un trait de plume et sans état d’âme particulier, abattaient les « barrières douanières » n’ont jamais pris les décisions nécessaires à l’adaptation de la France au choc du libéralisme, du libre-échange, de la révolution numérique, technologique. D’autres l’ont fait, comme l’Allemagne, la Hollande, la Suède, l’Angleterre… Depuis Giscard d’Estaing, le narcotique « social », injecté à hautes doses, financé par les prélèvements obligatoires, a endormi le peuple. La « charité sociale » a rendu indolore les amputations économiques pratiquées à vif.

Mais l’overdose a provoqué un malaise énorme. Un réflexe de survie.

 

De « l’étoile jaune » aux « gilets jaunes »

Nos gouvernants ont tendance à traiter le peuple français comme jadis les grands seigneurs traitaient les Juifs : des sujets de seconde zone, dont l’existence n’est tolérée que parce qu’ils payent impôts et les taxes sans rechigner ; le peuple est aux yeux des nouveaux seigneurs de « La volaille qu’il s’agit de plumer sans la faire crier » comme disait Colbert.

Le peuple a compris. Il sait que la politique mise en œuvre depuis 50 ans dans le cadre de la construction européenne le réduit progressivement à l’état de peuple-parias, d’exclus, de dégradés.

La révolte des « gilets jaunes » est le signe d’une humanité qui refuse de disparaitre, de se ranger sagement dans la colonne « pertes et profits » du bilan des grands groupes internationaux.

La masse des citoyens qui souffre, se heurte symétriquement à la caste des dirigeants qui « jouissent sans limite », étalant sous l’œil des caméras de télévision, sans pudeur ni retenue, la plus extrême des corruptions : la privatisation de l’Etat et de la République. D’un côté le cri de la nouvelle classe de « gueux » (d’où le qualificatif de « jacquerie »), de l’autre le mépris hautain des Seigneurs.

Le président Macron a poussé cette réalité à l’extrême en faisant de l’Elysée l’antichambre de sa chambre à coucher. En s’exhibant comme il l’a fait, je crains qu’il ne se soit définitivement décrédibilisé.

 

3) Que faire ?

La situation du pays s’est terriblement dégradée ces dernières années. Les réformettes adoptées par les gouvernements successifs n’ont fait que compliquer la situation sans résoudre aucun des graves problèmes auxquels la société est confrontée.

Pour sauver la France, il faudrait accomplir une véritable révolution. Mais quel est l’homme politique capable de réaliser une telle prouesse ? Même s’il existait, il se heurterait à deux obstacles majeurs :

  1. les problèmes sont perçus à travers le prisme déformant des idéologies.
  2. le courage n’est plus une vertu politique.

Imaginons ces deux obstacles surmontés. Qu’un véritable réformateur parvienne au sommet du pouvoir. Il devra réaliser des réformes qui réponde à l’urgence et d’autres qui concerne le fond du problème.

Réformes urgentes : 

Mettre un terme à la sur-taxation du carburant et du fuel qui pénalise lourdement la masse des citoyens. Desserrer l’étau fiscal qui étouffe le pays.

L’objectif sur cinq ans est de revenir à la situation de 1970 pour ce qui concerne les prélèvements obligatoires. Autrement dit, réduire ces derniers de 50%.

Donc, diminuer les dépenses publiques à due concurrence.

Abandonner l’illusion qu’il faut taxer les « riches » au lieu des pauvres comme on l’entend ici et là, car c’est un leurre. Un proverbe chinois dit « Quand les gros maigrissent, les maigres meurent. »

Les « très riches » peuvent se délocaliser. C’est ce qu’ils ont fait. Ils ont déjà quitté en masse l’hexagone. Et puis, les «très riches » ont mille manières de récupérer d’une main ce qu’ils paient de l’autre. L’Etat et les cinq millions de fonctionnaires travaillent pour eux. L’argent de l’impôt et des taxes finit toujours par les enrichir davantage. L’Etat est le partenaire loyal des « très grands ». Il est l’ennemi du peuple depuis que les dirigeants sont au service des puissances étrangères.

Pour faire revenir les capitaux et relancer l’économie, diminuer le chômage, redonner du pouvoir d’achat au plus grand nombre, il faut baisser considérablement la pression fiscale et sociale.

 

Réformes de fond.

  • Abroger les articles de loi qui rendent obligatoire le mensonge.

Abroger les articles 27 et 40 de la Constitution citée ci-dessus. Il faut rendre le mandat électoral impératif. Exiger des élus qu’ils cessent de mentir et de promettre n’importe quoi. Un élu doit être responsable devant les électeurs et avoir à cœur de respecter ses engagements.

Il faut que les élus décident et du montant des prélèvements obligatoires et du montant des dépenses publiques. Tout budget doit être voté à l’équilibre. A tous les niveaux, national ou local.

  • Obliger le président à consulter le peuple par référendum populaire soit à l’initiative des élus, soit à celle du peuple (un million de signatures doit provoquer obligatoirement la tenue d’un référendum)

Le peuple doit obligatoirement être consulté sur les grandes questions de société et celles qui touchent à la souveraineté de la nation.

  • Rendre effective la séparation des pouvoirs.

Il faut mettre un terme à la domination de l’exécutif sur le législatif, agir pour que ces deux pouvoirs soient réellement indépendants. Pour ce faire, il convient d’abroger la loi qui permet au Président de dissoudre l’Assemblée Nationale.

Il faut faire de la justice un pouvoir indépendant.

  • Diminuer le nombre des élus/ Diminuer la durée des mandats

Deux députés par département, deux sénateurs par région, seraient largement suffisants.

Les mandats doivent être limités dans le temps. Nul ne doit pouvoir être élu plus de deux fois.

  • Diminuer le nombre de fonctionnaires

L’Allemagne bien plus riche et bien plus peuplée que la France, compte 3 millions de fonctionnaires.

La France en compte plus de 5 millions.

Il est impératif de supprimer un million d’emplois dans la fonction publique en cinq ans, l’objectif étant de réduire ce nombre à un maximum de 4 millions.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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